Maison de Santé dans le quartier du Plateau

Longtemps restée « la campagne aux portes de la capitale », la banlieue parisienne a connu un fort développement démographique et industriel après la Seconde Guerre mondiale. L’apparition de villes nouvelles s’est accrue, la migration de provinciaux vers la capitale mais aussi d’immigrants provenant des anciennes colonies, appelés à venir en France pour reconstruire le pays, croît. Face à ce flux, les villes construisent précipitamment des grands ensembles, telle que la cité des 4000 à la Courneuve. On a ainsi une concentration notable de personnes dans un petit espace.

Viry-Châtillon, commune de la ceinture Sud de Paris, voit sa population croitre de façon conséquente entre 1954 à 1962, années où sont construits les logements de la Haute Borne, du Buisson au Borgne, de la Cilof, aujourd’hui quartier des Coteaux de l’Orge, des Érables : Des micro-quartiers constitués d’habitats collectifs. La population augmente jusqu’au milieu des années soixante-dix puis tend à baisser. Aujourd’hui, beaucoup de ces quartiers connaissent des difficultés socio économiques inquiétantes. Face à cela, des programmes d’actions ont été mis en place, notamment sur le quartier des Coteaux de l’Orge. Ce dernier a pu profiter du programme de l’ANRU 1, où plus de 113,5 millions y ont été injectés. Les premiers coups de pioche ont commencé en 2010 et continuent encore actuellement.

Le 16 décembre 2014, Monsieur Patrick Kanner, Ministre de la Ville et Madame Myriam El Khomri, Secretaire d’Etat chargée de la Ville, officialisent l’intégration du quartier du Plateau au sein du NPNRU (Nouveau Plan National de Rénovation Urbaine) en le qualifiant « d’enjeu national compte tenu des besoins majeurs d’intervention qui y ont été identifiés », après réclamation du Maire, Jean-Marie VILAIN et du directeur de la CALE (Communauté d’Agglomération des Lacs de l’Essonne), Laurent SAUEBACH. Ce NPNRU permet l’accréditation d’un fond de 5 milliards d’euros, pour 200 quartiers, leur permettant de réaliser divers projets urbains afin de parvenir à endiguer les problématiques existantes. Pour cause, le quartier du Plateau connait des maux socio-économiques grondant. Effectivement, le quartier, classé Politique de la Ville et depuis 2007, non-ZUS CUCS (Contrat Urbain de Cohésion Social), détient la 9ème place des plus fortes baisses de revenu parmi les ZUS d’Ile-de-France, des indicateurs de développement économique observés dans la moyenne basse du département, une population vieillissante, enclavée, 42% des ménages aidés (aides de l’Etat) se trouvent sur le Plateau. De plus, l’accès à la santé est de plus en plus difficile.

C’est dans ce contexte que je me suis donc intéressé au quartier du Plateau. Initialement, mon idée de projet était indéfinie. Pour parvenir à la mise en place de ce dernier, il m’a fallu tout d’abord réaliser un diagnostic complet de la zone d’étude et ainsi en tirer des enjeux. Au vue du panorama effectué au travers d’un diagnostic détaillé, l’accès à la santé m’a paru être l’un des enjeux les plus significatifs. Fils d’infirmière, ce domaine ne m’est pas étranger.

Avant de commencer, au vu du caractère particulier de ma zone d’étude, il m’a semblé important de définir les principaux termes suivants : Une Politique de la Ville, selon la loi n°2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat, l’article 1 stipule que « La politique de la ville est une politique de cohésion urbaine et de solidarité, nationale et locale, envers les quartiers défavorisés et leurs habitants ». Elle a pour vocation « d’assurer l’égalité entre les territoires, de réduire les écarts de développement entre les quartiers défavorisés et leurs unités urbaines et d’améliorer les conditions de vie de leurs habitants. » Pour ce faire, selon l’article 6 : « La politique de la ville est mise en œuvre par des contrats de ville conclus à l’échelle intercommunale entre, d’une part, l’Etat et ses établissements publics et, d’autre part, les communes et établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre concernés ». Mais c’est au final le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain qui concrétise cette volonté, d’après l’article 9-1.-I. : « Dans le cadre fixé par les contrats de ville, le nouveau programme national de renouvellement urbain concourt à la réalisation des objectifs définis à l’article 1er de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine par des interventions en faveur de la requalification des quartiers prioritaires de la politique de la ville » .

Contexte géographique 

Viry-Châtillon : Une commune au cœur d’un bassin d’activité florissant

La commune de Viry-Châtillon est située au sein de la grande couronne parisienne à 15 km au Sud de la capitale, dans le département de l’Essonne (91) dans la région Ile-de-France.

Inscrite dans l’espace à forte densité urbaine et sociale du Nord de l’Essonne , elle est riche de bonnes dessertes routières, autoroutières et ferrées. Cependant, tout ceci n’est pas forcément le mieux articulé et le plus ouvert vers divers pôles économiques du département, notamment le chef-lieu, Evry. Ce squelette routier et ferré provoque à terme des conséquences sociales et économiques.

Entourée de part et d’autre des deux pôles économiques majeurs que sont Massy et Evry, ce territoire s’étale sur une superficie de 6,07 km². La commune est implantée sur la rive gauche de la Seine, qui alimente les lacs partagés entre Grigny et Viry Châtillon et qui marque la frontière avec la commune limitrophe de Draveil à l’Est. L’Orge, un affluent de la Seine, fait office de ligne de démarcation avec la ville voisine de Juvisy-sur-Orge, au Nord (fig.3).

Associée à Grigny, Viry-Châtillon forme la CALE (Communauté d’Agglomération des Lacs de l’Essonne). Cette dernière devrait disparaître à l’aune 2016. Les Castelvirois, habitants de Viry-Châtillon, rejoindraient alors la Communauté d’Agglomération les Portes de l’Essonne. La CALE, c’est actuellement 60 000 habitants, un peu plus de 2500 entreprises, 15 000 emplois, 6 zones d’activités. Tout ceci s’imbrique dans le corridor RN7, comprenant trois communautés d’agglomération : Lacs de l’Essonne, Evry-Centre-Essonne et Seine-Essonne. Ces dernières, bordant la route nationale 7, désirent depuis 2010, s’unir pour établir un schéma de cohérence territoriale, afin de lutter contre la concurrence entre territoires. Ce bassin riche de 500 000 habitants et de 200 000 emplois est en pleine expansion. Par ailleurs, il est inclus dans le projet du Grand Paris. La présence de forces économiques telles qu’Evry n’est pas autant fructifiée que cela pourrait l’être. Les connections avec ces espaces sont complexes. Pourtant les distances les séparant sont faibles :

– Viry-Châtillon / Massy : 16 km
– Viry-Châtillon / Evry : 7 km.
Mais pourtant, il faut compter en transport en commun :
– Viry-Châtillon / Massy : 40 min
– Viry-Châtillon / Evry : 10 min
– Massy / Evry : 50 minutes / 1 heure

Par la suite, j’évoquerai des solutions qui seront mises en place très prochainement afin de faciliter le raccord entre ces deux points chauds de l’économie et de l’emploi en Essonne.

Viry-Châtillon : Une connectivité intéressante mais inégale 

Réseau routier
La ville de Viry-Châtillon est encadrée au Nord par la N7 (fig.5), ou encore anciennement nommée « la route des vacances ». Cet axe traverse du Nord au Sud la France. Du long de ces 997 kilomètres, c’était la plus longue des Nationales. Aujourd’hui encore, la N7 est intensément utilisée par les automobilistes et routiers. Le trafic routier y est très fréquemment perturbé par des bouchons. Pour cause, cette dernière permet de connecter Viry-Châtillon au Centre Commerciale « Belle Epine », le cinquième centre commercial le plus fréquenté de France, 18 millions de visiteurs en 2013 mais aussi à la plate-forme aéroportuaire d’Orly, le deuxième aéroport de France après l’aéroport de ParisCharles-de-Gaulle, il était en 2010 le onzième aéroport européen avec plus de 25 millions de passagers. En continuant encore plus au Nord, la N7 amène jusqu’à Porte d’Italie, à Paris. Si nous la prenons jusqu’au Sud, elle nous amènerait à Lyon. Aujourd’hui, c’est l’autoroute A6, «l’autoroute du Soleil » qui a pris le relai et a ainsi relégué au second plan la N7.

