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Les facteurs de l’urbanisation
L’augmentation de l’urbanisation est due à plusieur s facteurs que ce soit économique, politique, touristique et social.
Facteur économique
Les villes sont des foyers d’activités économiquespuisque la plupart des entreprises se concentrent dans les agglomérations urbaines, générant ainsi des emplois. Cette situation a amené à une forte augmentation de l’exode rurale.
De plus le paysage culturel et politique des villes, en particulier des capitales, encourage la venue de nouveaux habitants, bien que le prix du loyer et le prix foncier ne cessent d’augmenter. Cette augmentation encourage ainsi une densification des constructions et d’exploitation du sous-sol. Ce qui est positif pour l’économie, en termes d’emploi, comme ces aménagements nécessitent une main-d’œuvre supplémentaire.
Facteur politique
Il s’agit des décisions politiques qui consistent à reconstruire les villes voire même à créer de nouvelles villes générant ainsi des emplois ainsi u’uneq possibilité de logement et d’infrastructure sanitaire attirant la population rurale. Ces politiques sont appuyées par le plan d’occupation des sols (POS) ou plus récemment, le plan local d’urbanisme (PLU) assorti du projet d’aménagement et de développement durables (PADD) Les techniques d’urbanisme essaient alors d’orienter durablement l’occupation de l’espace dans les villes, cependant, les élus et techniciens sont confrontés à de nombreuses pressions contradictoires des habitants, commerçants, industriels, aménageurs…
Facteur touristique
Le facteur touristique de l’urbanisation dans une région désigne généralement son climat : ensoleillées, enneigées en hivers ou proche dela mer. On assiste alors à un étalement urbain nécessitant un bétonnage du littoral pour décrire neu occupation progressive et inéluctable de certaines vallées et littoraux. Le terme de balnéarisation désigne par exemple la construction d’immeubles fonctionnels sur l’inégalité de front de mer pour accueillir de façon massive les touristes. Cette balnéarisation et ce bétonnage dulittoral sont donc source d’emploi dans la région donnée poussant ainsi la population d’une autre région à y migrer, d’où l’accroissement des touristes favorise l’urbanisati on.
Facteur social
Bien que les villes aient des risques tels que la difficulté d’autosuffisance par exemple, ou encore l’insécurité et la prépondérance des inégalités, elles sont aussi des lieux d’opportunités du point de vue social plus précisément dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la solidarité, du droit…
Prenons le cas de l’éducation, par exemple, en ville, son accès est plus facile car le niveau de revenu est plus élevé que dans le monde rural, de lusp les infrastructures scolaires y sont plus nombreuses permettant ainsi d’accueillir plus d’élèves. A la campagne, les élèves doivent faire plusieurs heures de marche pour aller à l’école, tandis qu’en ville, le réseau de transport est en plein développement.
Néanmoins, les villes peuvent se développer de façon horizontale ou verticale, voire les deux à la fois. Le développement horizontal est tantôt concentrique, dendritique, ou linéaire (fréquent dans les vallées, ou sur le bord ’axesd importants), ceci en fonction du contexte biogéographique, politique ou historique (incluant des conditions historiques de propriété).Il y aussi le développement multipolaire qui consiste à utiliser les acquis comme le réseau de transport et les centres de pôles (développement multipolaire).
Les différentes théories relatives à l’urbanisation
Il serait impossible d’appréhender le phénomène d’urbanisation sans passer en revue les différentes théories la traitant. En ce sens, présentons quelques unes d’entres-elles dans les lignes qui vont suivre.
La théorie de localisation d’Edgar HOOVER et de Walter Isard (1950-1960)
La théorie de localisation date de 1950-1960, les pionniers sont Edgar Hoover8 et Walter Isard.9 Elle avait pour but de généraliser l’analyse économique spatiale c’est-à-dire par la formalisation des logiques qui sous tendent la localisation, l’allocation et l’interaction spatiale.
