Contraintes génétiques et socio-économiques de l’aviculture traditionnelle
Selon certains auteurs, la faible productivité des poules locales africaines n’est que le reflet de leur faible potentiel génétique par rapport au potentiel des races dites améliorées. Toutefois, selon HORST (1988), la base de ressources génétiques des poulets indigènes dans les régions tropicales est riche et devrait supporter l’amélioration génétique visant à produire une race de poulets adaptée aux régions tropicales, même si les informations sur l’utilisation des gènes marqueurs morphologiques pour cette amélioration génétique sont encore maigres. En terme socio-économique, le manque de formation technique et le faible niveau de revenu de la plupart des aviculteurs traditionnels constituent des contraintes sérieuses au développement de l’aviculture villageoise. Le faible niveau de revenu des aviculteurs villageois, additionné au problème d’absence d’appui financier de la part des pouvoirs publics (les états accordant plus d’intérêt à l’aviculture industrielle) ne permet pas à ces éleveurs d’améliorer les facteurs importants de leur système de production, et par conséquent la productivité, voire la génération de revenus du cheptel avicole traditionnel (TADELLE et OGLE, 2001).
Pouvoir pathogène
Trois pathotypes différents sont décrits dans la MN, lentogénique, mésogénique et vélogénique, selon la souche du virus. La forme vélogénique de la maladie fait l’objet d’une déclaration obligatoire. Il existe une relation entre la structure de la glycoprotéine de fusion (F) de l’enveloppe virale (protéine permettant notamment la fusion de l’enveloppe virale avec la membrane cellulaire, donc la pénétration de la nucléocapside dans la cellule) et la virulence. La virulence est généralement conditionnée par la présence d’acides aminés basiques multiples dans la zone de clivage de cette protéine. Durant la réplication, les particules virales sont produites avec une glycoprotéine de fusion F0 (précurseur) qui doit être clivée pour qu’elles deviennent infectieuses. Le clivage, en deux protéines F1 et F2, est réalisé par les protéases de la cellule hôte. La facilité de ce clivage est étroitement liée à la virulence. Les souches pathogènes pour le poulet disposent d’une F0 facilement clivable par les protéases de l’hôte présents dans de nombreuses variétés de tissus et cellules, ce qui permet une infection systémique grave. La F0 des souches de faible virulence n’est clivable que par certaines enzymes, ce qui restreint leur réplication aux tissus possédant les enzymes correspondants, en particulier les tractus digestifs et respiratoires. Cette différence est conditionnée par la nature des acides aminés au site de clivage de F0 : les souches virulentes possédant des acides aminés basiques multiples (au moins trois acides aminés tels que l’arginine ou la lysine) dans la partie C-terminale de la protéine F2 et une phénylalanine dans la partie N-terminale de la protéine F1 (GOUGH ET COX, 1990).
Diagnostic épidémio-clinique
– Diagnostic difficile en raison de la diversité clinique des formes observées : troubles généraux, troubles nerveux, troubles digestifs, troubles respiratoires isolés ou diversement associés (troubles nerveux et, dans la moitié des cas, digestifs dans la « paramyxovirose » du pigeon ; paralysies diversement localisées : aile, patte, cou … chez la perdrix, etc.), chute de ponte importante, etc. Parmi les signes critères, on peut citer : une grande contagiosité, une atteinte d’oiseaux de tous âges, d’espèces variées (par exemple poules et pintades…), et une létalité importante. En cas d’atteinte par une souche viscérotrope, on peut observer des lésions hémorragiques ou ulcéronécrotiques du tube digestif, notamment du ventricule succenturié.
Mesures à prendre au Niger devant un foyer de maladie de Newcastle
L’Article 67 du Décret N° 2011-615/PRN/ME du 25 novembre 2011 portant réglementation de la police sanitaire des animaux domestiques précise que : lorsqu’un cas de maladie de Newcastle est signalé dans une exploitation, l’autorité administrative compétente, sur proposition du service vétérinaire, prend un arrêté portant déclaration d’infection les locaux et enclos occupés par les oiseaux malades, les oiseaux suspects ou les oiseaux contaminés. La déclaration d’infection entraine dans le périmètre qu’elle détermine, l’application par les services en charge de la santé animale des mesures suivantes :
– L’abattage de tous les animaux malades, suspects ou contaminés de la localité de l’exploitation ;
– L’enfouissement des cadavres entre deux lits de chaux vive à une profondeur suffisante ou leur destruction par le feu ;
– La désinfection des cages, poulaillers, emballages, véhicules, vêtements des personnes en contact avec les animaux ; cette opération est effectuée sous la surveillance du service vétérinaire du pays, il est également procédé à la désinfection des vêtements des personnes ayant participées à cette opération.
– Le transport des volailles et des œufs provenant des enclos infectés est interdit.
