Maladies, ravageurs et dégâts affectant les baobabs

 Station et climat

Adansonia digitatacommunément appelé baobab peut survivre à des conditions climatiques extrêmes à partir de 90 mm de précipitations annuelles et prospère entre 250 et 1000 à 1500 mm (Wickens, 1982 ; Maydell, 1983). Le Houérou (1980) place pour sa part l’optimum écologique entre les isohyètes de 500 et 1000 mm.
Il supporte aussi bien des températures très élevées que des températures très basses (Simpson, 1995). L’optimum se situe entre 20°C et 30°C (Simpson, 1995). Les altitudes pour une bonne croissance du baobab varient entre 450 et 600 m, mais plusieurs auteurs ont signalé sa présence à des altitudes comprises entre le niveau de la mer au Bénin à 1500 m en Ethiopie (Wickens, 1982 ; Wilson, 1988 ; von Carlowitz, 1991). Le baobab pousse également sur une gamme variée de sols.
Il se rencontre sur des sols gravillonnaires non cultivés et sur des sols latéritiques (Thompson, 1910). Il se rencontre également sur les sols argileux (Harrison & Jackson, 1958), sableux (Rosevear, 1937 ; Jenik & Hall, 1976), limoneux (Astle et al., 1969). Il est aussi présent sur des sols pauvres mal drainés au Zimbabwe et sur les plateaux mal drainés du delta de Zambèze (Owen, 1974 ; Wickens, 1982). Sa croissance est optimale sur un substrat calcaire ou sur des sols profondsassezhumides.

Biologie

Le baobab est une essence de lumière comme la plupart des espèces des régions semi-arides et sub-humides. Il possède une haute résistance au feu et à la sécheresse grâce à son tronc succulent (Maydell, 1983) (Planche 3A). Le bois est en effet spongieux et pouvant stocker de grandes quantités d’eau. Les feuilles apparaissent irrégulièrement dans un peuplement, un peu avant la saison des pluies (Adam, 1962). L’arbre est complètement dénudé pendant la saison sèche et ne verdit que pendant l’hivernage à partir des mois de juin et juillet. Parfois certains sujets, dans les lieux frais, restent feuillés presque toute l’année. La floraison commence en fin de saison sèche ou juste avant les premières pluies, souvent avant l’apparition des premières feuilles.
Les fleurs (Planche 3B) s’ouvrant en soirée, sont butinées pendant la nuit par les chauvessouris qui se nourrissent du nectar et du pollen, et tombent le lendemain à l’aube. Les fruits, appelés pains de singe (Planche 3C), sont ainsi produits durant toute la saison des pluies. Ils tombent de l’arbre à maturité, ce qui casse la coque permettant ainsi aux termites et autres animaux de se nourrir de la pulpe et de libérer les graines (Planche 3D). Ces dernières sont dispersées, quand elles ne germent pas in situ, par des singes, rats, éléphants, élans, oiseaux ou enfin par l’homme qui est également un gros consommateur des fruits.

