L’ORIENTATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Les objectifs internes et externes

             Tout d’abord, la politique monétaire fait partie de la politique économique d’un pays. Cette politique devrait viser la réalisation des trois principaux objectifs :
– une croissance économique rapide et durable
– la maîtrise de l’inflation c’est- à -dire mise en place d’un équilibre à l’intérieur du pays
– et la recherche d’équilibre externe visant à soutenir la balance des payements et le taux de change.
Comme tous les autres Banque Centrale dans le monde, l’objectif primordial de la BCM est la stabilité interne et externe. Une telle politique, conduite dans le cadre des programmes d’ajustement soutenus par le FMI, est inspirée par «l’approche monétaire de la balance des payements» (AMBP) selon laquelle l’inflation est toujours monétaire et l’évolution du crédit domestique à un impact direct sur la balance des payements. La priorité est ainsi accordée à la défense de la valeur de la monnaie malgache, et la politique monétaire doit être orientée vers la lutte contre l’inflation. En effet, l’expérience a montré que la politique monétaire est beaucoup plus efficace pour lutter contre la hausse du prix. Pourtant, cela n’est pas toujours vrai en matière de croissance économique. La stabilité macroéconomique, particulièrement la maîtrise de l’inflation, constitue déjà « un premier pas » pour une croissance économique durable. A court terme, la Banque Centrale de Madagascar assure à ce que la politique monétaire ne constitue pas un frein à la croissance économique en mettant à la disposition de l’économie la quantité de monnaie demandée pour son fonctionnement normal. Historiquement, les Banques Centrales sont des Banques commerciales qui ont eu pour mission d’assurer progressivement divers rôles spécifiques tels que le refinancement des autres banques, le financement de l’Etat et la centralisation des réserves de change. Malgré cela, la croissance de la masse monétaire doit alors rester en harmonie avec celle de la production. La stabilité externe de la monnaie est généralement considérée comme un corollaire de sa stabilité interne. Cet argument est lié à la parité relative des pouvoirs d’achat (PPA) qui stipule que l’écart entre l’inflation intérieure et extérieure affecte le taux de change de long terme. Et alors, si l’objectif final de la politique monétaire est la maîtrise de l’inflation, la réalisation de cette tâche n’est pas facile et repose sur la maîtrise de l’augmentation monétaire, laquelle est certainement liée à la tendance des prix. On devrait donc suivre l’expansion de la masse monétaire M3. Pourtant la surliquidité dépend à la fois du comportement des Banques primaires, des agents économiques et de la Banque Centrale. Il est plus pratique pour les autorités monétaires de cibler premièrement l’agrégat qui peut créer de phénomène de surabondance monétaire. Les autorités monétaires devraient suivre de plus près l’évolution de cette cible et contrôlent à travers les instruments nécessaires de politique.

Une forte instabilité du taux de change et une inflation élevée

               L’insuffisance de l’offre et la forte progression de la demande ont conduit une déstabilisation absolue de la monnaie nationale. Et même, l’objectif « de la politique monétaire » est de maintenir la stabilité interne et externe de la monnaie ; la tâche est loin d’être facile. D’ailleurs, le déséquilibre sur le marché de devises a été tel que, sur les dix premiers mois de l’année 2004, le FMG a perdu 73.0% de sa valeur face à l’euro. La dépréciation de la monnaie nationale a entraîné un renchérissement des produits importés, tandis que l’accélération de la demande, favorisée par la surliquidité des banques et de l’économie, a occasionné une hausse généralisée des prix. L’inflation est alors devenue la première préoccupation des autorités monétaires, mesurée par le glissement annuel de l’indice des prix à la consommation, celle-ci n’a cessé de croître pour atteindre plus de 20.0% dès le mois d’août. On peut dire alors que la tâche est loin d’être si simple pour les autorités malgaches, vues ces différentes contraintes d’ordre macroéconomique, d’atteindre ses grands objectifs dans l’application de la politique monétaire après la crise sociopolitique en 2002. En outre, l’environnement économique international vient à son tour apporter sa part.

Les restrictions sur le fonctionnement des comptes en devises

              Selon le décret n°2004-694 du 06 juillet 2004 portant sur la réglementation des comptes en devises interdit les virements entre comptes locaux en devises, sauf entre non résidents. Cette mesure évite les retentions de devises et les spéculation sur le M.I.D. Par ailleurs, la dépréciation de FMG par rapport à la monnaie étrangère (l’Euro, le dollar, …), à cause des retentions et spéculations des devises faites par quelques opérateurs économiques ou sociétés, a incité les autorités malgaches de mettre en application ce décret. Des exceptions sont toutefois précisées dans le décret n°2004-815 du 24 août 2004 qui autorise le virement de compte en compte pour :
 Tout paiement effectué par les entreprises de zone franche ou par une entreprises franche au profit d’une autre entreprise de zone franche ou d’une autre entreprise franche ;
 Le paiement des achats ou des prestations de services que les entreprises franches effectuent sur le territoire national ;
 Le paiement que les organismes internationaux ou ambassades effectuent au profit des consultants internationaux étranger ayant le statut de résident ;
 Des opérations dont les modalités de règlement sont régies par des conventions particulières de l’Etat.

Les réalités africaines

               L’importance de la monétarisation s’élève généralement par le taux de liquidité calculé en rapportant la masse monétaire au P.I.B. Souvent, ce taux est en fonction des caractéristiques institutionnelles de chaque pays. Par exemple, pour les pays industrialisés, d’après les données du F.M.I., il varie fortement entre 47.4% en Suède et 183.1% au Japon. Si on le compare avec la Corée du Sud et Thaïlande, le taux était respectivement de 53.2% et 71.5% Ces différents taux étaient au début du nouveau millénaire. Tandis que, pour l’Afrique les taux de liquidité se situent dans la fourchette de 18-23%, en exception de plus (Côte d’Ivoire, Ethiopie, Kenya, …) ou de moins (le Zaïre). La monétarisation s’est améliorée presque partout. Pourtant, avec certaine croissance, elle n’est pas liée directement au niveau de développement économique. L’interprétation des données est d’ailleurs rendue difficile par « la porosité des frontières ». En effet, pendant longtemps, par exemple, la masse monétaire togolaise a été gonflée par d’importants dépôts de résidents béninois et ghanéens. De plus, les pays à forte inflation comme le Zaïre ou le Nigeria ont connu une évolution régressive. De nos jours, certains analystes partent de l’idée que les déterminants de la demande de monnaie dans les économies africains se réduisent pratiquement au revenu. La Banque de Etats de L’Afrique Centrale (B.E.A.C.) a fait une vérification économétrique en mettant en relation les agrégats : masse monétaire (M1et M2) et le P.I.B., « le taux d’intérêt et le taux d’inflation ne mettent en évidence qu’une relation avec le P.I.B., pris comme approximation de la richesse nationale » (J. Mathis, 1992).
M1 : Billets + dépôts à vue
M2 : M1+ Dépôts à terme +Plan et compte d’Epargne logement +CODEVI…
Et même si cela reste vrai généralement, une simple analyse met en évidence l’existence de comportement plus complexe, où « l’arbitrage fait entre différents types d’actifs, monétaires, financiers et réels, joue un rôle, notamment l’arbitrage avec des actifs réels (terrains, bétail) ou actifs détenus en monnaies étrangères (ce qui fait intervenir les taux de change officiels ou parallèles des monnaies des pays partenaires » (O.S. Mamadou ,1992). Dans la zone franc, la différence des taux d’intérêt entre la France et les pays africains est à l’origine de mouvements de capitaux. On constate alors des fuites de capitaux importantes, pourtant elles sont causées par des motifs très divers : craintes du non respect du secret bancaire, manque de sécurisation de l’investissement, instabilité politique, évasion fiscale, différence de rémunération ou désir d’acquisition de produits financiers inexistants dans la zone… Les tests économétriques montrent en général que la part des transferts dus au seul différentiel de rémunération est d’ampleur très limitée, alors que le transfert total aurait conduit à envisager des mouvements de grande ampleur. Par ailleurs, en ce qui concerne l’offre de monnaie, la plupart des approches simplifiées considère que l’offre de monnaie est le résultat d’une décision autonome des autorités monétaires. En réalité, cela n’est pas toujours vrai dans des nombreux pays africains. Bien des fois, et plus précisément dans la zone franc, des pays cherchent à maintenir une parité fixe pour maintenir leur taux de change. Dans ce cas là, la contrepartie en monnaie nationale de la variation des réserves de change peut entraîner de fortes variations de la masse monétaire. La possibilité pour les autorités monétaires de mener une politique de stérilisation est limitée, dans la mesure où elles ne contrôlent guère non plus le financement monétaire du déficit public. Il est évident que le crédit au secteur privé qui varie en fonction inverse des réserves de change. D’ailleurs, ceci risquerait de créer un déséquilibre au niveau de l’offre de monnaie, les autorités monétaires, en principe, laissent fluctuer, à son tour, cette dernière contrepartie de la masse monétaire. Traditionnellement, les plafonds de réescompte étaient fixés tellement large alors que la demande de crédit restait inférieure aux plafonds.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : LA POLITIQUE MONETAIRE ET LES CONTRAINTES DANS SON EXECUTION DURANT LES ANNEES 2003 ET 2004
CHAPITRE I : LES OBJECTIFS ET LES INSTRUMENTS DE POLITIQUE MONETAIRE
Section 1 : Les objectifs internes et externes
Section 2 : Les instruments de politique monétaire
1) La manipulation du taux directeur
2) Le système des réserves obligatoires
3) Les interventions sur le marché monétaire et des changes
CHAPITRE II : LES CONTRAINTES DANS L’APPLICATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE APRES 2002
Section 1 : Les désordres macroéconomiques
1) Un gonflement de la demande intérieure
2) Un important déséquilibre du côté de l’offre
3) Une forte instabilité du taux de change et une inflation élevée
Section 2 : L’environnement économique international
CHAPITRE II : LES MESURES CORRECTIVES PRISES PAR LES AUTORITES MONETAIRESMALGACHES
Section 1: L’application d’une nouvelle politique monétaire
Section 2 : Les moyens utilisés par les autorités monétaires
1) Le relèvement du taux directeur et du taux des réserves obligatoires
2) Le renforcement des normes prudentielles
3) Les restrictions sur le fonctionnement des comptes en devises
4) La mise en place d’un marché des changes en continu
PARTIE II : LES RESULTATS OBTENUS DANS L’EXECUTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE 
CHAPITRE I : LES RESULTATS AU NIVEAU DU SECTEUR MONETAIRE
Section 1 : L’offre de monnaie par le système bancaire
Section 2 : Les composantes de la masse monétaire
1- Les disponibilités monétaires (M1)
2- Le quasi – monnaie (M3 – M1)
Section 3 : Les contreparties de la masse monétaire
1- La position extérieure nette sur l’Etat
2- Les créances nettes sur l’Etat
3- Les crédits à l’économie
4- Les autres postes nets
Section 4 : La liquidité bancaire et les taux d’intérêts
1- La liquidité bancaire
2- Les taux d’intérêt
CHAPITRE II : LES RESULTATS AU NIVEAU DU SECTEUR REEL
Section 1 : Le Produit Intérieur Brut (PIB)
1- Les origines du PIB
2- Les emplois du PIB
Section 2 : L’évolution du prix
Section 3 : Les finances publiques
1- Les recettes publiques
2- Les dépenses publiques
3- Le Déficit et son financement
CHAPITRE III : LES RESULTATS AU NIVEAU DU SECTEUR EXTERIEUR
Section 1 : La Balance des paiements
1- La balance commerciale
a- Les importations
b- Les exportations
2- Les services nets et revenus des Investissements
3- Les transferts courants
4- Les opérations en capital et financières
Section 2 : Le marché interbancaire de devise et le franc malagasy
1- le volume des transactions
2- Les opérations des banques commerciales
3- La banque centrale et le Franc malagasy
Section 3 : La Dette extérieure
1- Le service de la dette
2- L’encours de la dette extérieure
PARTIE III : LA POLITIQUE MONÉTAIRE ET LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
CHAPITRE I : LA POLITIQUE MONÉTAIRE : CAS DE L’AFRIQUE
Section 1 : Les réalités africaines
Section 2 : La situation de répression financière
Section 3 : La relation entre l’Inflation et la Croissance
1. La croissance, le déficit public et l’inflation
2. La situation Africaine
CHAPITRE II : LA POLITIQUE MONETAIRE ET SES LIMITES
Section 1 : La politique de libéralisation financière
Section 2 : Contexte africain : à quoi servent les Banques Centrales ?
Conclusion
Annexes
Bibliographies

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