Maître et disciple dans l’univers romanesque

Trois horizons de la paideia

S’il s’agissait ici de poser les bases d’une première comparaison entre les trois œuvres qui nous intéressent, le premier fil à suivre serait celui du roman d’apprentissage.
Trois récits à la première personne prenant la forme d’une confession, suivant l’évolution d’un personnage et mettant l’accent sur les moments cruciaux de sa formation intellectuelle. Il nous semble précisément que le parcours suivi par les personnagesdisciples de ces trois récits emprunte le déroulement de la formation classique du jeunehomme dans la culture grecque antique, désigné par les historiens sous le terme de paideia. Ce cheminement met en jeu trois thèmes distincts. Le monde qui entoure le disciple, c’est en son sein que le jeune-homme doit trouver son propre chemin et la paideia vise à lui offrir les connaissances qui lui permettront de décrypter son environnement. Puis les livres, dans lesquels le disciple peut entrevoir une modélisation du réel, une théorie de personnages exemplaires et la somme des connaissances à acquérir pour comprendre le monde qui sera le sien. Enfin le maître lui-même qui offre par sa parole et transmet son expérience et ses connaissances.

Le monde

La paideia classique a vocation à introduire dans le monde un novice auquel le maître va donner les connaissances nécessaires à sa survie et à son épanouissement. Il est à cet égard essentiel de considérer quelles représentations du monde sont données dans nos trois romans. Non seulement parce que ce monde détermine les enjeux de la paideia, mais aussi parce que sa représentation dans le roman traduit une pensée du temps et de l’Histoire qui lève un premier voile sur les idées philosophiques en œuvre dans le fil du récit.
Marqué par une vision cyclique du temps, le monde de Merlin s’offre à lire dans le roman de Michel Rio comme une parenthèse d’ordre dans le chaos de l’Histoire. Cette vision cyclique est avant tout perceptible dans la structure de la narration. Le premier et le dernier chapitre se répondent. Tous deux commencent par la même phrase, prononcée par Merlin
Mais, comme si les conditions de la genèse avaient contenu les germes de la destruction, c’est dans la violence guerrière que le rêve de Merlin est finalement englouti. « J’avais, moi, un projet. Né dans le sang, il a ét é noyé dans le sang. »
Tel est donc le monde de Merlin : un îlot d’ordre dans un océan de chaos qui émerge le temps du récit pour replonger sitôt après dans les abîmes. A la différence de la vision archaïque définie par Hésiode dans sa Théogonie , les âges ne se succèdent pas ici dans le cycle d’un éternel retour. Le roman de Michel Rio témoigne d’une tentative vouée à l’échec, celle de fonder artificiellement un monde harmonieux sur les bases de la violence naturelle. Dénué de toute référence merveilleuse à la magie, l’oeuvre emprunte à la Matière de Bretagne sa part la plus sombre, celle du récit eschatologique. Elle est moins inspirée par le merveilleux du Merlin de Robert de Boron que par le pessimisme historique de La mort le roi Artu ou Le Morte Darthur de Thomas Malory.
Le monde du narrateur dans The Secret Historyse présente lui aussi comme un lieu idéal. L’université de Hampden, Vermont, s’oppose en tout à Plano, Californie, sa ville d’origine. Et le récit inverse le cliché habituel du paradis de la côte ouest. Cette dernière est en effet présentée comme un enfer qui s’oppose à la Nouvelle Angleterre découverte par le jeune homme.

Les livres

En tant qu’objet, le livre est le grand absent du roman de Michel Rio. Les seuls passages qui pourraient être lus comme de vagues allusions à un savoir livresque ont pour cadre la confrontation entre Merlin et ses deux disciples de sexe féminin, Morgane et Viviane. Avec la première, il est question de la Géographie de Ptolémée et des ouvrages d’astronomie de Lucain et de Xénophon. Avec la deuxième, c’est le maître qui fait allusion à l’épisode de la tentation d’Antoine d’Héracléopolis lorsque Viviane vient le rejoindre dans son exil érémitique afin de le convaincre de rester son amant. Comment interpréter cette notable absence du livre ? Sans doute faut-il y voir un choix délibéré de la part du maître, celui de privilégierl’oralité dans le rapport maître-disciple.
Prenant pour exemple l’archétype même du maître philosophe, Socrate, George Steiner affirme dans son essai Maîtres et disciples la prééminence de la transmission orale du savoir. « Ecrire induit une négligence, une atrophie des ar ts de la mémoire. Or, c’est la mémoire qui est « la Mère des Muses », le don humain qui rend possible tout apprentissage. »
Cette oralité confère précisément à la transmissionune dimension ésotérique, sur laquelle nous reviendrons, et qui s’applique particulièrement bien au rapport entretenu par Merlin avec ses disciples. « L’oralité peut inférer une distinction entre ense ignement et révélation, bien que ces catégories se chevauchent. »
Enfin, cette oralité du lien dénué de tout média tel que le livre, favorise la tension érotique entre maître et disciple, à l’instar du modèle antique Socrate-Alcibiade. Cette dimension est  particulièrement présente, justement dans le rapport entretenu par Merlin avec Morgane, de façon platonique, et avec Viviane, de manière consommée. En somme peuton parler ici d’une oralité qui permet l’éclosion d’une luxure du savoir.
Dans le monde des lettrés qui est celui du roman de Donna Tartt comme du roman de Umberto Eco, le livre constitue avec le maître le principal compagnon du disciple. Le premier récit a pour décor une université, le second une abbaye célèbre dans tout le monde chrétien pour sa bibliothèque. C’est par le truchement des livres que le disciple interprète le monde qui l’entoure, ce monde dont nous venons de tracer les grandes lignes pour chacune des œuvres.
Chez Umberto Eco, le livre est, en tant qu’objet, au carrefour de tous les rapports entre les personnages et le monde, au croisement de tous les rapports entre les personnages eux-mêmes. Lorsque Guillaume fait la connaissance de Séverin, le frère herboriste, la conversation en vient à évoquer les ouvrages de référence sur les simples : Theatrum Sanitatisd’Abubkasym de Baldach, De virtutibus herbarum de Platearius, De plantis attribué à Aristote.
Lorsqu’il débat avec Jorge du caractère licite du rire, c’est en confrontant les opinions des auctoritates : l’Aréopagite, Hugue de Saint Victor, Saint Bernard, Saint Thomas d’Aquin.

Le maître

La question du maître comme horizon à la paideia est cruciale. Une fois le disciple instruit, formé, initié, le maître parti, l’adulte juste éclos doit-il devenir à son tour un maître ?
Erudit absolu et sans égal dans son université comme dans son monde, Julian Morrow fait figure, dans The Secret History , de maître inaccessible. Il n’est donc ni un modèle ni un exemple à suivre mais un objet de vénération. Sa formation intellectuelle reste inconnue du narrateur, seuls sont évoqués despersonnages qu’il a pu côtoyer mais le récit ne nous dit pas s’ils ont pu lui servir de maîtres à penser. « … he had been a great intellectual in the forties, and a friend of Ezra Pound and T.S. Eliot…»
De tous ses étudiants, c’est Henry qui pourrait faire figure de premier disciple, et le narrateur imagine un temps que ce dernier pourrait un jour prendre la place du maître dans une université. Cette idée est démentie par Charles, un autre étudiant de grec.

Trois figures tutélaires

Qu’il ait pour horizon une idée inaccessible du maître ou pour objet la connaissance du monde, qu’il soit transmis directement par la parole ou véhiculé par le livre, le contenu de la paideia se déploie dans trois domaines pouvant chacun être symboliquement représenté par une figure divine du panthéon grec classique.

Athéna, le savoir

Dans les trois romans, le premier enseignement dispensé par le maître est de l’ordre de la pensée philosophique. La démarche est celle du pédagogue antique qui dispense son savoir en discourant avec ses disciples. L’objet de la parole est toujours de tracer les contours d’une culture encyclopédique. Julian Morrow incarne dans The Secret History la dimension la plus radicale du maître, il concentre en lui tous les savoirs et se pose comme seul vecteur entre la connaissance et les disciples.

Dionysos et Orphée, l’initiation archaïque

Le point final de la paideia antique était à Athènes la cérémonie d’initiation de l’éphèbe à Eleusis. L’on peut voir ici la troisième et dernière étape de la formation du disciple : le passage d’un enseignement exotérique à un enseignement ésotérique. A bien des égards, les romans que nous étudions évoquent cette étape de façon subtile et plus ou moins prononcée.
Celui qui la met en scène de la façon la moins manifeste est Merlinde Michel Rio.
Si nous nous référons aux études les plus récentes d’un grand spécialiste contemporain de Dionysos, l’helléniste belge Marcel Detienne, le dionysisme archaïque se fonde sur le rapport entretenu avec la souillure, désignée en grec par le terme miasma. Souillure qui frappe celui qui s’est laissé aller à la folie dionysiaque, la mania. « Trois exemples de la folie dure, de la mania cond uisant au meurtre et à la souillure : voyage au bout de la nuit sur les pas de Dionysos. »
C’est précisément d’une folie relevant de la maniaque Merlin est né. Comme sa mère repoussait tous les prétendants qui se pressaient à sa porte et que le père de celle-ci voulait à tout prix que sa fille unique enfante d’un héritier mâle, il brisa un tabou au moins aussi sacré sur le plan anthropologique que l’interdit du meurtre : celui de l’inceste.
Lorsque sa mère raconte au jeune Merlin comment Blaise lui fit absorber une drogue pour la préparer à accueillir dans son lit le Diable, l’enfant a une vision de son propre géniteur.

Trois moments de la paideia

Elévation

Pour chacun des romans qui nous intéressent, la structure narrative rend compte des étapes de la paideia. Celle-ci commence par une élévation du disciple sous la férule du maître. Il s’agit pour l’élève de faire son entrée dans un monde nouveau. Une entrée qui n’est possible que grâce à l’enseignement qu’il va recevoir.
Dans The Secret History , le narrateur souligne à l’envi durant tout le début de son récit la fascination qu’il éprouve pour les étudiants de Julian. Ils forment un groupe uni, une sorte de cercle parfaitement clos dans lequel il est persuadé de ne pouvoir rentrer. Le monde dans lequel le disciple veut pénétrer se caractérise avant tout par son inaccessibilité.
« Four boys and a girl, they were nothing so unusua l at a distance. At a distance. At close range, though, they were an arresting party – at least to me, who had never seen anything like them, and to whom they suggested a variety of picturesque and fictive qualities.» « All of them, to me, seemed highly unapproachable. »
La première fois que Richard leur adresse la parole, dans la bibliothèque où le groupe finit un exercice de thème grec, l’épisode s’achève par un départ monolythique, quasi martial, des étudiants. Même leur façon de se déplacer, en groupe compact, semble interdire à quiconque de prendre place parmi eux. « They strolled off and I stood where I was and watched them go, walking out of the library in a wide phalanx, side by side. »
Lorsque, peu après, Richard accepte les conditions imposées par Julian Morow pour devenir son élève, le choisir pour conseiller pédagogique, suivre presque exclusivement ses cours, c’est précisément parce qu’il rêve d’intégrer le groupe de ces étudiants qu’il admire.

Mise à l’épreuve

Après cette étape, le disciple se détache du maître, ou inversement, et cherche à trouver les jalons d’une initiation personnelle, affranchie de l’autorité magistrale. La mise à l’épreuve prend donc la forme d’une solitude volontaire ou imposée qui laisse le disciple seul dans un monde dont le maître lui a donné les clefs. Une épreuve douloureuse dans tous les cas.
Dans The Secret History , c’est l’expérience bachique qui conduit les étudiants de Julian à une prise de distance vis à vis de leur maître. A l’instar d’Adso qui retourne seul dans la bibliothèque, Henry et ses camarades décident de mettre en application le cours de Julian sur la perte de soi et les folies divines.

