Lutte contre l’infestation de l’hôte définitif

Lutte contre l’infestation de l’hôte définitif

Notre étude porte sur l’analyse rétrospective de 35 cas d’hydatidose hépatique, colligés au service de chirurgie pédiatrique générale du CHU Mohamed VI de Marrakech sur une période de 2 ans, allant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2010. Le mode de recrutement de nos patients se fait par le biais :
• De la consultation.
• Des urgences.
• Les référés des Centres Hospitaliers Provinciaux de la région.

Signes fonctionnels :

La douleur constitue le motif de consultation le plus fréquent dans notre étude. Elle est retrouvée chez 30 patients (soit 85%). Il s’agit d’une douleur localisée au niveau de l’hypochondre droit évoluant depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois, sauf un seul cas qui présente une douleur abdominale généralisée. La douleur est associée à un ictère dans 3 cas, et à un état fébrile avec des vomissements alimentaires chez 5 patients. L’ictère a été retrouvé chez 3 patients (soit 8.5 %). La notion de sensation fébrile a été rapportée par 8 patients (soit 23%), dont un présente une fièvre isolée. Alors que les troubles dyspeptiques ont été décrits par 5 patients (soit 14%). Le KHF était asymptomatique. Sa découverte a été faite fortuitement à l’occasion d’une échographie abdominale, dans 2 cas (soit 6%), dans le cadre d’un bilan d’extension d’un KHP.

Données paracliniques:

bilan biologique:

L’hémogramme
L’hémogramme est pratiqué systématiquement chez tous les malades.L’hyperéosinophilie a été détectée chez 16 cas, soit 46%, dont 8 cas (soit 23%) présentent l’association hyperleucocytose hyperéosinophilie .

Le bilan hépatique
Le bilan hépatique a été demandé chez 4 patients (soit 11,5%). Il a révélé une légère cytolyse et choléstase dans un seul cas alors qu’il a été normal dans les 3 cas restants.

Sérologie hydatique
Toutes les sérologies sont réalisées dans des laboratoires d’analyses médicales privés. La technique utilisée est l’hémagglutination indirecte. La sérologie hydatique n’a été réalisée que chez 4 patients avec un taux de positivé de 50%.

Bilan radiologique:

Echographie abdominale
Répartition selon la multiplicité de KHF
Le nombre total de KHF dénombrés à l’échographie abdominale chez l’ensemble de nos patients est de 56. Chez 22 patients (soit 63 %) ces kystes sont solitaires alors qu’ils sont multiples chez 13 patients (soit 37 %). Chez ces derniers, Le nombre de KH par patient varie entre 2 et 5. Dans un seul cas, l’échographie n’a pas pu conclure le nombre de KHF. Le graphique suivant illustre ces résultats .

Type échographique (selon la classification de Gharbi)
En terme de type échographique (tableau IV, figures 33,34), le type I est prédominant, car il est retrouvé dans 77% des kystes et chez 66% des patients. Le type II arrive en deuxième position avec 12,5% des kystes et 14% des patients. Les autres types sont rares. On a remarqué aussi que des kystes de différents types peuvent s’observer chez le même patient, c’est le cas d’un patient présentant les différents types échographiques et un autre patient avec 2 types. L’échographie a montré chez un cas un kyste hydatique du flanc gauche type III, et chez un autre cas 2 KH spléniques associés à des KHF.

Radiographie thoracique :
Tous les patients ont bénéficié systématiquement d’une radiographie thoracique de la face, 6 patients (17%) ont une localisation pulmonaire associée. Chez le premier un KHP droit rompu, le deuxième un kyste hydatique pulmonaire bilatéral et chez les 4 cas restants, on a deux KHP gauche et deux à droite. La radiographie a montré aussi une surélévation de la coupole diaphragmatique chez 5 cas (soit 14%), dont 3 ont un kyste volumineux à l’échographie au niveau du segment VIII.

Traitement médical :

Dans notre série, le traitement médical a été utilisé dans 5 cas en association avec le traitement chirurgical (soit 15%). L’indication était la prévention de la dissémination des KH multiples. La molécule utilisée est l’Albendazole, administrée en post-opératoire, sauf un seul cas, où la prise était en pré-opératoire et post-opératoire, sous forme de cures cycliques de 20 jours entrecoupées de fenêtres de 10 jours pendant une durée totale de 6mois, à la dose de 10mg/kg/j.

Protection de la cavité abdominale
Après l’incision, la protection du champ opératoire est faite par des champs imbibés de sérum salé hypertonique ou d’eau oxygénée diluée.

Stérilisation et élimination du parasite
Le kyste est ponctionné, aspiré, et suivi d’une injection d’un produit scolicide en intrakystique (l’eau oxygénée diluée) qu’on laisse agir pendant 10 à 20 minutes.

Traitement de la cavité résiduelle
Le traitement était conservateur, par résection du dôme saillant, dans tous les cas (soit 97%) excepté une périkystéctomie dans un seul cas (3%).

Traitements des fistules biliaires
Les fistules bilio-kystiques, présentant chez 5 patients (soit 15%), sont traitées par simple point en X.

Drainage de la cavité résiduelle
Le drainage de la cavité résiduelle associé à un drainage sous-hépatique est effectué chez tous nos patients.

Gestes opératoires associées
Toutes les localisations abdominales (rate, flanc gauche) sont traitées en un seul temps. La double localisation poumon-foie, retrouvée chez 6 patients, est traitée en 2 temps : traitement de la localisation pulmonaire en premier temps, suivie d’un traitement du KHF après un intervalle de 2-3 mois.

Evolution après traitement :

Tous nos malades ont été suivis en consultation. La surveillance est basée sur des critères cliniques et échographiques. Aucun patient n’a récidivé, d’ailleurs un seul cas a présenté après 3mois de l’intervention, à l’échographie de contrôle, une lésion kystique dans la cavité résiduelle, et un autre patient a présenté, à 18 mois en postopératoire, un KH cervical et de la glande parotide.

Biologie spécifique : les réactions séro-immunologiques:

Exploration de l’hypersensibilité immédiate:

Intra-dermoréaction de Casoni
Elle date de début de siècle, c’est une réaction qui met en jeu l’hypersensibilité immédiate de type anaphylactique . Elle Consiste à injecter dans le derme un antigène purifié standardisé. La réaction positive doit apparaître en 15 minutes et avoir une superficie au moins égale à 120 mm. Elle se trouve positive dans 70% des cas. Néanmoins, l’existence d’un grand nombre de faux positifs (réaction croisée avec d’autres ténias) et de faux négatifs lui ôtent beaucoup de sa valeur diagnostique , elle a une valeur historique qu’actuelle. Elle a été abandonnée depuis les années 80 pour sa faible valeur diagnostique et pour les réactions allergiques qu’elle engendre parfois . Dans notre série, elle n’a pas été demandée, ni dans les autres séries nationales .

Surveillance : les examens sérologiques quantitatifs constituent un bon élément de surveillance de l’efficacité du traitement. Il existe une augmentation du titre d’anticorps qui peuvent même apparaitre en cas de négativité initiale dans les 6 semaines suivant l’intervention, puis une lente décroissance jusqu’à la négativation qui survient entre 1 et 5 ans. Une réascension du taux d’anticorps doit faire suspecter une récidive ou une hydatidose secondaire .

CONCLUSION:

Le kyste hydatique du foie chez l’enfant est une hydatidose fréquente dans notre contexte. Cette maladie touche plus souvent l’enfant âgé plus de 5 ans, de sexe masculin, issu du milieu rural là où la notion de contact avec les chiens est plus fréquemment relevée. La maladie se caractérise par son évolution lente et asymptomatique, la douleur abdominale constitue le motif de consultation le plus fréquent. D’ailleurs, la découverte de l’hydatidose hépatique est fortuite comme elle peut être en phase de complication. L’examen clinique n’est pas concluant, mais la présence d’une masse au niveau de l’hypochondre droit ou une hépatomégalie avec la notion de contact avec les chiens, doit faire évoquer le diagnostic d’un kyste hydatique.

 

 

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Table des matières

Introduction 
Introduction
Historique
PLAN
Rappel anatomique
Anatomie morphologique
situation
Forme – consistance
Configuration extérieure
Moyens de fixité
Rapports
Face supérieure
Face inférieure
Face postérieure
Anatomie fonctionnelle
Division des pédicules glissoniens
Division des veines sus-hépatiques
Scissures
Segmentation hépatique
Pédicule hépatique
La veine porte
Les artères hépatiques
Les voies biliaires extra-hépatiques
La relation anatomique entre les éléments de la triade pédiculaire
Rappel parasitologique
L’agent pathogène
Cycle évolutif
Modes de contamination
Contamination de l’hôte définitif
Contamination de l’hôte intermédiaire
Contamination humaine
Rappel anatomie pathologique
Morphologie et structure de kyste jeune
L’hydatide
Le périkyste
Morphologie et structure du kyste vieilli
Pathogénie du KHF compliqué
Pathogénie du kyste hydatique du foie compliqué
Matériel et méthodes
Critères d’inclusion
Résultats 
Données épidémiologiques
Données cliniques
Données paracliniques
Traitement
Suites opératoires
Discussion
Epidémiologie
Fréquence
A l’échelle mondiale
Au Maroc
Localisation d’hydatidose
Répartition selon le sexe
Réparation selon l’âge
Répartition selon le milieu géographique
Contact avec les chiens
Diagnostic clinique
Signes fonctionnels
Signes physiques
Formes cliniques
Diagnostic radiologique
Radiographie de l’abdomen sans préparation
Echographie abdominale
Tomodensitométrie
Radiographie thoracique
Imagerie par résonance magnétique
Cholangio-pancréatographie rétrograde par voie endoscopique
Diagnostic biologique
Biologie non spécifique
hémogramme
bilan hépatique
Biologie spécifique : les réactions séro-immunologiques
Exploration de l’hypersensibilité immédiate
Diagnostic différentiel
Tumeurs malignes
Kystes hépatiques dits biliaires
Abcès hépatique
Maladies héréditaires
Evolution et complications
Les complications mécaniques
La compression
Récidive
Mortalité
Surveillance à long terme
Prophylaxie
Lutte contre l’infestation de l’hôte définitif
Lutte contre l’infestation de l’hôte intermédiaire
Lutte contre la contamination humaine
Conclusion

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