L’utilisation du logiciel XLSTAT
Etat de l’art
Le PIB permet de mesurer la performance économique d’un pays ou d’une région (Banques cantonales romandes et Forum des 100, 2015). Il représente le revenu total d’une économie mais aussi la dépense portant sur les biens et services produits par cette même économie. Sa formule peut se décomposer comme suit : Consommation (dépenses des ménages) + Investissements + Gouvernement (dépenses publiques) + Exportations nettes (exportations – importations) (Mankiw & Taylor, 2013). Le PIB mondial est la conversion de tous les PIB nationaux en dollars, il peut donc être influencé par le taux de change des autres monnaies. Il est calculé par la Banque mondiale. Les Etats-Unis et l’Union Européenne détiennent environ la moitié du PIB mondial et la Chine représente le 15%. De 1995 à 2007, le PIB nominal1 mondial croissait de 3.2% en moyenne par année. Ensuite, il y a eu la crise des subprimes en 2008 qui a directement impacté le PIB mondial pour le faire régresser de 2% en 2009.
En 2010, la croissance reprend fortement, le PIB augmente de 4.1%. Puis à partir de 2012 jusqu’à 2014, la croissance se stagne entre 2.4% et 2.6%. (Jean & Françoise, 2015). Quant à la Suisse, son PIB connait des variations similaires au PIB mondial. Depuis 2004 jusqu’en 2007, son PIB réel2 a augmenté de 2.7% à 4.1% environ. Puis en 2009, elle subit, elle aussi, la crise des subprimes et son PIB baisse de 2.1%. En 2010, la croissance reprend avec une hausse de presque 3%. Entre 2011 et 2014, le PIB stagne entre 1% et 2% d’augmentation. Pour 2015, suite à l’abandon du taux plancher en janvier, l’appréciation du franc par rapport à l’Euro freine le PIB suisse pour atteindre une faible hausse de 0.8% (Banques cantonales romandes et Forum des 100, 2015).
Pour la Suisse romande, les tendances de PIB sont quasi identiques à celles de la Suisse en général. Il faut savoir que le PIB de la Suisse romande prend une place relativement importante dans le PIB suisse. Ainsi de 2004 à 2014 son poids est passé de 23.4% à 24%. Cela s’explique par une croissance romande supérieure à la croissance nationale dans le secteur secondaire (+ 2.8%) et dans le tertiaire (+ 2.6%). Pour les années à venir, l’Institut d’économie appliquée (CREA) annonce que la croissance romande ralentira à 0.8%. Pour le secteur primaire, malgré la production en hausse, les facteurs de stabilisation comme le développement d’activités extra-agricoles ou l’évolution des techniques de production ne permettent pas d’éviter un recul de la valeur ajoutée. Dans le secteur secondaire, l’industrie des machines ressent déjà en 2015 les conséquences de l’abandon du taux plancher. Pour le secteur tertiaire, les services financiers ainsi que les services publics et parapublics se portent bien contrairement à l’immobilier qui subit la baisse de dynamique du marché. L’année 2016 s’annonce mal pour les secteurs des transports et communications, pour le commerce, ainsi que pour l’hôtellerie & restauration (Banques cantonales romandes et Forum des 100, 2015).
En Valais, le PIB s’inscrit dans les mêmes tendances que le PIB romand. Sauf en 2009, où le Valais a moins souffert de la crise des subprimes et affiche une évolution de 2.4%. Ce fait peut être expliqué par le poids du secteur secondaire dans l’économie valaisanne (31%). En effet, la chimie et la pharma sont bien développées et grâce à sa géographie atypique et alpine, la production et la distribution d’électricité et d’eau sont davantage présentes que dans l’économie romande (Banques cantonales romandes et Forum des 100, 2015). De plus, l’augmentation constante de la population notamment étrangère contribue plus intensément au PIB et permet une croissance de l’économie valaisanne (Office cantonal de statistique et de péréquation, 1998-2015). A présent, nous allons nous concentrer sur les domaines d’activités développés dans ce travail, c’est-à-dire l’hôtellerie & restauration et le commerce. Le tourisme prend une place importante dans l’économie. Ainsi sa contribution directe3 au PIB mondial représente 2.2% en 2013.
Selon les prévisions du World Travel & Tourism, entre 2014 et 2024, sa participation devrait augmenter de 3.5% par année pour atteindre 2.6% du PIB mondial. Sa part à l’emploi correspond à 3% des emplois totaux en 2013 et atteindra en 2024 4.3%. Quant à la Suisse, elle se classe 133ème sur 184 pays au niveau de la contribution au PIB mondial en 2013. Les prévisions 2014-2024 la classent en 158ème position. En 2013, les recettes des touristes en Suisse proviennent à 52.3% des touristes étrangers et à 47.7% des touristes suisses, 80.8% sont dépensés dans les loisirs et le 19.2% dans les voyages « business » (Worl Travel & Tourism Council, 2014). Au niveau du secteur hôtelier, des études de l’OCDE et de l’OMT montrent que la création d’emplois y est plus rapide et moins onéreuse que dans d’autres secteurs. Le tourisme étant directement dépendant de l’intérêt des touristes pour la destination mais aussi de l’utilisation intelligente et durable des ressources ; il est inquiétant qu’une économie se construise sur cette fragilité structurelle.
Acquisition des données
Afin de réaliser un modèle macroéconomique complet de l’économie valaisanne, les domaines d’activités représentés dans le PIB valaisan ont été répartis en trois parties comme expliqué ci-dessus. Ainsi nous sommes trois étudiants à analyser les tendances et facteurs qui font varier le PIB, Mauricio Freitas s’est occupé du domaine de la construction, Marianna Paiano de l’administration publique et de l’industrie, et quant à moi je me suis penchée sur l’hôtellerie & restauration et le commerce. Afin d’atteindre notre but, nous avons réfléchi à quels types de variables nous aurions besoin pour construire ce modèle. Avec l’aide de notre professeure Madame Perruchoud-Massy, nous sommes entrés en contact avec Monsieur Bender, chef de l’Office cantonal de statistique et de péréquation du canton du Valais (OCSP). Il nous a présenté des données générales utiles à tous, puis chacun l’a questionné sur ses domaines. Ensuite, il nous a aimablement orientés vers l’annuaire statistique du canton du Valais qui regroupe une grande quantité de données indispensables à notre travail. A la suite de cette rencontre, nous avons établi une liste plus détaillée des variables dont chacun aurait besoin. Nous avons mis certaines données en commun, nécessaires à tous, comme la population par sexe, par nationalité…
Mais, une certaine quantité de données nous manquait. Nous avons donc amplifié nos recherches et avons trouvé des réponses à nos questions dans la brochure du Valais en chiffres de la BCVs. Ensuite chacun s’est concentré sur ses domaines. Après avoir retranscrit les données manuellement de l’annuaire statistique cantonal et de la brochure le Valais en chiffres, je me suis orientée vers l’Observatoire valaisan du tourisme. Leurs collaborateurs m’ont fourni des données concernant l’hébergement comme les nuitées d’hôtellerie et de parahôtellerie et pour le commerce le nombre de tickets imprimés par la Coop et la Migros. L’historique des PIB nous a été fourni par la prof. Perruchoud-Massy. Pour finir, certaines données ont été récupérées sur internet et notamment grâce aux sites de l’OFS ou d’Eurostat. Le détail des variables avec leur source se trouve dans l’Annexe 1.
Données manquantes
Malgré d’intenses recherches auprès du canton notamment à l’OCSP ou encore au SICT (service de l’industrie, du commerce et du travail), certaines données intéressantes pour ce travail ne sont pas disponibles, soit du fait qu’elles n’existent pas, soit qu’aucune statistique n’est établie sur le sujet. Ainsi pour l’hôtellerie & restauration, les données concernant les forfaits de taxe de séjour ont commencé à être récoltées en 2014 par l’OVT, elles ne sont donc pas prises en considération dans ce travail. La statistique concernant le nombre de résidences secondaires n’est pas fiable selon Monsieur Bender car il y a quelques années tout ce qui n’était pas considéré comme habitation était des résidences secondaires. Enfin concernant la restauration, selon le SICT, la statistique concernant le nombre de patentes délivrées chaque année n’existe pas. Au niveau du commerce, très peu de données sont disponibles. Par exemple, Migros Valais a refusé de me fournir ses chiffres d’affaires pour des raisons de confidentialité. Ensuite, le nombre d’apprentis en vente est regroupé avec le nombre total d’apprentis, aucune distinction ne peut être établie. Pour finir, aucune statistique concernant le nombre de m2 de zones commerciales n’existe. Malgré la difficulté et l’absence de sources, quarante variables ont été récoltées afin de réaliser ce travail de Bachelor.
Premières constatations
Grâce à ces quarante variables récoltées, des premières constations peuvent être observées dans le but de relier certaines entre elles. Les réflexions ont été menées autour de trois variables : la population, le PIB de l’hôtellerie & restauration et le PIB du commerce. Tout d’abord, une hausse de la population valaisanne est observée dans la Figure 1 depuis quelques années. Au 01.01.1998, la population résidente comprenait 273’362 personnes dont 227’305 suisses et 46’057 étrangers. Tandis qu’au 01.01.2014, le bilan était de 327’011 personnes qui comprenait 254’273 suisses et 72’738 étrangers. Une proportion d’étrangers qui a augmenté de 16.8% en 1998 et jusqu’à 22.2% en 2014. Avant les années 2000, la population suisse était en augmentation alors que la population étrangère régressait. L’année 2000 marque un tournant dans l’histoire, lorsque la progression de la population étrangère a dépassé la progression de la population suisse (Figure 2). Ainsi avant 2000, la population étrangère baissait en moyenne d’environ 0.3% par année, puis une forte augmentation est constatée depuis 2003 avec une hausse moyenne de quasi 4% par année. Le Valais est donc un environnement attractif pour la population étrangère. Quant à la population suisse, elle stagne autour de 0.8% d’augmentation par année qui s’explique par un taux de naissance supérieur au taux de décès et d’immigration.
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Table des matières
Résumé
Avant-propos
Remerciements
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des annexes
Liste des abréviations
1. Introduction
2. Etat de l’art
3. Acquisition des données
3.1. Données manquantes
3.2. Premières constatations
4. Méthodologie utilisée
4.1. L’approche systémique
4.2. L’utilisation du logiciel XLSTAT
5. Construction du modèle
6. Simulations
7. Limites du travail
8. Synthèse des résultats
9. Conclusion
Références
Annexes :
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