Malnutrition protéino-calorique ou énergétique (MPC ou MPE)

La malnutrition constitue souvent dans les pays en développement, la toile de fond de la morbidité et de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. La présente étude intitulée « Malnutrition et maladies infectieuses à l’Hôpital des Enfants de Tsaralalàna » a pour objectif de montrer la gravité de l’association Malnutrition – maladies infectieuses d’une part et de proposer des stratégies de lutte adéquates d’autre part.

A Madagascar, la malnutrition sévit dans tout le pays [1] bien que la prévalence soit plus élevée en milieu rural (40%) qu’en milieu urbain (33%). La forme la plus courante est représentée par la malnutrition protéino-énergétique. Mais les troubles dus à la carence en Iode (TDCI), l’anémie ferriprive et l’avitaminose A ne sont pas rares.

Le repas familial est basé sur le riz avec une consommation d’environ 130 kilogrammes par an et par habitant. L’apport nutritionnel du plat malgache est souvent déséquilibré. De plus, certains tabous et coutumes, le manque d’informations nutritionnelles et sanitaires compromettent souvent l’évolution vers un comportement alimentaire positif. La pauvreté et l’ignorance n’améliorent pas la situation.

Définition de la malnutrition

La malnutrition résulte d’une alimentation déséquilibrée.

Malnutrition protéino-calorique ou énergétique (MPC ou MPE)

Par malnutrition protéino-calorique de la première enfance, on désigne « la gamme complète des manifestations classables et inclassables, d’une consommation insuffisante de protéines et de calories » [JELLIFFE].

L’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans varie selon un spectre continu, de la condition normale jusqu’à des syndromes de malnutrition avancée dont les deux principaux sont le marasme et le kwashiorkor.

Marasme

« Le marasme nutritionnel est dû à une alimentation très pauvre, mais équilibrée, insuffisante en protéines et en calories. Le déficit calorique est le facteur principal et l’enfant doit consommer ses propres tissus pour développer l’énergie nécessaire».

Kwashiorkor

« Le kwashiorkor est une forme grave de la malnutrition protéino-calorique due à une alimentation suffisamment riche en calories, mais carencée en protides. Il survient habituellement à l’époque du sevrage »

Marasme et Kwashiorkor ne représentent que 5% des formes cliniques de la malnutrition protéino-calorique.

Les trois principales formes de la MPC

La malnutrition protéino-énergétique des enfants se manifeste généralement sous trois formes :
– l’insuffisance pondérale (un poids insuffisant en fonction de l’âge ou IPA)
– le retard de croissance (une taille insuffisante en fonction de l’âge ou ITA)
– la maigreur ou émaciation (un poids insuffisant en fonction de la taille ou IPT) .

Une insuffisance pondérale à la naissance ou IPN (moins de 2.500 grammes) pourrait aussi être un indicateur de malnutrition de la mère durant la grossesse et donc un indicateur de niveau de développement du pays.

Les déterminants de l’état nutritionnel à Madagascar

Cadre conceptuel

La malnutrition résulte d’un ensemble de facteurs d’ordre économique, écologique, social et culturel. Ces différents facteurs peuvent être divisés en deux groupes :
* Les causes immédiates : elles relèvent essentiellement d’une insuffisance d’apport alimentaire et des maladies infectieuses. Ces deux causes inter agissent par le biais d’une modification de l’absorption, de la digestion, de l’utilisation des aliments et du système immunitaire. Dans l’exemple d’une nourriture insuffisante et des diarrhées, il n’est pas facile de savoir lequel est le facteur inducteur ou le facteur induit car ils se potentialisent entre eux.
* Les causes sous-jacentes : elles peuvent être à leur tour divisées en trois sous-groupes :
– l’insuffisance de la sécurité alimentaire des ménages.
– l’inadéquation des comportements alimentaires de la mère et de l’enfant.
– l’insuffisance d’accès aux soins et de l’hygiène du milieu .

Les causes immédiates

L’insuffisance d’apport alimentaire

L’apport alimentaire est caractérisé par une insuffisance de l’apport énergétique, lipidique et en micronutriments (iode, fer, vitamine A et vitamine du groupe B).

Selon l’enquête de 1962 en milieu rural, le riz, aliment de base, fournissait environ 68% des calories et se retrouvait dans pratiquement trois repas ; les racines et tubercules, notamment le manioc, apportaient 20% des calories. Les légumineux et graines oléagineuses étaient rarement consommées tandis que les viandes ne contribuaient que pour 3,2% des calories et 9,8% des protéines totales. Les huiles et graisses libres représentent moins de 3% des apports lipidiques totaux 35% de la population ont une consommation alimentaire inférieure à 80% des besoins estimés à 2.100 Kcal par la FAO. Les provinces les plus touchées sont Toliary et Antananarivo.

Selon l’enquête sur la démographie et la santé (EDS 1992) [4] et d’après l’état nutritionnel qui se dégage des mesures anthropométriques, les enfants des familles pauvres ont en général des taux de malnutrition plus élevés que ceux des ménages non pauvres. Les retards de croissance, ou le faible rapport taille-âge, généralement utilisés comme indicateur de malnutrition chronique, constituent le plus important problème nutritionnel à Madagascar. Près de la moitié des enfants de 3 à 60 mois présentent des retards de croissance et un tiers des retards graves.

Les données sur l’émaciation (faible rapport poids / taille) indiquent que la malnutrition récente est moins répandue : 6% des enfants de familles extrêmement pauvres présentent un degré d’émaciation grave (3 écarts types en dessous de la norme) contre 4% pour les non pauvres. Dix sept pour cent des enfants pauvres (17%) contre treize pour cent des non pauvres (13%) présentent des signes d’émaciation modérés. Enfin, l’insuffisance pondérale ou sous-alimentation (mesurée à l’aide de l’indicateur poids / âge) est modérée pour 51% des enfants extrêmement pauvres contre 36% chez les non pauvres. L’insuffisance pondérale est grave pour 18% des enfants extrêmement pauvres contre 11% chez les enfants non pauvres. D’après l’EDS 1992, c’est dans le faritany d’Antananarivo, suivi de ceux de Fianarantsoa et de Toamasina, que l’état nutritionnel général est le plus mauvais. Mahajanga constitue toutefois une exception, avec le niveau le plus élevé de malnutrition récente (rapport poids / taille).

Les maladies infectieuses

A Madagascar, la malnutrition et les maladies infectieuses forment souvent un cercle vicieux qui aggravent la mortalité infanto-juvénile. D’une part, une mauvaise alimentation favorise les maladies infectieuses par le biais :

– de l’affaiblissement de l’organisme à lutter contre les germes pathogènes dus à des carences en micronutriments (vitamine A, fer) ou les carences en énergie et/ou protéines.
– des aliments préparés ou commercialisés dans des conditions non hygiéniques et qui deviennent ainsi des véhicules de germes pathogènes.

Et d’autre part, les maladies infectieuses causent la malnutrition en provoquant :
◉ une perte d’appétit
◉ une perte de nutriments (effet catabolique)
◉ la malabsorption des nutriments.

Les principales causes de mortalité infanto-juvénile semblent être la déshydratation aiguë, le paludisme, la malnutrition, les maladies diarrhéiques et les infections respiratoires aiguës .

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Table des matières

Introduction
Première partie : Généralités sur la malnutrition
1.1- Définition
1.1.1- Malnutrition protéino-calorique ou énergétique (MPC ou MPE)
1.1.1.1- Marasme
1.1.1.2- Kwashiorkor
1.1.1.3- Les trois principales formes de la MPC
1.1.2- Autres carences nutritionnelles
1.1.2.1- Les troubles dûs à la carence en iode (TDCI)
1.1.2.2- La carence en vitamine A
1.1.2.3- Les carences en fer
1.1.2.4- Les carences calciques
1.2- Les déterminants de l’état nutritionnel à Madagascar
1.2.1- Cadre conceptuel
1.2.2- Les causes immédiates
1.2.2.1- L’insuffisance d’apport alimentaire
1.2.2.2- Les maladies infectieuses
1.2.3- Les causes sous-jacentes
1.2.3.1- L’insuffisance de la sécurité alimentaire des ménages
1.2.3.2- Les comportements alimentaires des enfants et des mères
i)- Allaitement maternel et conduite du sevrage
ii)- Modèles de consommation alimentaire
iii)- Les interdits alimentaires
1.2.3.3- L’insuffisance d’accès aux soins et à l’hygiène…
1.3- Le malnutrition dans le monde
1.3.1- L’insécurité alimentaire
1.3.2- La lutte contre la malnutrition
Deuxième partie : Etude épidémiologique de l’association malnutrition infectieuses à l’Hôpital des Enfants de Tsaralalàna
2.1- Cadre d’étude
2.1.1- Présentation de l’hôpital
2.1.1.1- Mission de l’hôpital
2.1.1.2- Organisation
i)- Division technique
ii)- Division administrative
2.1.2- Le personnel de l’Hôpital des Enfants
2.2- Méthodologie
2.2.1- Méthode d’étude
2.2.2- Paramètres d’étude
2.3- Les résultats
2.3.1- Le sexe
2.3.2- Le type de malnutrition
2.3.3- Les maladies infectieuses associées
2.3.4- Le nombre de décès
2.3.5- Les associations morbides causes de décès
2.3.6- Le domicile
2.3.7- La profession des parents
Troisième partie : Discussions, commentaires et suggestions
3.1- Discussions et commentaires
3.1.1- Le sexe
3.1.2- Le type de malnutrition
3.1.3- Les maladies infectieuses associées
3.1.4- Le nombre de décès et les associations morbides causes de décès
3.1.5- Le domicile
3.1.6- Les professions des parents
3.2- Propositions
3.2.1- Une augmentation de la production alimentaire de base
3.2.1.1- Les activités agricoles et potagères variées
3.2.1.2- Les activités d’élevage
3.2.2- Un meilleur accès aux produits alimentaires de base
3.2.2.1- Mise en place d’un système d’approvisionnement
3.2.3- Un programme d’IEC national sur l’alimentation et la Nutrition
3.2.4- Un meilleur accès aux soins de santé de base de qualité…
CONCLUSION
Annexe
Bibliographique

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