Les conséquences de la malnutrition
La malnutrition paralyse les enfants, les rend plus vulnérables aux maladies,affaiblit leur faculté intellectuelle, diminue leurs motivations et sape leur productivité. La malnutrition chez les enfants augmente les décès, provoque de grandes souffrances physiques et psychologiques, est la conséquence des retards de croissance, et diminue leur espérance de vie, une fois adultes. Chaque année, la malnutrition est à l’origine de la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans. Le risque de décès est particulièrement élevé chez les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, il peut être de 20 fois supérieur à celui des enfants en bonne santé. La malnutrition affaiblit le système immunitaire, rend l’enfant vulnérable à la maladie et freine la guérison. Un enfant malade peut à son tour souffrir rapidement de malnutrition. La malnutrition dont la prise en charge chez un enfant a trop tardé, provoque des handicaps dans son développement à long terme.
Au niveau des carences
En iode : elles entrainent de graves troubles mentaux ou physiques : goitre (augmentation du volume de la glande thyroïde), troubles du langage, surdité, crétinisme. Les effets les plus néfastes se produisent sur le cerveau du fœtus et des bébés, elles augmentent aussi le risque de mortalité infantile et les fausses couches. 38 millions de nouveau-nés dans le monde en développement ne sont pas protégés. Il suffit d’une cuillère à café d’iode – consommée régulièrement – pour prévenir les troubles dus à la carence en iode.
En fer : elles sont responsables des cas d’anémie mortelle entrainant une baisse de la productivité. 4 à 5 milliards de personnes en sont atteintes. Ce sont les femmes et les jeunes enfants qui sont les plus vulnérables. L’anémie accroit le risque d’hémorragie et de septicémie (infection bactériale grave) pendant l’accouchement et intervient dans 20% des décès maternels. Le manque de fer met en danger le développement mental de 40 à 60% des nourrissons du monde en développement.
En vitamine A : elles peuvent entraîner la cécité ou l’affaiblissement du système immunitaire. Plus de 100 millions d’enfants en souffrent et ne peuvent pas être protégés de maladies comme la rougeole, la diarrhée ou les infections respiratoires. Accroître la consommation de vitamine A peut réduire de 25 % le taux de mortalité infantile liée à ces maladies, contribue également à prévenir la mortalité maternelle et peut réduire la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Les effets les plus dévastateurs de la malnutrition se produisent avant la naissance – lorsque le fœtus ne peut pas se développer correctement – et pendant les premières années de la vie d’un enfant, lorsque son développement physique et mental est freiné.
Conséquences de la malnutrition sur l’économie
La malnutrition accroît la prédisposition aux maladies et laisse les individus sans force et léthargiques, réduisant leur capacité de travail. Ainsi, elle abaisse la productivité, entrave la croissance économique et l’efficacité des investissements dans les domaines de la santé et de l’éducation, et elle augmente la pauvreté. On estime que dans certains pays, les pertes de vies, les infirmités et la chute de productivité consécutives aux carences nutritionnelles coûtent plus de 5 % du PNB. Aussi, longtemps tenue pour une cause de la malnutrition, la pauvreté est de plus en plus considérée comme l’une de ses conséquences.
Sur l’éducation : scolarisation menacée
Un enfant malnutri ne peut pas aller à l’école, il n’en a pas la force. Ses facultés intellectuelles sont diminuées. D’autres causes apparaissent aussi : Par exemple, la fréquentation scolaire a toujours été extrêmement faible chez les familles de nomades et beaucoup d’enfants qui fréquentaient l’école avant que leur bétail ne meure l’ont quittée car ils ne peuvent plus payer les uniformes ou les stylos. Dans la province nord-est du Kenya, 4 484 enfants ne pouvaient plus aller en classe car 27 écoles primaires ont fermé, leurs puits étant asséchés. En Somalie, une récente enquête a montré que près de 60% des écoles primaires ont fermé à cause de la sécheresse et que beaucoup d’enseignants des écoles restées ouvertes n’étaient pas payés.
Caractéristiques socio démographiques des enfants malnutris aigus modérés
Dans notre étude transversale, prospective de trois mois nous avons dépisté 10725 enfants de 6-59 mois, parmi lesquels 39% étaient âgés de 12-23 mois, ce résultat était similaire à celui de Kemesso B qui trouve dans son étude 48,8% de cette tranche d’âge à Yirimadio en 2016 [15]. Cela pourrait être due à la fréquence élevée de sevrage à cette tranche d’âge.
Sexe : Au terme de notre étude, nous avions recensé 199 filles soit 52,1% et 183 garçons soit 47,9%. Le sexe féminin a été le plus représenté avec 52,1% et un sex-ratio de 1,08, ces résultats étaient comparables à celui de KONE K qui trouve dans son étude une prédominance féminine de 68,7% en 2015 dans la commune II du district de Bamako [16].
Parmi les enfants dépistés malnutris, 75,1% avaient bénéficiés d’un allaitement mixte. Ce pourcentage d’allaitement mixte était similaire à celui de DOUMBIA A M qui trouve 74,8% [17].
Parmi les pères des enfants dépistés, la tranche d’âge de 31-40 ans était la plus représentée avec 38,7%, 43,5% de ses pères n’étaient pas scolarisés, Les pères ouvriers représentaient 63,1% ce qui est similaire aux résultats du agriculteurs et ouvriers [18], 92,1% étaient mariés et 85,9% étaient dans un régime polygame.
Parmi les mères des enfants dépistés, la tranche d’âge de 21-35 ans était la plus représentée avec 58,4%, et 79,3% étaient des ménagères. Dans notre étude les mères non scolarisées représentaient 49,7 % ce résultat était inférieur à celui de BARRY Boubacar O S en 2009 à Gao qui trouve 72,1% des femmes non instruites [19]. Ceci démontre que la non scolarisation des femmes est un réel problème en Afrique en particulier au mali ce qui fait que les mamans n’ont pas assez de connaissances sur les bonnes pratiques alimentaires, la fragilité des enfants face aux maladie, le faible revenu des chefs de familles pour assurer une alimentation suffisante et enrichie peuvent aboutir à la malnutrition.
Parmi les enfants dépistés MAM, 99% étaient vu par l’ASC lors des visites à domicile(VAD).
Parmi les enfants dépistés MAM, le manque d’appétit était le signe clinique le plus fréquent avec 38,1% des cas.
La prise en charge
Le conseil diététique était la conduite à tenir adoptée à 91% par les ASC avec la bande de Shakir vert. Il est établi dans le protocole de L’OMS de donner à tous les enfants une alimentation correcte en quantité et en qualité pour que les troubles diminuent rapidement. Cette consigne était respectée par les ASC du projet Muso car le Monibarkama était le traitement nutritionnel pour tous les cas de MAM. Ce résultat était retrouvé dans l’étude de Djire A réalisée en commune V de Bamako en 2013 où la farine enrichie Misola est systématiquement donnée pour le traitement de la MAM [15]. Par ailleurs, l’albendazole ; le fer acide folique et la vitamine A étaient le traitement médical en supplémentation chez l’enfant comme le recommande les normes du PCIMA et de l’OMS. Pour lutter contre les carences de la vitamine A source de maladies oculaires tels que l’héméralopie ; les taches de billot ; les parasitoses qui peuvent être sources d’anémie, le protocole stipule de donner de la vitamine A de l’albendazole et du fer acide folique : la prise en charge par les ASC ne répondait aux normes du PCIMA. Cependant nous avons noté une insuffisance dans l’administration du feracide folique, qui se faisait souvent les 14eme jour de depistage.
La référence au CSCOM était la conduite à tenir la plus adoptée par les ASC si bande de Shakir rouge avec 85,7%.
Parmi les parents des enfants enquêtés, 94% avaient suivis les conseils de l’ASC.
Parmi les enfants dépistés, 93,5% avaient retrouvé l’appétit après le passage de l’ASC.
La visite de 1fois/semaine dans les 1ers mois de la prise en charge était fréquente avec 96,9%.
Parmi les enfants dépistés malnutris aigus modérés, 93,7% étaient guéris ce résultat était comparable à celui de la PCIMA avec un taux sup à 70% [18].
Parmi les enfants dépistés guéris malnutris aigus modérés, 95,3% étaient dans un délai de 3mois ce résultat était inférieur à celui de la PCIMA avec un taux inférieur à 12 semaines [19].
Difficultés de la prise en charge
Au près des ASC : La rupture des stocks (intrants)
Au près des mères : l’inattention, la mauvaise hygiène et la non observance du traitement donner par les ASC aux enfants étaient des problèmes. Cela serait dû d’une part au manque de volonté de compréhension (la paresse de la part de ces mères qui ne donnaient pas à temps réel l’aliment) ou d’autre part à l’incompréhension des conseils de l’ASC (ou qui partageaient la ration d’un seul enfant entre tous les autres enfants ou encore des mères qui buvaient elles même la bouillit et ne donnaient qu’une quantité infime à l’enfant) : Ce qui auraient des conséquences graves sur la santé de l’enfant. La preuve 75% des décès au cours de notre étude était dû à la non observance du traitement. Par ailleurs, nous avions constaté que 66,6 % de perdus de vue suivaient bien leur traitement au début. Cela serait du soit au voyage soit à une situation de conflit avec l’ASC (certaines mères pensaient que le Monibarkama était détourné par les ASC).
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Table des matières
I. INTRODUCTION
1.1 OBJECTIFS
II. GENERALITES
1. Définition, causes et conséquences de la malnutrition
1.1. Définition de la malnutrition
1.2. Causes de la malnutrition
1.3.Conséquences de la malnutrition
2. La prise en charge communautaire
2.1. Organisation
2.2. Au niveau de la communauté
2.3. Sensibilisation communautaire et participation
2.4. Participation de la communauté
2.5. Recherche active de cas, référence pour traitement, suivi et séance d’éducation
2.6. Communication santé et nutrition, groupes de soutien aux mères pour la promotion de l’allaitement maternel, alimentation du nourrisson et du jeune enfant
2.7. Critères d’admission
2.8. Traitement nutritionnel
2.9.Traitement et prévention médical
2.10. Suivi de l’état nutritionnel
2.11. Echec de réponse au traitement
2.12. Critères et types de sortir
III. MATERIELS ET METHODE
1. Méthode
1.1. Présentation sommaire de Yirimadio
2. Type et Période d’étude
2.1. Population d’étude
2.2. Critères d’inclusion
2.3. Critères de non inclusion
2.4. Considération éthiques
2.5. Critères de jugement
2.6. La collecte des données
2.7. Les variables collectées
2.8. Technique de collecte des données
2.9. Saisie et Analyse des données
IV. RESULTATS
V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VIII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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