Cette théorie explique alors les facteurs de localisation des activités économiques, leurs poids et leurs évolutions dans le temps et dans l’espace. On y trouve aussi la notion de rareté puisqu’elle étudie la dimension spatiale des activités économiques et de l’économie en général selon lesquelles ces dernières se distribuent, se localisent et façonnent l’espace.
Plus explicitement, elle analyse la configuration, la traduction et la dimension spatiale de l’économie, du système et de l’activité économiqueAmenant. finalement à l’élaboration des modèles d’équilibre spatial et d’optimisation qui s’était inspiré sur modèle de l’homo-oeconomicus de l’économie libérale néoclassique ayant une idéologie de laisser aller, une conceptualisation normative de type parétien, réductrice de l’espace homogène évacuant les rapports de productions, les phénomènes de pouvoiret le rôle des variables extra économiques ayant des conséquences préjudiciables tels que les couts sociaux et écologiques, les inégalités,……
Cette théorie explique la localisation des différentes activités autour de la ville par un processus de codétermination de proche en proche. C’est-à-dire, les gens à faible revenu se placent à côté des zones d’emploi et industrielles, les activités industrielles. Les activités industrielles se localisent auprès des nœuds de com munication alors que les gens à haut revenu se focalisent dans les zones exposées au soleil et au vent doux situées à la périphérie de la ville. Ainsi, la localisation ne peut plus être comprise ans les formes et les processus de croissance des firmes et des économies d’agglomération . De plus, elle amène à la logique de la division sociale et technique du travail dans le but de générer le surplus économique d’où la localisation est un des facteurs de développement.
La théorie du développement d’Arthur Lewi s
Dans les années 1950, Lewis a présenté un modèleconomiqueé tenant compte des mouvements de la population. Il présente l’économiedes pays en développement comme un système dualiste avec un secteur traditionnel (agricole) dont la productivité marginale du travail est proche de zéro et un secteur moderne (industriel) où la productivité marginale du travail est strictement positive et croissante à cause de l’acc umulation rapide de capital et du progrès technique. Donc, le salaire industriel est supérieu au salaire agricole, ce qui aboutit au transfert de surplus de main d’œuvre agricole vers le secteur industriel afin d’établir le plein emploi dans le cadre de l’équilibre général walrasien. Et, cett mobilité parfaite du facteur travail devra permettre d’exclure toute possibilité de chômage.
Plus explicitement, cette économie duale où le secteur traditionnel qui est un secteur de subsistance et le secteur moderne qui est un secteur capitaliste coexistent, permet aux pays en développement de financer l’investissement. Puisque la migration de la main d’œuvre du secteur traditionnel vers le secteur moderne tire l’économie grâce à leur salaire à bon marché et en quantité suffisante permettant ainsi une réduction des couts des entreprises et les profits ainsi générés créent la croissance et l’accumulation duapitalc qui vont financer l’expansion et ainsi diminue les sous emplois. L’urbanisation est ainsi un facteur de développement puisque d’une part elle donne une meilleure vie aux migrants grâc e à l’augmentation de leur revenu et d’autre part aux entreprises qui vont diminuer leurs couts grâce à ces derniers mais aussi cette proportion de la main d’œuvre va constituer de clie nts potentiels de leurs produits, on assiste ainsi à un effet multiplicateur.
Bref, ce modèle d’économie duale permet d’analyser la migration. Le surplus de main d’œuvre du secteur traditionnel est absorbé par le secteur moderne avec une rémunération plus élevée entrainant un effet positif de la migrationsur le secteur de départ en contribuant à réduire le chômage et qui prévaut à égaliser les différences de rémunérations entre les secteurs. Le déterminant de la migration est donc le différentiel de rémunération entre les deux secteurs.
Le modèle de Harris-Todaro (1970)
Harris et Todaro12 se sont inspirés de la théorie migratoire de Leequi a introduit le concept d’opportunité intermédiaire (salaire, scolarisation, technologie, …) entre le lieu d’origine et le lieu de migration, il évoquait alors une notion de réseaux migratoires.
Harris et Todaro ont donc apporté un modèledualiste et statique expliquant la migration croissante campagne-ville en dépit du chômage urbain croissant. Rappelons que l’exode rural augmente à cause de la différence de salaire urbain et rural. Ce modèle est basé sur le fait que la décision de migrer génère d’un choix rationnel prenant en compte les avantages et les désavantages d’une migration qui est calculée par el rapport couts-bénéfices.
Mais contrairement au modèle de Lewis qui admet qu’on peut atteindre l’équilibre walrasien avec la migration campagne-ville, ce modèle explique que c’est cette migration même qui engendre le chômage urbain. Plus précisément, el modèle est prédictif et révèle que plus le taux de création d’emplois urbains sera élevé, plusles taux de chômage et de migration augmenteront. Le salaire minimum crée une distorsion sur le marché de l’emploi urbain en empêchant la confrontation entre l’offre et la demande, ce qui crée le chômage. C’est la conciliation entre le chômage et la migration.
Bref le modèle de développement économique d’Harris et Todaro explique l’exode rural malgré le chômage urbain, puisque cet exode rural constitue l’urbanisation même. Bien que l’urbanisation soit source de développement, des problèmes tels soulevés par Harris et Todaro doivent alors être prise en compte afin de maitrise le phénomène d’urbanisation qui n’arrête pas d’augmenter.
4. Loi de Ravenstein(1885) :
Ravenstein présente sept « lois » qui sont des faits stylisés tirés de l’analysedes données disponibles à l’époque(1885) :
1. La plupart des migrants n’effectuent qu’une migration de courte distance. Ceux qui effectuent une migration de longue distance vont de préférence dans des centres de commerce ou industriels.
2. Il résulte alors un déplacement progressif dela population en direction des centres.
3. Chaque flux migratoire produit un contre-flux compensatoire.
4. Les personnes du milieu urbain migrent moins que celles du milieu rural.
5. Les femmes sont mieux représentées dans les fluxde courte durée.
6. La migration augmente avec le développement de al technologie.
7. Le principal motif des flux migratoires est le désir de ’hommel d’améliorer son statut sur le plan matériel.
5. Théorie microéconomique des migration s
La décision de migrer peut-être analysée comme leésultatr d’un calcul coût-avantage.
Dans ce calcul, interviennent plusieurs variables :
-les écarts de revenu observées et anticipées entr les pays ; – les écarts de taux de chômage ;
-le degré de générosité des systèmesd’indemnisation ;
-un ensemble de coûts liés à la migration (coût d’information, de transport et d’installation, coûts psychologique liés au départ dela terre natale).
– Les déterminants micro-économiques des migrations ural -urbain
La combinaison du Choix professionnel et choix résidentiel:
D’abord la décision de migrer en ville dépend des esoinsb des individus, qui s’expriment surtout dans deux domaines : professionnel et résidentiel. Dans le premier cas, les individus considèrent essentiellement les caractéristiqueslocales du marché de l’emploi : évolution de l’emploi, niveau de chômage, caractéristiques et niveau de qualification des emplois proposés, etc. Dans le second cas, ils considèrent notamment les caractéristiques du logement (type de logement, surface habitable, niveau de confort, etc.) et du foncier, ainsi que les attributs des lieux.
Nous supposons que les motivations professionnelle et résidentielle sont indépendantes et que, selon ses caractéristiques personnelles (âge, sexe, origine sociale, statut matrimoniale, niveau de formation, etc.), l’une ou l’autre influencera l e choix de l’individu. A cela s’ajoute d’autres caractéristiques comme le statut matrimonial ou leniveau de formation qui évoluent avec le temps et entrainant une modification des besoins de l’individu et/ou des contraintes auxquels il a à faire.
Situation historique des phénomènes migratoires
Toute décision de migration a des caractéristiqueshistoriques du moment et du passé. En d’autres termes, il s’agit de tenir compte de l’histoire personnelle dans l’analyse des migrations. L’introduction des caractéristiques de l’individu à l’instant t et notamment de sa position dans le cycle de vie permet d’appréhenderses besoins et ses attentes dont l’évolution contribue non seulement à l’explication des choix de résidence mais aussi à celle des migrations successives. On peut ainsi faire l’hypothèse que les individus en début de cycle de vie arbitrent leur décision de migration de façon à répondre à leurs besoins en matière d’insertioN professionnelle et sociale. La qualification joue alors pleinement dans les processus migratoires de ces individus. Dans un deuxième temps, lorsque la famille est créée et s’agrandit, la satisfaction des besoins résidentiel (principalement centrés sur les caractéristiques du logement) détermine plus nettement les mouvements migratoires. Mais les motifs résidentiels n’agissent pas seuls puisque les préoccupations professionnelles continuent à se faire sentir tout au long de la carrière. Enfin, à l’approche de la retraite, on peut assister à une nouvelle modification des besoins des individus. La cessation de l’activité professionnelle peut en effet permettre l’expression des demandes concernant les attributs des lieux tant en termes d’aménités rurales qu’en termes d’équipements supérieurs.
Les opportunités offertes:
Evidement les choix de localisation résidentielle des individus dépendent des opportunités qui leur sont offertes localement tant dans le domaine professionnel que résidentiel. Alors que, espaces urbains, périurbains et ruraux diffèrent totalement. Ainsi, les logements offerts dans le rural ou les communes périurbaines sont plus souvent des maisons individuelles que des logements en immeuble collectif; ils sont en outre plus grands et moins onéreux que dans les pôles urbains, essentiellement e n raison du prix du foncier. À l’inverse, l’offre locale de Commerces, services etéquipements est, du fait de la dispersion de la population sur le territoire, moins importante en milieu rural qu’en milieu urbain. De la même façon, les opportunités d’emploi sont plus rares dans les zones rurales, en raison de la faiblesse conjointe de la densité et du turn-over des emplois ruraux.
Nouvelle économie des migrations de travail
Selon la théorie de la nouvelle économie de la migration du travail, les décisions relatives à la migration ne sont pas seulement adoptées de façon individuelle, mais dans un contexte plus large, qui est généralement celui dela famille, laquelle peut être composée de personnes ayant des préférences variées, ainsiqu’un accès différentiel au revenu. Ces décisions sont en outre influencées par le milieu social. Cette perspective selon laquelle les décisions en matière de migration ne sont pas prise par des agents isolés, mais plutôt par des unités plus vastes de personnes ayant des rapports entre elles, généralement les ménages ou les familles, est une des caractéristiques de la NEMT, laquelle affirme également que les individus exercent une action collective non seulement pour maximiser les revenus, mais aussi pour minimiser les risques et atténuer les limitations dérivées d’une série de déficiences du marché, telles que le caractère incomplet ou l’absence de marché financier, d’assurances et du travail.
Ce premier chapitre a expliqué les concepts en relation avec le thème et son enjeu sur le développement selon les théories économiques. Passons maintenant aux enjeux de l’urbanisation.
Dans ce premier chapitre, nous avons vu le cadre conceptuel et théorique comportant les différentes définitions des concepts notamment l’urbanisation et le développement, les facteurs de l’urbanisation et enfin les différentes théoriesrelatives à l’urbanisation dont la théorie de localisation, la théorie de développement ou encore la théorie microéconomique des migrations. Pour la suite, en second chapitre, voyons les différents enjeux de l’urbanisation.
L’urbanisation, le développement et l’ouverture internationale
Beaucoup de raisons ont modulé ’évolutionl de ’urbanisationl en un développement économique telles que la situation géographique, les institutions, les infrastructures… Des travaux théoriques et empiriques ont aussi insisté sur le rôle particulier des politiques commerciales et du degré d’ouverture internationale sur le processus d’agglomération urbaine et régionale.
Evolution du taux d’urbanisation et de la primatie au cours des étapes du développement
Taux d’urbanisation et développement:
Grace à l’augmentation de l’exode rurale, les couts de production des entreprises connaissent une diminution, engendrant ainsi une croissance du PIB.
L’accumulation du capital acquis grâce à la croissa nce du PIB dans les zones urbaines contribue au développement d’un marché final et intermédiaire, donc au développement d’activités induites et complémentaires (effets multiplicateurs), et peut générer des économiesd’échelles internes et des économies externesd’agglomération (effets de productivité). Cependant, la relation entre urbanisation et croissance du PIB par habitant n’est pas forcément monotone : le taux augmente de manière sensible au cours des phases initiales du développement, pour ensuite progressermoins vite.
La différence de développement caractérisée par niveaule de richesse des pays détermine le taux d’urbanisation puisque plus le pays est pauvre, plus son taux d’urbanisation est élevé et inversement. De plus dans les pays industrialisés, le processus d’urbanisation traditionnel est presque achevé et a tendance à s’étendre dans les aires« périurbaines » où la population fuit des coûts de congestion élevés.
Ainsi, l’emploi non agricole et le PIB par tête, contribuent à l’accroissement d u niveau d’urbanisation des pays en développement.
Degré de primatie urbaine et développement
Pour la primatie, les deux grands facteurs explicatifs précédents, la baisse de ’emploi agricole et l’évolution du PIB par tête, agissent différemment.aLbaisse de l’emploi agricole renforce le taux d’urbanisation mais aussi le degré de primatie.
L’exode rural s’oriente d’abord vers la grande ville, il favorise la primatie urbaine. Parallèlement, plus le PIB par tête ’élève,s moins la population devient concentrée dansla ville primatiale. Par conséquent, si ’onl conjugue l’impact opposé de ’emploil non agricole et du PIB par tête, la primatie tend à augmenter pour les pays à revenu faible (étape 1) et tend progressivement à se stabiliser pour les pays à re venu intermédiaire (étapes 2 et 3) .
L’ augmentation du poids de la ville primatiale dans la population urbaine pour les pays à très faible revenu est plus important que le pays ayant un certain niveau de richesse. Tandis que les pays à revenu moyen situés à l’étape 2 présentent des tendances imprécises car le coefficient n’est pas significatif dans toutes les régressions, ce qui suggère une pluralité de trajectoires possibles selon les pays envisagés, notamment si l’on tient compte de leurs niveaux de démocratie,d’infrastructure et d’ouverture.
Ouverture internationale et urbanisation
Beaucoup de chercheurs ont essayés de chercher et d’analyser le rôle de l ’ouverture économique sur la croissance, mais aussi sur la répartition spatiale des activités économiques au sein d’un pays. Cependant ,les résultats des théories etrecherches empiriques ne font pas apparaître l’effet de l’ouverture internationale sur la concentration géographique des activités dans les pays en général et dans les pays ne développement en particulier.
Dans les modèles théoriques, en fonction des hypothèses retenues et de la situation géographique particulière d’un pays vis-à-vis du reste du monde, l ’ouverture peut favoriser des forces centripètes ou centrifuges et finalement accentuer ou réduire les disparités urbaines et régionales. Les travaux empiriques présententégalement des résultats souvent contrastés selon les cas traités, les méthodologies etles indicateurs d’ouverture et de concentration utilisés.
– Ouverture endogène et ouverture exogène
La relation ouverture/concentration urbaine peut être mieux appréciée si l’on envisage deux processus d’ouverture distincte. D’abord, il y a la croissance progressive des échanges accompagnant le développement économique, argementl vérifiée sur le plan historique, et que l’on pourrait qualifier d’endogène à l’industrialisation. Puis, il se peut qu’il y ait une ouverture « exogène » qui caractérise les politiques de libéralisation commerciale entreprises à une période donnée.
La mesure la plus communément utilisée dans les études empiriques pour évaluer le degré d’ouverture est le taux d’exportation, c’est-à-dire les exportations rapportées au PIB ou, mieux, le ratio des échanges extérieurs, c’est-à-dire la somme des exportations et des importations sur le PIB. Il s’agit là d’un indicateur d’ouverture largement lié au développement et que ’onl peut qualifier d’endogène mais qui peut ne pas être représentatif des politiques commerciales entreprises à un moment précis. Le niveau des barrières tarifaires appliqué aux importations sur les produits industriels peut être plus adéquat de ce point de vue. Un indicateur de barrières tarifaires pondérées des parts de commerce est souvent calculé pour corriger le biais lié à la sous-estimation de la protection des pays qui imposent plus fortement les produits dont ils sont de gros importateurs contre ceux qui maintiennent un niveau de protection élevé sur des importations marginales. Si ce type de données n‟est pas disponible sur une longue période, les recettes d’importations en pourcentage des importations, de même que les recettes d’exportations rapportées aux exportations, peuvent être utilisées.
Il peut être aussi nécessaire de considérer le rôlejoué par les investissements directs étrangers en tant que modalité particulière de’ouverturel.
– Ouverture internationale, urbanisation et développement
Une croissance des exportations tend à accroître le taux d’urbanisation mais réduit le degré de primatie. De même, le commerce international (mesuré par le ratio d’ouverture) a un impact positif et significatif sur la croissance de la population urbaine par rapport à la population totale. Le développement des échanges favorise l’urbanisation au détriment des zones rurales. En parallèle, il apparaît qu’une augmentation de la part du commerce extérieur ou des exportations dans le PIB est liée à une réduction du poids de la ville primatiale par rapport à la population urbaine. L ’ouverture tendrait donc à favoriser le développement des villes de taille inférieure au détriment relatif de la ville principale. La progression des échanges commerciaux a un effet centrifuge sur la croissance de la ville primatiale, même si sa situation portuaire y encourage l’agglomération des activités.
L’ouverture qualifiée d’exogène peut aussi être considérée. Les droits dedouane sur les exportations n’ont pas d’impact sur la primatie urbaine. L’abaissement des barrières tarifaires sur les importations tend plutôt à réduire la primatie. Ainsi, plus le degréde protection est fort et plus la primatie est élevée. On peut ajouter que la diminution esd barrières tarifaires se combine de manière significative à la croissance des échanges extérieurs ou du PIB par habitant pour réduire la primatie urbaine. Elle appuie, peut-on dire, l’effet de l’ouverture endogène à tout niveau de développement. L’abaissement des barrières tarifaires en rapport du commerce extérieur et du PIB par habitant réduit autant le poids relatif des deux, trois ou quatre villes les plus peuplées que celui de la ville principale favorisant donc plutôt d’autres strates de l’armature urbaine. De même, les investissements directs étrangers encouragent la dispersion des activités. Dans la troisième étape de développement, celle qui correspond à un niveau d ’intégration plus élevé ainsi qu’à la constitution d’activités dites « technologiques » au sein du pays en développement, l’augmentation de la part des firmes multinationales même dans la région urbaineal plus importante exerce au départ un effet centrifuge et pousse les firmes banalisées à se développer en périphérie. Toutefois, ’intensitél des effets de ‘‟ouverture sur la concentration urbaine dépend de ’étapel de développement du pays et de l’évolution des spécialisations productives. Notamment, l’expansion d’une industrie banalisée, basée sur un faible coût du travail tend à susciter la montée de quelques foyers urbains de développement, au-delà de l’agglomération principale.
Dans la troisième étape, ’investissementl dans les activités technologiquesest soutenu par des externalités de connaissance présentes essentiellement dans les grandes agglomérations.
Lors du premier stade de développement, le pays tend souvent à se spécialiser dans L’exportation de biens primaires et de ressources naturelles et cela renforce significativement le poids de la ville primatiale : la concentration des activités et de la main-d’œuvre permet de réaliser des économiesd’agglomération.
Le mouvement de déconcentration urbaine est plus fortement tiré par la libéralisation commerciale lors de l’étape de développement intermédiaire. Lorsque le pays a construit un avantage comparatif industriel, l’ouverture favorise la dispersion. Avec la diffusion des externalités de connaissance locales, le développement d’industries technologiques réduit le poids de la ville primatiale mais les agglomérations bénéficiaires restent à déterminer : ce peut être, selon les pays et les périodes, des villes detaille différente, de second rang ou pas. Pour schématiser, une spécialisation dans des industries plus technologiques, même ’ils s’agit d’activités d’assemblage, amène une certaine diffusion spatiale du développement dans la mesure où l’agglomération principale peut rencontrer des phénomènes de congestion (augmentation du coût du foncier, des salaires…) et orienter plus largement son appareil productif vers des activités de service.
LES OPPORTUNITES DE L’URBANISATION
L’éducation en milieu urbain
La ville offre une meilleure éducation car les infrastructures scolaires y sont plus accessibles, les enseignants sont plus formés et, surtout, les ménages sont plus riches pouvant ainsi envoyer leurs enfants à l’école. Cela est ajouté par le développement du réseau de transport permettant aux élèves de rejoindre les écoles plus rapidement.
De plus, des politiques éducatives essaient de donner une éducation pour tous, en particulier aux filles, aux handicapés, aux migrants, aux pauvres et aux marginalisés, qui, vu son ampleur, exigent des services publics efficaces et la collaboration de nombreux partenaires. L’éducation constitue un vecteur potentiel de changement et peut faciliter l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires pour devenir un citoyen actif et responsable. Les pouvoirs publics locaux ont un rôle stratégique à j ouer en mettant les centres d’apprentissage, de formation et de développement personnel que sont les établissements scolaires à la disposition de tous les citoyens.
Parallèlement, l’aptitude à vivre ensemble est renforcée par un éventail de modalités d’apprentissage non formelles et informelles. Le défi de la durabilité exige ’apprendred comment changer, et ce n’est nulle part plus urgent et important que dans les structures urbaines.
Créationd’emploi et croissance économique
Comme on a vu plus haut, les entreprises se concentrent dans les villes où la main d’œuvre est à bon marché mais où aussi la demande e st plus forte. De plus, on assiste à une interdépendance entre les entreprises dans l’écoulement des produits, par exemple. Il existence donc un réseau entre les entreprises mêmes et leursclients.
Dans une perspective dynamique, le marchédu travail pourrait alors absorber les flux de nouveaux migrants puisque toute création d’entreprise devrait engendrer une création d’emplois. D’où la croissance économique car la valeur ajoutée des entreprises vont augmenter permettant de nouveaux investissements engendrant de nouvelles entreprises et une perspective de création d’emploi. Quand aux ménages, cette création d’emploi va leur permettre d’améliorer leur niveau de revenu et ainsi leur condition de vie.
La connectivité urbaine.
Les centres urbains sont connectés par les routes,les voies ferrées, les aéroports, voire ports qui les desservent. Ce qui favorise les mouvements de biens et de personnes. Cette connectivité admet aussi des avantages comme la facilité à l’accès à l’école, aux services de santé,… Ainsi, la connectivité urbaine est une oppo rtunité pour les migrants pour l’amélioration de leur mode et niveau de vie.
L’accès aux services sociaux de base
La ville présente des avantages en termes d’infrastructure sanitaire et d’assainissement. Pour le cas des services de santé de base et des hôpitaux, ils sont plus nombreux et plus équipés en ville. Ce plus permet à la population urbaine d’acquérir de meilleur soin et ainsi travailler plus pour une croissance économique.
