Maladies du manguier
Les maladies du manguier sont dues principalement à des champignons, des bactéries et des insectes.
Les maladies fongiques
L’anthracnose
L’anthracnose est causée par Colletotrichum gloeosporioïdes Penz, forme conidienne de Glomerella cingulata Ston. C’est la maladie fongique la plus répandue dans le monde. Elle sévit dans toutes les zones de production à travers le monde et est favorisée par des précipitations et une humidité importantes (Fitzell et Peak, 1984 ; Jeffries et al., 1990 ; Dodd et al., 1992). Le champignon attaque les jeunes feuilles, les panicules et forme au niveau du fruit, des infections quiescentes qui ne se développeront qu’à la maturité (Muirhead et Grattidge, 1986; Dodd et al., 1989). Sur les feuilles, de petites taches brunes apparaissent, grandissent et se rejoignent pour former des zones nécrotiques qui peuvent se craqueler et se détacher. Lorsque les inflorescences sont attaquées, de minuscules points bruns ou noirs apparaissent, s’élargissent et se réunissent provoquant la coulure des fleurs. Les fruits peuvent être attaqués à différents stades, cependant la plupart des infections a lieu entre la floraison et le stade où le fruit atteint la moitié de son volume définitif. Les symptômes se présentent sous forme de petites tâches noires de formes variées, souvent groupées à la partie supérieure du fruit près du pédoncule. Elles s’agrandissent en convergeant et peuvent couvrir des surfaces importantes. Lorsque le fruit est mûr, l’infection peut pénétrer profondément et causer sa pourriture sur l’arbre ou au cours du stockage. Les symptômes peuvent prendre une autre forme caractéristique, celle de «coulée de larmes». L’attaque est souvent due à des spores provenant de branches ou de feuilles situées au dessus du fruit et entraînées par la pluie (de Laroussilhe, 1980). On observe alors sur le fruit des traînées brunes suivant des méridiens de haut en bas et présentant localement des tâches plus grosses.
Le mildiou poudreux
Cette maladie est causée par le champignon Oïdium mangiferae Berthet. Elle est sporadique mais se rencontre dans beaucoup d’aires de production. Le champignon cause d’importants dégâts au niveau des inflorescences qui peuvent être endommagées à 80-90 % sur l’arbre (Schoeman et al., 1995). Il s’attaque aussi aux feuilles et aux fruits. Lorsque les panicules florales sont attaquées, les boutons, les fleurs, leur pédoncule ainsi que les jeunes fruits sont recouverts d’un feutrage mycélien blanc sur lequel se développent des conidiophores portant les conidies. Ces dernières à l’apparence poudreuse sont disséminées par le vent et dispersent la maladie. Les boutons floraux atteints ne s’ouvrent pas, les fleurs se fanent avant fécondation, les jeunes fruits noircissent et tombent avant d’avoir atteint la grosseur d’un petit pois (de Laroussilhe, 1980). La face inférieure des feuilles peut être infestée et se couvrir d’un mycélium blanc. Sur jeunes feuilles, le champignon peut causer une déformation. Sur les feuilles plus âgées ainsi que sur les fruits presque mûrs, les tissus attaqués prennent un aspect brun pourpre quand le mycélium se désagrège.
Le scab
Cette maladie est causée par le champignon Elsinoe mangiferae Bita et Jenkins. Elle a été reconnue pour la première fois en Floride en 1942 (de Laroussilhe, 1980). Elle sévit dans toutes les régions de production mais affecte surtout les jeunes manguiers (Ploetz et al., 1994). Elle attaque les feuilles, les panicules florales, les jeunes pousses et les fruits. Les feuilles attaquées présentent des taches à peu près circulaires, parfois angulaires mesurant 1 à 2 mm de diamètre, de couleur brun sombre à brun noir. Les jeunes fruits, lorsqu’ils sont infestés, présentent des lésions à bordure noire irrégulière. Avec la croissance du fruit, les lésions prennent un aspect foncé et forment une croûte légèrement craquelée. Cependant, ces lésions restent toujours superficielles et n’affectent pas la chair (Laville, 1994).
L’alternariose
Cette maladie est causée par Alternaria alternata (Fr .Fr) Keissl. Le champignon s’attaque aussi bien aux feuilles qu’aux fruits. Les fruits infestés par Alternaria présentent des taches noires circulaires autour des lenticelles. L’altenariose a été signalée principalement dans les régions où l’anthracnose est peu présente (Vannière et al., 2004).
