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La politique de l’éducation actuelle
Les grandes lignes de la politique éducative actuelle
Le niveau d’étude, constaté entre 1960 et 1997, desélèves malgaches est surtout primaire. Pourtant, encore nombreux, 789 sur 1000 (PNUD/ INSTAT, 1999) sont les élèves qui ne parviennent pas à terme de l’enseignement primai re. L’Etat intervient donc dans ce contexte. La qualification de sa population scolarisable et la mobilisation de ses ressources humaines sont ses priorités. La recherche d’une main-d’œuvre qualifiée en est la raison. Cette perspective d’intervention étatique est avancée dans le DSRP ou Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté et poursuivie dans le MAP ou Plan d’Action Madagascar.
Dans le cadre du DSRP
Le DSRP constitue un cadrage général pour l’ensembl des politiques économiques et sociales menées par l’Etat malgache. Il faut noter que le DSRP est élaboré dans l’optique d’un redressement de l’économie et de lutte contre la pauvreté. Le programme de redressement vise trois objectifs à moyen terme. « Susciter et p romouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale trèsélargie » est inscrit en troisième objectif. L’amélioration de l’éducation et de la formation est une des conditions permettant de l’atteindre.
Au début des années 2000, l’Etat s’engage dans la mise en place d’un Plan « Education pour Tous », où l’approche par les compétences primait. Ce programme vise alors, en matière d’éducation, à :
– Universaliser l’enseignement primaire,
– Atteindre un taux d’achèvement de 100% du cycle primaire en 2015,
– Améliorer l’apprentissage et la qualité de l’enseignement,
– Renforcer graduellement l’expansion et l’amélioration de l’enseignement secondaire, en vue de mettre en place une éducationfondamentale de 9 ans,
– Moderniser l’enseignement supérieur visant à assurer des formations répondant aux marchés de l’emploi.
L’expansion et l’amélioration de l’enseignement secondaire lance un grand défi. Ce défi étant le desserrement du goulot d’étranglement.Comme nous l’avons présenté dans la section précédente, l’effectif scolaire se réduit ua fur et à mesure que le niveau d’enseignement passe à un niveau supérieur.
Aussi bien à ce niveau secondaire qu’au niveau supérieur, la reforme se base sur des stratégies renforçant le lien entre la formation et le développement économique et social. En d’autres termes, les programmes de formation visent à répondre aux besoins du marché du travail et aux innovations. Les stratégies de la formation visent à doter de savoir- faire, des connaissances et donc des savoirs fondamentaux.
L’amélioration de l’éducation et surtout la reformede l’enseignement de base remet en cause les offres d’éducation, la capacité des enseignants, les méthodes d’enseignement et les programmes scolaires. Dans ce sens, des actions doivent être entreprises.
Pour l’extension de l’éducation fondamentale (EF) à 9 ans de qualité raisonnable, l’action consiste à :
– Améliorer la qualité et l’efficacité de l’enseignement. Il est nécessaire d’améliorer les conditions d’enseignement et renforcer l’enseignement des langues étrangères notamment le français et l’anglais.
– Améliorer l’équité et l’accès à l’enseignement. Ilfaut dans ce cas plus de salles7 de classe et d’enseignants 8.
– Inciter à la scolarisation par l’allègement des cha rges parentales. Cet allègement pouvant se réaliser par l’exonération des droits d’inscription des écoles publiques ; la distribution des kits scolaires, de suppléments nutritionnels ; et la mise en place d’une cantine scolaire.
Pour assurer l’équité et l’accès à l’enseignementfondamental, elle consiste à :
– Augmenter la capacité d’accueil de l’EF1 (éducationfondamentale niveau 1) soit d’une part par les constructions scolaires et l’équipement des écoles primaires dans les milieux ruraux ; d’autre part par le recrutement et la formation des instituteurs.
– Améliorer les conditions d’apprentissage en fournissant et facilitant l’accès des élèves aux manuels scolaires. L’objectif étant d’atteindre un ratio moyen de 1 manuel par élève dans les matières principales (Français, Mathématiques, Géographie et Connaissances Usuelles).