L’accès à l’eau potable y est aussi plus élevé qu’à la campagne, ce qui est un avantage social très important A part l’eau potable, l’accès au toilette peut aussi être évoqué puisque grâce à ce dernier les possibilités de maladie contagieuse telle que la diarrhée diminue, engendrant une dynamique au niveau de la population.
Les inconvénients de l’urbanisation
Bien que l’urbanisation ait un impact plus que favorable sur l’économie en général, elle présente néanmoins des inconvénients énoncés commesuit :
Impacts sur l’environnement
Une agglomération ou une ville comprend des terrains, des infrastructures, des industries et des logements et ce souvent d a n s des terres riches en zones alluviales et sur les littoraux portant atteinte aux ressources non renouvelables nécessaires pour sa construction, son entretien et ses fournitures
en énergie. Le processus d’urbanisation évacue aussi des flux continus de déchets solides et liquides qui polluent et monopolisent l’espace.
Ainsi la croissance urbaine, l’étalement urbain et la périurbanisation posent de nombreux problèmes écologiques. La faune et la flore trouvent parfois en ville des refuges riches en fleurs, mais souvent également riches en espèces exotiques, voire invasives, et dans un contexte de pollution automobile, de bulle de chaleur et de pollution lumineuse sont des facteurs de stress pour la faune et flore.
L’urbanisation fragmente de plus en plus les écosystèmes, ce qui nuit à la biodiversité en morcelant les populations d’individus d’une même espèce et en gênant leur reproduction. Les sols y sont fortement imperméabilisés par ’asphalte et le béton ce qui perturbe la pénétration des eaux de pluie dans les sols,et contribue aux îlots de chaleur urbains. Les ruissellements engendrés en aval érodent les sols alentours et augmentent les risques d’inondation. Les risques épidémiologiques y sont élevés, et le contact avec la nature important pour la santé, y est plus difficile.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Section 1 : Définitions des concepts
1. L’urbanisation
2.Le développement
Section 2 : Les facteurs de l’urbanisation
1. Facteur économique
2. Facteur politique
3. Facteur touristique
4. Facteur social
Section 3 : Les différentes théories relatives à l’urbanisation
1. La théorie de localisation d’Edgar HOOVER et de Walter Isard (1950-1960)
2. La théorie du développement d’Arthur Lewis
3. Le modèle de Harris-Todaro (1970)
4. Loi de Ravenstein(1885)
5. Théorie microéconomique des migrations
Chapitre II : Les enjeux de l’urbanisation
Section 1 :L’urbanisation, le développement et l’ouverture internationale
1- Evolution du taux d’urbanisation et de la primatie au cours des étapes du développement
2-Ouverture internationale et urbanisation
Section 2 : LES OPPORTUNITES DE L’URBANISATION
1.L’éducation en milieu urbain
2.Création d’emploi et croissance économique
3-La connectivité urbaine
4-L’accès aux services sociaux de base
Section 3 : Les inconvénients de l’urbanisation
1. Impacts sur l’environnement
2-L’accroissement des bidonvilles
3-Effets néfastes de l’urbanisation dans le domaine sanitaire
4-La congestion urbaine
5-Les problèmes d’inégalité
Chapitre III : L’urbanisation de Madagascar- Cas de la ville d’Antananarivo
Section 1 : Situation de la ville d’Antananarivo
1.Situation générale de la ville d’Antananarivo
2. Situation sectorielle
3. Situation de la répartition des entreprises d’Antananarivo
Section2 : Les problèmes et les enjeux de l’urbanisation d’Antananarivo
1-Les problèmes
2-Les enjeux :
Section III : Les recommandations
1. Elaborer un programme de planification familiale
2. Amélioration de la gestion publique
3. Etoffer les ressources budgétaires
4. Mettre en place une bonne gouvernance
5. Augmentation et formation des ressources humaines
6. Clarifier les relations institutionnelles entre les niveaux d’administration
7. Accroitre les ressources budgétaires des communes
8. Améliorer la gouvernance financière des communes
9. Renforcer les ressources humaines
CONCLUSION
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