Les pourritures pédonculaires
Elles sont causées par une diversité d’agents fongiques parmi lesquels on distingue Lasiodiplodia theobromae (Pat.) Griffon et Maubl. (Arauz et al., 1994)., Dothiorella dominicana Petrak. Et Cif (Johnson, 1994)., Cithosphaera mangiferae et Pestalatiopsis mangiferae (Henn.) Steyaert . (Johnson et al., 1992, 1993). Les pertes liées aux pourritures pédonculaires sont surtout importantes quand l’anthracose est réduite soit par les conditions climatiques ou par un contrôle pré récolte (Estrada, 1994). Les symptômes se manifestent par l’apparition de lésions brun-noires au niveau pédonculaire qui progressent, confluent et finissent par envahir tout le fruit en quelques jours (Darvas, 1991). En phase finale, la pourriture prend un aspect humide dit water soak et il est fréquent qu’un liquide s’échappe de l’épiderme fendu qui se détache alors facilement de la chair avec peu ou pas d’adhérence (Vannière et al., 2004).
La bactériose due à Xanthomonas campestris pv. Mangiferaeindicae (Patel. Moniz et Kulkarni) Robbs, Ribieiro et Kimura
Elle est appelée maladie bactérienne des tâches noires et se développe particulièrement par temps chaud et humide (Snowdon, 1990). Les feuilles, troncs et fruits sont susceptibles d’être infestés par la bactérie. Sur les feuilles, les attaques prennent la forme de tâches polyédriques noires, légèrement en relief sur les deux faces du limbe, auréolées de jaune. Les feuilles attaquées tombent prématurément. Sur les fruits infestés, des lésions entre 1 et 1,5 mm de diamètre pouvant atteindre 8 mm de profondeur dans la pulpe sont observées autour des lenticelles ou des blessures. Ces lésions produisent un exsudat infectieux (Snowdon, 1990 ; Manicom et Pruvost, 1994).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LE MANGUIER
1.1. Systématique
1.2.Origine et distribution
1.3. Description
1.4.Variétés
1.5. Ecologie
1.6 Utilisations
1.7. Maladies du manguier
1.7. 1. Les maladies fongiques
1.7.1.1. L’anthracnose
1.7.1.2. Le mildiou poudreux
1.7.1.3. Le scab
1.7.1.4 L’alternariose
1.7.1.5 Les pourritures pédonculaires
1.7.2. La bactériose due à Xanthomonas campestris pv. Mangiferaeindicae (Patel. Moniz et Kulkarni) Robbs, Ribieiro et Kimura
1.7.3. Les principaux ravageurs du manguier
1.7.3.1. Les mouches des fruits
1.7.3.1.1. Les mouches du genre Ceratitis Wied
1.7.3.2. Les Aleurodes ou mouches blanches
1.7.3.3. La cochenille farineuse
1.7.3.4. Charançon du noyau
1.7.3.5. Les termites
1.7.3.6. Les nématodes
CHAPITRE 2. PRESENTATION DE LA ZONE DES NIAYES
2.1. Les facteurs climatiques
2.1.1. Les précipitations
2.1.2. Les températures
2.1.3. Humidité relative et évaporation
2.2. La végétation
2.3. Pédologie
2.4. Hydrologie et ressources en eau
2.5. Place de la production agricole dans la zone des Niayes
2.5.1. Les exploitations maraîchères
2.5.2. Les exploitations arboricoles
CHAPITRE 3. MATERIEL ET METHODES
3.1. Présentation des vergers
3.1.1. Verger Gorom
3.1.2. Verger Keur Mbirr Ndao
3.1.3. Verger Bambilor 1
3.1.4. Verger Bambilor 2
3.1.5. Verger Bambilor 3
3.1.6. Verger Keur Séga
3.1.7. Verger Mbissao
3.1.8. Verger Notto
3.2. Principales caractéristiques des variétés étudiées
3.2.1. La variété Keitt
3.2.2. La variété Kent
3.3. Prélèvements des fruits
3.4. Maturation des fruits et expression des symptômes
3.5. Isolement et identification des champignons
3.6. Etude du pouvoir pathogène des champignons isolés
3.7. Influence de l’entretien du verger sur la prévalence des agents pathogènes
3.8 Influence de la technique de récolte sur la prévalence des agents pathogènes
3.9. Typologie des vergers
3.10. Caractérisation biologique de deux espèces fongiques : Colletotrichum gloeosporioides et Botryodiplodia theobromae (= Lasiodiplodia theobromae)
3.10.1. Influence de la température sur la croissance in vitro
3.10.2. Influence de la température sur la germination des spores
3.10.3. Effet de quelques fongicides sur la croissance et la germination des spores
3.10.3.1. Effet sur la croissance
3.10.3.2. Effet sur la germination des spores
3.11. Effet des traitements pré récolte sur la prévalence des pourritures post récolte
3.11.1. Fongicides expérimentés
3.11.2. Dispositif expérimental
3.11.3. Récolte et conditions de conservation
3.12. Influence des traitements post-récolte à l’axoystrobine sur les pourritures des fruits
CHAPITRE 4. RESULTATS
CONCLUSION