– Réduire les disparités par l’amélioration de l’affectation d’enseignants aux écoles. L’action est donc axée sur la création deogementsl pour enseignants fournis à proximité des écoles primaires dans les zones éloignées et surtout la distribution de prime de craie et d’éloignement les incitant à rejoindre les postes.
Pour une qualité et efficacité de l’enseignement fondamental, l’action est axée sur :
– L’amélioration de la qualité et de la pertinence des apprentissages en renforçant les capacités techniques des enseignants par la formation pédagogique initiale et continue.
– La réduction du taux de redoublement par l’amélioration du ratio élèves/ enseignants tout en renforçant donc la pédagogie des enseignants.
La reforme en éducation concerne surtout l’éducation fondamentale. Mais elle prend en compte les autres niveaux et les autres types de formations. Les objectifs fondamentaux sont entre autres l’assurance de la qualité de l’enseignement, l’équité de l’éducation, l’équilibre des effectifs. Le développement du secteur éducatif est continué dans le « Madagascar Action Plan » qui a remplacé le DSRP.
Dans le cadre du MAP
L’amélioration de l’éducation et de la formation est poursuivie dans le cadre du MAP, qui s’inscrit dans le prolongement du DSRP. L’objec tif d’universaliser l’enseignement est renforcé dans le MAP. La «transformation de l’Education» se trouve être en troisième engagement. En effet, le MAP apporte une vision claire du développement de l’éducation : «Nous aurons un système éducatif de normes internationales en terme de qualité et d’efficacité qui stimule la créativité et aide lesapprenants à transformer leurs rêves en réalité et qui fournit à Madagascar les ressources humaines nécessaires pour devenir une nation compétitive et un acteur performant de l’Economie mondiale» (Gouvernement malgache, 2007-2012, p.51).
Les grands défis de cette transformation sont les uivants :
– Assurer l’acquis de tous les enfants aux opportunités de développement avant leur véritable scolarisation.
– Créer un système d’éducation primaire performant
– Intensifier le système d’éducation fondamentale desecond cycle ou collège
– Améliorer le système d’enseignement secondaire au ycéel et développer la formation professionnelle.
– Transformer l’enseignement supérieur
– Mettre fin à l’analphabétisme
– Développer les capacités et l’attitude mentale et psychologique des jeunes par les sports et la participation à la vie civique.
Le MAP prend alors en compte tous les niveaux d’éducation allant du préscolaire, au niveau supérieur. Il prend en compte non seulement l’éducation formelle mais aussi l’éducation non formelle.
Pour accomplir cette vision de transformation, l’éducation pour tous sera restructurée dix années :
· L’enseignement primaire sera restructuré pour passer de 5 à 7 ans, en améliorant la qualité et en assurant que tous les enfants achèvent le cycle primaire.
· Le collège sera transformé pour comprendre 3 annéesaprès les 7 ans de l’enseignement primaire rénové au lieu des 4 annéesqui actuellement suivent 5 ans d’école primaire.
· L’enseignement secondaire du second cycle comprendra deux années d’études, sera restructuré et étendu avec une concentration accruesur la préparation technique et professionnelle correspondant aux priorités du développement économique : le textile, le tourisme, les mines, les TICs, l’agro-business, et les infrastructures.
· L’enseignement supérieur, fait aussi l’objet de restructuration. Madagascar fait face à une situation d’adaptation de la formation aux besoins du marché de travail. Les objectifs sont :
– de rendre les universitaires compétitifs, créatifs,employables ;
– faire que les recherches scientifiques et technologiques répondent aux besoins du développement socio- économique culturel ;
– mettre en place un système d’enseignement supérieu avec des cursus diversifiés répondant aux besoins économiques et sociaux du MAP. Pour l’atteinte de ces objectifs, il est nécessaire de mettre en place un système LMD (Licence, Master, Doctorat) ;
– orienter les Recherches et Développement vers les besoins du pays ;
– développer le système d’enseignement à distance ;
– développer le partenariat avec des institutions étrangères et surtout assurer la relève et le développement d’une nouvelle génératio d’enseignants et de professeurs doués.
Les axes stratégiques prioritaires sont en effet lamise en place d’un fonds d’appui à la recherche scientifique, l’appui au basculement vers le système LMD par la sensibilisation, l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique n ationale de recherche soutenable mais surtout assurer des résultats orientés vers le développement.
Conformément aux deux derniers défis, le MAP prend en compte l’éducation formelle. En se conformant aux Objectifs de Développement du Millénaire (OMD), l’Etat s’engage à lutter contre l’analphabétisme. Il vise à augmenter le taux d’alphabétisme à 80% (MAP, 2007, p.59) d’ici 2012. Il faut noter qu’il existe déjà des méthodes de formation telles que l’AFI-D ou Alphabétisation Fonctionnelle Intensive pour le Développement et ASAMA ou Action scolaire d’appoint pour Malagasy adolescents qu’il faut intensifier.
Ces méthodes d’enseignement visent à lutter contre l’analphabétisme des adultes afin qu’ils puisent participer activement au développement, le cas pour l’AFI-D. L’ASAMA cherche à réinsérer les enfants déscolarisés ou nonscolarisés . Cette action a donc pour objectif de faciliter l’accès à l’éducation pour les enfants exclus du système ainsi que l’apprentissage des enfants qui ont déjà accès mais présentant des besoins spécifiques. Ces enfants peuvent être les enfants orphelins, les enfants handicapés, les enfants qui travaillent.
Le DSRP et le MAP, en matière d’éducation, a pour objectif de valoriser le capital humain malagasy, donc de doter des connaissances ; du savoir- faire ; savoir-être aux élèves. Les reformes de l’éducation font face à plusieurs défis tels que : le recrutement et la formation des enseignants, la réhabilitation ou la création esd infrastructures scolaires, et surtout l’amélioration des conditions d’apprentissage ainsi que les capacités techniques des enseignants.
L’Etat transforme l’éducation et tente de rendre son système éducatif meilleur. L’objectif est de fournir au pays des élèves qualifiés, compétents et compétitifs. La main-d’œuvre qualifiée va par la suite impulser la haus se de production voire permettre de réaliser une croissance économique. Cette politique d’éducation s’inscrit dans le cadre général d’une politique économique fondée sur le capital humain.Elle revêt l’hypothèse implicite selon laquelle, le capital humain reproductible par l’éducation est un élément du stock du capital total, qui est la variable déterminant l’investissement, et donc, en dernier ressort, la croissance économique. Pour mieux la comprendre, il est nécessaire de revenir sur ses fondements théoriques, qui relèvent de la littérature sur le apitalc humain et plus généralement, sur la croissance endogène. Cette revue de la littératurefait l’objet de la sous section suivante.
Les fondements théoriques de la politique de ’éducationl
Selon les nouvelles théories de la croissance, le capital humain est source de croissance économique. Les nouveaux théoriciens accordent une attention particulière au capital humain depuis les années 80 jusqu’à nos jours. Une étude comme celle de Lucas (1988) permet de mettre en évidence le lien entre le capital humain et la croissance. Avant l’étude de ce lien, il est important de définir le« capital humain ».
Définitions du concept capital humain et sescaractéristiques.
Ce concept est composé de deux mots capital et humain. Capital car les aptitudes sont des caractères durable et productif. Humain car les aptitudes et les qualifications sont appropriés par l’homme et ne s’en dissocient.
Le capital humain est « l’ensemble des aptitudes et qualifications productives d’un individu. C’est un input de la fonction de production…. C’est un stock accumulable de plusieurs façons en particulier par l’éducation » (Darreau P., 2003, p.150).
Le capital humain désigne également «le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporés aux individus. Ce sontnon seulement les qualifications, mais aussi (et dans le cas des pays en voie de développement surtout) l’état de santé, la nutrition, l’hygiène» (Guellec D., Ralle P., 2001, p.49).
Les caractéristiques du capital humain peuvent êtredéduites de ces définitions. En tant que connaissances, le capital humain peut être un bien public. Les connaissances sont non rivales c’est-à-dire elles peuvent être utiliséesimultanéments par plusieurs agents.
Les connaissances sont non exclusives c’est-à-dire que les connaissances peuvent être utilisées par des agents autres que les propriétaires. Ceci étant, les connaissances sont alors stockables et cumulables. Donc, les connaissances antérieures peuvent toujours être utilisées même par les générations futures. Par sa non rivalité, sa non exclusivité, et son caractère cumulable, la connaissance est génératrice d’externalités. Ces externalités sont positives lorsque la connaissance d’un individu permet d’améliorer celle d’un autre.
Il est à noter qu’en tant que « aptitudes et qualif ications d’un individu », le capital humain s’apparente aux « connaissances tacites ». Les connaissances sont dites tacites lorsqu’elles ne peuvent être ni écrites, ni renduesen formule. Elles sont des « savoir-faire » propres aux individus détenteurs et ne s’en dissocient pas. De ce fait, le capital humain est rival et exclusif (partiellement). En effet, un seul individu compétent et expérimenté dans un domaine spécifique ne peut être utilisé simultanément par deux entreprises différentes. L’individu détenteur en est le seul et unique propriétaire. Les autres agents n’en sont que bénéficiaires des externalités positives. En d’autres termes, ces agents améliorent leur « savoir-faire » en imitant celui qui est compétent.
Le capital humain est donc l’ensemble des qualifications disposées par l’homme. Ces qualifications lui permettent d’améliorer la productivité pour accroître la production. Ce faisant, la qualification est source de productivité, le capital humain est donc source de croissance. Cet effet du capital humain sur la production fait l’objet d’étude dans la sous section suivante.
Le capital humain facteur de production et source de croissance
Une hausse de la production conduit à réaliser une croissance économique. Le capital humain intervient au niveau de l’amélioration de la productivité entrainant une hausse de la production. A cet effet, un lien étroit existe entre le capital humain et la croissance économique.
Le modèle de croissance avec capital humain est un modèle à deux secteurs selon Lucas (1988). D’une part l’agent choisit de produir e avec son capital physique et une partie de son capital humain pour consommer aujourd’hui. D’au tre part, l’agent se forme, il choisit d’accroître son savoir-faire pour produire et conso mmer demain. Le choix se fait entre satisfaire son utilité d’aujourd’hui ou celle de demain.
En optant pour la satisfaction d’aujourd’hui, le ca pital humain intègre le système productif. Ce capital humain est un « input » de la fonction de production (Cf. définition). Par le savoir-faire incorporé en lui, l’individu possède les aptitudes et qualifications à utiliser les nouvelles technologies. Cette qualification a pour effet d’améliorer la productivité pour, non seulement produire de meilleurs biens de consommation, mais surtout accroître la production.
Le choix de satisfaire son utilité de demain suppose que l’agent opte d’abord pour l’accumulation des connaissances pour être productif plus tard. L’éducation permet l’acquisition des connaissances de base pour en faire bon usage dans la vie courante, notamment la vie professionnelle et dans la production. Cette éducation est source de qualification de la main-d’œuvre. Cette qualificati on suppose une adaptation facile aux nouvelles technologies, donc l’amélioration de la productivité. Donc, selon Lucas (1988), la scolarisation notamment primaire, a un effet sur le taux de croissance.
Il faut noter que l’accumulation du capital humain par l’éducation diffère d’un individu pauvre à un individu riche selon Chakrabor ty et Gupta (2009). Il existe « un dualisme » dans le processus d’accumulation. Dans un pays en sous développement, l’agent pauvre est doté d’un faible stock de capital humain contrairement au riche. La différence de mécanisme d’accumulation en est la cause. L’agent riche dépense beaucoup en temps et en ressources pour son éducation, contrairement à l’agent pauvre. Le premier subvient lui-même à ses dépenses en éducation tandis que le pauvre n’y parvient qu’à un certain stade. Le riche parvient à atteindre un niveau supérieur d’éducation. Le pauvre lui s’arrête à un niveau modeste. Le niveau d’éducation est une mesure de la capacité à travailler d’un individu.
