L’ouvrage de dérivation et de prise d’eau

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CONTEXTE DU PROJET

Le développement des sites hydroélectriques fait partie de la vision stratégique à long terme de l’Etat Malagasy dont le Ministère de l’Energie est le principal responsable pour le secteur électricité. Il est chargé de la conception et de la mise en œuvre de la politique énergétique du Gouvernement qui vise le développement durable et harmonieux du pays, afin d’assurer un approvisionnement suffisant en énergie, de meilleure qualité et au moindre coût.
La Direction des Energies Renouvelables, une des directions du Ministère, assure la promotion des énergies renouvelables dans un cadre institutionnel clair et attractif pour les investisseurs, et de technologies efficientes pour les usagers. Le projet de Centrale hydroélectrique d’Ambodiroka est un projet initié par la Direction.

L’hydroélectricité à Madagascar

Madagascar bénéficie d’une ressource hydroélectrique importante localisée principalement dans les régions Centre, Nord-Ouest, Nord et Est du pays, à l’exception du Sud où les sites potentiels sont rares et le débit des rivières irrégulier.
Le développement des infrastructures hydroélectriques fait partie des actions prioritaires du Ministère de l’Energie. L’ancienneté et l’insuffisance, voire l’inexistence des données, en l’occurrence l’hydrologie, pénalisent les actions y afférentes et arrivent même à retarder l’engagement des études plus poussées des sites hydroélectriques en vue des travaux de construction. Les sites hydroélectriques sont souvent identifiés à partir des documents divers, cartes, photos aériennes où l’on rencontre une pénurie d’informations disponibles.
Le potentiel hydraulique recensé du pays est estimé à 7 800 MW réparti sur toute l’île, mais seulement environ 160 MW sont exploités actuellement, représentant environ 2 %. Cette puissance exploitée est essentiellement répartie sur les réseaux interconnectés de Toamasina (RIT), d’Antananarivo (RIA) et de Fianarantsoa (RIF). La plus importante centrale hydroélectrique du pays est la centrale d’Andekaleka d’une puissance installée de 90 MW et qui alimente le réseau interconnecté d’Antananarivo. Des dizaines de micro et pico centrales hydroélectriques sont aussi exploitées à destination de l’électrification rurale, gérés par des associations, des sociétés privées, des ONG et/ou des collectivités locales.

Confrontée à la crise pétrolière mondiale, dans un contexte d’insuffisance d’investissement direct étranger dans le secteur Energie à l’égard des fortes potentialités hydrauliques du pays, l’hydroélectricité regagne actuellement d’intérêt et la stratégie nationale donne priorité à son développement. Cette stratégie est essentiellement basée sur :
– Le remplacement progressif des centrales thermiques fonctionnant sur produits pétroliers importés ;
– La valorisation des ressources locales moins polluantes ;
– Et la production d’énergie électrique à moindre coût.

Le projet de centrale hydroélectrique d’Ambodiroka

Le projet de la construction de la centrale hydroélectrique d’Ambodiroka est un projet de longue date dont le principal objectif est d’alimenter l’agglomération de Majunga, considérée comme la plus importante ville portuaire de la côte Ouest de Madagascar et dont les principaux piliers de l’économie de la Région sont l’industrie, la pêche et le tourisme.

Historique du projet

Depuis les années 80, l’Etat Malagasy a déjà envisagé d’exploiter le potentiel hydraulique d’Ambodiroka pour alimenter la province de Majunga de l’époque. Des études de faisabilité ont été réalisées mais sans arriver à une quelconque construction.
En 2008, le Gouvernement Malagasy a sollicité l’aide des pays développés et des organismes internationaux pour la réalisation de l’aménagement du site d’Ambodiroka. Dans le cadre de la coopération Sino – Malagasy, une nouvelle étude de faisabilité a été réalisée par une société chinoise afin de concrétiser le projet. Les travaux de construction étaient censés commencer en 2009, mais suite à la crise politique dans le pays, le projet a été suspendu.
Dans le but de relancer le projet, la Direction des Energies Renouvelables entame actuellement les autres études nécessaires au projet.

Justification du projet

L’énergie électrique dans la ville de Majunga et de Maevatanana est actuellement assurée par des centrales thermiques diesels qui rencontrent de problèmes d’approvisionnement dus à la fluctuation du prix des produits pétroliers pénalisant lourdement les activités industrielles et qui par ailleurs est une source de pollution majeure. Ce qui nécessite l’urgence d’exploiter rapidement les ressources renouvelables de la Région pour couvrir au mieux les besoins actuels et futurs.
L’option s’est axée sur l’exploitation du potentiel hydraulique d’Ambodiroka situé sur le lieu où la Route Nationale 4 (RN 4) traverse la fleuve Betsiboka.
Le projet de centrale hydroélectrique d’Ambodiroka facilitera la tendu pénurie d’électricité dans les Régions de Boeny et de Betsiboka, en particulier Majunga, et jouera un rôle important dans la promotion de l’économie. Ce projet comprend une centrale hydroélectrique de 40.5 MW installée, ainsi qu’une ligne de transmission de 220 kV vers Majunga longue de 200 km et une ligne de transmission de 63 kV qui alimentera la ville de Maevatanana.