Maladies, ravageurs et dégâts affectant les baobabs

On ne connaît aucune maladie ou dépérissement affectant le baobab (Maydell, 1983).
Toutefois, l’espèce ayant peu d’intérêt économique pouvant générer une activité industrielle, très peu de recherches ont été effectuées sur le sujet. Les arbres meurent généralement de vieillesse et s’écroulent tout seul lorsque leur tronc creux n’est plus assez robuste pour soutenir toute la ramure. Le feu, la foudre ou les tempêtes sont aussi des causes de mortalité. D’autres sont plus anecdotiques : ils peuvent, en Afrique orientale, être endommagés par les éléphants quicassent les branches (Maydell, 1983) ou encore certains oiseaux qui nichent dans les creux du tronc, pourraient également, tuer un baobab en quelques années, à cause de leurs cris incessants qui résonnent dans les cavités du tronc. Les jeunes sujets sont détruits par le bétail ou le feu et sont plus sensibles à la sécheresse. Le baobab a en effet besoin de beaucoup d’eau pendant ses jeunes années le temps que son système racinaire s’installe en profondeur.
Des études sur les ravageurs du cacao et du coton ont montré que le baobab pouvait être un hôte alternatif, pour un certain nombre d’insectes (Booth et Wickens, 1988) :
– vers des semences du cotonnier (cotton bollworms) : Heliothis armigera, Diparopsis castanea, Earias biplaga;
– punaises rouges du cotonnier (cotton-stainer bugs) : Dysdercus fasciatus, D. intermedius,
D. nigrofasciatus, D. suberstitiosus, Odontopus exsanguinis, O. sexpunctatus, Oxycarenus albipennis;
– coléoptères (flea beetles) : Podagrich ssp;
– mirides (cocoa capsid) : Distantiella theobroma;
– Analeptes trifasciata: scarabée longicorne qui peut attaquer et tuer les jeunes arbres ;
– Gonimbrasia herlina(mopane worm) qui se nourrit des feuilles (Wickens, 1982).
Certains champignons peuvent également être hébergés sans que l’on ait remarqué de réels dégâts : Daldinia concentrica, Coriolopsis stumosus, Trametes socrotani.
La présence de Phyllosticta sp. (« leafspot ») et d’un mildiou (« powdery mildew ») Leveillula tauricaest également mentionnée (Wickens, 1982).
Il a également été découvert (Taylor et al., 1978 ; Coleman et al., 1991) que le baobab était un hôte pour certains nématodes comme Meloidogyne sp. et Rotylenchulus reniformis et constituait ainsi une source d’inoculum non négligeable de ces nématodes nuisibles pourl’agriculture. Là encore, le baobab ne semble pas être affecté par la présence de ces parasites.
La sensibilité du baobab a été testée pour un certain nombre de virus, il est sensible à 4 d’entre eux (Brunt et al., 1996). Le CCSV (Cacao swollen shoot badnavirus) peut provoquer sur baobab des chloroses foliaires. Le baobab fait partie des hôtes naturels principaux du virus et contribue à sa conservation et à sa propagation. Il est également sensible au CYMV (Cacao yellow mosaic tymovirus), au CBSaV (Cassava brown streak-associated carlavirus) et au OkMV (Okra mosaic tymovirus ou virus de la mosaïque du Gombo).

Usages, multiplication, sylviculture

Le baobab génère certes peu d’act ivités industrielles d’importance, c’est pourtant une des espèces les plus utiles du Sahel qui se classe parmi les arbres à usages multiples. Toutes les parties de l’arbre s’utilisent. On dit même qu’un sage qui voudrait se faire ermite à son ombre n’y manquerait presque de rien pour vivre (Adam, 1962). La liste des utilisations possibles esttrès longue et a fait l’objet de nombreuses publications. Nous retiendrons que leur multiplicitéfait du baobab un arbre symbolique très respecté en Afrique.
Les importances alimentaire et nutritionnelle d’A.digitata sont largement documentées par plusieurs auteurs : Nordeide et al., 1996 ; Sidibé et al., 1996 ; Delisle et al., 1997 ; Barminas et al., 1998; Sena et al., 1998 etYazzie et al., 1994. Ainsi, les jeunes feuilles de même que les graines sont utilisées dans la sauce dans plusieurs localités en Afrique (Bénin, Mali, Burkina Faso, Sénégal, etc.). Elles peuvent être consommées crues ou bouillies comme légumes quand elles sont très jeunes. Elles peuvent également être séchées, pour stabiliser le produit, puis réduites en poudre avant leur commercialisation (Becker, 1983). Au Mali, les feuilles sont employées comme légumes dans la préparation des sauces qui accompagnent le couscous, le riz ou autres préparations à base de céréales (millet, sorgho, maïs) (Sidibé & Williams, 2002). Au Sénégal, la poudre de feuilles séchées appelée ‘’lalo’’ en Wolof est utilisée comme liant dans la préparation du couscous de mil (Anon, 1993 ; Ndiaye et al., 2003).
Au Malawi et au Zimbabwe, les feuilles fraîches sont traditionnellement cuites à l’eau pour être consommées soit directement comme légumes, soit en soupes (Sidibé & Williams, 2002). Lapulpe est utilisée directement comme ingrédient dans diverses préparations pour ses propriétés liante, épaississante et acidifiante (Wickens, 1982 ; Kenne Fopa, 1994 ; Haddad, 2000 ; Codjia et al., 2001 ; Sidibé & Williams, 2002). Elle entre ainsi dans la composition denombreuses préparations céréalières telles les bouillies ou couscous (par exemple, le‘’mutchoyan’’ au Bénin ou le ‘’ngalakh’’ au Sénégal), de sauces ou de crèmesd’accompagnement (par exemple, crème sucrée à base d’arachides grillées et pilées au Sénégal). En outre, la pulpe sert à la mise au point de plusieurs formes de boissons rafraîchissantes. Additionnée d’eau ou de lait à raison de 200 à 400 g.L -1 , la pulpe du fruit du baobab peut être utilisée pour obtenir des boissons sucrées riches en vitamine C (François, 1994).

Influences anthropiques

La pression démographique qui s’est fortement accrue depuis les années 50, s’exerce sur la nature de plusieurs manières et abouti à la destruction des ressources forestières au profit des installations humaines. L’extension des surfaces cultivées et la diminution de celles en jachère, le surpâturage ou les feux de brousse incontrôlés en sont des exemples. Il est difficile d’appréhender l’importance relative de ces différents facteurs mais le plus déterminant dans l’évolution négative des ressources forestières du pays, est l’exploitation du bois pour la production de bois de chauffe et de charbon de bois (Ribot, 1990). L’homme a toujours eu tendance à puiser de façon inconsidérée dans les ressources que lui offrait la nature tant que celle-ci paraissait inépuisable. Le mode de vie « au jour le jour » dans les pays en développement semble freiner l’intégration du concept de gestion durable des ressources. C’est le cas, par exemple, des peuples nomades comme les peuls au Sénégal qui pratiquent l’élevage ou exploitent le bois pour le charbon. Les charbonniers n’ont généralement aucun lien avec l’espace où ils interviennent. La forêt détruite, ils s’en vont ailleurs travailler sur une autre forêt (Bergeret, 1990). Il en est de même pour les éleveurs qui vont chercher ailleurs de nouveaux pâturages après l’épuisement des premières zones visitées. Ils échappent ainsi complètement aux aléas climatiques ce qui ne plait guère aux paysans qui eux, y sont soumis totalement. Ces comportements peuvent d’ailleurs être à l’origine de conflits et de règlements de compte qui provoquent parfois des feux de brousse. Il est théoriquement très simple d’adapter la charge des pâturages ou la quantité des prélèvements de bois à la productivité à long terme des écosystèmes (Le Houérou, 1980). Mais une telle gestion implique la notion de responsabilité et la situation actuelle au Sahel se caractérise justement par une gestion des ressources quelque peu irrationnelle. Eau et pâturage sont des ressources communes utilisées de façon privée et individuelle. Le résultat est le pillage de ces ressources, donc de la collectivité à long terme, au bénéfice immédiat de l’individu. Des réformes fondamentales sont nécessaires en matière d’utilisation des terres et de l’eau. L’équilibre entre les ressources et leur exploitation était jadis respecté grâce à des systèmes construits sur des bases collectives, mais avec des populations humaines et animales beaucoup moins nombreuses. Sans réformes sociopolitiques profondes permettant une gestion rationnelle des écosystèmes, il est évident que le Sahel court à une crise très grave, menaçant sa principale ressource actuelle.

Tentatives de reboisement et d’aménagement

Les tentatives de reboisement et d’aménagement des ressources sont généralement difficiles et nombreuses sont celles qui ont échoué. Les problèmes ont des origines multiples et il faut donc tenir compte de tous les facteurs à la fois pour monter un projet viable. Ainsi, une des grandes conclusions de tous les projets de reboisement qui on été tentés est que la lutte contre la désertification ne passe pas par la seule plantation d’arbres (Anonyme, 1990). Les projets font maintenant appel non plus aux seuls forestiers, mais aussi à des agronomes, des spécialistes du bétail, des économistes et des sociologues. De nouvelles priorités apparaissent.
Ainsi, si les mises en défens et les plantations sont toujours utiles, il est aussi primordial, dans le cas de l’élevage et du surpâturage, de limiter le nombre de bêtes : production animale et régénération végétale s’en trouveront toutes deux améliorées. Il est également indispensable de soigner les relations entre le personnel du projet et la population : beaucoup d’échecs ont été dus au fait que les responsables du projet, les villageois et les autorités ne s’étaient quasiment jamais concertés au préalable. Les véritables utilisateurs de la forêt doivent être non seulement informés des décisions prises mais ces dernières doivent l’être en concertation avec ces utilisateurs. Enfin, lorsqu’on limite des prélèvements ou une production, des solutions de remplacement doivent être prévues. Ainsi, le développement de l’utilisation du gaz naturel comme combustible domestique a permis de limiter la consommation urbaine en charbon debois.

Enracinement

La néoformation de racines adventives ainsi que leur développement en un système racinaire fonctionnel et vigoureux est nécessaire pour le sevrage des boutures d’espèces ligneuses (Monteuuis & Bon, 1985).
Au cours des subcultures à intervalles réguliers en phase de multiplication, les tissus acquièrent une sensibilité aux régulateurs de croissance, ce qu i se traduit par une rhizogénèse active en phase rhizogène (Franclet, 1981 ; Sriskandarajah et al., 1982).
L’étape d’enracinement a longtemps été considérée comme un facteur limitant de la micropropagation des espèces ligneuses. Toutefois, des progrès ont été accomplis grâce à l’optimisation des conditions de milieu à savoir l’augmentation de la concentration auxinique et la durée de l’’application durégulateur. Des adjuvants de type charbon actif, composés phénoliques ainsi que la modification des conditions de culture par l’emploi de milieu liquide ont contribué à améliorer l’enracinement in vitro des ligneux (Nemeth, 1986).
L’enracinement se déroule en trois étapes : l’induction, l’activité cellulaire et l’organisation des primordia puis l’expression racinaire (Walali, 1993). L’induction se fait à l’obscurité en présence de fortes concentrations d’auxine ; l’auxine la plus active est généralement l’AIB ou l’AIA incorporé dans le milieu de culture, plus rarement l’ANA. La dilution des macro -éléments et la diminution de la teneur en saccharose (10 à 20 g.L -1 ) favorisent l’effet de l’auxine qui se traduit par une diminution ou même une absence de callogénèse (Walali, 1993).

Acclimatation

Les plantes produites in vitro diffèrent assez nettement des plantes développées conventionnellement. Leur croissance ayant eu lieu dans un environnement artificiel, elles résistent mal à un transfert direct dans un environnement naturel. En effet, l’activité photosynthétique malgré la présence de chlorophylle dans les feuilles est déficiente car les enzymes responsables de la photosynthèse sont absentes ou inactives (Grout & Aston, 1977b). Ces plantes deviennent alors vulnérables à chaque stress de l’environnement. Ces plantes ayant été propagées in vitroen présence d’une humidité élevée, leurs feuilles ont des cellules en palissade avec de grands espaces entre elles et peu de stomates (Brainerd et al., 1981). Cette morphologie atypique provoque une plus grande sensibilité aux pertes en eau (Esau, 1977) et une susceptibilité particulière aux attaques de pathogènes. Ces feuilles ont très peu ou pas de cires protectrices dans la cuticule, ce qui les rend plus susceptibles à la déshydratation (Grout & Aston, 1977a). Du fait de ces caractéristiques, le contrôle du processus d’adaptation des plantes produites in vitro aux conditions extérieures est nécessaire pour limiter les pertes en eau et avoir un bon niveau de survie après reprise (Carreto, 1992). Pour la majorité des plantes, des mélanges de substrats sont bénéfiques lor s de la phase d’acclimatation (agrolite, vermiculite, tourbe, sable, etc.). Il est aussi important que le substrat soit poreux, avec un bon pouvoir drainant, une bonne aération et un pH élevé. L’arrosage des plantes avec des substances nutritives facilite la survie des plantes et améliore leur vigueur. L’application foliaire de substances nutritives peut être bénéfique car elle permet non seulement de fournir aux plantes des éléments nutritifs mais aussi de prévenir la déshydratation (Y ie& Liaw, 1977 ; Lane, 1979). Pour prévenir les attaques par des champignons, les fongicides sont systématiquement utilisés pendant le processus d’adaptation soit en application directe sur les plantes soit en les mélangeant aux substrats (Carreto, 1992). D’autres facteurs importants à considérer sont l’humidité, la température etla lumière pour obtenir un bon taux de reprise des plantes initialement propagées in vitro.

Environnement de culture en conditions contrôlées

Il concerne notamment les paramètres tels que la température, l’hygrométrie et l’éclairement (longueur de la période éclairée). Ils sont obtenus artificiellement et les valeurs appliquées vont dépendre de l’espèce ainsi que de la technique deculture utilisée.

Micropropagation in vitro de matériel jeune issu de semis d’Adansonia digitata L

Introduction

Au delà de sa morphologie caractéristique et si particulière, Adansonia digitataL. plus connu sous le nom de baobab est l’une des espèces les plus utiles du Sahel. Pour les communautés villageoises locales, la viabilité soutenue des populations de baobab est essentielle, car elles représentent des appoints nutritionnels importants (Diop et al., 2005), En effet, la graine est une bonne source d’énergie (445 à 760,41 Kcal), de protéines (21,42 à 41,6 g) et de graisses végétales (12,0 à 31,5 g). La graine et la pulpe contiennent des quantités substantielles de calcium (Graine entière : 238 à 300 mg ; pulpe : 221 à 2750 mg), phosphore (Graine entière : 1494 à 1540 mg ; pulpe : 82 à 196 mg) et de fer (Graine entière : 12 à 13,9 mg; pulpe : 0 à 7,4 mg), mais également de l’acide glutamique, aspartique, oléique, linoléique et palmitique (Osman, 2004). Les feuilles sont riches en vitamines (notamment C et A), en fer et contiennent également des mucilages (10% de la matière sèche). Les jeunes feuilles peuvent être consommées comme légume mais fréquemment elles sont séchées puis réduites en poudre (Diop et al., 2005). De plus, comme mentionné précédemment, les usages des baobabs sont nombreux et diversifiés : pharmacopée, corderie (Wickens, 1982) ou comme plante maraîchère au Mali (Savard et al., 2002). Plus récemment, les baobabs sont devenus des valeurs écotouristiques importantes comme la forêt d’A. digitata L. de Bandia et de Nguékokh au Sénégal.
De nos jours, le constat de la dégradation des terres est bien établi (Richard, 1990).
Les causes relevant, d’une part de la persistance des conditions climatiques défavorables (Grouzis & Albergel, 1989) et, d’autre part, de la pression démographique croissante dans ce s régions (Mainguet, 1991) ce qui accentue encore le déséquilibre entre la demande et la productivité des écosystèmes. Les baobabs africains et malgaches sont menacés de raréfaction voire de disparition pour certaines espèces. Dans beaucoup de localités, la forte exploitation de l’espèce et des terres empêchent le renouvellement des peuplements (Gijsberg et al., 1994).
Au Sénégal, la régénération naturelle du baobab est faible et les peuplements vieillissants. La récolte des produits forestiers non ligneux affecte le baobab (Gustad, 2001). Les peuplements de baobabs mourants ne sont pas remplacés. On constate donc, dans bien des terroirs, un problème de renouvellement de l’espèce (Sidibé et al., 1994). Ainsi, face à cette menace, il a été entrepris une étude des conditions optimales qui permettraient d’entreprendre son bouturage in vitroen vue d’un clonage massal destiné à desprogrammes de reboisement et de préservation dans les écosystèmes africains, en particulierau Sénégal où A. digitataest la seule espèce du genre.

Matériel et méthodes

Matériel végétal

Des graines fraîchement récoltées ont servi comme matériel d’introduction. Elles ont été dépulpées. Afin d’effectuer un tri granulométrique basé sur la densité et par corolaire la viabilité, les graines sont trempées dans une bassine d’eau pendant 30 min. Ensuite, celles qui flottent sont éliminées puis les autres sont misesà sécher sur du papier kraft à l’air ambiant pendant 48 h et conservées au frais à 5 o C jusqu’à leur mise en germination.

Scarification chimique et désinfection des graines

Les graines d’Adansonia digitata collectées à la suite du test de densité ont subi une scarification chimique à l’acide sulfurique (H 2SO4) concentré (95%) pendant 12 h puis rincées à l’eau distillée stérile. Les graines sont ensuite imbibées pendant 10 min dans de l’eau distillée stérile additionnée de quelques gouttes de Tween 20, puis elles ont été désinfectées à l’eau de javel (NaOCl, 8° chlorométrique) pendant 5 min, sous agitation. On effectue par la suite 4 rinçages successifs à l’eau distillée stérile.

Germination in vitro

La préculture des graines s’effectue également en conditions aseptiques. Les lots de graines traitées ont été ensemencés dans le milieu minéral de base de Murashige & Skoog (1962) dépourvu d’hormones (Annexe 1). Les macro-éléments du milieu nutritif sont dilués de moitié MS/2(0). Le milieu dont le pH est ajusté à 5,7 est solidifié avec de l’agar à 8 g.L -1.
Puis, réparti dans des bocaux de culture, d’une capacité de 660 ml, à raison de 50 ml par bocal. Les milieux sont par la suite stérilisés à l’autoclave à 110 o C pendant 20 min. Les graines sont mises à germer à raison de 10 graines par bocal. Les bocaux sont placés à l’obscurité dans un incubateur à 27 ± l oC. La percée des téguments par la radicule est retenue comme critère de germination (Evenari, 1957 ; Côme, 1968). Dés que les graines ont germé, les bocaux ont été transférés en chambre de culture à 27 ± l o C, sous une photopériode de 16 h de jour fournie par des tubes néons qui émettent une intensité lumineuse équivalente à 101,4 µmoles.m -2 .s-1.

Explants mis en culture

Pour la micropropagation in vitro, nous avons utilisé 3 types d’explants : des nœuds cotylédonaires (NC), des nœuds axillaires (NA) et des apex caulinaires (APX). Ces explants, mesurant l à 2 cm de long, ont été prélevés sur les semis stériles âgés de 20 jours suivant la méthode décrite à la figure 6. Ces différents types d’explants sont transférés séparément et individuellement dans des tubes de culture contenant 20 ml de milieu MS (1962) solide additionné ou non de régulateurs de croissance.

Acclimatation

Pour maintenir les plantes produites in vitrodans une atmosphère à humidité relative élevée, les pots sont déposés dans une mini-serre sous forme d’une cloche en plastique à ouverture réglable. D’après Skolmen & Mapes (1978), ce procédé est une pratique courante et permet de réduire la transpiration et éviter leur dessèchement. Les résultats du test d’acclimatation effectué sont obtenus après une ouverture progressive de la cloche en plastique. Les différents types d’explants sont repiqués dans des gobelets contenant un mélange sable-terreau stérile puis conservés dans la cloche en plastique dont le volet est hermétiquement fermé pendant une semaine. L’arrosage est effectué avec de l’eau de robinet.
Au delà du 7 ème jour, le volet est ouvert à moitié pour éviter un confinement prolongé susceptible d’induire le pourrissement des plantes. Au 8 ème jour, le volet est complètement ouvert. Cependant, les explants sont encore maintenus à l’ombre pendant 3 jours. Ainsi, au 30 ème jour, les taux de survie sont respectivement de 77,77% pour les plantes néoformées à partir des apex caulinaires (Planche 6A) et de 72,72% pour celles issues des nœuds axillaires (Planches 6B). Les plantes néoformées à partir des nœuds cotylédonaires n’ont données que 57,14% de taux de survie (Planche 6C).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I- Généralités sur Adansonia digitata L
1.Présentation du baobab (Adansonia digitataL.)
1.1. Taxinomie et caractères botaniques
1.2. Habitat et répartition
1.3. Station et climat
1.4. Biologie
2. Maladies, ravageurs et dégâts affectant les baobabs
3. Usages, multiplication, sylviculture
4. Contexte écologique et environnemental
4.1. Influences climatiques
4.2. Influences anthropiques
4.3. Tentatives de reboisement et d’aménagement
II- Multiplication végétative in vitro
1. Généralités
2. Bases techniques de la culture in vitro
2.1. Conditions aseptiques
2.2. Explants
2.3. Milieux de culture
2.4. Régulateurs de croissances
2.5. Enracinement
2.6. Acclimatation
2.7. Environnement de culture en conditions contrôlées
III- Caractérisation de la diversité génétique
1.Généralités
2.Technique d’amplification in vitro par PCR
2.1. Introduction
2.2. Principe
3.Séquençage de l’ADN
3.1. Introduction
3.2. Principe
4.Etudes morphologique, génétique et moléculaire sur A. digitata et autres espèces de la sous-famille des Bombacoideae
CHAPITRE II : Micropropagation in vitro de matériel jeune issu de semis d’Adansonia digitata L
1.Introduction
2. Matériel etméthodes
2.1. Matériel végétal
2.2. Scarification chimique et désinfection des graines
2.3. Germination in vitro
2.4. Explants mis en culture
2.5. Milieux de culture et dispositif expérimental
2.6. Enracinement
2.7. Acclimatation
2.8. Analyse statistique des résultats
3. Résultats
3.1. Germination
3.2. Micropropagation : Influence des régulateurs de croissance sur la morphogenèse
3.3. Enracinement : Effet de l’induction à l’ANA ou à l’AIB (1 ; 2,5 et 5 mg.L -1) sur l’expression rhizogéne
3. 4. Acclimatation
4.Discussion
5. Conclusion
CHAPITRE III : Caractérisation de la diversité génétique et de l’évolution démographique de populations de baobab (Adansonia digitata L.) en zone sahélienne au Sénégal
1. Introduction
2.Matériel et méthodes
2.1. Sites de prospection et de collecte des échantillons d’Adansonia digitata L
2.2. Extraction d’ADN à partir de feuilles fraîches d’Adansonia digitata L
2.2.1. Extraction d’ADN selon le protocole MATAB
2.2.2. Quantification de l’ADN extrait
2.3. Amplification par réaction de polymérisation en chaîne (PCR)
2 .4. Séquençage
2.5. Alignement des séquences
2.6. Analyse du polymorphisme et de la diversité génétique
2.7. Analyse de la structure génétique
2.8. Analyses phylogénétiques
2.9. Evolution démographique des populations
3. Résultats
3.1. Extraits d’ADN
3.2. Alignement des séquences
3.3. Polymorphisme et diversité génétique
3.4. Structure génétique des populations
3.5. Analyses phylogénétiques
3.6. Structure démographique des populations
4.Discussion
5.Conclusion
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Glossaire
Annexe 1. Composition minérale du milieu de Murashige & Skoog (1962)
Annexe 2. Relevé de végétation à Widou Thiengoly –Téssékéré (Région de Louga)
Annexe 3. Relevé de végétation dans la Forêt Bandia (Région de Thiès)
Annexe 4. Relevé de végétation dans la presqu’île de Dakar (Région de Dakar)
Annexe 5. Composition du tampon d’extraction MATAB à 2% (pour 500 ml)
Annexe 6. Cotation des échantillons collectés
Annexe 7. Echelle de masse moléculaire du marqueur de taille de l’ADN extrait, smart ladder (0,2 -10 kpb)
Annexe 8. Publication : Article 1
Annexe 9. Publication : Article 2
Annexe 10. Publication : Chapitre d’ouvrage
Annexe 11. Communication orale 1
Annexe 12. Communication orale 2
Annexe 13. Communication orale 3
Annexe 14. Communication affichée (Poster)

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *