Hydrologie
En général, cette partie étudie la circulation naturelle à la surface de la terre ainsi que les propriétés de l’eau. Notre site possède deux types de ressources en eau, le fleuve de l’Ikopa et la rivière de l’Ivovoka. Ambohimanambola est traversée par le fleuve de l’Ikopa situé sur la Longitude 47°35’56’’ E, la latitude 18°56’43’’S. C’est un fleuve formé par la réunion de la Varahina Sud ayant comme source le lac de Tsiazompaniry et de la Varahina Nord qui est à l’issue du lac de Mantasoa. C’est à partir du confluent qu’il prend le nom de l’Ikopa, avec son lit relativement encaissé, elle coule en direction Est-Ouest suivant une pente moyenne de 2m/km jusqu’Ambohimanambola. Puis, elle entre ensuite dans la plaine d’Antananarivo sur une distance de 45 km avec une pente très faible de l’ordre de 25 cm/km et même 13 cm/km juste en amont du confluent d’Andromba. C’est après que l’Ikopa reçoit la Sisaony et l’Andromba grossie de la Katsaoka en rive gauche et la Mamba en rive droite. L’Ikopa rejoint enfin la Betsiboka, l’ensemble parcourt une distance de 664 km avant de jeter à la mer (6). L’Ivovoka est un affluent de l’Ikopa ; elle naît à partir de la rive droite de l’Ikopa (aux environs de la commune de Manjakandriana), puis la rivière de l’Ivovoka conflue avec ce dernier au dessous du pont reliant Ambohimanambola à Masindray.
L’agriculture
L’agriculture est la principale activité de la population locale. Ainsi, on retrouve différents types de cultures dans cette commune, comme la culture rizicole, la culture maraîchère, et les cultures vivrières (les tubercules, les plantes racinaires)
La culture rizicole : La rizière occupe une superficie totale de 398,42 ha dans l’ensemble des différentes localités de la commune ; dont 314 ha présenteraient d’après le canevas de la monographie de la commune une maîtrise de l’eau, ce qui est très loin de la réalité dans la mesure où c’est plutôt l’inverse que l’on constate.
Comme saison de culture, on en distingue deux :
– le « vary aloha » ou le riz de la première saison, pratiqué dans les zones basses facilement irrigables du mois d’août à janvier et qui sont submergées par les eaux de pluie en févriermars. En général, les semis sont faits en avril-mai, le repiquage en août-début septembre à la fin de la saison froide, et la récolte se fait en janvier-février.
– le « vakiambiaty » ou le riz de la deuxième saison, pratiquée dans les rizières tributaires de la pluviométrie et le plus souvent difficile à irriguer, situées dans les têtes de vallées qui entourent la plaine. En général, les semis se font en septembre-octobre, le repiquage en novembredécembre au début de la saison des pluies et la récolte en avril-mai (1) (17) (18).
Les cultures maraîchères : La commune rurale d’Ambohimanambola est réputée comme le meilleur producteur, en quantité et en qualité de légumes. Avec ses gammes de produits, cette culture occupe jusqu’à 106,45 ha et tient une place importante pour l’économie de la population rurale, car elle constitue une source importante de revenu pour la majorité de chaque ménage. Les produits sont destinés à approvisionner les grands marchés d’Anosy be (Antananarivo) et aussi pour être vendu à Toamasina.
La culture vivrière : La culture vivrière regroupant la culture des maniocs, des patates, des pommes de terre… est aussi pratiquée par une partie des paysans. Pourtant, elle reste comme des cultures de complément, et les produits sont destinés soit pour la vente soit pour la consommation locale, surtout lors de la préparation des rizières. Au total, seules 34,25 ha de la superficie de la commune sont occupés par les cultures vivrières.
L’élevage à cycle court
C’est le genre d’élevage le plus pratiqué par la majeure partie des paysans locaux, la raison est liée à leur simplicité de conduite. Leur alimentation est souvent à base de son de riz, quelquefois des maniocs et même des provendes. L’achat des canards ainsi que des dindes constituent une forme d’épargne pour ces paysans, ainsi un petit canard de 3 semaines est acheté à 1200-1500 Ar la pièce pour être vendu à 6000 et même à 10 000 Ar, après quatre mois qui coïncide le plus souvent avec la période de la fête de Noël. Ce genre d’élevage s’effectue durant la période où les rizières sont débarrassées du riz, c’est-à-dire après la récolte afin de limiter les dégâts produites par la divagation. L’élevage de porc est un peu rare à cause du coût plus accru de leur alimentation, et pour les autres élevages (ovins, ânes…) l’important c’est d’avoir des fumiers utiles pour la fertilisation de la terre de culture, et n’intéressent qu’une moindre partie des paysans locaux.
Le cycle végétatif
Le nombre de jours entre la date du semis et celle de la maturation définit le cycle total de la végétation (19). Il varie de quatre mois à plus d’une année dans certaines conditions. Mais, en culture normale, avec des variétés sélectionnées, ce cycle végétatif varie de 120 à 180 jours dans la majorité des cas. Ainsi, selon la durée du cycle végétatif, on peut distinguer deux variétés de riz (1) (12) : Les variétés précoces ayant un cycle végétatif qui dure 150 jours. Et les variétés tardives ayant un cycle végétatif qui dure de 150 à 300 jours. Pour une même variété, le cycle végétatif peut être profondément modifié par les conditions climatiques (photosensibilité et thermo sensibilité), et les techniques culturales (17) (18). Dans ce cas le cycle végétatif varie suivant les variétés, et est influencé par divers facteurs externes. En effet, la durée du jour, la température, le vent ainsi que d’autres paramètres climatiques interviennent dans le contrôle du cycle végétatif (2) (4) (45). C’est l’eau qui est à l’origine de la germination des grains ; ces derniers doivent renfermer 50 % de leurs poids en eau ; de plus il est le régulateur de la croissance de la tige lors du tallage car le manque d’eau contribue au jaunissement des tiges. Enfin, il est toujours le responsable d’un bon déroulement de l’épiaison-floraison car à ce moment là, le manque d’eau est à l’origine de la coulure ou les grains vides. Le cycle végétatif est aussi sous le contrôle de la température, car la vitesse du tallage s’accélère sérieusement en fonction de la température entre 15 à 30°C (surtout chez indica), et pour la plupart des variétés le nombre des talles diminuent lorsque la température s’accroît au dessus d’une température moyenne se situant entre 32 et 34°C (7) (34). Par conséquent, le nombre des talles diminue lorsque la température s’élève. Du point de vue technique culturale, le repiquage constitue une cause artificielle de l’allongement du cycle végétatif, comportant par la suite trois périodes : le semis-repiquage / repiquage-épiaison / épiaison (2) (40). En fin de compte le repiquage, le manque d’eau, et les variations de la température au cours du cycle tendent à allonger la durée du cycle végétatif à plusieurs jours (36). En bref, la phase végétative est l’ensemble des différents processus qui se passent entre la germination et la maturité ; pendant ceux-ci la plante (le riz) est sous contrôle des divers facteurs climatiques ainsi que la façon culturale. Le cycle biologique du riz peut être résumé ci-après.
Aperçu sur les modalités d’irrigation dans le monde
Des essais sont pratiqués par des ingénieurs agronomes à travers le monde entier sur la relation entre les modalités d’irrigation et le rendement rizicole (37). Ainsi, celles-ci sont différentes suivant les régions et chacune dispose ses techniques ou la façon dont-on conduit l’irrigation. Des recherches bibliographiques, nous ont permis de savoir que :
-Au Japon septentrional, l’assec à mi-culture donnerait le meilleur rendement. D’une façon pratique, la rizière est mise en eau depuis le repiquage, puis on pratique un drainage complet au moment de la phase végétative de la plante et on laisse sécher le sol pendant une ou deux semaines, elle est alors remise en eau pendant la phase de maturation jusqu’à l’arrivée de la récolte (3).
-Aux Indes, les essais ont montré qu’une irrigation tous les trois ou quatre jours tout en maintenant une lame d’eau de 5 à 7.5 cm d’épaisseur donne les meilleurs rendements (3) (15).
-Aux USA, des essais à propos de l’irrigation conduits en Californie offre le meilleur rendement, dans ceux-ci la mise en eau est exécutée juste avant le semis (cas d’un semis direct) et la submersion est continue jusqu’à l’assec définitif. Pratiquement, il est aisé de faire une humectation juste après le semis, puis on accroit l’épaisseur de la lame d’eau qui recouvre la rizière en fonction de la hauteur des plants, d’abord 2.5 à 5 cm qui peut arriver jusqu’à 10 à 15 cm.
Lorsque la plante arrive au stade de l’épiaison-montaison. Enfin, la rizière est asséchée complètement aux troisièmes semaines avant la récolte (2) (3) (15). Dans la plus grande majorité des cas, les rizières sont donc mis en eau avant le repiquage, puis maintenus submergées pendant toute la durée de la végétation jusqu’à la troisième semaine avant la récolte, enfin la rizière est asséchée aussi complètement que possible.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE
I- SITUATION GEOGRAPHIQUE
I-1- Localisation
I-2- Milieu physique
I-3- Climat
I-3-1- La température
I-3-2- La précipitation
I-3-3- Le diagramme ombrothermique
I-4- Pédologie
I-5- Ecologie du milieu
I-5-1- Flore
I-5-2- Faune
I-6- Hydrologie
II- SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
II-1- Milieu humain
II-1-1- Ethnies
II-1-2- Population et démographie
II-2- Milieu économique
II-2-1- L’agriculture
II-2-1-1- La culture rizicole
II-2-1-2- Les cultures maraîchères
II-2-1-3- La culture vivrière
II-2-2- L’élevage
II-2-2-1- L’élevage à cycle court
II-2-2-2- L’élevage de bovin
II-2-3- Le commerce
II-2-4- L’artisanat
II-2-5- Le tourisme
II-2-6- Les infrastructures
Conclusion de la première partie
PARTIE II : LE RIZ ET LA MAITRISE DE L’EAU EN RIZICULTURE
I- MATERIEL D’ETUDE : LE RIZ
I-1- Caractéristiques botaniques
I-1-1- Classifications
I-1-2- Etude botanique
I-1-2-1- La partie souterraine
a- Les racines
I-1-2-2- Les parties aériennes
a- Les tiges
b- Les feuilles
c- Les inflorescences
d- Les épillets
e- Le fruit
I-2- Physiologie du riz
I-2-1- La phase végétative
I-2-2- La phase de la germination
I-2-3- La phase de tallage
I-2-4- La phase d’épiaison-floraison
I-2-5- La phase de maturation
I-3- Le cycle végétatif
I-4- Ecologie du riz
I-4-1- Les conditions climatiques
I-4-1-1- Besoins en Chaleur
I-4-1-2- Besoins en lumière
I-4-2- Les conditions édaphiques
I-4-3- Les conditions hydrauliques
II- LA MAITRISE DE L’EAU ET LE RENDEMENT
II-1- Définition de la maîtrise de l’eau
II-2- Les clefs de la maîtrise de l’eau
II-3- Les besoins en eau du plant de riz
II-4- Rôles et qualité de l’eau en riziculture
II-5- Les modalités d’irrigation
II-5-1- Irrigations et ses origines
II-5-2- Aperçu sur les modalités d’irrigation dans le monde
II-5-3- Concept du Système de Riziculture Intensive (SRI) à Madagascar
II-5-4- Principes théoriques sur la conduite de l’irrigation sur le terrain
II-5-4-1- L’eau et le riz
II-5-4-2- Conduite de l’eau en pépinière
II-5-4-3- Conduite de l’eau en rizière
II-6- Le rendement
CONTEXTE AU NIVEAU INTERNATIONAL ET NATIONAL
Conclusion de la deuxième partie
PARTIE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE, ANALYSES ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS
I- DEMARCHE A PROPOS DES COLLECTES DE DONNEES