La centrale devrait répondre à la demande en énergie électrique dans les 20 années, couvrant Majunga et les régions avoisinantes.

DESCRIPTION TECHNIQUE DU PROJET

En prévision de l’évolution de la demande et de l’exploitation maximale du potentiel, la puissance installée est de 40,5 MW, soit 3×13,5 MW. En effet, si l’on se réfère au débit et à la hauteur de chute du site, la puissance garantie à installer est estimée à une dizaine de mégawatt. Mais du point de vue technique, installer une seule unité de production n’est pas très bénéfique. Installer trois unités de production permettrait d’une part à avoir une bonne gestion de la production et de maintenance de la centrale, et d’autre part de garantir dans les années à venir la demande en électricité sans effectuer de travaux considérables.
L’aménagement au fil de l’eau est l’aménagement à entreprendre et la future centrale se situe sur la rive gauche. D’une manière générale, le projet hydroélectrique d’Ambodiroka comprend les composantes suivantes :
– L’ouvrage de dérivation et de prise d’eau
– Le bassin de rétention d’eau
– Le chemin d’eau
– La centrale souterraine et le canal de fuite
– Les lignes de transmission et les sous-stations
– Les routes d’accès sur le site
– Le complexe d’habitation, de bureau et autres

Localisation et caractéristiques du site

Le site d`Ambodiroka se trouve au Nord-Ouest de Madagascar, à 320 km d’Antananarivo sur la route nationale 4 (RN4). Il est situé à droite de l’intersection de la RN.4 et du fleuve Betsiboka. Le nom du site vient du nom du village qui se situe à environ 2 km (vol d’oiseau) en aval du site.

Le Bassin de rétention d’eau

Le bassin de rétention d’eau est une zone de stockage des eaux déviées par le barrage de dérivation. Du à son contour déversoir, le surplus d’eau va se déverser sur le cours normal du fleuve. Il est nécessaire pour l’alimentation en continue d’eau du canal d’amenée.

Le chemin d’eau

Les ouvrages constituant le chemin d’eau sont situés sur le versant gauche du site. Il est composé par :
a) Le Canal d’amenée : Canal de dérivation et le tunnel de dérivation
Ils ont été implantés suffisamment à l’intérieur du versant pour tirer parti au mieux des conditions topographiques naturelles.
b) La conduite forcée
Elle assure l’alimentation en eau sous pression qui permet aux turbines de l’usine de tourner et de produire de l’électricité.

La centrale souterraine et le canal de fuite

La centrale hydroélectrique d’Ambodiroka est une centrale souterraine. Elle sera équipée par trois groupes de 13,5 MW chacun.
L’eau sortant des turbines sera déversée dans le fleuve par le canal de fuite.

Les lignes de transmission et les sous-stations

Le projet comprend la construction de deux lignes de transport d’énergie électrique :
– Une ligne de 220 kV Ambodiroka-Majunga, de longueur 200 km ;
– Une ligne de 63 kV Ambodiroka-Maevatanana, de longueur 20 km.
Cela nécessite aussi l’implantation de sous-stations : poste de départ à Ambodiroka et poste d’arrivée à Mahajanga ainsi qu’à Maevatanana.
Les lignes de transmission ne sont pas traitées dans cette étude parce que :
– Selon le Décret MECIE, dans son Article 4.1 et Annexe I, tout projet d’installation de ligne électrique d’une tension supérieure ou égale à 138 kV est obligatoirement soumis à une étude d’impact environnemental (EIE) ;
– En outre, il n’y a pas encore de tracé pour la ligne de 63 kV vers Maevatanana.

Le complexe d’habitation, de bureau et autres

Ce sont les différentes infrastructures qui seront nécessaires pour l’exploitation de la centrale : bureaux, maisons d’habitation, infrastructures sanitaires et d’assainissement.

Les routes d’accès sur le site

Un réseau de routes d’accès reliant l’ensemble des infrastructures de l’aménagement hydroélectrique est le seul travail routier. L’accès au site ne nécessite pas l’ouverture d’une nouvelle route car il est accessible par la route nationale n°4.

Les camps

Ce sont les centres de soutien logistique et d’hébergement temporaires. Les camps comprendront un hébergement, des installations de restauration, des installations d’assainissements, des zones de stockage temporaires pour des matériaux et matériels.

DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR

Cette partie décrit le milieu environnemental qui recevra le projet. Les différentes composantes environnementales seront définies.

La zone d’étude

La délimitation de la zone d’étude est basée sur la portée géographique des impacts probables des éléments du projet sur l’environnement.
La zone d’influence directe du projet peut être appréhendée à deux niveaux géographiques :
– Le premier niveau correspond la zone d’influence au sens strict, composé par le site lui-même et ses environs immédiats ;
– Le second niveau est constitué par la zone dont le développement est directement lié à l’aménagement qui est représentée par les Communes de Maevatanana et Majunga dans ce projet.
Une différence se fera donc au niveau de l’aire d’étude pour le projet de centrale hydroélectrique et de l’aire d’étude pour le projet de lignes de transmission. Ce choix s’explique par :
– la différence dans les types d’impacts pour la centrale hydroélectrique et pour les lignes de transmission, et ;
– la différence notable dans l’emplacement géographique.
A ces raisons s’ajoutent le fait que l’EIE des lignes de transmission n’est pas traitée dans ce travail.

Milieu physique

Le milieu physique est composé par autant d’éléments que peuvent influencer le projet tant sur la qualité de l’air, de l’ambiance sonore, des régimes d’écoulement et de la qualité des eaux. Ces éléments sont donc décrits ci-dessous afin de définir le contexte physique dans lequel s’insère le projet.

Le climat

Le climat est de type tropical marqué par deux saisons bien distinctes :
– une saison chaude et pluvieuse d’octobre à avril (7 mois)
– une saison sèche de mai à septembre (5 mois)

Température

A saisons contrastées où la chaleur est constante, la température moyenne annuelle, relativement élevée par rapport aux autres régions est de 28 °C avec une amplitude de 12 °C. La température minimale est de 15 °C à 18 °C. Classée parmi la Région la plus chaude de Madagascar, la température maximale peut atteindre jusqu’à 40 °C à 42 °C.

Humidité

L’humidité moyenne relative (en %) est de 46% (Septembre) à 82% (Février) avec une moyenne annuelle de 62 %.

Insolation

Les valeurs des insolations mensuelles sont de 183,1 à 304,7 h/mois.

Vent

Les vents sont modérés toute l’année (20 à 30 km/h dans les 85% des cas), avec la dominance de l’Alizé, un vent du Sud-Est d’Avril en Septembre, un vent desséchant en Août-Septembre, et un vent de mousson ou « talio » venant du Nord-Ouest d’Octobre en Mars.

Cyclone

La zone est classée comme non cyclonique, toutefois les cyclones qui se forment dans le canal de Mozambique peuvent occasionner de dégradations.

Pluviométrie

La saison humide n’est que de cinq mois, généralement entre novembre et avril. Les précipitations moyennes annuelles sont de 1500mm.

Géologie

La zone d’implantation du projet est située sur les collines, de caractères lithologiques strates qui sont principalement Quaternaire roche précambrienne et mixtite, y compris gneiss à quartz et de pegmatite à quartz. Elle est aussi caractérisée par un socle cristallin fortement altéré (latérite). La majorité de la roche du lit de la rivière est exposée, l’effet de vieillissement est faible, la zone du réservoir est couverte par des graviers et de sable fin.
L’usine sera excavée dans la roche fraîche inaltérée, cette strate est enterrée profondément sous la surface métamorphite. Les conditions géologiques et structures peuvent répondre aux exigences du projet.
Le sous-sol est riche en divers minerais, l’or est presque partout, avec une zone aurifère ouvrant plus de 44% du territoire.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. ANALYSE DU CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL
I.1. L’évaluation et la gestion environnementale
I.2. Le Code de l’Eau
I.3. Le secteur de l’énergie électrique
I.4. Le Décret relatif à l’utilisation hydroélectrique de l’eau
1.5. Le Développement durable
II. CONTEXTE DU PROJET
II.1. L’hydroélectricité à Madagascar
II.2. Le projet de centrale hydroélectrique d’Ambodiroka
II.2.1 Historique du projet
II.2.2 Justification du projet
III. DESCRIPTION TECHNIQUE DU PROJET
III.1. Localisation et caractéristiques du site
III.2. Les caractéristiques générales du projet
III.2.1. L’ouvrage de dérivation et de prise d’eau
III.2.2. Le Bassin de rétention d’eau
III.2.3. Le chemin d’eau
III.2.4. La centrale souterraine et le canal de fuite
III.2.5. Les lignes de transmission et les sous-stations
III.2.6. Le complexe d’habitation, de bureau et autres
III.2.7. Les routes d’accès sur le site
III.2.8. Les camps
IV. DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
IV.1. La zone d’étude
IV.2. Milieu physique
IV.2.1. Le climat
IV.2.2. Géologie
IV.2.3. Pédologie
IV.2.4. Hydrologie
IV.3. Milieu biologique
IV.3.1. Faune
IV.3.2. Flore et végétations
IV.4. Milieu humain
IV.4.1. L’agriculture
IV.4.2. Elevage
IV.4.3. Orpaillage
IV.4.4. Aspects socio-économiques et culturels
V. ANALYSE DES IMPACTS
V.1. Identification des impacts par utilisation de la matrice simple
V.2. Description des impacts sur les composantes environnementales
V.2.1. Composante physique
V.2.2. Composante biologique
V.2.3. Composante humaine
V.3. Evaluation des impacts
V.4. Mesures d’atténuation applicables
V.4.1. Mesures générales
V.4.2. Mesures spécifiques
VI. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

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