LUTTER CONTRE LA RAREFACTION DE PLANTES MEDICINALES

Définition d’une plante médicinale

     Une plante médicinale est une plante qui est utilisée pour prévenir, soigner ou soulager divers maux. Elle a des propriétés chimiques ou physiques qui interviennent au niveau du métabolisme de base d’un être humain pour rétablir un déséquilibre fonctionnel [5].
Remarque : Dans la Pharmacopée Française plus de 300 termes botaniques permettent de décrire les plantes de façon précise et harmonisée. Cette harmonisation permet d’éviter une mauvaise connaissance des termes anatomiques exposant à des risques d’intoxication [6]. Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, des efforts considérables ont été également faits avec l’édition de la première Pharmacopée Ouest Africaine qui contient la monographie de 155 plantes médicinales. On y retrouve des informations sur les aspects botaniques des plantes ainsi que leur composition chimique et les parties utilisées en fonction des pathologies à traiter [7].

La décoction

      La décoction est une méthode d’extraction des principes actifs et/ou des arômes qui ne sont pas thermolabiles. Elle s’applique généralement aux parties les plus dures des plantes : racines, graines, écorce. Le terme désigne également les préparations obtenues par cette méthode, généralement des tisanes. Exemple : d’une décoction de la racine de Coclospermum tinctorium qui est obtenue à partir de 15 grammes de racine et un litre d’eau [15]. Pour réaliser une décoction, on prépare les parties de plantes recherchées, coupées et fractionnées si nécessaire, et on les place dans un récipient rempli d’eau. Le tout est porté à l’ébullition et maintenu à température pendant un temps variable, généralement entre deux et quinze minutes. A la fin, on laisse tiédir et on filtre le liquide à l’aide d’une passoire avant de l’utiliser.

Valeur thérapeutique des plantes

      Les remèdes traditionnels sont en général préparés à partir de produits naturels. Pour cette raison, on a souvent prétendu qu’il y a plus de chances qu’ils soient « acceptés » par le corps que les substances élaborées dans un laboratoire. Par ailleurs, la croyance veut aussi qu’une décoction aqueuse d’une drogue jouisse d’une plus grande biodisponibilité dans le corps que beaucoup de préparations médicamenteuses de synthèse commercialisées aujourd’hui [26]. En outre, les remèdes des praticiens traditionnels sont souvent des préparations à plusieurs composantes dont le but est de guérir plusieurs maux simultanément. Ceci est plus commode pour le patient que de devoir prendre plusieurs comprimés différents ou des injections [27]. Au niveau de la médecine traditionnelle, plus une plante est connue pour son efficacité par les tradipraticiens pour une ou plusieurs maladies, plus elle est récoltée et donc menacée. Dans une localité, les plantes médicinales dont les organes entrent dans la fabrication des remèdes destinés au traitement des maladies les plus récurrentes sont très agressées [16]. Par exemple, dans un village où le taux de morbidité de la drépanocytose est important, l’utilisation de la plante soignant la drépanocytose comme Zanthoxylum xanthoxyloïdes sera élevée. Nous constatons également que les plantes médicinales les plus populaires c’est à-dire connues de plusieurs individus pour leurs bienfaits thérapeutiques sont les plus agressées de telle sorte que même les profanes qui ont accès à ces plantes les récoltent. C’est le cas de Khaya senegalensis. Une plante médicinale dont les organes entrent dans le traitement de plusieurs maladies à la fois a un taux d’agression également très élevé. Exemples : Coclospermum tinctorium utilisé dans le traitement de la jaunisse et les maladies du foie. Il sert aussi à soigner les œdèmes, l’incontinence urinaire, la dysménorrhée, l’épilepsie, la schistosomiase, la pneumonie, les affections bronchiques, la conjonctivite, les problèmes gastriques, la diarrhée, l’indigestion, les maux d’estomac et les affections de la peau [15].

Le déracinement

      Il existe chez la plupart des plantes deux principaux types de racines : la racine principale qui fixe la plante au sol et les racines secondaires qui apportent l’eau et les sels minéraux à la plante. Elles sont horizontales ou superficielles. Les racines jouent un rôle important dans l’alimentation de la plante mais également dans la croissance en longueur de la tige. Leur récolte est préoccupante car sans les racines, il y’a absence d’eau, d’ions, des sels minéraux et d’oxygène pour les autres parties de la plante. Malheureusement, les récolteurs par ignorance ou par insouciance agressent tout le système racinaire. Souvent, les collecteurs coupent chez certains grands arbres, la racine principale ou à défaut, toutes les racines secondaires de la plante. Ainsi, à la moindre tornade, l’arbre est terrassé. Dans certains cas, pour retirer les racines, les collecteurs creusent, au pied de l’arbre, un trou qui n’est pas systématiquement refermé à la fin de la récolte. Cette pratique peut provoquer l’assèchement des racines secondaires les plus superficielles ce qui rend la plante vulnérable à toute sorte d’infections à partir des racines.

Influence des facteurs naturels sur la plante

      C’est dans son milieu naturel que la plante puise les éléments qui sont nécessaires à sa survie et à son épanouissement. Par conséquent, les perturbations qui surviennent dans ces milieux influent sur la vie du végétal. Nous pouvons observer les changements climatiques que sont la perturbation de la pluviométrie, la sécheresse, la dégradation des sols, la compétition entre les espèces. Sous les effets de la démographie toujours croissante dans nos régions, les couverts végétaux reculent, et donc disparaissent, avec leurs espèces, utiles ou non. Dans ces conditions, les espèces qui poussent et se reproduisent lentement, qui nécessitent un habitat spécifique et dont la distribution est limitée deviennent alors très vulnérables [28]. Certaines plantes peuvent être atteintes de maladies ou attaquées par des insectes quelconques. Les criquets, les termites ou les chenilles pondent souvent sur les feuilles. Les larves ou les adultes consomment les feuilles, les fruits, les fleurs et affaiblissent la plante qui perd ses valeurs médicamenteuses. Il existe également des champignons qui provoquent des maladies au niveau des plantes se traduisant par des taches blanches, noires, rouges, brunes ou des dessèchements [27].

