Les infections de l’os et des articulations présentent des manifestations cliniques bien différentes selon qu’elles touchent un nourrisson ou un adolescent, la métaphyse fémorale ou la hanche. Toutefois, quel que soit leur mode de révélation, il faut retenir que le retard thérapeutique pourra entraîner des conséquences pouvant laisser des séquelles définitives qui pourront peser sur la vie professionnelle de l’adulte. Un traitement précoce donnerait des chances de guérison complète (1)(2). Les infections ostéo-articulaires sont des urgences thérapeutiques et leur diagnostic repose sur la reconnaissance de signes cliniques qui sont parfois discrets. L’ostéomyélite est une pathologie redoutée du chirurgien et du médecin en raison du pronostic incertain et des difficultés thérapeutiques. L’infection osseuse demeure toujours une de leurs préoccupations car, malgré l’avènement de l’antibiotique, les échecs thérapeutiques ne sont pas exceptionnels (3). La luxation de la hanche sur une ostéomyélite de l’extrémité supérieure du fémur se voit surtout pendant la période néonatale et chez l’enfant (4)(5). Le traitement doit associer, après une réduction de la luxation, la tractionimmobilisation et l’antibiothérapie. La chirurgie est nécessaire dans les cas vus tardivement.
RAPPEL ANATOMIQUE
Rappel sur la croissance osseuse
La particularité chez l’enfant réside sur la persistance du cartilage de croissance osseuse.
Croissance en longueur
Vu que l’os est solide, il ne peut s’agrandir que par le cartilage articulaire ou par celui de la plaque épiphysaire. Le cartilage articulaire permet la croissance pour les os courts et pour les épiphyses des os longs. Le cartilage de la plaque épiphysaire permet la croissance de la métaphyse et de la diaphyse des os longs. Cette croissance est régie par deux mécanismes : Dans un premier temps, il est observé une croissance des cellules interstitielles du cartilage qui, par conséquent, devient plus épais. Puis, dans un deuxième temps, il apparaît l’ossification enchondriale constituée par la calcification et la mort des cellules cartilagineuses à la surface de la métaphyse.
Croissance en largeur
Elle est induite par la croissance des ostéoblastes dans la couche profonde (cambium) du périoste et ossification intra-membraneuse par la suite. La cavité médullaire est agrandie par la résorption des ostéoclastes à la surface du cortex (endoste).
L’articulation coxo-fémorale
Les surfaces articulaires
Elles sont représentées par la tête fémorale et par la cavité cotyloïde de l’os coxal agrandis par un bourrelet fibro-cartilagineux périphérique .
La tête fémorale
Elle représente les deux tiers d’une sphère de 20 à 25 mm de rayon, regardant en haut, en dedans et un peu en avant, orientation déterminée par celle du col anatomique qui la relie à la diaphyse et au massif trochantérien .
Le cotyle
C’est une large cavité de forme hémisphérique située à la face externe de l’os coxal, au point de réunion des trois os primitifs au-dessous de la fosse iliaque externe, au-dessus et en arrière du trou obturateur. Il est limité par un rebord osseux, le sourcil cotyloïdien, très développé en arrière, saillant en haut, moins marqué en avant et qui porte trois échancrures dont seule la plus inférieure, l’échancrure ischio-pubienne est vraiment nette. La partie centrale, la plus profonde du cotyle, dépourvue de cartilage a une situation extra-articulaire. Elle constitue l’arrière-fond du cotyle : de forme quadrilatère, cette arrière-fond est occupé par un bourrelet graisseux et donne insertion au ligament rond. La partie périphérique du cotyle, la seule véritablement articulaire, revêt la forme d’un croissant dont les deux cornes vont se réunir au niveau de l’échancrure ischio-pubienne. Ce croissant articulaire est encroûté d’une couche de cartilage hyalin dont l’épaisseur est maximum à la périphérie . Dans son ensemble, la cavité cotyloïde regarde en dehors, en bas et un peu en avant ; elle enveloppe complètement la tête fémorale mais est néanmoins agrandie par le bourrelet cotyloïdien.
Le bourrelet cotyloïdien
C’est un anneau fibro-cartilagineux, fixé au pourtour de cotyle. De forme triangulaire à la coupe, il présente une face basale adhérente au sourcil cotyloïdien sur toute son étendue, comblant les échancrures ilio-pubienne et ilio-ischiatique mais en passant en pont au-dessus de l’échancrure ischio-pubienne il prend à ce niveau le nom de ligament transverse de l’acétabulum ; celui-ci transforme l’échancrure ischiopubienne en un orifice ostéo-fibreux, l’orifice ischio-pubien, qui fait communiquer l’arrière-fond cotyloïdien avec la région obturatrice et livre passage aux vaisseaux destinés au ligament rond. La face externe du bourrelet, convexe, adhère à la capsule ; la face interne, légèrement concave, lisse, continue insensiblement la surface articulaire périphérique du cotyle. Le bourrelet cotyloïdien constitue non seulement une partie des surfaces articulaires de la coxo fémorale ; il en représente aussi un des principaux moyens d’union ; enserrant le pourtour de la tête fémorale, il suffit à lui seul à la maintenir en place dans le cotyle.
LES INFECTIONS OSTÉO- ARTICULAIRES
LES INFECTIONS OSTEO-ARTICULAIRES A GERMES BANAUX
Généralités
Données anatomo et physiopathologiques
Vascularisation métaphyso-épiphysaire
Les vaisseaux métaphysaires réalisent des boucles sinusoïdes où le flux sanguin subit un ralentissement qui favorise une greffe bactérienne en cas de septicémie. En effet, le foyer infectieux métaphysaire initial est le mécanisme le plus souvent rencontré. La vascularisation de la métaphyse est assurée par des artères d’origine diaphysaire et par des vaisseaux traversant directement le périoste et l’os cortical. De plus, des anastomoses existent avec le réseau vasculaire épiphysaire jusqu’à l’âge de 12-18 mois et ceci, selon les articulations. Cette communication permet une diffusion facile du processus infectieux vers l’épiphyse et l’articulation.
Situation intra-articulaire de la métaphyse
Chez le jeune enfant, la situation intra-articulaire de certaines métaphyses, comme celle de la hanche, de l’épaule ou du coude, est un autre élément de dissémination articulaire du processus infectieux.
Périoste
Il a une attache relativement faible à l’os cortical. Cette disposition est responsable d’un décollement rapide et expansif en cas de collection sous périostée.
Voies de contamination et germes responsables
La voie de contamination est le plus souvent hématogène, l’infection osseuse étant la conséquence d’une septicémie. Plus rarement, il s’agit de l’extension d’une infection des parties molles adjacentes ou d’une inoculation directe (ponction, chirurgie). Le staphylocoque doré est le germe le plus souvent en cause. Mais d’autres agents peuvent se rencontrer : Streptocoque B chez le nouveau-né, hemophylus, méningocoque ou autres chez le nourrisson. Chez le drépanocytaire, les ostéomyélites à salmonelles et à pneumocoques sont classiquement retrouvées. Une atteinte fungique ou à mycobactérie peut survenir, particulièrement chez l’immunodéprimé.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIER CHAPITRE : RAPPELS
I- Rappels anatomiques
1- Rappels sur la croissance osseuse
2- L’articulation coxo-fémorale
II- Les infections ostéo-articulaires
1- Les infections ostéo-articulaires à germes banaux
2- Les infections tuberculeuses
DEUXIEME CHAPITRE : DESCRIPTION
Nos observations
TROISIEME CHAPITRE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1- Fréquence et âge
2- Etiopathogénie
3- Diagnostic
4- Traitement
5- Evolution et pronostic
6- Aspect psycho-socio-économique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE