L’oto‐rhino‐laryngologie (ORL)

L’oto‐rhino‐laryngologie (ORL) est une spécialité médico‐chirurgicale consacrée aux maladies de l’oreille, du nez, des sinus, de la gorge et du cou. Elle s’intéresse ainsi à l’ouïe, à la voix, à la respiration, à l’odorat, au goût, à l’équilibre et dans une moindre mesure à l’esthétique du visage. C’est par excellence la spécialité de la communication, de l’expression, de l’orientation et de la dégustation [76]. Cette spécialité souffre d’une insuffisance des moyens humains et techniques en Afrique subsaharienne où le besoin se fait particulièrement sentir de par la richesse et la variété de ces affections [1]. De plus les services d’ORL existants sont localisés dans les structures tertiaires situées principalement dans les capitales. Les médecins ORL ne sont pas nombreux au Sénégal alors que les sollicitations, par les malades, sont constantes, pressantes et préoccupantes. Là où l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) recommandait 1 spécialiste pour 10.000 habitants, au Sénégal, on notait 1 médecin ORL pour plus de 500.000 habitants..

L’ORL au Sénégal, présente la double particularité d’être très sollicitée et mal représentée au plan du nombre des médecins. En 2005, sur les 20 ORL, seuls 2 exerçaient en dehors de Dakar : l’un était à Thiès à 70 km de Dakar, et l’autre à Kaolack, au centre du Sénégal, à environ 200 km de Dakar. [21] Les affections oto-rhino-laryngologiques en Afrique subsaharienne sont riches et variées. Leur prévention et leur prise en charge sont basées sur l’analyse des données épidémiologiques locales [51]. La région de Matam dont fait partie la commune d’Ourossogui couvre une superficie de 29 690 Km². Elle est la deuxième région la plus importante du Sénégal par sa superficie après celle de Tambacounda. Le Centre hospitalier Régional de Ourossogui (CHRO), hôpital de référence dans la région, abrite le seul service d’Orl qui souffre de nos jours d’un manque de moyens matériels, financiers et en ressources humaines.

HISTORIQUE

L’ORL a profondément évolué. C’est une spécialité relativement ancienne, qui s’est constituée dans la seconde moitié du XIXème siècle. Lorsqu’au début des années 1860 la laryngoscopie fut maîtrisée et diffusée, rien ne prédisposait ses nouveaux adeptes à unir leur destin professionnel à des auristes aux pratiques ancestrales. Une innovation d’importance allait bouleverser l’éclairage artificiel en otologie sous l’influence d’Antonin Von Troeltsch : le miroir concave que les oculistes venaient d’adopter pour l’examen ophtalmoscopique. C’est d’ailleurs en France, en décembre 1855, que ce jeune auriste allemand formé d’abord à l’ophtalmologie, fit part de son invention devant la Société des médecins allemands de Paris.

Une étroite collaboration paraissait promise entre l’otologie et l’ophtalmologie. C’est ainsi qu’aux USA fut créée en 1869 une revue commune, les « Archives of ophtalmoloy and otology » qui se scinda huit ans plus tard en « Archives of ophtalmology » et « Archives of otology ». En France, le ministère de l’Instruction publique demandait, en 1875, un rapport pour compléter l’enseignement officiel dans les facultés de Médecine. Ce rapport ignorait totalement la laryngologie ; quant à l’otologie, à peine évoquée, il était suggéré de la rattacher à l’ophtalmologie pour créer une chaire commune, à côté de chaires pour les maladies mentales, les maladies d’enfants, la dermatologie, la syphiligraphie, et les maladies des voies urinaires.

Très tôt, les laryngologistes et les otologistes découvrirent qu’ils avaient des points communs dans la recherche du meilleur éclairage pour explorer les organes de leur discipline. Les plus entreprenants d’entre eux créèrent trois revues dont les titres jalonnent l’évolution de la spécialité naissante. L’apparition en 1875 de la revue « Annales des maladies de l’oreille et du larynx, (otoscopie, laryngoscopie, rhinoscopie) » marque en France le début officieux de l’étroite collaboration entre ces deux spécialités. Son titre met en relief l’importance de l’examen « scopique ». En 1877, les « Annales » s’étendaient aux « organes annexes », essentiellement les fosses nasales et le pharynx.

La « Revue mensuelle de laryngologie, d’otologie et de rhinologie » était créée à Bordeaux en 1880 par Emile Moure qui venait de s’y installer après une formation parisienne. Il fut un des premiers ORL à exercer son activité dans les trois branches de la nouvelle discipline. Albert Ruault, et Henri Luc, de Paris, conçurent en 1887 les  » Archives internationales de laryngologie, de rhinologie et d’otologie ». Puis elles furent dirigées par Claude Chauveau (1861-1940) qui publia plusieurs livres concernant l’histoire de l’ORL. Elles deviendront en 1922  » Archives internationales de laryngologie, otologie, rhinologie et bronchooesophagoscopie ». Ce titre montrait l’intérêt des ORL pour l’endoscopie des voies aérodigestives dont ils avaient pratiquement l’exclusivité de fait.

Si le champ de la spécialité ORL se trouva bien dessiné en quelques années, peu de spécialistes avaient la double compétence otolaryngologique, la plupart étant des auristes. Ainsi, fait probablement unique dans l’histoire des spécialités médicales la spécialité précéda les véritables ORL. Devant l’absence de reconnaissance officielle de l’ORL, la formation des futurs spécialistes était laissée aux initiatives privées. On comprend le succès rencontré par la création d’une « Société Française d’Otologie et de Laryngologie » en 1882, à l’initiative de Émile Moure. Elle changea de nom en 1892 pour devenir « Société Française d’Otologie, de Laryngologie et de Rhinologie » faisant officiellement état du troisième pilier de l’ORL.

La diffusion des connaissances reposait aussi sur les nombreux ouvrages qui furent publiés à cette époque de la fin du XIXe siècle, soit d’auteurs français, soit d’auteurs étrangers dont beaucoup bénéficiaient d’une traduction en français. Mais, à part quelques exceptions comme le « Guide pratique » de Baratoux publié en 1892, il fallut attendre le début du siècle suivant pour voir publiés des traités consacrés à l’ensemble de la spécialité tels que ceux de Castex et Lubet-Barbon, de Escat, de Lannois, de Moure et de Laurens. Cedernier, ancien assistant de Marcel Lermoyez, s’était vu confier par deux célèbres chirurgiens de Paris, Paul Berger et Henri Hartmann, la rédaction du tome consacré à « La chirurgie Oto-Rhino-Laryngologique » de leur « Traité de médecine opératoire et de thérapeutique chirurgicale ». Cet ouvrage, paru en1906, témoignait de l’émancipation de la chirurgie ORL par rapport à la chirurgie générale..

RAPPELS ANATOMIQUES

L’oreille

L’oreille est un ensemble de cavités creusées dans le rocher ; partie épaisse et dure de l’os temporal. On distingue trois parties de l’oreille : l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.

L’oreille externe

L’oreille externe comprend deux parties : le pavillon et le méat acoustique externe (MAE).
• Le pavillon, encore appelé l’auricule de l’oreille, est la partie externe et visible de l’oreille. Il est principalement constitué d’un cartilage flexible, élastique et recouvert sur ses deux faces par la peau. Seule la partie inférieure, ou lobule de l’oreille, est privée de cartilage.
• Le méat acoustique externe (MAE), autrement appelé conduit auditif externe, peut être assimilé à un diverticule cutané creusé dans l’os temporal et qui s’étendu fond de la conque à la membrane tympanique qu’il tapisse. Il présente deux courbures physiologiques, une postéro-antérieure et une supéro-inférieure, rendant parfois son examen difficile. Sa longueur est en moyenne de 25 mm.

Complètement recouvert de peau, le MAE se divise en deux parties :
– le 1/3 externe forme la région du méat
– les 2/3 internes correspondent au conduit osseux

L’oreille moyenne 

L’oreille moyenne se compose de plusieurs structures principales : le tympan, la caisse du tympan, les osselets et les deux fenêtres. La mastoïde et la trompe d’Eustache sont considérées comme des annexes de l’oreille moyenne.
• Le tympan apparaît comme une fine membrane d’environ 1 cm2 de surface qui ferme l’oreille externe en dedans. Il est légèrement creusé en entonnoir autour du manche du marteau et est fixé à l’os sur la plus grande partie de sa circonférence par une zone plus épaisse, l’annulus.
• La caisse du tympan La cavité de l’oreille moyenne, ou caisse du tympan, est une cavité remplie d’air qui a la forme d’un cube irrégulier et déformé dont le tympan constitue une face. Elle renferme, en son centre, trois osselets : le marteau, l’enclume et l’étrier.

Elle se divise en trois parties principales : en haut l’attique (appelé aussi épitympan), au milieu l’atrium (appelé aussi mésotympan), et en bas l’hypotympan.
• Les osselets, au nombre de trois, comportent différentes parties anatomiques. Ils sont maintenus ensemble par des articulations et des ligaments. Le premier osselet est le marteau. Il est le plus long et mesure entre 7 et 9 mm. C’est le seul osselet nettement visible en regardant dans l’oreille car il est inclus dans le tympan par sa longue apophyse, appelée plus communément le manche du marteau. La tête du marteau s‘articule au niveau du corps du deuxième osselet, l’enclume, qui possède aussi une longue apophyse en contact avec le troisième osselet, l’étrier. Ce dernier se compose d’une tête en contact avec l’extrémité de la longue apophyse de l’enclume (appelée apophyse lenticulaire), de deux branches et d’une base de forme sphérico-ovale, nommée platine.
• La mastoïde C’est l’ensemble des cellules aérées creusées à l’intérieur de la portion mastoïdienne de l’os temporal. Les structures essentielles sont :

o L’antre mastoïdien : c’est une cavité de forme triangulaire à base supérieure.
o Les cellules mastoïdiennes : ce sont des cavités de petite dimension, réparties autour de l’antre. Les cellules accessoires : qui sont les cellules tympaniques et les cellules pétreuses périlabyrintiques.
• La trompe d’Eustache (TE), ou trompe auditive, est un mince conduit  fibro cartilagineux et osseux. Elle relie l’oreille moyenne (par le récessus tympanique du protympanum) au rhinopharynx (par l’ostium pharyngien). La TE permet d’équilibrer la pression d’air dans l’oreille moyenne, appelée souvent fonction tubaire. Elle sert aussi à l’évacuation des sécrétions produites dans l’oreille moyenne et à protéger l’oreille des infections provenant de l’arrière-nez. Ainsi il existe une différence de projection de l’orifice pharyngé entre l’adulte et l’enfant (figure 2).

L’oreille interne

L’oreille interne, appelée aussi labyrinthe, est située dans le rocher et se compose de deux parties principales : la cochlée et le vestibule. L‘oreille interne communique avec l’intérieur du crâne par le conduit auditif interne. Elle est constituée de deux parties structurelles :
➤une partie osseuse, dure de protection, appelée le labyrinthe osseux
➤une partie molle sensorielle, appelée le labyrinthe membraneux.

• La cochlée, aussi communément appelée le limaçon, constitue le labyrinthe antérieur. Elle a la forme d’une coquille d’escargot et possède deux spires et demie. Le noyau central de la cochlée s’appelle le modiolus. L’intérieur de la spire est un tuyau se divisant en trois tubes : le canal cochléaire qui contient l’organe de Corti et de l’endolymphe, la rampe vestibulaire en dessus et la rampe tympanique au dessous. L’organe de Corti repose sur la membrane basilaire et contient les structures sensorielles de l’audition : les cellules ciliées externes et internes.
• Le vestibule est la partie médiane de l‘organe de l‘équilibre. Il est intercalé entre le conduit auditif interne et la caisse du tympan. Le vestibule se compose de l’utricule, du saccule qui contiennent des structures sensorielles dans des zones appelées macules, et les canaux semi-circulaires. Ces derniers, au nombre de trois, constituent des tubes creux en forme de boucle incomplète dans les trois plans de l’espace.
• Le conduit auditif interne Il est localisé en profondeur des canaux semi-circulaires et contient le nerf facial et le nerf auditif.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. HISTORIQUE
II. RAPPELS ANATOMIQUES
1. L’oreille
1.1 L’oreille externe
1.2 L’oreille moyenne
1.3 L’oreille interne
2. Les cavités nasales
2.1 Septum nasal
2.2 Paroi latérale
2.3 Méats
3. Les cavités sinusiennes
3.1 Le sinus maxillaire
3.2 Le sinus ethmoïdal
3.3 Le sinus frontal
3.4 Le sinus sphénoïdal
4. Le pharynx
5. Le larynx
6. La thyroïde
6.1 Constitution de la loge thyroïdienne
6.2 Contenu
7. Les glandes salivaires
7.1 Région parotidienne et glande parotide
7.2 Région submandibulaire et glande submandibulaire
7.3 Région sublinguale et glande sublinguale
8. Les ganglions lymphatiques de la tête et du cou
DEUXIEME PARTIE
I. PATIENTS ET METHODES
1. Patients
1.1 Critères d’inclusion
1.2 Critères de non inclusion
2. Méthodes
2.1 Cadre d’étude
2.1.1Région de Matam
2.1.2Commune de Ourossogui
2.1.3Présentation du CHRO
2.2 Type d’étude
2.3 Période d’étude
2.4 Analyse des données
2.5 Considérations éthiques
II. RESULTATS
1. Epidémiologie
a. Age
b. Sexe
c. Origine géographique
2. Clinique
a. La pathologie pharyngée
b. La pathologie rhinologique
c. La pathologie otologique
d. La pathologie thyroïdienne
e. Corps Etrangers
f. La pathologie tumorale
g. Autres pathologies
III. DISCUSSION
1. Au plan épidémiologique
a. Age
b. Sexe
2. Au plan clinique
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *