L’utilisation de l’échographie en Médecine Générale

Forces et limites de l’étude

   Notre travail permet de porter un éclairage sur l’utilisation de l’outil échographique dans le suivi de pathologies chroniques. Malgré le nombre croissant de travaux de thèse sur l’échographie en médecine générale, nous n’avons pas trouvé dans la littérature, d’étude ayant le même objectif. Il n’existe pas à l’heure actuelle de listing exhaustif des médecins généralistes pratiquant l’échographie en France. Afin d’éviter un biais de sélection trop important nous avons fait le choix de ne pas recruter les médecins auprès des organismes de formation échographique. Le recrutement des médecins a été réalisé via l’annuaire santé du site AMELI. Ceci nous a permis d’obtenir un échantillon représentatif de la population étudiée et ainsi pouvoir tirer des conclusions quant à la pratique de ces praticiens. De plus, une des autres forces de notre étude a été le taux de réponse à notre questionnaire. En effet, 63 médecins sur les 131 sollicités ont accepté de participer à notre étude soit une participation satisfaisante de 48%. Ceci a favorisé l’interprétation (validité interne) ainsi que la représentativité (validité externe) de notre étude. Toutefois, notre méthode de recueil des réponses a pu entraîner un biais de sélection. De fait, en choisissant la voie électronique pour diffuser notre questionnaire à notre population cible, les médecins non informatisés, n’ont pas été pris en compte. Par ailleurs, les praticiens qui ont répondu au questionnaire sont ceux qui se sentent le plus concerné par notre sujet, entraînant ainsi un biais d’auto-sélection. L’utilisation de notre questionnaire, basé sur un mode déclaratif, était soumise à la compréhension des questions et impliquait un effort de mémorisation de la part de la population incluse. Ceci a donc pu entraîner un biais de mémorisation et de déclaration.

Profils des médecins généralistes

  Il n’existe pas actuellement de données officielles quant au nombre de médecins généralistes qui pratiquent l’échographie. La description démographique de ces médecins est, elle, encore plus méconnue. Toutes les catégories d’âge sont représentées dans notre population. Cependant, nous notons tout de même une appétence plus importante des médecins expérimentés pour l’échographie. En effet 57,3% des médecins interrogés ont plus de 55 ans, tandis que 22,9% seulement sont âgés de moins de 45 ans. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’âge moyen des médecins généralistes en 2018 était de 50,6 ans (9). Les généralistes de tout âge sont concernés par l’utilisation de l’échographie, mais les médecins les plus jeunes ne sont que très peu à être formés à cet outil radiologique. Près d’un tiers des médecins interrogés exerce seul en cabinet libéral. Un autre tiers pratique en cabinet libéral de groupe. Quant au dernier tiers, on le retrouve en maison de santé pluridisciplinaire. Nous remarquons donc une répartition assez homogène des différents modes d’exercice. L’outil échographique peut donc s’adapter à ces 3 modes d’exercice. Les médecins qui ont participé à notre étude sont issus de 11 régions différentes. Seules les régions Normandie et Corse ne sont pas représentées. La région qui compte le plus de médecins échographistes dans notre population est la région Auvergne-Rhône-Alpes avec près de 30%. La région Ile-de-France qui compte le plus de médecins généralistes en France (9), ne représente que 8,2% de notre population.

Formation échographique des médecins généralistes

   Plus de la moitié des médecins généralistes (50,8%) ont suivi la formation proposée par le centre francophone de formation à l’échographie (CFFE). Il s’agit de la formation la plus suivie par les médecins généralistes. Créée il y a une vingtaine d’années, le CFFE est un organisme de formation à l’échographie basé à Nîmes (10). Cet enseignement s’adresse à tout médecin qui souhaite se former à l’échographie avec différents modules proposés. La formation « prise en main d’un échographe » a été créée principalement pour les médecins généralistes. Les cours théoriques, d’une durée de 20 minutes chacun, sont dispensés à distance, en visioconférence, tous les jours pendant 5 semaines. Acela s’ajoute des ateliers pratiques sur échographe pendant 3 jours. Seules les échographies utiles pour la pratique du médecin généraliste sont alors enseignées : abdomen, thyroïde, gynécologie, musculo-squelettiques, vasculaire … Par ailleurs, ce centre de formation propose de mettre à disposition des médecins qui le souhaite, pendant un mois, un échographe afin qu’ils puissent s’exercer dans leur cabinet. Il est également possible de compléter sa formation avec des stages pratiques. Une des principales réticences des médecins généralistes à se former à l’échographie réside dans le fait de devoir s’absenter régulièrement du cabinet. Les cours théoriques dispensés à distance par le CFFE permettent ainsi aux médecins de se former tout en répondant aux besoins de leur patientèle.Les organismes de DPC (développement professionnel continu) arrivent en deuxième position des formations les plus suivies avec près de 30% des médecins. Dans le cadre du DPC, plusieurs formations d’échographie se sont développées ces dernières années. Comme l’organisme « A2FM » par exemple, ils proposent le plus souvent une ou deux journées de manipulations (11). Certains de ces organismes ont pour objectif d’initier les médecins généralistes à l’échographie afin d’en comprendre le maniement et les spécificités. D’autres, permettent aux médecins qui ont déjà suivi une ou plusieurs formations auparavant, de se perfectionner davantage. Elles sont financées par l’agence nationale du développement professionnel continu (12).La courte durée de ces formations (1 à 2 journées selon les organismes) est un argument de poids pour des médecins généralistes à l’emploi du temps surchargé. Le DESU d’échoscopie et d’échographie en médecine générale, a quant à lui été suivi par 27,9% des médecins. Proposé par la faculté de médecine de Marseille depuis l’année universitaire 2015-2016, cet enseignement s’adresse aux médecins généralistes et internes de médecine générale à partir du 5ème semestre (3). Actuellement ouverte à une soixantaine de candidats par an, cette formation se compose de cours théoriques associés à des ateliers pratiques répartis en 12 modules :
 Introduction à la pratique de l’échographie
 L’échographe : prise en main, fonctionnalités de base
 Les comptes rendus d’échographie
 L’échographie pleuro-pulmonaire
 L’échographie de la thyroïde
 L’abdomen
 Reins et voies urinaires
 Musculo-squelettique – cutané
 Gynécologie et obstétrique
 Vasculaire
 EFAST – Échographie des situations d’urgence
 Échographie : je m’installe
Ce cursus ne propose pas de stages pratiques dans un service ou centre d’échographie mais seulement des ateliers permettant une prise en main de l’échographe. Depuis sa création, ce diplôme rencontre un succès important, le nombre de places disponibles ayant doublé ces dernières années afin de répondre à la forte demande. Les inscrits à ce diplôme, sont originaires de toute la France et même pour certains de l’étranger. Peu chronophage, elle permet aux internes de médecine générale et aux médecins généralistes de s’initier à l’échographie parallèlement à leurs activités professionnelles. La force de cette formation réside dans le fait qu’elle cible ses enseignements sur l’exercice de la médecine générale. En l’absence de stages pratiques, elle pourra être complétée par une ou plusieurs autres formations. Le DESIU d’échographie générale a été suivi par un peu plus d’un médecin sur quatre (27,9%). Ce diplôme est proposé par la faculté de médecine de Paris Descartes, décliné dans plusieurs centres régionaux : Est, Ile de France, Nord, Ouest, Rhône-Alpes, Sud-Est, Sud-Ouest (13). Il est ouvert aux internes de radiologie, médecine nucléaire, médecine générale, et des spécialités médico-chirurgicales utilisatrices d’échographie, ainsi qu’aux radiologues, médecins nucléaires et médecins généralistes. L’obtention du diplôme est soumise à la validation d’un module théorique associé à 4 modules « cliniques » au choix parmi ceux-ci :
 abdomen et digestif
 cardiologie
 pédiatrie
 vasculaire
 appareil locomoteur
 gynécologie
 obstétrique
 endocrinien et cervical
 appareil urinaire et génital masculin
 échographie appliquée à l’urgence
Pour chaque module, le candidat doit réaliser un stage pratique organisé en vacations d’une durée de 3h30 chacune. 20 vacations d’échographie sont nécessaires pour le module théorique et 30 vacations pour les autres modules « cliniques ». Il s’agit de la formation échographique la plus complète existant en France. Elle est cependant très chronophage et reste assez incompatible avec la formation d’un interne ou la pratique d’un médecin généraliste. Un seul des médecins interrogés a suivi le DU d’échographie en médecine générale. Il s’agit d’un diplôme proposé par la faculté de médecine de Brest depuis l’année universitaire 2016-2017, s’adressant uniquement aux internes de médecine générale et médecins généralistes (4). Cette formation ne compte au maximum que 15 places disponibles chaque année. Ce cursus comprend des cours théoriques répartis en différents modules :
 Bases physiques de l’échographie
 Échographie abdominale
 Échographie des voies urinaires
 Échographie gynécologique
 Échographie obstétricale
 Échographie vasculaire
 Module de pratique
A cela s’ajoute des stages pratiques permettant de consolider les enseignements théoriques. Il s’agit souvent d’une première approche de l’échographie. Elle présente l’avantage d’être compatible avec l’exercice professionnel des médecins généralistes. Sa création récente ainsi que son faible nombre d’inscrits, peuvent expliquer la très faible proportion de médecins ayant suivi cette formation. En outre, 52,5% des médecins qui ont répondu au questionnaire, déclarent avoir suivi au moins deux formations échographiques. 11,5% des sondés, assurent même avoir suivi trois formations différentes.Ces résultats nous montrent que la formation échographique diffère ostensiblement d’un praticien à l’autre. Les médecins généralistes privilégient enpriorité les formations qui peuvent être suivies à distance ainsi que celles de courte durée. Celles-ci ont l’avantage d’être compatible avec leur pratique médicale quotidienne. C’est en ce sens que le CFFE constitue la formation la plus privilégiée par les médecins généralistes. Par ailleurs, Une majorité des praticiens n’hésite pas à suivre plusieurs formations différentes afin de parfaire leurs compétences, ce qui témoigne d’une réelle envie de maîtriser au mieux l’outil échographique.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATÉRIEL ET MÉTHODE
RÉSULTATS
A. Généralités démographiques
B. Formation échographique
C. Pratique échographique
DISCUSSION
A. Forces et limites de l’étude
B. Profil des médecins généralistes
C. Formation échographique des médecins généralistes
D. Pratique échographique des médecins généralistes
E. Perspectives de l’échographie pour le suivi des malades
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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