Maladies parodontales et prise en charge conventionnelle des parodontites

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Maladies parodontales et prise en charge conventionnelle des parodontites

La parodontite se caractérise par une inflammation de l’ensemble des tissus parodontaux qui entraîne une migration apicale de l’attache épithéliale le long de la surface radiculaire et une destruction progressive du ligament parodontal et de l’os alvéolaire [7].
Ces infections polymicrobiennes impliquent des bactéries appelées parodontopathogènes, en majorité à coloration Gram négatif et anaérobies strictes, qui agissent en synergie. Parmi ces espèces, les plus importantes sont Aggregatibacter actino-mycetemcomitans, Porphyromonas gingivalis, Tannerella forsythia, Treponema denticola, Fusobacterium nucleatum, Prevotella intermedia, Prevotella nigrescens, Campylobacter rectus, Eikenella corrodens et Peptostreptococcus micros. Ces bactéries produisent une grande variété de facteurs de virulence leur permettant de coloniser les sites sous-gingivaux, de résister aux mécanismes de défense de l’hôte et d’entraîner une destruction des tissus parodontaux [12]. Ce sont des maladies multifactorielles et complexes qui associent, d’après Socransky, la susceptibilité de l’hôte, la présence des bactéries parodontopathogènes, l’absence de bactéries protectrices et l’environnement dentogingival. La présence de facteurs acquis tels que le tabac, le stress, et les maladies systémiques sont également à prendre en considération. Lorsque l’agression microbienne dépasse les capacités de défense de l’hôte, l’infection apparait [13].
L’objectif du traitement est de prévenir, contrôler la maladie parodontale et de réparer et/ou régénérer les tissus parodontaux lésés. Les moyens thérapeutiques disponibles sont les traitements non chirurgicaux (débridement parodontal non chirurgical), les traitements médicamenteux (antibiotiques, antiseptiques), et les traitements chirurgicaux (débridement parodontal chirurgical) [14].
Les étapes du protocole de traitement non chirurgical sont :
– étape 1 – contrôle de la cause et des facteurs de risques de la parodontite
– étape 2 – détartrage et surfaçage radiculaire
– étape 3 – la réévaluation parodontale
– étape 4 – maintien parodontal
La désorganisation mécanique du biofilm dentaire et l’élimination des facteurs irritants locaux constituent la base des thérapies parodontales initiales. L’efficacité de ce traitement se traduit par la disparition des symptômes cliniques, la réduction ou l’élimination des parodontopathogènes et le retour d’une flore bactérienne bénéfique.
L’élimination mécanique du biofilm et l’utilisation complémentaire de désinfectants antibactériens et d’antibiotiques ont été les méthodes conventionnelles de traitement parodontal [15]. L’élimination de la plaque et la réduction du nombre d’organismes infectieux peuvent être altérées dans les sites difficiles d’accès. La possibilité de développement d’une résistance aux antibiotiques par l’organisme cible a conduit au développement d’un nouveau concept antimicrobien avec moins de complications.

La thérapie photodynamique (TPD)

La thérapie photodynamique (TPD ou en anglais PDT) a été introduite dans la thérapie médicale en 1904 comme inactivation de cellules, microorganismes ou molécules induites par la lumière. Elle repose sur le principe qu’un photosensibilisateur (une substance photoactivable) se lie aux cellules cibles et peut être activé par la lumière d’une longueur d’onde appropriée (les longueurs d’onde varient de 635 à 690 nm) [16].
La PDT implique l’utilisation de lasers de faible puissance avec une longueur d’onde appropriée pour tuer les micro-organismes traités avec un médicament photosensibilisateur [17]. Elle pourrait être un complément utile à la mécanique ainsi que des antibiotiques dans l’élimination des bactéries périopératoires. C’est une modalité thérapeutique non invasive pour le traitement de diverses infections par des bactéries, des champignons et des virus. Cette thérapie est définie comme une réaction photochimique dépendante de l’oxygène qui se produit lors de l’activation par la lumière d’un composé photosensibilisant conduisant à la génération d’espèces réactives de l’oxygène cytotoxiques. Elle minimise également l’apparition de la résistance bactérienne. La chimiothérapie antimicrobienne photodynamique représente un traitement alternatif antibactérien, antifongique et antiviral contre les organismes pharmacorésistants [18].

Mécanisme d’action de TPD

Lorsque l’agent photosensibilisant (PS) coloré absorbe un photon, un électron passe de son état basal à un état électroniquement excité. Le PS va ensuite retourner à son état fondamental par divers processus que l’on sépare en trois catégories [19].
 Transitions non radiatives
Elles font intervenir des chocs intermoleculaires ou la génération de vibrations moléculaires, l’énergie est restituée sous forme de chaleur ou dans certains cas, est transformée en énergie chimique par transfert vers les molécules voisines.
 Transitions radiatives
Connues sous le nom de fluorescence (pour l’oxygène singulet) ou phosphorescence (pour l’oxygène triplet). L’énergie absorbée va être restituée sous la forme d’un photon moins énergique que celui reçu.
 Autres transitions
Les molécules à l’état excité peuvent subir des réactions photochimiques, photophysiques ou une photosensibilisation. La photosensibilisation est un processus par lequel une altération photo-physique ou photochimique se produit sur une molécule à la suite d’une absorption de radiation par une molécule photo- sensibilisante. Lorsque des molécules d’oxygène sont impliquées dans la réaction de photosensibilisation, ce processus est appelé « action photodynamique ». Il en résulte deux types de mécanismes :
 le type 1 va aboutir à la formation de différentes espèces réactives de l’oxygène. Celles- ci sont très oxydantes pour beaucoup de molécules telles que le cholestérol ou certains acides aminés.
 le type 2 quant à lui, va permettre la formation d’oxygène singulet qui est une espèce très réactive de l’oxygène, susceptible de réagir avec les cellules de son environnement proche.
Ces deux mécanismes interviennent simultanément dans le cadre d’une action photodynamique et sont en compétition l’un avec l’autre. La balance entre ces deux processus est dépendante de plusieurs paramètres tels que la nature du photosensibilisant, la concentration en oxygène ou la nature du substrat.
L’ensemble de ces réactions aboutit à la dégradation de nombreux constituants cellulaires conduisant à la mort par apoptose, par nécrose voire par autophagie des cellules.
Le mécanisme d’action de la thérapie photodynamique nécessite la présence simultanée de trois composants, à savoir un photosensibilisateur localisé dans un tissu pathologiquement altéré et prédisposant à une exposition à la lumière, une source lumineuse de longueur d’onde spécifique activant le photosensibilisateur et les molécules d’oxygène dissous dans le tissu. Le photosensibilisateur, administré par voie systémique ou locale, est absorbé par toutes les cellules, quelle que soit leur condition. Cependant, les cellules saines l’excrètent dans les heures qui suivent l’administration, tandis que les cellules pathologiquement altérées le gardent à l’intérieur jusqu’à quelques jours [20].
En raison du rayonnement de la lumière de longueur d’onde spécifique ajustée aux propriétés absorbantes du photosensibilisateur, celui-ci devient activé et transmet l’énergie acquise de la lumière aux molécules environnantes. Cette réaction photodynamique conduit à l’excitation de molécules d’oxygène et donc à la production de radicaux libres (espèces réactives à l’oxygène) qui oxydent de manière aléatoire tous les composants cellulaires et conduisent à sa mort [21].
Au cours de ce processus, les radicaux libres se forment (dont l’oxygène singulet), qui produisent alors un effet toxique pour la cellule. Pour avoir un effet toxique spécifique sur les cellules bactériennes, le photosensibilisateur respectif doit avoir une sélectivité pour les cellules procaryotes. Bien que plusieurs auteurs aient signalé la possibilité d’une photosensibilisation létale de bactéries in vivo et in vitro, d’autres ont souligné que les espèces bactériennes Gram négatif, en raison de leur paroi cellulaire particulière, sont largement résistantes à la TPD [22]. Cet effet létal survient par altération soit de l’ADN, soit de la membrane cellulaire, provoquant sa rupture ou l’inactivation des systèmes membranaires protéiques de transport.
La TPD est basée sur le principe qu’un photoactivable substance (le photosensibilisateur) se lie à la cellule cible et peut être activé par la lumière d’une longueur d’onde appropriée [23]. Elle semble présenter une action sur le phénomène inflammatoire mais aussi réduire la perte osseuse associée aux parodontopathies ; réduire la virulence de facteurs bactériens tels que les lipopolysaccharides (LPS), diminuant ainsi la réponse inflammatoire et la libération de cytokines proinflammatoires telles que l’IL1, TNF et IL6 par les cellules de l’hôte [24].

La susceptibilité des pathogènes à l’aPDT

Les bactéries à Gram positif sont considérées comme sensibles à la thérapie photodynamique car leur paroi cellulaire est poreuse et perméable aux photosensibilisateurs. Les bactéries Gram-négatives semblent être plus résistibles, en raison de la présence de la membrane externe supplémentaire qui diminue la perméabilité et réduit la photosensibilisation. La surface des bactéries Gram-positives et Gram-négatives est chargée négativement, ce qui rend les photosensibilisateurs anioniques inefficaces [25].
La thérapie photodynamique repose sur la combinaison de deux éléments : la lumière et un agent photosensibilisant (AP) [26] :
 source lumineuse
La source lumineuse est une lumière visible de faible puissance à une longueur d’onde donnée. Compte tenu de son efficacité et de ses caractéristiques de diffusion au niveau des tissus humains, la lumière rouge (longueur d’onde entre 630 et 700 nm) est la plus souvent choisie.
 agent photosensibilisant
De nombreux composés naturels ou synthétiques ont des propriétés de photosensibilisation. En bouche, les deux agents décrits classiquement sont le bleu de toluidine et le bleu de méthylène. Ces composés sont cationiques. De ce fait, ils sont préférés à d’autres molécules car ils sont efficaces sur les bactéries à Gram négatif et à Gram positif. L’agent photosensibilisant n’a pas besoin d’être au contact ni de pénétrer les cellules cibles, il suffit qu’il soit assez près de celles-ci pour que les radicaux libres produits par l’activation puissent diffuser jusqu’à elles.

Mode d’application de la thérapie photodynamique

Le détartrage et le débridement sont réalisés avant la thérapie photodynamique. Le photosensibilisant est injecté dans la poche parodontale et on le laisse agir pendant 2 minutes. Puis on insert la fibre à 1 millimètre du fond de la poche et on illumine en faisant le tour de la dent et en remontant vers le tiers coronaire. Comme d’autres types de thérapie, la TPD comprend des avantages et des inconvénients [27].
 Avantages
– non invasive par rapport à d’autres traitements, par exemple la chimiothérapie,
– plus pratique pour les patients,
– TPD vise à sélectionner une partie de l’organisme / tissus; n’influe pas sur l’organisme entier,
– les effets secondaires ne sont pas aussi obstinés que dans le cas d’autres thérapies, par exemple la chimiothérapie
– peut être combiné avec un autre traitement, c’est-à-dire après la chirurgie,
En cas de tumeurs chimio-résistantes, la TPD peut être utilisée comme méthode de traitement palliatif,
– l’effet de la TPD antimicrobienne (aPDT) sur les microorganismes est beaucoup plus rapide comparativement à d’autres agents antimicrobiens, et il n’y a pas preuve de résistance aPDT jusqu’à une date récente.
 Inconvénients :
– un manque de spécificité
– le manque d’antimicrobien hautement efficace cliniquement approuvé (études nécessaires à l’approbation pour usage humain du point de vue de la toxicologie et de la sécurité des nouveaux photosensibilisateurs
 Effets secondaires [28]
Les effets secondaires de la TPD dépendent de la façon dont le traitement est effectué et varient d’un individu à l’autre. Les effets secondaires produits varient selon :
– quelle partie du corps est traitée
– le type de médicament photosensibilisant donné
– le délai entre l’administration du médicament et l’application de la lumière
– la sensibilité de la peau à la lumière après traitement
L’effet secondaire majeur de la TPD est la photosensibilisation systémique résiduelle, qui dure plusieurs jours ou semaines selon le photosensibilisateur administré.
 Avantages principaux de la PDT par rapport aux agents antimicrobiens conventionnels :
– une élimination des éléments bactériens dans des délais très courts (secondes ou minutes).
– les bactéries ne développent pas de résistance au traitement.
– les tissus adjacents ne subissent pas de dommage.
– l’équilibre de la flore buccale est conservé [29].
La thérapie photodynamique antimicrobienne indiquée dans le traitement des infections microbiennes. Son intérêt pour les effets antimicrobiens a été relancé en raison de l’émergence rapide de la résistance aux antibiotiques chez les pathogènes bactéries. De plus, elle a été proposée comme thérapie pour une grande variété d’infections microbiennes localisées [30].
 Les barrières de la thérapie photodynamique antimicrobienne
Les antibiotiques traditionnels utilisent souvent un mécanisme de trou de clé, où les composés ciblent une membrane spécifique ou un composant cellulaire (intra) dans les bactéries, que ce soit des protéines, des lipides ou de l’ADN, pour arrêter la croissance ou tuer l’organisme. Par exemple, la pénicilline se lie aux protéines de liaison à la pénicilline et inhibe la réticulation de la multicouche de peptidoglycane.
En revanche, les photosensibilisateurs (PS) utilisés pour l’aPDT distribuent généralement à plusieurs compartiments extracellulaires ou intracellulaires et / ou produisent des intermédiaires radicalaires qui peuvent migrer loin du site de formation. En conséquence, divers composants du métabolisme cellulaire sont perturbés, aboutissant à la mort cellulaire quand ils sont suffisamment atteints. L’aPDT est considéré comme un moyen prometteur pour surmonter les difficultés dans le traitement des infections causées par des bactéries multirésistantes. La structure complexe de l’enveloppe cellulaire bactérienne, et en particulier celle des espèces Gram-négatives, est le principal défi à la fois pour le traitement conventionnel et l’aPDT[31].
 Domaine d’application
Le traitement de PDT peut être appliqué dans la denture endommagée par la parodontite :
– comme une mesure immédiate dans la gingivite ou la parodontite aiguë.
– comme une thérapie parodontale conventionnelle consécutive par intervalles de trois jours jusqu’à deux semaines.
– dans la réduction bactérienne prophylactique non spécifique en étendue nettoyage professionnel des dents à intervalles d’un à deux ans [32].

Stratégie de recherche documentaire informatique :

Une recherche électronique a été réalisée à l’aide du moteur de recherche Medline (de l’anglais Medical Literature Analysis and Retrieval System Ondine) qui est une base de données bibliographiques regroupant la littérature relative aux sciences biologiques et biomédicales, située au NIH (National Institut of health) des Etats-Unis et accessible à travers le site Web de la bibliothèque américaine de médecine (NLM). La recherche a été effectuée en langue anglaise.
Les mots clés en anglais ont été : Periodontics, antimicrobial photodynamic therapy, periodontal diseases, periodontitis, diagnostic, treatment.
Ces mots clés ont été utilisés sur Medline séparément et en les croisant pour établir une première liste de références.

Critères de sélections de la littérature

Critères d’inclusion

Nous avons inclus dans notre recherche les articles qui répondent aux conditions suivantes:
– articles traitant la thérapie photodynamique antimicrobienne des parodontites (animales et humaines)
– articles publiés en anglais avec un résumé ou texte intégral pendant la période allant de 2008 à 2018 soit dix ans.

Discussion et commentaires

Limites de l’étude

La limite essentielle de ce travail a été la consultation d’une seule base de données documentaire : Medline.
Nous n’avons pas tenu compte de la nature et des caractéristiques de l’appareil photodynamique antibactérien utilisé ; du temps de suivi et d’évaluation, de la taille d’échantillon et de la nature du microbiome des sujets d’études. Les facteurs systémiques ont été rarement pris en compte dans les études.

Les antimicrobiens dans le traitement des parodontites

La parodontite est une maladie multifactorielle associée à la perte de tissus de soutien de la dent causée par certaines espèces parodontopathogènes de bactéries et / ou de macromolécules extracellulaires. Il est généralement reconnu que la croissance des bactéries dans les biofilms entraîne une diminution substantielle des sensibilités aux agents antimicrobiens par rapport aux cultures en suspension [33]. La parodontite est principalement d’origine bactérienne et plusieurs espèces bactériennes étroitement associées à son étiologie, comme Porphyromonas gingivalis, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, Tannerella forsythia et plus encore. Ainsi, la thérapie parodontale vise à éliminer l’infection dans les tissus parodontaux également au moyen d’une TPD [34]
Les antimicrobiens (antiseptiques et antibiotiques) ont des limites ou inconvénients à savoir : temps d’action insuffisant par élimination du principe actif, neutralisation du principe actif, pénétration limitée dans les poches parodontales, diffusion à une concentration insuffisante dans les tissus parodontaux ; dépendance de l’observance du patient à l’antibiothérapie, effet antibactérien limité sur les bactéries intracellulaires, facilitation de la transmission des résistances par transferts de matériel génétique interbactériens, ralentissement du métabolisme bactérien. Ces limites ont été souvent la raison de leur association au traitement non chirurgical des parodontites [35].

Effets de l’aPDT dans le traitement des parodontites

 Parodontites chroniques
La thérapie photodynamique antimicrobienne (aPDT) a été utilisée comme traitement adjuvant de la parodontite. Il combine un photosensibilisateur avec une source de lumière pour induire des espèces réactives de l’oxygène et tuer les cellules microbiennes [36]. Le but du traitement des affections parodontales est l’amélioration de l’aspect clinique des tissus parodontaux ; mais après un seul épisode de la thérapie photodynamique antimicrobienne les causes de cette amélioration ne sont pas très simples à expliquer. D’après Mindra E et coll., les affirmations suivantes pourraient être considérées :
– les effets bénéfiques de la thérapie à bas niveau en général ;
– les effets antibactériens photoinduits des colorants, des photosensibilisateurs;
– les effets antibactériens des colorants seuls ;
– accessibilité de l’aPDT dans les zones difficiles d’accès pour l’instrumentation parodontale manuelle et mécanique (furcations, etc) [37].
La susceptibilité de l’hôte et les facteurs environnementaux entrent également en jeu et modifient l’action du biofilm et nous donnent une idée des stratégies de traitement individuelles pour combattre la maladie.
La PDT présente des effets antimicrobiens contre candida oral ; cependant, son efficacité clinique en tant que stratégie thérapeutique efficace contre les infections fongiques buccales nécessite des recherches plus poussées. L’infection parodontale au candida oral est moins rencontrée cela pourrait expliquer la rareté des articles traitant cette affection [38].
La chimiothérapie photodynamique antimicrobienne (PACT) a été efficace dans le traitement des infections bactériennes, fongiques, parasitaires et virales. La TPD antimicrobienne tue non seulement les bactéries, mais peut aussi conduire à la détoxification des endotoxines telles que les lipopolysaccharides. Ces lipopolysaccharides traités par TPD ne stimulent pas la production de cytokines pro-inflammatoires par les cellules mononucléaires. Ainsi, la TPD inactive les endotoxines en diminuant leur activité biologique [39].
L’utilisation de PDT peut être considérée comme une modalité thérapeutique adjuvante à la réduction des agents pathogènes bactériens et dans le cadre du traitement global nécessaire pour traiter les facteurs étiologiques, réparer, remodeler ou restaurer le site tissulaire selon les besoins. Cependant, une importance primordiale doit être accordée au rôle des maladies systémiques et d’autres facteurs étiologiques pour décider du protocole de traitement approprié. L’importance du contrôle de la plaque par patient ne peut pas non plus être négligée [40].
L’application de la thérapie photodynamique dans la gestion des maladies parodontales est très précieuse. Le traitement doit être associé à une thérapie non chirurgicale, comme le curetage et surfaçage radiculaire. Son utilisation complémentaire au traitement conventionnel a permis une réduction de la profondeur des poches [41, 42, 43, 44] et avec des résultats souvent significatifs plus pertinents à 3 mois jusqu’à 6 mois de suivi [45] a des effets significativement meilleurs et prolongés par rapport au surfaçage radiculaire seul [46], mais parfois modestes quand aux gains d’attache clinique [47]. Cependant pour évaluer la profondeur de la poche par le sondage, il est conseillé d’utiliser la méthode conventionnelle seule [48]. Le traitement PDT avec détartrage et surfaçage radiculaire (SRP) est recommandé en tant que modalité adjuvante efficace pour le traitement de la parodontite chronique [49].
L’utilisation de la thérapie photodynamique avec colorant bleu de méthylène 0,01% s’est avérée être un adjuvant efficace en thérapie parodontale avec débridement manuel, et accélère le processus de régénération, de décontamination, de réduction de la douleur et améliore significative les paramètres cliniques de la maladie parodontale [50].
La thérapie photodynamique antimicrobienne comme traitement supplémentaire à l’antibiothérapie peut réduire considérablement la durée du traitement, ce qui peut offrir des avantages tels que minimiser la perte de travail et réduire la quantité d’antibiotiques. Elle a été jugée efficace sur le plan clinique et histologique ; améliore l’efficacité antimicrobienne en fournissant une désinfection locale [51].
L’ajout d’une seule application de PDT comme traitement d’appoint au curetage et surfaçage radiculaire a permis d’améliorer la réduction de poche parodontale, le gain d’attache clinique et la réduction du pourcentage de saignement gingivaux à différents moments (3, 6 et 12 mois) par rapport à traitement parodontal conventionnel seul [52].
La thérapie photodynamique antimicrobienne réduit le potentiel de certains facteurs de virulence clés (lipopolysaccharides et protéases) et par conséquent permettait une réduction significative de l’inflammation gingivale et de la résorption osseuse chez des patients souffrant de parodontite chronique et parodontite agressive. Elle est un traitement local anti-infectieux et son utilisation n’a pas vocation à remplacer les antibiotiques mais à en limiter les indications pour s’affranchir notamment du risque d’apparition de résistances bactériennes [26].
L’efficacité de la thérapie photodynamique antimicrobienne a été évaluée en comparant son utilisation seule ou en association avec l’antibiotique (Minocycline) ou curetage et surfaçage radiculaire. Qu’elle soit en deux ou trois modalité d’application des améliorations cliniques et microbiologiques statistiquement significatives dans les poches parodontales profondes (PPD ≥ 6 mm).ont été obtenus mais pas d’effets positifs supplémentaires par rapport au curetage et surfaçage radiculaire seul dans les poches parodontales profondes [53].
L’étude Fabiana M. et coll. rapporte que l’utilisation de TPD ou non, une réduction significative de la profondeur des poches et que les similarités des résultats étaient associés à une bonne réponse clinique [54].
 Parodontites agressives
Pour les parodontites agressives la TPD combinée au curetage /surfaçage radiculaire entraine des améliorations significatives à court terme comparée au surfaçage radiculaire seul. L’application supplémentaire d’un seul épisode de PDT n’aboutissait pas à une amélioration supplémentaire en termes de réduction de poche parodontale et de gain d’attache clinique, mais entraînait une réduction significativement plus importante des scores de saignement au sondage [55]
Chez les patients atteints de parodontite agressive, l’utilisation de PDT ne peut pas remplacer l’administration d’antibiotiques systémiques. Des preuves limitées d’une étude indiquent que la TPD peut représenter une alternative possible aux antibiotiques locaux chez les patients présentant une péri-implantite naissante. L’application PDT peut être considérée comme un complément au surfaçage radiculaire [56,57].
La PDT peut présenter un rôle bénéfique dans le traitement de la parodontite agressive après des applications répétées. La TPD en monothérapie a des résultats cliniques significatifs similaires à ceux de la thérapie mécanique. Cependant, la couverture antibiotique avec l’amoxicilline et le métronidazole en conjonction avec le curetage et surfaçage radiculaire semble avoir un plus grand impact sur les résultats cliniques après le traitement comparé au SRP et à la PDT [58, 59].
Oliveria Schwartz Filno, Novaes, and al. suggèrent que PDT a des effets similaires sur le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF -alpha) et facteur nucléaire kappa B (RANKL) créviculaire chez les patients avec parodontite agressive. Par conséquent, des recherches cliniques et biochimiques plus détaillées et contrôlées sont nécessaires pour déterminer l’efficacité de la PDT [60].
 Parodontites associées aux maladies systémiques Les effets antibactériens de la TPD sont avantageux pour les patients atteints de maladies systémiques et pour ceux qui présentent une résistance élevée à l’antibiothérapie. Elle peut améliorer à la fois les mécanismes de cicatrisation et le potentiel de régénération des cellules [61]. L’aPDT a montré des réductions significatives des paramètres cliniques (9,9% des niveaux initiaux) chez les patients diabétiques non contrôlés de type 2. L’aPDT peut être un substitut possible aux antibiotiques [62].
. Lésions endo-parodontales
L’introduction de la photodésinfection avec Periowave représente un système de traitement novateur et efficace. Son profil non chirurgical améliore le confort de traitement et rend ainsi le processus plus attrayant pour les patients. Sa facilité d’utilisation le rend approprié pour les dentistes et les hygiénistes (lorsque cela est permis) [63]. La PDT antimicrobienne semble être une approche thérapeutique unique et intéressante pour la thérapie parodontale et endodontique. Les nombreuses études in vitro ont clairement démontré l’effet bactéricide efficace de la TPD. Cependant, les effets supérieurs de l’utilisation adjuvante de TPD n’ont pas été démontrés cliniquement dans le traitement parodontal ou endodontique [64].
La thérapie photodynamique antimicrobienne est une approche thérapeutique utilisée dans le cadre de la prise en charge des affections parodontales. Elle a plusieurs applications dans le domaine de la parodontie, traitement de la parodontite chronique, agressive, réfractaire, en tant que adjonction à la réalisation du surfaçage radiculaire, et à la désinfection des racines et des zones de furcations pendant les interventions chirurgicales [39].
La TPD d’après certains auteurs, pourrait encore apporter certains avantages, tels qu’un effet supplémentaire sur les sites difficiles d’accès (par exemple, les furcations, les concavités), influençant le biofilm dans les poches profondes résiduelles [65, 66,58]. Cependant, ces effets bénéfiques semblaient modestes et non stables au fil du temps. Par conséquent, jusqu’à ce que les questions restantes soient clarifiées, aucune recommandation clinique ne peut être donnée [67]. Le traitement par l’aPDT peut améliorer le traitement parodontal en augmentant la destruction bactérienne, en inactivant les facteurs de virulence bactériens et en inactivant les cytokines de l’hôte qui altèrent la restauration parodontale. Par conséquent, un traitement par l’aPDT peut fournir un environnement de guérison plus favorable [68].

PERSPECTIVES

L’application futuriste devrait être basée sur l’application d’hypothèses pour prévenir le processus de la maladie, en particulier les cas agressifs et réfractaires [73].
La TPD semble être une option prometteuse pour réduire la quantité de bactéries parodontopathogènes en combinaison avec les modalités thérapeutiques conventionnelles [74]. La capacité de la source lumineuse à tuer les pathogènes parodontaux dépend de l’espèce. Certains sont résistants d’autres plus sensibles à la TPD [75].
Le nouveau PDT plus modifié, avec une toluidine supplémentée en oxygène photosensibilisateur, développé une efficacité antimicrobienne supérieure contre les pathogènes parodontaux par rapport à PDT classique et la plupart des bains de bouche [76].
Les limites méthodologiques des études à cet égard empêchent de tirer une conclusion quant à l’efficacité supérieure de la PDT comme adjuvant pour le traitement de la parodontite. Cependant, cela ne réfute pas l’efficacité optimale de la PDT ; mais indique plutôt le manque d’informations adéquates sur l’efficacité de cette modalité de traitement [77].
L’introduction rapide et l’acceptation croissante de la TPD antimicrobienne pour le traitement de la parodontite peuvent être considérées comme un bon présage pour son application dans d’autres infections dentaires [78]. L’application adjuvante de la méthode TPD est appropriée pour réduire les symptômes inflammatoires parodontaux et pour traiter avec succès les infections causées par les bactéries parodontopathogènes comme le F. nucleatum [79].
Notre revue de la littérature de 2008 – 2018 révèle des avantages de l’utilisation de la thérapie photodynamique antimicrobienne utilisables dans notre pratique quotidienne afin d’améliorer la prise en charge parodontale de nos patients. Son efficacité a été démontrée cependant à cause de ses limites elle est un complément au traitement conventionnel d’où des précautions nécessaires pour intégration.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : DONNEES FONDAMENTALES
1. Maladies parodontales et prise en charge conventionnelle des parodontites
2. La thérapie photodynamique (PDT)
2.1.Mécanisme d’action de PDT
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Stratégie de recherche documentaire informatique :
2. Critères de sélections de la littérature
2.1. Critères d’inclusion
2.2. Critères de non inclusion
3. Résultats
Figure 1 : inclusion des articles à partir de la stratégie de recherche
Tableau I : répartition des articles en fonction des conditions d’utilisation de la TPD
Tableau II : répartition des articles en fonction du traitement des Parodontites par aPDT
4-Discussion et commentaires
4.1. Limites de l’étude
4.2. Les antimicrobiens dans le traitement des parodontites
4.3. Effets de l’aPDT dans le traitement des parodontites
III.PERSPECTIVES
CONCLUSION
Références bibliographiques

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