La compréhension de l’organisation et de la dynamique de la biodiversité demeure toutefois un problème complexe et un enjeu majeur pour les écologues et les biogéographes. La richesse et la composition spécifique des écosystèmes méditerranéens résultent de la combinaison de processus paléogéographique, climatique, et écologique mais aussi d’une emprise humaine et omniprésente qui a façonné les paysages et leurs diversités La problématique recherchée dans cette étude est de donner l’état actuel du couvert végétal et notamment celui des formations à matorrals existant actuellement dans le versant sud de la région de Tlemcen, tout en se basant sur l’aspect phytoécologique des groupements végétaux qui constituent ce patrimoine.
D’après BOUAZZA et al. (1998) les zones pré-forestières et steppiques sont le théâtre d’un déséquilibre écologique néfaste et continu qui résulte de la très forte charge qu’elles subissent, d’une part, et de leur faible production d’autre part. Les stades forestiers plus ou moins stables sont très rares. Par ailleurs, il reste quelques stations représentatives des derniers vestiges de végétation naturelle épargnées par le défrichement, les incendies et les surpâturages. La zone d’étude est caractérisée par une diversité floristique liée à la conjugaison des facteurs écologiques qui sont aussi très variés.
Le zonage écologique
Le zonage écologique nous permet d’avoir une vision architecturale sur la disposition spatiale des végétaux grâce aux relevées et à l’étude des échantillons. Trois zones et trois strates ont été définies. Les zones sont représentées par le sol, le climat, la composition floristique et la topographie. Chaque zone doit être étudiée minutieusement afin d’obtenir un maximum d’informations et d’établir une description rationnelle du fonctionnement des écosystèmes que renferme la région étudiée. Les strates définies sont : la strate arborée, la strate arbustive, et la strate herbacée.
La formation végétale de la zone d’étude a subie une dégradation d’où l’observation d’un changement d’une formation forestière à une formation pré-forestière puis à matorral. Dans les stations étudiées la dégradation de la couverture végétale favorise l’installation des matorrals et des pelouses. Ces groupements végétaux peuvent être des références, des points de repères, et dans une certaine mesure, peuvent donner un aperçu sur les conditions locales. Ces zones écologiquement homogènes ont guidé le choix de l’emplacement de nos relevés.
L’échantillonnage et choix des stations
Echantillonnage
Selon GOUNOT (1969) et DAGET (1989) pour toutes études écologiques fondées sur des relevés de terrain, l’échantillonnage est la première phase du travail et toute la suite en dépend. Et comme le tapis végétal n’est jamais étudié d’une manière continue, son étude se fait grâce à un échantillonnage permettant de répartir les échantillons de façon à ce qu’ils donnent une image valable de l’ensemble de la végétation.
DAGNELIE (1970) définit l’échantillonnage comme « un ensemble d’opérations qui ont pour objet de prélever dans une population des individus devant constituer l’échantillon». Ce dernier est basé alors sur l’analyse des variations spatiales de la structure et de la composition floristiques, (LEPART et al ., 1983), analyse à laquelle il faut ajouter celle des conditions écologiques locales dans un contexte écologique sectoriel uniforme. Il est basé sur l’altitude, l’exposition, la pente, le substrat, le taux de recouvrement et la physionomie de la végétation. Parmi les différentes méthodes d’étude floristique utilisées actuellement et vu la nature du problème à traiter, nous avons jugé utile d’utiliser la méthode Zuricho Montpelliéraine mise au point par (Braun-Blanquet , 1952).
Les raisons de ce choix sont diverses :
• Il permet une vision d’ensemble des différents types d’une formation donnée à petite et moyenne échelle.
• Les résultats de cette méthode peuvent servir de base pour toute étude précise fondamentale ou appliquée.
• Il implique toutes les espèces végétales quelques que soient leurs aspects biologiques, permettant ainsi une étude complète de la végétation et un enrichissement floristiques (Répartition écologique des espèces).
• Enfin, il se prête assez bien à un échantillonnage au hasard peu orienté.
Choix des stations
La station, selon ELLEMBERG (1956), dépend impérativement de l’homogénéité de la couverture végétale dans le but d’éviter des zones de transition. Le choix intuitif des surfaces de végétation à étudier (individu d’association) est réalisé en fonction des connaissances phytosociologiques et de l’écologie régionale; ce qui revient à une stratification mentale implicite (RAMEAU, 1988), ou, mieux, à une stratification floristique (GUINOCHET , 1973). L’homogénéité écologique nécessite d’abord, et, en règle générale, une homogénéité dans la physionomie et la structure de la végétation. La station doit être homogène vis-à-vis des contrastes de milieu, tels que l’exposition, la lumière, la microtopographie, l’humidité du sol…, et les observations très fines à ce niveau. GUINOCHET (1973), atténue cette affirmation en définissant par « surface floristiquement homogène, une surface n’offrant pas d’écarts de composition floristique appréciable entre ses différentes parties ».
Emplacement des relevés
Selon BEGUIN et al. (1979) , l’espèce végétale, et mieux encore l’association végétale, sont considérés comme les meilleurs intégrateurs de tous les facteurs écologiques responsables de la répartition de la végétation. Le choix de l’emplacement de nos relevés s’est fait d’une manière subjective en veillant au respect du critère d’homogénéité structurale floristique et écologique (GEHU, 1984 ; GEHU et al., 1981) à l’échelle de la station. La méthode couramment utilisée consiste à récolter toutes les espèces végétales rencontrées et faire la liste des espèces sur une placette de surface 100 m².
Les caractères analytiques
Les relevés floristiques ont été effectués selon la méthode de Braun- Blanquet. Au niveau de chaque station, nous avons noté toutes les espèces végétales présentes sur une unité de surface. Pour la qualité de l’information et pour mieux maîtriser le cortège floristique, les investigations de terrain ont été menées durant la bonne période phénologique. Cette dernière permet d’avoir le maximum d’espèces végétales et la majorité des taxas arrivent à maturité. Cette année celle-ci a eu lieu aux mois d’avril et mai 2014. Le tri et la comparaison analogique des relevés se faisaient au moyen de la méthode des tableaux, (tableaux floristiques) décrite en détail par GOUNOT (1969) et ELLEMBERG (1956). Chaque relevé de végétation consiste à faire un inventaire exhaustif de toutes les espèces végétales rencontrées selon les strates. Pour donner une image plus fidèle de la végétation réelle, chaque espèce est accompagnée d’un indice d’abondance-dominance et un autre de sociabilité.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1 : Analyse bibliographie
Chapitre2 : Le milieu physique
I- Situation géographique
II- Aperçu géographique et géomorphologique
III- Aperçu pédologique
IV-Hydrographie
Chapitre 3 : Le milieu humain
-Introduction
I-Densités et activités humaine
II- occupation du sol
III- Le pâturage et le surpâturage
-Conclusion
Chapitre 4 : Méthodologie et stratégies d’échantillonnage
-Introduction
I- Le zonage écologique
II- Réalisation des relevés
III-les caractères analytiques
Chapitre 5 : CONCLUSION
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