Le taux de croissance est donc déterminé par l’investissement en capital humain. Il a été dit que le capital humain s’accumule par l’éducation, la formation et l’expérience. L’investissement en capital humain consiste alors en un investissement dans ce sens. L’éducation est un investissement car elle est un instrument permettant d’améliorer la productivité, selon Becker (1964). L’accumulation des connaissances est un facteur de la croissance. Les divers moyens pour l’accumuler à pa rt l’éducation sont donc l’apprentissage par la pratique et la recherche-développement (R&D). L’apprentissage par la pratique désigne « les formes d’accroissement du savoir dérivant de l’activité productive, par opposition à des activités spécifiques (éducation et recherche) » (Guellec D., Ralle P., 2001, p.77). Cet apprentissage par la pratique selon Arrow (1962) consiste à répéter les mêmes opérations dansle but d’acquérir de l’expérience et d’accroitre le savoir-faire. L’impact en est l’habi leté et l’efficacité à effectuer le même travail. D’où l’amélioration de la qualité des biens produits et l’accroissement la productivité. L’apprentissage par la pratique entraîne la réalisation d’un rendement d’échelle croissant favorisant la croissance auto-entretenue.
La recherche est le résultat de l’éducation ou de ’acquisitionl des connaissances. La recherche vise à inventer des techniques nouvelles permettant d’augmenter la productivité et d’éliminer l’effet de décroissance des rendements du facteur capital. La technologie se diffuse et celle-ci permet autant à la firme innovante qu’a ux autres firmes de bénéficier du progrès technique. Le progrès technique est donc le résulta d’une activité de recherche. Une recherche suppose la naissance de nouvelles idées. Ces dernières par leurs effets d’innovation du système productif permettent à la croissance de se maintenir sur le long terme. La recherche « nouvelle » fait appel non seulement aux connaissances disposées dans le présent mais aussi aux connaissances antérieures. L’invention peut aussi user des résultats de recherche antérieure. La recherche est d’autant plus efficace et accélérée si plus la quantité de capital humain affectée est élevée. La recherche enentreprise suppose amélioration de la productivité. La croissance par l’accumulation du capital humain est alors soutenue.
Les atouts de la politique actuelle
La politique de l’éducation est axée sur la dotation de connaissances aux élèves. Afin de rendre effective cette dotation, l’Etat introduit tout d’abord l’Approche par les Compétences (APC). Cette approche fait l’objet de la sous section suivante.
L’approche par les compétences
Depuis l’année scolaire 2003-2004, le ministère de l’enseignement national et de la recherche scientifique ou MENRS développe, avec l’appui de l’UNICEF, une nouvelle approche de l’enseignement. Cette nouvelle politique introduit l’approche par les compétences ou APC. L’APC consiste à aider les élèves à maîtriser les acquis scolaires et surtout à développer en eux les compétences utilespour la vie active. Ainsi, l’ensemble des apprentissages de chaque année est articulé autourde 2 ou 3 compétences de base à acquérir dans chaque discipline par les enfants. A titre d’exemple, les élèves de la CP 2 ou cours préparatoire 2 doivent être capables de résoudre unproblème à l’aide des modes de calcul acquis dans les classes antérieures. Ainsi, les compétences acquises accumulées devront servir à résoudre des problèmes concrets et aussi de faire face à la vie quotidienne et professionnelle.
Les objectifs de l’APC sont :
· de réduire le taux de redoublement et d’abandon ;
· de réduire les disparités dont l’écart entre fortset faibles ;
· de donner un sens à l’apprentissage en montrant à l ’élève l’utilité dans la vie pratique de tout ce qu’il a appris à l’école ;
· de permettre à l’élève d’intégrer les acquis scolaires en vue de résoudre des problèmes inhérents à la vie quotidienne ou de les utiliser efficacement en cas de besoin ;
· de pouvoir évaluer l’élève sur sa capacité à s’améliorer à partir de ce qu’il sait.
Cette approche est considérée comme une réponse pertinente aux problèmes d’inefficacité des systèmes éducatifs, et surtoutuxa problèmes d’analphabétisme.
Education, et de l’Institut National de Formation Pédagogique ou INFP et le BIEF. Pour cet échantillonnage, deux classes ont été choisies dontle CP1 et CP2. Les effectifs respectifs des deux cohortes sont de 1028 élèves et 873 élèves. Pour le CP1, 352 élèves constituent les groupes témoins ou NON APC et 676 élèves constituenle groupe expérimental ou APC. Pour le CP2, 445 NON-APC et 428 APC.
Une épreuve d’évaluation a été effectuée pour mesurer les compétences des élèves. Pour les élèves du CP2, un pré-test a été proposéu débuta de l’année 2004-2005 et un post-test à la fin de l’année scolaire. Les deux tests portent sur l’évaluation des compétences à maîtriser les acquis en CP2. Pour ces tests deux évaluations différentes mais parallèles ont été faites. Chaque version, comprenait une épreuve « ressources » et une épreuve
« compétences » dans trois disciplines (malgache, mathématiques, français). Pour les élèves du CP1, un test n’a été proposé qu’en fin d’année 0042-2005, étant donné l’incapacité des élèves à répondre à un test scolaire au début de leur scolarité. Ce test comprend également une épreuve « ressources » et une épreuve « compétences», en malgache et en mathématiques.
Cette épreuve « ressource » est semblable à des évaluations classiques. Ces épreuves compétences sont chaque fois composées d’une situation complexe et significative à résoudre par les élèves.
Les résultats ou moyennes des scores présentés ciessous-d permettent d’avoir un aperçu de l’impact de l’APC sur l’efficacité et l’équité du système éducatif.
L’universalisation de l’enseignement de base e t la spécialisation de l’enseignement supérieur
La mondialisation est désormais un phénomène auquel aucun pays ne peut y échapper. Ce phénomène est à l’origine de diverses compétitions sur tous les plans. Parmi cette rude concurrence se trouve la course à la qualification de la main-d’œuvre. Cependant, il est nécessaire pour chaque pays de rendre ses ressource humaines compétitives sur le marché du travail international.
Madagascar doit soutenir la concurrence et se développer dans l’économie mondiale afin de réduire la pauvreté. Son engagement à faireface à cette rude concurrence est prouvé par l’objectif d’universalisation de l’enseignemen t. En effet, depuis le début des années 2000, par la mise en place du Plan EPT, les parents sont incités à scolariser leurs enfants. Les écoles des secteurs public et privé sont engagées à encourager les citoyens à achever dix années d’éducation de base qui leur permettront d’acquérirles connaissances et les compétences enécessaires du 21 siècle. L’achèvement d’un cycle d’étude a des effets sur la réduction de la pauvreté. Selon les données de l’INSTAT, l’achèvement du niveau primaire permet de réduire de 5% la probabilité d’être pauvre et de 17 % si les niveaux secondaire et supérieur sont achevés (INSTAT, 2001). Les résultats de l’application de cette politique d’universalisation sont résumés dans le tableau suivant.
Les points faibles de la politique actuelle
Problème de la qualité de l’enseignement
L’Etat vise surtout à assurer une éducation primaire de qualité pour tous. Or, suite à l’incitation à la scolarisation, il fait face à une expansion des effectifs scolaires. Cet effectif du primaire augmente de 14% par an de 2001 à 2004 (MEN RS, 2007). Cette expansion non maitrisée a un effet négatif sur la qualité de l’enseignement. Le système n’a pas été en mesure de s’adapter suffisamment à l’augmentation d es effectifs. La raison en est que les objectifs de construction de nouvelles salles de classe n’ont pas été entièrement atteints. Les enseignants manquent toujours malgré le recrutementdes enseignants supplémentaires assuré par les FRAM ou Fikambanan’ny Ray Aman-dreny.
Bien que l’Etat recherche l’efficacité, il est de nouveau face à des défis en enseignement fondamental dont :
· Accélérer et renforcer la qualité de l’éducation utto en centrant les actions sur les élèves et l’amélioration des résultats.
· Gérer l’accroissement des effectifs en EF 1 et accueillir tous les enfants.
· Prendre en compte les enfants des zones vulnérables, des familles les plus pauvres, vivant avec un handicap.
Cette expansion rapide des effectifs scolaires dans le primaire s’accompagne de taux d’abandon et de redoublement continuellement élevés. Le taux d’abandon est de 24,5% dès la première année du niveau primaire en 2005. Le tauxde redoublement est de 22%, pour la 5ème année du primaire. Le taux d’achèvement reste trèsfaible soit un taux de 47% (MENRS, 2007). Cette situation marque que malgré les efforts fournis et les mesures mis en œuvre, le système éducatif malgache présente toujours une certaine défaillance. Elle réduit alors les possibilités d’amélioration de l’efficacité intern. Cette efficacité reste faible.
La formation du corps enseignant s’avère nécessairedans la recherche d’efficacité. La réalité est telle qu’il y a une grande faiblesse enmatière d’encadrement pédagogique de proximité. Le nombre de formateurs et d’encadreurs de niveau est insuffisant et n’est pas adapté à la charge de travail. Soit un nombre de 316 conseillers pédagogiques pour plus de 20. 000 enseignants (MENRS, 2007). Par ailleurs, cette défaillance en formation a des répercussions négatives, surtout sur l’enseignement. Elle constitue même un frein à l’apprentissage. La défaillance du système éducatif persiste.
L’insuffisance de corps enseignant au niveau primaire est comblée par les FRAM. Cette association de parents d’élèves a permis de ecruter des enseignants supplémentaires et permet de réduire le ratio élèves enseignants à 47.En effet le nombre des enseignants FRAM était de 8300 en 2002-2003 et passe a 17 620 en 2003-2004 (MENRS, 2005).
Ces enseignants FRAM aident à réduire les disparité entre milieu urbain et rural. Certes, ils peuvent nuire à l’enseignement. Ils so nt, non seulement, peu qualifiés avec un niveau de BEPC requis, mais surtout ils ne bénéficient presque d’aucune formation pédagogique. L’enseignement en conséquence est défaillant affectant ainsi son niveau d’efficacité interne.
Seuls 47,14% des enseignants disposent d’un diplô me pédagogique, 56,14% pour les enseignants fonctionnaires et contractuels et 6,1% pour les enseignants non fonctionnaires (MENRS, 2007).
Il vrai que la seule alternative pour pouvoir assurer une éducation pour tous au niveau primaire est le recrutement des enseignants FRAM. Cependant, avec un faible niveau de qualification et un manque de formation pédagogique, cette solution risque de nuire à l’enseignement et plus particulièrement à son effic acité interne.
En plus du problème d’enseignants, notons aussi le problème de la langue d’enseignement. La politique linguistique de l’ense ignement est telle que nous l’avons vu dans l’histoire du système éducatif. La langue d’enseignement est marquée par des changements radicaux. En effet, le français est ado pté jusqu’en 1972, remplacé par le malgache de 1972 à 1992, puis le français reprend en 1992.
La disposition actuelle prévoit d’abord d’initier l’enseignement par la langue maternelle, puis à intégrer le français comme mati ère pour permettre ensuite l’enseignement en français. Certes, le niveau de français des ense ignants est faible. Cela rend difficile l’application de cette politique. La situation fait alors obstacle à la recherche d’enseignement de qualité. La qualité de l’enseignement n’est pasla seule à être touchée. L’efficacité en subit aussi les conséquences. La faible maîtrise du français par les enseignants induit une faible maîtrise par les élèves. La difficulté en françaispeut causer le redoublement voire l’abandon des élèves. D’un autre côté, l’introduction du français à la 3 ème année du cycle primaire risque d’augmenter et même d’aggraver le fossé entre le niveau des enfants des zones rurales et ceux des zones urbaines. Il en est de même pour leniveau des enfants défavorisés et favorisés en milieu urbain.
En effet, ce dispositif s’applique surtout pour les établissements publics. La plupart des enfants défavorisés assurent leurs éducations dans le secteur public, tandis que les enfants favorisés vont dans les établissements privés. Ces établissements sont pour la plupart des établissements d’expression française.
La qualité de l’enseignement a des effets sur la qualité des élèves formés. La main d’œuvre est abondante à Madagascar mais elle est de mauvaise qualité et ne répond pas aux exigences des entreprises multinationales.
En effet, la société comme « SHERRITT » implanté dans le pays a importé une main d’œuvre étrangère pour y effectuer le travail en terre malgache. La raison de cette importation est le manque de qualification et la mauvaise qualité de la main d’œuvre nationale. La main d’œuvre importée est composée de techniciens déjà opérationnels et disposant d’un niveau de compétence élevé. Le rôlede ces techniciens étrangers consiste à encadrer les techniciens malagasy.
La qualité de l’enseignement affecte le niveau des étudiants. Poursuivons dans la sous section suivante sur le problème d’équité de l’enseignement. Le problème d’équité de l’enseignement affecte surtout le niveau de qualification des élèves en milieu rural.
Problème d’équité
L’objectif d’assurer l’équité en enseignement fait face à divers problèmes nuisant à l’efficacité de l’enseignement. Effectivement, l’Etat met en œuvre une politique d’incitation des enseignants à rejoindre les postes en milieu ru ral. L’Etat essaie de distribuer des primes d’éloignement et fait en sorte de créer des logements à proximité des écoles publiques en zones éloignées. Par ailleurs, l’assiduité des enseignants en milieu rural reste un grand problème. En effet, le taux d’absentéisme est de 13% selon la Banque Mondiale dans le « Budget tracking » (MENRS /EPT, 2007). Cet absentéisme s’explique entre autres par la perception des salaires. Les enseignants sont obligés de se déplacer en grand centre urbain ou dans les chefs lieux des régions pour assurer la perception des salaires. Le temps d’apprentissage des élèves est alors réduit. Le volume horaire n’est pas non plus respecté. Cet absentéisme affecte l’efficacité de l’enseignement.
Les élèves du milieu rural sont lésés par rapport ceuxà des élèves du milieu urbain en matière de temps d’apprentissage. La qualité de l’enseignement n’est donc pas la même en milieu urbain et milieu rural.
A part les problèmes de qualité et d’équité, l’enseignement à Madagascar fait aussi face au problème d’inadéquation de la formation etde l’emploi. Nous abordons ce sujet dans la sous section suivante.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Section 1. Le contexte
Section 2. La problématique
Section 3. La méthodologie
Section 4. Plan du mémoire
CHAPITRE 1: Un état des lieux d e la politique de l’éducation à Madagascar
INTRODUCTION DU CHAPITRE I
Section 1 : Historique de la politique de l’éducation et du système éducatif malgache
1.1-Les points de rupture et de continuité
1.2-Bilan d’efficacité interne des systèmes éducatifs de 1960 à 1997
1.2.1- De la Première à la Deuxième République
1.2.2- Pour la période 1994 – 1997
Section 2 : La politique de l’éducation actuelle
2.1- Les grandes lignes de la politique éducative actuelle
2.1.1 – Dans le cadre du DSRP
2.1.2- Dans le cadre du MAP
2.2- Les fondements théoriques de la politique de l’éducation
2.2.1-Définitions du concept capital humain et ses caractéristiques
2.2.2- Le capital humain facteur de production et source de croissance
CONCLUSION DU CHAPITRE I
CHAPITRE 2 : Analyse économique de la politique de l’éducation malgache
INTRODUCTION DU CHAPITRE II
Section 1 : Les atouts de la politique actuelle
1.1-L’approche par les compétences
1.2-L’alphabétisation
1.3-L’universalisation de l’enseignement de base et la spécialisation de l’enseignement supérieur
Section 2 : Les points faibles de la politique actuelle
2.1- Problème de la qualité de l’enseignement
2.2- Problème d’équité
2.3- L’inadéquation formation-emploi
CONCLUSION DU CHAPITRE II
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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