Le maître : un sujet de mimésis

Pour le disciple, nous venons de le voir, le maîtreincarne un modèle, suivi même lorsque ses qualités intellectuelles font de lui un idéal inaccessible. En réalité, les trois romans que nous étudions mettent en scène une myriade de facettes de ce personnage littéraire qu’est le maître. Qu’il s’agisse de porter à la connaissance du lecteur les reflets changeants du maître, ou d’opposer le référent qu’il incarne à des exemples dégradés de figure magistrale.

Figures idéales

Le maître tel qu’il est mis en scène dans les romans revêt la forme d’une figure idéale ; il est une idée romanesque dans laquelle s’incarnent les qualités les plus hautes.
Le narrateur ou les autres personnages témoignent tour à tour de l’admiration que le maître suscite chez ses disciples.
C’est dans le roman de Donna Tartt, The Secret History , que la figure du maître est portée à son plus haut degré d’idéalisation. Julian Morrow y est décrit par le narrateur comme une créature presque fantastique, qui aurait peu de rapports avec l’humanité commune.
De la créature féerique qui veille sur la porte d’un monde inconnu à la créature divine qui ajoute au lien d’apprentissage un lien d’admiration et de révélation, il n’y a qu’un pas. Un pas que Henry franchit et qui explique les effets dévastateurs qu’aura sur lui la désertion du maître à la fin du roman.
S’il ne présente rien de féerique ni de divin, Guillaume de Baskerville incarne dans Il nome della rosa une figure magistrale impressionnante d’érudition.L’admiration que lui voue son disciple s’explique à la fois par la grande sagacité du maître et par l’étendue littéralement encyclopédique de son savoir. Tous les personnages de l’abbaye, quel que soit leur domaine de connaissances, trouvent en Guillaume un interlocuteur averti, un égal, voire un maître.

Figures dégradées

En opposition à la figure idéale du maître, chaque roman présente des figures dégradées de la fonction magistrale. Toute la palette de l’insuffisance magistrale est déployée, du maître dépassé au maître négatif, dont les manques ou les vices soulignent par contraste la perfection du maître admiré. La théorie la plus riche des figures dégradées du maître se trouve à n’en pas douter dans The Secret History de Donna Tartt. Non seulement Julian domine de sa stature et de son savoir tout le monde du narrateur, mais les autres professeurs qu’il croise sont ridicules, incompétents, ou grabataires. Retenons l’exemple du Dr Roland ; c’est dans le laboratoire de ce professeur que Richard travaille pour gagner son argent de poche. Le portrait qu’il brosse de son employeur est particulièrement peu flatteur. « I started my classes and got a job with a profess or of pshychology named Dr Roland. (I was to assist him in some vague ‘research,’ the nature of wich I never discovered ; he was an old, dazed, dissordered-looking fellow, a behavioralist, who sp ent most of his time loitering in the teacher’s lounge.)»
Au pinacle de l’incompétence se situe, en toute bonne logique, le remplaçant que le Doyen des études désigne après le départ de Julian,à la fin du roman. « It was a nightmarish hour. […] He was the chapl ain at Hackett and his Greek, wich he had mostly learned at seminary, was crude and inferior even by my standards. […] Henry’s look of contempt was indescribable. The rest of us were silent and humiliated.»

Le disciple : un maître incomplet

Bien entendu, le disciple est capable de discerner entre les figures dégradées et les figures parfaites du maître, aucun ne s’y trompe. Pourtant, dans son désir d’imiter le maître, il en vient lui-même à incarner une sorte de reflet imparfait de la figure magistrale.
Dans The Secret History, Henry est le premier personnage à incarner une figure incomplète de la fonction magistrale. Si les autres personnages inspirent de la sympathie au narrateur, Henry inspire, lui, de l’admiration. Un sentiment légitimé tout d’abord par l’étendue des connaissances de son camarade.
La référence à Anacréon n’est ici pas innocente, les Athéniens considéraient ce poète comme inspiré par Dionysos, même si le personnage, pas plus que le lecteur, ne sait pas encore le rôle que va jouer l’initiation dionysiaque dans la suite de la paideia.
Autant que l’érudition de son ami, c’est la sagacité de son esprit qui justifie l’admiration que Richard voue à Henry. Lors de son premier séjour dans la maison de campagne de Francis, le narrateur se retrouve un matin en compagnie de Henry. Ce dernier occupe les heures du matin à traduire en latin de la poésie anglaise. Richard se perd alors dans les souvenirs de son enfance californienne et son camarade devine pour ainsi dire ses pensées. « Henry looked up from his book at me, almost curio usly. ‘You’re not very happy where you come from, are you ?’ he said. I was startled at this Holmes-like deduction. He smiled at my evident discomfiture.» Dans une certaine mesure, le rapport entre le narrateur et Henry est comparable au lien qui unit Adso et Guillaume. Une admiration qui trouve sa source dans le savoir incommensurable de l’objet admiré, ainsi que dans ses remarquables qualités de raisonnement. Dans un cas comme dans l’autre, c’est d’ailleurs la figure littéraire de Sherlock Holmes qui est évoquée.
Cependant, le personnage n’est pas tout à fait à lahauteur de l’admiration que lui voue Richard. Et lorsque le groupe se délite après le meurtre de Bunny, Henry s’avère incapable de maintenir le fragile équilibre qui unissait les complices. Charles dresse un constat sévère sur l’attitude parfaitement incongrue de son ami face aux agents du F.B.I. venus enquêter sur la disparition de Bunny.

Eros pédagogue : l’incontournable inceste

Le maître rêvé, un père idéal

A y regarder de plus près, la ligne de partage entre éros et philia coupe en deux la figure romanesque du maître. La fonction magistraleest avant tout un reflet de la fonction paternelle. Cette constante est soulignée par le fait que tous les disciples sont dans les romans des personnages réellement ou symboliquementorphelins de père.
Dans The Secret History , tous les personnages ou presque ont été privés d’une figure paternelle admirable, aimée ou aimante. Le narrateur, pour commencer, est détesté par son propre père qui s’oppose à tous ses projetsd’étude. La figure paternelle atteint ici le comble de l’indignité, puisqu’elle refuse au personnage le lieu où, justement, il pourra rencontrer un père idéal. « My father refused to complete the financial aid papers ; finally, in desperation, I stole the tax returns from the glove compartiment of his Toyota a nd did them myself.»
Les jumeaux qui sont tout simplement des orphelins. Et la parenthèse que le narrateur ajoute à cette information en dit long sur l’amour qu’il voue à ses parents.

L’amant pédagogue, la chair contre l’esprit

Bien entendu, cet idéal de la philia se trouve transgressé dans les trois romans, et la paideia prend la forme dans certains échanges de lapédérastie antique. Un lien charnel se noue entre la figure magistrale et le disciple, changeant ainsi la philia en éros. En tout premier lieu, ce lien physique unit un élève avec un autre élève qui s’élève pour un temps au rang de maître de substitution. Comme si le premier, pour accepter la dimension charnelle de la relation, devait y trouver aussi une sorte de reflet du lien pédérastique qui pourrait l’unir au véritable maître.
Dans The Secret History , c’est parce qu’il incarne, fût-ce de façon incomplète, un maître de substitution le temps de l’expérience bachique, que Henry peut devenir l’amant de Camilla. Il faut dire que la bacchanale est une cérémonie de nature initiatique et sexuelle, ce que rappelle le narrateur lorsque Henry lui raconte leur expérience.

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Table des matières
Introduction 
Paideia : les chemins du disciple
Trois horizons de la paideia
Le monde
Les livres
Le maître
Trois figures tutélaires
Athéna
Arès
Dionysos
Trois moments de la paideia 
Elévation
Mise à l’épreuve
Chute
Protée pédagogue
Le maître, un sujet de mimesis
Figures idéales
Figures dégradées 
Le disciple, un maître incomplet
Eros pédagogue
Le maître rêvé
L’amant pédagogue
Eros philadelphe
Le maître et les Parques
Un monde noyé dans le sang
Précipitation et abandon
Dévoration 
De la connaissance à la vérité
Les contours de la vérité
Vérité et représentation
Vérité et mensonge
Vérité et erreur 
Le détour et l’accès
La récapitulation
L’élucidation
La révélation
Conclusion 
Bibliographie

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