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Les hôtes intermédiaires
Bulins et planorbes
• Bulins
Les bulins sont des mollusques à coquille globuleuse, à ouverture senestre sans opercule. Les principaux hôtes intermédiaires sont :
– B. truncatus,
– B. globosus,
– B. africanus.
• Planorbes
Les planorbes présentent une coquille discoïde, aplatie sans opercule. Ils sont de taille variable, le plus grand est Biomphalaria glabiata d’Amérique du Sud. En Afrique noire, il s’agit surtout de :
– Biomphalaria pfeifferi,
– Biomphalaria sudanica.
Les gîtes de ces deux espèces de mollusques se trouvent toujours dans des eaux peu profondes, stagnantes ou faiblement courantes, riches en matières organiques et comportant une végétation aquatique qui sert de support et de nourriture aux mollusque. La température de l’eau doit être comprise entre 25° et 30°C ; par contre, le pH et la salinité peuvent varier dans de larges proportions ; les mollusques préfèrent les eaux ombragées. Ils vivent en général à 20 ou 30 cm de profondeur sur les tiges des plantes, les feuilles mortes ou dans la boue du fond.
Les Biomphalaria, très sensibles à la dessiccation, ne vivent que dans des gîtes à eau permanente et souillée ; certaines espèces des bulins, très résistantes à la sècheresse peuvent vivre dans des mares temporaires et être transportées à grande distance par les boues séchées, les sabots d’animaux, les oiseaux. En saison sèche, les densités de mollusques sont élevées dans les gîtes permanents.
Oncomelania
L’oncomelania est l’hôte intermédiaire de S. japonicum. Il est résistant à l’anhydrobiose et vivent sur les berges des fossés, des rizières, s’enfonçant dans le sol lors des sècheresses.
Un autre mollusque purement aquatique, Lithoglyphopsis aperta, est l’hôte intermédiaire de la souche S. mekongi.
Cycle parasitaire
Dans le mollusque
Une fois dans le mollusque, le miracidium bourgeonne en donnant des sporocystes. La suite du développement aboutit à la formation des furcocercaires, larves à queue fourchue (figure n° 03). Celle-ci passe dans l’eau avant de pénétrer chez l’hôte définitif. La durée totale du cycle chez le mollusque est d’un mois (figure n° 04).
Dans l’organisme humain
L’homme peut être infesté lors des bains dans des eaux douces contaminées par des mollusques. La pénétration à travers la couche cornée est complète en 10 minutes environ. Le jeune schistosomule traverse la couche de Malpighi, atteint le derme conjonctif et pénètre dans un petit vaisseau lymphatique ou dans une veinule. L’arrivée dans les poumons se fait en 4 jours par transport lymphatique ou veineux. De là, les schistosomules arrivent dans le foie par voie circulatoire ou par un trajet trans-tissulaire en 10 à 21 jours.
Des veinules portes intrahépatiques, le couple de schistosomes se déplace vers le plexus hémorroïdal, lieu de ponte par la veine porte, la veine mésentérique inférieure et la veine hémorroïdale supérieure.
S. mansoni, S. intercalatum, S. japonicum et S. mekongi s’arrêtent en règle dans ce plexus et restent donc dans le système veineux porte.
S. haematobium poursuit sa route et ne s’arrête qu’au niveau du plexus
vésical.
Répartition géographique
Bilharziose à Schistosoma haematobium
La bilharziose à S. haematobium sévit principalement :
• En Afrique
– La vallée du Nil
– Afrique de l’Ouest
– Afrique du Sud
– Sud de la Tunisie
– Algérie
– Maroc
– Madagascar
– Ile Maurice
• Au Yémen
• Au Moyen Orient
• En Inde
1.4.2. La bilharziose à Schistosoma mansoni
La bilharziose à S. mansoni sévit :
• En Egypte
• En Afrique de l’Est, à Madagascar
• En Afrique du Sud
• En Afrique de l’Ouest
• Au Brésil
• Au Venezuela
• Aux Antilles
Les foyers de bilharziose à S. mansoni sont dispersés et le pourcentage des sujets atteints ne dépasse guère 20 à 30 p.100 de la population du foyer.
La bilharziose à Schistosoma japonicum
La bilharziose à S. japonicum sévit :
• En Chine
• A Formose
• Au Japon
• En Corée
• Aux Philippines
S. mekongi est retrouvé dans des petits foyers le long du fleuve Mékong, au Sud du Laos, au Cambodge et en Thaïlande.
La bilharziose à Schistosoma intercalatum
La bilharziose à S. intercalatum sévit essentiellement :
• Au Gabon
• En République Populaire du Congo
• En République Démocratique du Congo
• Au Cameroun
• En République Centrafricaine
• En Angola
MANIFESTATIONS CLINIQUES, DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Symptomatologie commune
Phase initiale
Elle correspond à la pénétration transcutanée des furcocercaires. On note :
une dermatite discrète.
Phase d’invasion
Elle se traduit par des phénomènes allergiques avec de la fièvre, des sueurs et des céphalées. Il s’y associe des phénomènes urticariens, des arthralgies et myalgies, des oedèmes fugaces, de la toux et de la dyspnée, de la diarrhée. Cette phase d’invasion n’est cliniquement marquée que lors des primo-infections.
