Maintien en captivité des grands primates en parcs zoologiques
Caractères généraux des primates
Ce sont des mammifères placentaires adaptés à la vie arboricole. Ils possèdent certaines particularités anatomiques : les membres antérieurs sont plus long que les postérieurs, la clavicule est fonctionnelle courbée en S, le radius et l’ulna sont mobiles l’un par rapport à l’autre (mouvement de supination et pronation), l’os iliaque est réduit. Tous ces caractères traduisent une adaptation primordiale à l’arboricolisme. Le pouce de la main est opposable (sauf quand trop réduit) et celui du pied présente une pseudo-opposabilité : les mains et les pieds sont pré64ibles (sauf Homme et Tarsier). Ils possèdent tous 2 mamelles pectorales, la denture n’est pas spécialisée mais est complète (présence des 3 types de dents : incisive, canine, molaire) à au moins un stade de leur vie. Il y a une réduction de l’appareil olfactif et un perfectionnement des organes visuels (vision binoculaire et en couleur), les orbites sont encerclées par un anneau osseux complet, en position frontales orientées vers l’avant, il y a un rétrécissement du museau, et un développement du cortex cérébral aux dépens des centres olfactifs. On observe une céphalisation progressive.
Caractéristiques anatomiques, morphologiques et comportementales des grands primates
Par le terme grands primates ou grands singes ou encore singes anthropoïdes, on désigne l’ensemble des Pongidés d’après la classification de Martin (1990). Ces pongidés font partis des singes de l’Ancien Monde, ils possèdent donc un nez à cloison étroite où les narines sont rapprochées et orientées vers le bas. La plupart des grands singes dépassent en poids et parfois en taille l’homme (comme le gorille qui peut peser plus de 200 kg). Les Pongidés ne possèdent pas de queue, leur pelage est court et dru, leur face est presque totalement dépourvue de poil, de même pour leurs oreilles. Contrairement à l’homme les membres antérieurs sont plus longs que les postérieurs, l’index est le doigt le plus long, le pouce est court, le gros orteil est opposable ce qui permet à certains individus de saisir des objets avec leurs pieds. Ils possèdent une cage thoracique large et profonde avec un tronc court. Ils possèdent, de plus, la même formule dentaire que l’homme (formule dentaire par demi mâchoire : I 2/2 ; C 1/1 ; PM 2/2 ; M 3/3 soit 32 dents au total). De manière générale ces primates se déplacent à l’aide de leurs quatre membres mais ils sont capables de bipédie de manière ponctuelle. Ils ne vont pas naturellement vers l’eau et sont incapables de nager. Ils peuvent distinguer les couleurs, leurs sens les plus développés sont la vision et l’audition. Ils possèdent une vaste gamme de vocalisation, et certains possèdent un sac laryngé (extension du larynx qui forme des poches remplies d’air) qu’ils peuvent gonfler pour faire caisse de résonnance. Les pongidés ont des comportements sociaux assez complexes, chaque individu a sa personnalité propre, ils manifestent des émotions, ont de nombreuses interactions sociales (épouillage, embrassade, jeux…) et utilisent de nombreuses expressions faciales pour communiquer (en particulier le chimpanzé), ils peuvent aussi présenter des comportements politiques (formation de coalitions). Les petits ont une longue période de dépendance envers leurs mères et il existe chez la plupart des liens affectifs durables entre la mère et ses petits et entre les petits de même parents [53]. Tous les grands singes construisent des nids pour se reposer, cela peut s’expliquer qu’au vu des dimensions de ces animaux il semble difficile pour eux de trouver une position confortable pour dormir [110]. Les grands primates sont considérés comme « intelligent » d’un point de vue humain. De nombreuses recherches ont été menées chez le chimpanzé, elles ont révélé sa capacité à apprendre des enchainements d’actions complexes. Peu de recherches dans ce domaine ont été réalisées chez les orangs-outans et les gorilles mais il semblerait tout aussi capable de formes d’apprentissages et de communications [104]. Par exemple, une gorille des plaines de l’ouest, Koko, a appris, par le biais du psychologue Penny PATTERSON, le langage des signes des sourds et muets américains (Ameslan : American Sign Language). Mais elle sait aussi l’utiliser afin d’avoir de véritables conversations avec les hommes [171]. De plus la plupart de ces primates sont capables de fabriquer et de manier un outil dans le but de l’adapter à un usage spécifique [53].
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PARTIE 1 : Présentation des espèces de grands primates concernées par l’étude
1. Présentation générale des grands primates
1.1. Classification taxonomique des grands primates
1.2. Caractères généraux des primates [31, 88, 123
1.3. Caractéristiques anatomiques, morphologiques et comportementales des grands primates [31, 53, 88, 104]
2. Présentation détaillée des espèces concernées par l’étude
2.1. Le Gorille des plaines de l’Ouest ou occidentales (Gorilla gorilla gorilla
2.1.1. Morphologie, caractéristiques physiques et anatomiques
a) Description de l’espèce
b) Dimorphisme sexuel
2.1.2. Répartition géographique [18, 88, 94, 104
2.1.3. Écologie et habitat [94, 104, 167, 170
a) Zone d’habitat
b) Domaine vital
c) Mode de vie et locomotion
d) Nidification
e) Rapport à l’eau et aux prédateurs
2.1.4. Régime alimentaire
a) Sources majoritaires d’aliments
b) Sources annexes d’aliments
2.1.5. Comportement social [4, 18, 94, 104, 167
a) Structure sociale
b) Comportements sociaux
c) Communication
d) Interactions entre communautés voisines
2.1.6. Paramètres reproducteurs [4, 94, 104
a) Maturité sexuelle et cycle oestrale de la femelle
b) Maturité sexuelle du mâle
c) Gestation et taux de reproduction
2.1.7. Population et conservation ex situ
2.2. Le Chimpanzé ou Chimpanzé commun ou Chimpanzé robuste (Pan troglodytes
2.2.1. Morphologie, caractéristiques physiques et anatomiques
a) Description de l’espèce
b) Dimorphisme sexuel
c) Description des sous-espèces
2.2.2. Répartition géographique [27, 70, 73
2.2.3. Écologie et habitat [94, 104, 167, 170
a) Zone d’habitat
b) Domaine vital
c) Mode de vie et locomotion
d) Nidification
e) Utilisation d’outils et rapport à l’eau
2.2.4. Régime alimentaire [70, 73, 104
a) Composition du régime alimentaire
b) Mode d’alimentation
c) Coprophagie
d) Abreuvement
2.2.5. Comportement social
a) Structure sociale
b) Comportements sociaux
c) Communication
d) Interactions entre communautés voisines
2.2.6. Paramètres reproducteurs
a) Maturité sexuelle et cycle oestrale de la femelle
b) Maturité sexuelle du mâle
c) Accouplement et comportement sexuel
d) Gestation et taux de reproduction
2.2.7. Population et conservation ex situ
2.3. L’Orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus
2.3.1. Morphologie, caractéristiques physiques et anatomiques [19, 104
a) Description de l’espèce
b) Dimorphisme sexuel
c) Description des sous-espèces
2.3.2. Répartition géographique
2.3.3. Écologie et habitat [94, 104, 167, 170
a) Zone d’habitat
b) Domaine vital
c) Mode de vie et locomotion
d) Budget d’activité
e) Nidification
f) Utilisation d’outils et rapport à l’eau
2.3.4. Régime alimentaire
a) Sources alimentaires
b) Stratégie alimentaire
2.3.5. Comportement social
a) Structure sociale
b) Comportement social des mâles
c) Communication
2.3.6. Paramètres reproducteurs
a) Maturité sexuelle et cycle oestrale de la femelle
b) Maturité sexuelle du mâle et accouplement
c) Gestation et taux de reproduction
2.3.7. Population et conservation ex situ
PARTIE 2 : Conditions d’hébergements et maintien en captivité des grands primates en parcs zoologiques -Application aux enclos de type île
1. Bases législatives
1.1. Normes réglementaires concernant les enclos [168
1.2. Arrêté du 25 mars 2004 [168
1.2.1. Conduite d’élevage des animaux
1.2.2. Installations d’hébergement et présentation au public des animaux
2. Notion de bien-être et d’enrichissement appliquées aux grands primates
2.1. Bien-être des primates captifs
2.2. Enrichissement environnemental
2.2.1. Présentation et intérêt de l’enrichissement
2.2.2. Enrichissement alimentaire
2.2.3. Enrichissement physique
2.2.4. Enrichissement sensoriel
2.2.5. Enrichissement social
a) Interactions conspécifiques
b) Mélange d’espèces
c) Interactions avec l’homme
2.2.6. Enrichissement cognitif
2.2.7. Efficacité d’un enrichissement
3. Caractéristiques des enclos extérieurs : cas particulier des îles
3.1. Dimension de l’enclos extérieur
3.2. Parois et barrières
3.2.1. L’eau, barrière caractéristique des enclos de type île
3.2.2. Association avec d’autres barrières
a) Les murs
b) Les murs de verres et fenêtres au sein de murs
c) Les clôtures électriques
d) Autres types de barrière
3.2.3. Notion de barrière visuelle et de distance de fuite
3.2.4. Séparation entre différents enclos extérieurs
3.3. Paysage, topographie et végétation
3.3.1. Substrat
3.3.2. Végétation
3.3.3. Points d’eau
3.3.4. Abris et cachettes
3.3.5. Équipements, accessoires et enrichissements
3.4. Entretien de l’enclos extérieur
4. Caractéristiques des logements intérieurs
4.1. Rôles et fonctionnement du logement intérieur
4.2. Dimension et organisation du logement intérieur
4.2.1. Contraintes liées à la taille du groupe, au sex-ratio et à la structure sociale
a) Concernant les gorilles
b) Concernant les chimpanzés
c) Concernant les orangs-outans
4.2.2. Organisation et combinaisons des pièces au sein du bâtiment intérieur
4.2.3. Adaptation du logement lors de mélange d’espèces
4.3. Facteurs d’ambiance
4.3.1. Température
4.3.2. Luminosité
4.3.3. Hygrométrie
4.3.4. Ventilation
4.3.5. Niveau sonore
4.3.6. Système de contrôle des facteurs d’ambiance
4.4. Parois et barrières
4.5. Sol et litière
4.6. Équipements et enrichissements
4.7. Portes et trappes
4.8. Entretien de l’enclos intérieur
PARTIE 3 : Projet d’agrandissement et enquête auprès des parcs zoologiques concernant les îles pour grands primates
1. Projet d’agrandissement de l’AFRICAN SAFARI
1.1. Présentation du parc
1.2. Projets d’avenir du parc
1.3. Projet concernant les grands primates
1.3.1. Présentation de l’enclos actuel des chimpanzés (Pan troglodytes
1.3.2. Attente du public et choix d’enclos de type « île » pour ces grands primates
2. Enquête auprès des parcs zoologiques concernant les îles pour grands primates
2.1. Présentation de l’enquête
2.1.1. Élaboration du questionnaire
2.1.2. Administration du questionnaire
2.1.3. Retours obtenus
2.2. Résultats
2.2.1. Parcs zoologiques concernés
2.2.2. Grands primates hébergés
2.2.3. Nombre d’individus et structure des groupes
a) Gorille
b) Chimpanzé
c) Orang-outan
2.2.4. Cohabitation avec d’autres espèces
a) Iles pour gorille
b) Iles pour chimpanzé
c) Iles pour orang-outan
2.2.5. Enclos extérieurs de type île
a) Superficie des îles
b) Barrières utilisées
c) Fossé d’eau
d) Composition du sol
e) Végétation présente
f) Structures d’enrichissement
2.2.6. Enclos intérieurs
a) Superficie du logement intérieur
b) Enclos intérieur des autres espèces hébergées sur les îles
c) Visibilité de l’enclos intérieur
d) Organisation du logement intérieur
e) Sol et substrat
f) Structures d’enrichissement présentes
g) Moyen de connexion et accessibilité enclos intérieur/extérieur
2.2.7. Alimentation et abreuvement
a) Mode de distribution des aliments
b) Mode d’abreuvement des animaux
2.2.8. Facteurs d’ambiance
a) Température
b) Hygrométrie
c) Ventilation
d) Luminosité
2.2.9. Entretien des enclos
a) Accès pour le personnel
b) Entretien de l’île
c) Entretien du logement intérieur
d) Entretien des vitres
2.2.10. Coût de construction
2.2.11. Problèmes liés aux enclos de type île
a) Fugues
b) Noyades
c) Attaque par des prédateurs
d) Morts inexpliquées
e) Présence de nuisibles
f) Stress ou agressivité anormale
g) Trouble de la reproduction
e) Problèmes de cohabitation interspécifiques
3. Réflexions autours des réponses au questionnaire
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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