Création de jardins botaniques

        Un jardin botanique est un lieu aménagé par une institution publique, privée ou associative et qui a pour but la présentation d’espèces et de variétés végétales. Toutes les plantes sauvages ou horticoles présentes sont identifiées et réunies en collection. Les jardins botaniques proposent des plantes venues du monde entier, certains sont spécialisés et développent un thème par exemple :
– l’Arboretum présente des collections d’arbres
– le Fruticetum propose des collections d’arbustes et d’arbrisseaux
– le jardin à vocation écologique
– le jardin ethnobotanique rassemble les plantes utiles à l’Homme.
Par ailleurs, les jardins botaniques peuvent être d’une autre utilité. Selon Gary Martin [17] l’ethnobotanique est un objet pour favoriser le développement des communautés rurales défavorisées. Dans ce cadre, les parties de jardins botaniques où il fait intervenir des ethnobotanistes se veulent d’abord des réserves pour sauvegarder la flore sauvage, utile, menacée avant de la diffuser dans des zones contrôlées. Il confère aussi à ces jardins une vocation pédagogique pour transmettre aux jeunes non seulement la connaissance de ces végétaux, mais aussi les savoirs qui y sont rattachés. Les plantes sont donc cultivées et étudiées pour satisfaire cinq objectifs principaux que sont la conservation, la recherche scientifique, l’éducation, l’enseignement et le tourisme [17]. Il existe des jardins botaniques in situ dans le milieu naturel du végétal pour la conservation de la flore locale d’un pays et des jardins botaniques ex situ hors du milieu naturel du végétal. Il s’agira alors pour ces jardins ex situ de faire des essais de régénération et par la suite réintroduire la plante médicinale dans son habitat naturel si les essais marchent.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES PLANTES MEDICINALES ET NOTION DE MENACE
I.GENERALITES SUR LES PLANTES MEDICINALES
I.1. Définition d’une plante médicinale
I.2. Classification des plantes médicinales [3]
I.3. Utilisation des plantes médicinales
I.3.1 Parties de plantes utilisées
I.4. Les différentes formes galéniques obtenues à partir des plantes
I.4.1. La décoction
I.4.2. La digestion
I.4.3. L’infusion
I.4.4. La macération
II. NOTION DE MENACE
II.1. Définition de la menace
II.2. Classification du degré de la menace
II.3. Méthode de calcul du degré de menace
III. AGRESSION DES PLANTES MEDICINALES : FACTEURS INCRIMINES ET CONSEQUENCES
III.1. Valeur thérapeutique des plantes
III.2. Valeur commerciale
III.3. Méthodes de prélèvement des plantes médicinales
III.3.1. L’arrachage de la plante entière
III.3.2. L’abattage des plantes arborescentes
III.3.3. L’écorçage du tronc
III.3.4. L’ébranchage
III.3.5. Le déracinement
III.4. Influence des facteurs naturels sur la plante
III.5. Conséquences liées à l’utilisation abusive des plantes
DEUXIEME PARTIE : SOLUTIONS POUR LA PRESERVATION DES PLANTES MEDICINALES
I. INTRODUCTION
I.1-LUTTE CONTRE L’UTILISATION ABUSIVE DES RACINES
I.1.1- utilisations des autres parties de la plante
I.1.2. Etude chimique et essais pharmacodynamiques des autres parties de la plante
I.2-Amélioration des pratiques de récolte
I.2.1-Récolte des feuilles
I.2.2- Récolte de la plante proprement dite
I.2.3- Récolte des racines et des rhizomes
I.2.4- Récolte des écorces
I.3-Solutions en rapport avec le stockage, le traitement et la conservation des organes après récolte
II- MESURES GENERALES DE LUTTE CONTRE LA DISPARITION DES PLANTES MEDICINALES [12, 16,28]
II.1- Création de jardins botaniques
II.2- Mise en défens de parcelles
II.3 La réhabilitation du couvert végétal
II.4- Traitements biologiques des plantes affectées par une maladie
II.4.1- Produits à base de neem Azardirachta indica A. Juss
II.4.2- Produits à base de l’ail Allium sativum
II.4.3- Produits à base de piment Capsicum frutescens
II.5- Autres mesures de préservation des plantes médicinales
II.5.1-Réglementation
II.5.2-Place de la sensibilisation et de la formation dans la préservation des plantes médicinales
II.5.2.1- La sensibilisation
II.5.2.2- La formation
II.5.3-Instauration de mesures incitatives
III- APPORT DE LA PHARMACOTECHNIE POUR UNE MEILLEURE CONSERVATION DES PLANTES MEDICINALES
III.1-TRAITEMENT DES EXTRAITS LIQUIDES
III.1.1-Extraits de Guiera senegalensis(Nger)
III.1.2. -Extraits aqueux à base d’Adonsonia digitata Baobab
III.1.3- Extraits aqueux à base d’Anacardium occidentale
III.1.4-Extraits aqueux à base de Combretum glutinosum
III.1.5-Extrait de poudre de Bakis (Tinospora bakis)
COMMENTAIRES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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