I-1- Problématiques
I-2- Méthodologie de travail
I-2-1- Documentation
I-2-2- Entretien
I-2-3- Travaux sur terrain
I-2-4- Les matériels de travail
I-2-5- La méthodologie d’analyse des travaux
I-2-6- Les Problèmes rencontrés
I-3- Les techniques de collectes de données sur le terrain
I-3-1- Délimitation des placettes de prélèvements
I-3-2- Prélèvement des échantillons
I-3-3- Prélèvement à la récolte
I-3-4- Le nombre des pieds par m2
I-3-5- Le nombre des talles fertiles par plant
I-3-6- Le nombre des grains par panicule
I-3-7- Le pourcentage des grains pleins
I-3-8- Limites du travail
II- RESULTATS
II-1- Le calendrier cultural
II-2- Techniques culturales proprement dites
II-3- Les travaux en pépinières
II-3-1- Choix des pépinières
II-3-2- Préparation de la pépinière
Aménagement hydraulique et labour de la pépinière
II-3-3- Semis
II-3-3-1- Triage et stockage des semences
II-3-3-2- Préparation des semences
II-3-3-3- Semis proprement dit
II-3-4- Conduite d’eau
II-3-5- Arrachage
II-4- Les travaux en rizières
II-4-1- Préparation des rizières
II-4-1-1- Curage des diguettes et déchaumage
II-4-1-2- Apport de fumure organique
II-4-2- Labour
II-4-3- L’ hersage et l’affinage
II-4-4- Le repiquage
II-4-5- Le sarclage
II-4-6- La récolte
II-5- La maîtrise de l’eau dans la région
II-5-1- Bref aperçu sur les infrastructures hydrauliques et ses équipements
II-5-2- Distribution de l’eau
II-5-3- Type et mode de distribution
III- ANALYSES ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS
III-1- Eau et riziculture
III-1-1- Analyse du système d’irrigation sur le milieu proprement dit
III-1-2- Problèmes liés à l’utilisation/gestion de l’eau
III-1-2-1- Description
III-1-2-2- Causes
III-1-2-3- Effets
III-1-3- Problèmes socio-organisationnels
III-1-3-1- Descriptions
III-1-3-2- Causes
III-1-3-3- Effets
III-1-4- Problèmes économiques
III-2- Le rendement
III-2-1- Analyse des composants de rendement
III-2-2- Analyse de la variance
Exploitation des données
III-2-3- Facteurs de différence de rendement
Eau
Pratiques culturales
Sols
III-3- Contraintes de la plaine de Soaniadanana
III-3-1- Contraintes liées aux facteurs eaux
II-3-1-1- Détérioration du barrage
II-3-1-2- Rivière de l’Ivovoka une ressource surexploitée
III-3-2- Contraintes liées à l’économie (intrants agricoles)
III-3-3- Contraintes liées à l’environnement
Feux de brousse et leurs impacts
Lavakisation du bassin versant
Diminution de la séquestration du carbone
Déstabilisation du cycle de l’eau
Conclusion de la troisième partie
PARTIE IV : SUGGESTION DE SOLUTION
I- CREATION DE L’ASSOCIATION D’USAGER DE L’EAU
II- CE QUE PEUVENT FAIRE LES HOMMES
II-1- L’irrigation : un système incontournable pour la culture
II-2- Drainage de la zone marécageuse localisée dans la partie en amont de la plaine
II-3- Cesser le gaspillage de l’eau
II-4- Apprendre aux gens le but d’une utilisation efficace de l’eau
II-5- Améliorer la qualité de sol de culture
II-5-1- Apport d’un amendement calcique
II-5-2- Apport d’un amendement humique
II-5-3- Pratique des cultures de contre saison
III- INTERETS PEDAGOGIQUES DU MEMOIRE
III-1- Intérêts du quartier d’Ambohibato et celle de la commune d’Ambohimanambola
III-2- Education civique au niveau de la population locale
III-3- Pour la classe de Seconde dans le niveau secondaire
Conclusion de la quatrième partie
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
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