Bilharziose à Schistosoma haematobium
Les signes cliniques sont généralement :
En cas d’atteinte vésicale
• Une dysurie,
• une pollakiurie,
• des douleurs sus-pubiennes,
• des hématuries.
En cas d’atteinte urétérale
On peut noter :
• des douleurs lombaires,
• des crises de coliques néphrétiques.
En cas d’atteinte rénale
L’hydronéphrose en amont d’un obstacle urétérale et la néphrite interstitielle per infection ascendante sont fréquentes.
En cas d’atteinte urétrale
On note des écoulements riches en œufs, des urétroragies, des rétrécissements urétraux.
En cas de localisations génitales
On peut noter chez l’homme :
– des épididymites,
– des spermatocystites.
Bilharziose à Schistosoma mansoni
Manifestations intestinales
Elles apparaissent trois mois environ après le bain infestant. On note :
• Des diarrhées
Les selles sont fréquentes, molles ou liquides, parfois glaireuses et sanguinolentes voire dysentériformes.
• Des douleurs localisées au rectum ou à type de crises de coliques s’y associent.
• Un prolapsus rectal.
L’évolution de l’atteinte intestinale est généralement favorable, même sans traitement.
Manifestations hépatospléniques
Elles compliquent une bilharziose à S. mansoni. On peut noter :
• un gros foie,
• une grosse rate,
• une hypertension portale qui se manifeste par
– une circulation veineuse collatérale abdominale,
– des hémorragies digestives,
– un ictère, une ascite ou des oedèmes peuvent apparaître tardivement.
Le pronostic de la bilharziose hépatosplénique est réservé : des hémorragies digestives par rupture de varices oesophagiennes peuvent emporter le malade à tout moment.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS EPIDEMIO-CLINIQUES DE LA BILHARZIOSE ET DU SYSTEME DE PRISE EN CHARGE
1. HISTORIQUE ET EPIDEMIOLOGIE
1.1. Historique
1.2. Epidémiologie
1.2.1. Les agents pathogènes
1.2.2. Les hôtes intermédiaires
1.3. Cycle parasitaire
1.3.1. Dans le mollusque
1.3.2. Dans l’organisme humain
1.4. Répartition géographique
1.4.1. Bilharziose à Schistosoma haematobium
1.4.2. La bilharziose à Schistosoma mansoni
1.4.3. La bilharziose à Schistosoma japonicum
1.4.4. La bilharziose à Schistosoma intercalatum
2. MANIFESTATIONS CLINIQUES, DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
2.1. Symptomatologie commune
2.1.1. Phase initiale
2.1.2. Phase d’invasion
2.2. Bilharziose à Schistosoma Haematobium
2.2.1. En cas d’atteinte vésicale
2.2.2. En cas d’atteinte urétérale
2.2.3. En cas d’atteinte rénale
2.2.4. En cas d’atteinte urétrale
2.2.5. En cas de localisations génitales
2.3. Bilharziose à Schistosoma mansoni
2.3.1. Manifestations intestinales
2.3.2. Manifestations hépatospléniques
2.3.3. Diagnostic
2.4. Autres bilharzioses
2.5. Traitement
2.5.1. Bilharziose à Schistosoma haematobium
2.5.2. Bilharziose à Schistosoma mansoni
2.5.3. Bilharziose à Schistosoma japonicum
3. SYSTEME DE PRISE DE DECISION
3.1. La méthode de Hanlon
3.1.1. Composante A
3.1.2. Composante B
3.1.3. Composante C
3.1.4. Composante D
3.2. L’indice Q
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA BILHARZIOSE INTESTINALE A VATOMANDRY
1. METHODOLOGIE
1.1. Lieu d’étude
1.1.1. Le CSB2 de Vatomandry
1.1.2. Le secteur sanitaire du CSB2
1.2. Méthode d’étude
1.2.1. Objectif
1.2.2. Techniques d’étude
1.2.3. Paramètres d’étude
2. LES RESULTATS DE L’ETUDE
2.1. Analyse situationnelle
2.1.1. Nombre de malades
2.1.2. Répartition des malades
2.2. Analyse stratégique
2.2.1. Estimation de l’ampleur du problème
2.2.2. Estimation de la sévérité du problème
2.2.3. Estimation de l’efficacité de la solution
2.2.4. Estimation de la faisabilité de l’intervention
2.2.5. Récapitulation
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Le cadre d’étude
1.2. Les résultats de l’étude
1.2.1. Analyse de répartition
1.2.2. Analyse stratégique
2. SUGGESTIONS
2.1. Une révision de l’affectation des ressources
2.2. Une meilleure information de la population
2.2.1. Le programme
2.2.2. Réalisation
2.2.3. Technique d’information
2.3. Une prise en charge thérapeutique plus adaptée
2.3.1. Système de recouvrement des coûts pour la bilharziose
2.3.2. Système de recouvrement des coûts généralisé
2.4. Application de la méthode d’évaluation de Hanlon
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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