MALNUTRITION

MALNUTRITION

Le diagnostic est le raisonnement mental à l’identification de la cause (l’origine) d’une défaillance, d’un problème à partir des caractères ou symptômes relevés par des observations, des contrôles ou des tests. Il s’agit donc d’acquérir la connaissance à travers les signes observables [1].

La santé apparaît comme un problème brûlant dans le tiers monde car elle évolue avec le niveau de développement socio-économique des populations. Lescaractéristiques de la morbidité et de la mortalité des enfants, sont fonction des conditions sanitaires, environnementales, socio-économiques et culturelles qui prévalent dans une population et dans ses diverses couches sociales [2]. L’Afrique constitue la région du monde où la mortalité infantile est la plus élevée avec des disparités entre ses différentes régions :
-Afrique Occidentale : la mortalité infantile est de 89‰ (Sénégal 68‰ ; Guinée 98‰ ; Mali 123‰ ; Niger 123‰) [3]. Ce taux est plus bas dans les pays développés avec au Canada 5,5‰, Etats Unis d’Amérique 7‰, Europe 9‰ [3]. Le Mali est l’un des pays où la mortalité infanto-juvénile est la plus élevée avec 238‰ soit près d’un enfant sur quatre. C’est pourquoi au Mali, les problèmes liés à la santé de l’enfant et de la mère figurent parmi les actions prioritaires de santé retenus par les autorités. Les pathologies les plus létales chez les enfants sont dominées par le paludisme, les infections respiratoires, l’infection à VIH/Sida, la malnutrition, et la diarrhée [4] La rougeole et la méningite qui étaient des affections fatales ont subi une grande régression grâce au Programme Elargie de Vaccination(PEV) organisé par le gouvernement malien[5]. La mortalité des enfants de moins d’un an, semble avoir augmenté, le taux étant passé de 96 ‰ à 107 ‰ en 2013, pour une cible en 2015 de 43 ‰[4].

GENERALITES

Rappel de quelques définitions

La mortalité: Elle se définit comme étant l’action de la mort sur une population exposée en un lieu dans un espace de temps déterminé.
a. La mortalité infantile se définit comme étant le décès survenant chez les enfants âgés de 0 à 1 an. Selon Fender P. Coll, la mortalité infantile est classiquement considérée comme un indicateur du développement socioéconomique d’un pays et est ainsi corrélée à certains indicateurs économiques tels que le produit intérieur brut par habitant. Le taux de mortalité infantile est égal au rapport entre le nombre de décès survenus chez les enfants âgés de moins d’un an au cours d’une année et le nombre de naissances vivantes au cours de la même année multiplié par mille. La mortalité infantile comprend 3 composantes :

-Mortalité Néonatale Précoce
Taux de mortalité néonatale précoce :Nombre de décès d’enfants avant l’âge de 7 jours x1000 /Nombre total de naissances vivantes pendant la même année.

-Mortalité Néonatale Tardive
Taux de mortalité néonatale tardive :Nombre de décès d’enfants de 7 à 27 jours x1000 /Nombre total de naissances vivantes pendant la même année.

-Mortalité post natale :
Taux de mortalité post natale :Nombre de décès d’enfants âgés de 28 jours et plus mais moins d’un an pendant l’année x1000 sur Nombre total de naissances vivantes pendant la même année .

La mortalité juvénile concerne les décès survenus chez les enfants âgés de 1- 4 ans ; son taux est égal au rapport entre le nombre de décès d’enfants âgés de 1- 4 ans pendant une période et la population moyenne d’enfants âgés de 1- 4 ans au cours de la même période.

La morbidité : On appelle morbidité l’exposition d’une population à des affections qui ne sont pas nécessairement mortelles. C’est la fréquence avec laquelle une population est atteinte par une maladie, une défectuosité physique, un traumatisme.L’indice de morbidité est habituellement calculé pour les maladies non infectieuses.C’est le nombre d’individus ayant contracté une maladie donnée pour cent mille habitants. La morbidité peut être quantifiée par quatre types d’indicateurs :
• l’indice ;
• la prévalence ;
• la durée d’exposition ;
• la létalité.

Situation sanitaire du Mali

La crise sécuritaire et politique au Mali a eu des impacts négatifs sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ces impacts négatifs se sont traduits principalement par des pertes d’acquis économiques et sociaux, ainsi que par un manque à gagner des actions de développement qui ont entrainé des modifications structurelles au niveau du système de mise en œuvre des OMD surtout ceux concernant la santé.

La mortalité infantile : La mortalité des enfants de moins d’un an, semble avoir augmenté, le taux étant passé de 96 ‰ en 2006 à 107 ‰ en 2013, pour une cibleen 2015 de 43 ‰. La mortalité infanto-juvénile par contre a diminué, mais reste encore bien éloignée de la cible en 2015 qui est de 77 ‰. De nos jours la population infantile dans les pays en voie de développement est dominante, majoritaire et constitue une couche très fragile. En raison de cette fragilité et des conditions de vie précaire, plusieurs pathologies menacent ces enfants [2].

Les pathologies les plus fréquentes sont les Infections respiratoires aigües, les Diarrhées, la Malnutrition, le Paludisme, Méningites…

Les infections respiratoires aigües(IRA)

Définition: c’est une maladie des voies respiratoires et des poumons qui provoque la toux et/ou une respiration difficile[14].

Epidémiologie :
Selon l’OMS, 30-60% des consultations pédiatriques dans le service de santé et 30-40% des hospitalisations peuvent être liées aux IRA [19]. Dans le monde et en particulier dans les pays en voie développement, les IRA représentent un important problème de santé publique en raison de la morbidité qu’elles déterminent [8].

Au Mali, les infections respiratoires aiguës sont plus fréquentes chez les enfants de 6-11 mois (8%). Parmi les enfants de moins de cinq ans, on constate qu’environ 6% ont souffert de toux accompagnée de respiration courte et rapide. Les enfants de 48 à 59 mois sont ceux qui ont été les plus fréquemment traités quand ils étaient malades (45 [9].

Rappels anatomophysiologiques des voies respiratoires  :
Les voies respiratoires sont des canalisations permettant le passage de l’air depuis le nez et la bouche vers les poumons et les alvéoles pulmonaires au cours de la ventilation. Elles sont classées en voies intra thoraciques, extra thoraciques, intra pulmonaires et extra pulmonaires. On parle aussi de voies respiratoires supérieures pour désigner la région ORL (Oto-rhino-laryngologie) soit la partie des voies respiratoires située au-dessus du larynx.

Voies respiratoires supérieures ou voies aériennes supérieures(VAS) qui sont extra thoraciques :
Nez et fosses nasales ;
Bouche ;
Pharynx (carrefour aérodigestif) ;
Larynx (gorge).

Voies respiratoires inférieures (VRI) ou voies aériennes inférieures (VAI) qui sont intra thoraciques et reparties en 2 zones :
– Zone de conduction et transition :
– Voies extra pulmonaires : trachée
– Voies intra pulmonaires : bronches
– Zone respiratoire :
-Conduits et sac alvéolaires, alvéoles pulmonaires [10].

Vascularisation :
Elle est double : fonctionnelle et nutritive.
a. Vascularisation fonctionnelle :
L’artère pulmonaire provient du ventricule droit. Ses branches pénètrent dans les poumons par le hile. Leurs ramifications intra pulmonaires restent accolées à l’arbre bronchique jusqu’au niveau des bronchioles. Les branches terminales se jettent dans le réseau capillaire des parois inter alvéolaires. De là, le sang oxygéné gagne à la périphérie du lobule les veines péri lobulaires qui cheminent dans les cloisons inter lobulaires et convergent au sommet du lobule. Puis le trajet de la circulation de retour (veines) est calqué sur le trajet artériel. Les veines pulmonaires gagnent l’atrium gauche. Cette vascularisation fonctionnelle apporte aux poumons du sang de type veineux, peu oxygéné.
b. Vascularisation nutritive :
Les artères bronchiques naissent de l’aorte thoracique. Ces artères se ramifient parallèlement à l’arbre bronchique. Les dernières ramifications au niveau des bronchioles terminales alimentent un réseau capillaire communicant avec les capillaires des parois inter alvéolaires [11].