– L’arrêté portant déclaration d’infection est rapporté après un délai de vingt un (21) jours suivant l’abattage de toutes les volailles malades, suspectes ou contaminées de l’exploitation déclarée infectée et après l’accomplissement de toutes les prescriptions relatives à la désinfection (NIGER, 2020).
Données socio-démographiques
De cette étude, il ressort que la majorité des aviculteurs enquêtés étaient des femmes 82%. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la volaille est d’une acquisition facile (prix d’achat moindre) et que le coût d’élevage est très négligeable car les oiseaux sont laissés en divagation permanente du matin au soir à la recherche de la nourriture (restes de cuisine, insectes, grains de céréales). En saison sèche, l’aviculteur fournit de l’eau et du son ou des grains de céréales déclassés). En plus, la volaille villageoise constitue une source de revenu non négligeable pour les femmes villageoises, ce qui leur permet de subvenir aux petits besoins de la maison (achats de pagne, habits pour leurs enfants, chaussures et colliers…).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU NIGER
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA MALADIE DE NEWCASTLE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU NIGER
I.1. PRESENTATION DU NIGER
I.1.1. Données géographiques et climatiques
I.1.2. Données démographiques et économiques
I.2. L’AVICULTURE AU NIGER
I.2.1. Historique
I.2.2. Cheptel aviaire
I.2.3. Systèmes d’élevage
I.2.3.1 L’élevage villageois ou traditionnel
I.2.3.2. Elevage fermier ou moderne
I.2.4. Contraintes de l’aviculture traditionnelle
I.2.4.1. Habitat et mode de conduite
I.2.4.2. Contraintes alimentaires
I.2.4.3. Contraintes génétiques et socio-économiques de l’aviculture traditionnelle
I.2.4.4. Mortalités et contraintes sanitaires
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA MALADIE DE NEWCASTLE
II.1. Définition, espèces affectées et synonymie
II.2. Importance et répartition géographique
II.3. Etiologie
II.3.1 Classification
II.3.2. Caractères généraux du virus et organisation génomique
II.3.3. Culture
II.3.4. Résistance
II.3.5. Pouvoir pathogène
II.3.6. Pouvoir antigène et immunogène
II.4. Pathogénie
II.5. Etude clinique
II.5.1. Symptômes
II.5.2. Lésions
II.6. Epidémiologie
II.6.1. Epidémiologie analytique
II.6.2. Epidémiologie synthétique
II.7. Méthodes de diagnostic
II.7.1. Diagnostic épidémio-clinique
II.7.2. Diagnostic différentiel
II.7.3. Diagnostic de laboratoire
II.8. Méthodes de lutte
II.8.1. Traitement
II.8.2. Prophylaxie
II.8.3. Mesures à prendre au Niger devant un foyer de maladie de Newcastle
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : CADRE DE L’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE I : CADRE DE L’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.1.1 Contexte de l’étude
I.1.2. Zone et période de l’étude
I.1.3. Considérations éthiques
I.2. Matériel et méthodes
I.2.1. Matériel
I.2.1.2. Matériel d’enquête
I.2.1.3. Matériel biologique
I.2.1.4. Matériel de prélèvement
I.2.1.5. Matériel de laboratoire
I.2.1.5.1. Matériel d’analyse
I.2.1.5.2. Consommables
I.2.1.5.3. Réactifs
I.2.2. Méthodes
I.2.2.1 Déroulement de l’investigation sur le terrain
I.2.2.2. Description de l’étude
I.2.2.3. Echantillonnage
I.2.2.4. Déroulement de l’enquête
I.2.2.5. Réalisation des prélèvements
I.2.2.6. Analyse de laboratoire
I.2.2.5.1. Description et principe du test ELISA
I.2.2.5.2. Mode opératoire
I.2.2.5.3. Critères de validation du test
I.2.2.5.4. Calcul et interprétation des résultat s
I.2.2.7. Exploitation des données (analyses statistiques)
CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
II.1. RESULTATS
II.1.1. Résultats de l’enquête
II.1.1.1. Données sociodémographiques sur les participants enquêtés
II.1.1.2. Connaissance des signes cliniques de la maladie de Newcastle
II.1.1.3. Connaissance et pratique de la vaccination
II.1.1.4. Connaissance des types de vaccination
I.1.1.5. Choix et efficacité du type de vaccin
II.1.2. Sérologie
II.1.2.1. Origine des prélèvements effectués
II.1.2.2. Séroprévalence globale et par département
II.2. DISCUSSION
II.2.1. Méthodologie
II.2.2. Résultats
II.2.2.1. Résultats de l’enquête
II.2.2.1.1. Données socio-démographiques
II.2.2.1.2. Connaissance des signes cliniques de la maladie de Newcastle
II.2.2.1.3 Connaissance et pratique de la vaccination
II.2.2.1.4. Connaissance des types de vaccination
II.2.2.1.5 choix et efficacité du type de vaccin
II.2.2.2. Séroprévalence de la maladie de Newcastle dans la région de Tillabéri
II.3. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
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