À noter que la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne, ce que Viry-Châtillon devrait intégrer, a une emprise aéroportuaire d’Orly de 4,4 km².

Outre la N7, Viry-Châtillon se voit scindée en deux par l’autoroute A6. Cette dernière passe au Sud de la commune et fait office de cicatrice urbaine dans le paysage entre le quartier du Plateau et le reste du territoire communal. Deux ponts permettent la connexion. Allant de Paris à Lyon, prolongée par l’A7 pour rejoindre Marseille, l’A6 est une des autoroutes les plus fréquentée de France, surtout durant la période estivale.

Viry-Châtillon est bordé au Nord par la N7 mais elle est aussi bordée par un autre axe routier majeur, sur son flanc Est, la départementale 445. Celle-ci fait office de ligne de démarcation entre le Plateau et la Grande-Borne. Elle permet non seulement de connecter l’autoroute A6 à la N7 mais aussi la N104 (« La Francilienne ») à la N7. Par ailleurs, la D445 débouche sur la seule gare RER présent sur la N7, la gare RER de Viry-Châtillon, où y passe la ligne D. La D445 est un axe majeur de la commune de Viry-Châtillon, fortement fréquentée, elle est large. On peut le remarquer au niveau du quartier du Plateau. Sa traversée reste dangereuse malgré les quelques passages piétons présents. Bien que sa chaussée est en cours de réhabilitation au niveau de l’échangeur pour rejoindre la A6, ses bords sont insalubres. De surcroit, cette artère est marquée par la présence d’un terre-plein central amplifiant sa largeur. On le constate uniquement aux abords du Plateau jusqu’à FleuryMerogis, au Sud.

Réseau ferré
Outre le réseau routier et autoroutier, Viry-Châtillon est dotée d’une gare RER. La D445, longeant le quartier du Plateau débouche sur cette dernière. 8 minutes en voiture séparent ces deux points et 22 minutes en transports en commun. Cependant un projet de mise place d’une liaison en site propre sur la D445 faciliterait l’accès depuis le quartier du Plateau à la gare RER. Située à une station de Viry Châtillon, la gare de Juvisy est la 7ème gare de France et la 2ème gare d’Ile-de France. Depuis cette dernière, on peut prendre la ligne C du RER. La ligne D, passant à Viry-Châtillon, permet de rejoindre la Gare de Lyon en 30 minutes ainsi que Chatelet les Halles ou encore le Stade de France. La ligne C permet de rejoindre Massy, Versailles, Etampes et bien entendu Paris. Elle dessert de nombreux sites touristiques, notamment le Château de Chamarande, le Château de Versailles ou encore Saint-Michel Notre Dame à Paris (20 minutes en RER depuis Juvisy).

La ligne D du RER est en pleine rénovation après de multiples problèmes, 500 millions d’euros sont investis. Aujourd’hui c’est à elle seule 550 000 passagers par jours tandis que la ligne C du RER c’est 490 000 passagers par jours. Quant à elle, c’est un milliard d’euros qui vont être investis.

En somme, Viry-Châtillon possède une ouverture vers l’extérieur très intéressante mais le quartier le Plateau ne peut pas en profiter autant qu’il en est possible. L’accès en transport en commun est long. La D445 représente donc un axe majeur de connectivité du Plateau avec le reste de son environnement via la gare du RER D.

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Contextualisation
A. Contexte géographique
B. Contexte démographique
C. Contexte politique
D. Conclusion
Partie 2 : Un espace criblé de micro-quartier en phase de paupérisation
A. Des indicateurs socio-économiques menaçants
B. Un espace équipé et dynamique
C. Santé : Un accès de plus en plus difficile et inégal
D. Conclusion
Partie 3 : Mise en place d’une Maison de Santé dans le quartier du Plateau
A. Organisation de la structure
B. Mise en place
C. Gestion de l’établissement
Conclusion
Bibliographie
Table des figures
Index des sigles
Annexes

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