Moyens de défense :
Les voies respiratoires supérieures et inférieures ont une continuité anatomique et une structure muco ciliaire comparables avec des mécanismes de défense proches. Le tractus respiratoire sous glottique est cependant habituellement protégé contre les infections bactériennes et virales par différents systèmes de défense :
a.Système anatomique : Au niveau de l’arborisation bronchique, la zone de dépôt varie selon la taille des particules.
b.Système mécanique: Le réflexe d’expulsion, le transport muco ciliaire assurent ce système. La toux est une expiration active brusque et bruyante. C’est un phénomène réflexe dont le stimulus peut être de nature physique ou chimique. Le mucus produit par les glandes sous muqueuses forme un film continu à la surface de l’épithélium respiratoire jusqu’aux bronchioles terminales. Ce mucus permet le piégeage et l’élimination des particules, protège l’épithélium contre la déshydratation et contient des molécules de défense anti-lésionnelles et antimicrobiennes. Les cellules ciliées par les battements de leurs cils permettent le transport du mucus. Les cils vibratiles doivent en nombre suffisant, battre à un rythme constant, toujours dans la même direction de façon coordonnée. Les particules et bactéries déposées au niveau des bronches de division sont expulsées en 30mn au niveau de l’oropharynx.
c. Système moléculaire : Ce système est assuré par les constituants du liquide recouvrant épithélial :
– Les molécules de piégeage des micro-organismes telles que les mucines ;
– Les molécules anti-lésionnelles qui sont les inhibiteurs de protéase ;
– Les molécules antimicrobiennes telles que le lysozyme, la transferrine, les bêta défensines et les collectines.

La transferrine entraîne une privation en fer des bactéries. Les collectines contribuent à diminuer la réaction allergique par liaison avec les allergènes en les présentant aux lymphocytes.

d. Le système immunitaire : Les macrophages alvéolaires issus des monocytes sanguins sont libres dans les alvéoles. Ils participent à la phagocytose des particules présentes dans les alvéoles. Les infections parenchymateuses (pneumonies) sont liées à la conjonction de la pénétration d’un micro-organisme virulent (le plus souvent par voie aérienne) et d’une altération des mécanismes de défense [12]. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’infection respiratoire aiguë est toute infection à début brutal, affectant les oreilles, le nez, la gorge, le larynx, la trachée, les bronches, les bronchioles ou les poumons et évoluant pendant une durée relativement courte (2 à 3 semaines) [13].

CONCLUSION

Notre étude effectuée du premier novembre 2013 au premier octobre 2014 dans le service de pédiatrie II de l’HGT a montré que sur 640 patients vus en hospitalisation :
– Plus de la moitiédes patients était des garçons avec 59,7%. Les moins de cinq ans étaient les plus nombreux avec 70%.
– La fièvre était le motif le plus fréquent selon lequel les patients sont hospitalisés
– Le paludisme grave constituait le premier diagnostic d’entré et de sortie avec 56,9% ; quatre virgule sept pourcent (4,7%)des patients présentaient des séquelles à la sortie qui sont dans la majorité des cas dues au paludisme et à la méningite.

 

 

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Table des matières

INTRODUCTION
I- OBJECTIFS
II- GENERALITES
II.1 : IRA
II.2 : DIARRHEE
II.3 : MALNUTRITION
II.4 : PALUDISME
II.5 : MENINGITES
III- METHODOLOGIE
III. 1 : cadre d’étude
III.2 : type d’étude
III.3 : Période d’étude
III.4 : Population d’étude
III.5 : Critères d’inclusion
III.6 : Critères de non inclusion
IV- RESULTATS
V- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI- CONCLUSION

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