L’organisation du jeu theatral

LES SALLES DE SPECTACLES

Contrairement au mystère et au théâtre en plein air, la tragédie classique est un théâtre qui se jouait dans des salles. Salles improvisées ou spécialement aménagées pour le spectacle théâtral, elles marquent un tournant décisif dans l’évolution du genre (le début de la professionnalisation du métier). Ainsi des salles telles que l’hôtel de bourgogne, le théâtre du Marais seront des lieux de vie de la tragédie.

Un théâtre (du grec théatron, dérivé de théaomai = je regarde) est un édifice destiné aux représentations scéniques. Au point de vue de l’architecture, les théâtres ont été, après les temples, les monuments les plus remarquables des Grecs et des Romains en grandeur et en magnificence.

En Grèce la tragédie et la comédie sont également nées dans les fêtes de Dionysos : la partie sérieuse de ces fêtes, représentée par le dithyrambe, engendra la première; la partie joyeuse, ou le cômos, donna naissance à la seconde. Mais la fête entière eut toujours pour centre l’autel du dieu, sur lequel se brûlaient des parfums, et qui reçut à cause de cela le nom de thymélé. De bonne heure on prit l’habitude de réciter ou de chanter auprès de l’autel quelques-uns des faits relatifs à l’histoire de Dionysos: le réciteur se tenait d’un côté de la thymélé; les assistants se tenaient de l’autre côté. Dans la suite, au lieu de raconter simplement une aventure du dieu conquérant, le poète mit en dialogue les parties du récit où une action se passait entre deux personnages, et s’adjoignit un répondant ou hypocritès; ce mot servit toujours depuis lors à désigner les acteurs dramatiques. En même temps, pour être plus en vue des assistants ces acteurs montèrent sur une sorte d’estrade qui portait le nom de scène, et vis-à-vis d’eux l’on dressa des gradins, nommés ikria, sur lesquels se rangèrent les spectateurs. Tels furent les commencements du théâtre, dont on voit que les trois parties essentielles sont l’autel, la scène et les gradins.

Les théâtres furent longtemps de bois: le premier théâtre de pierre fut construit à Athènes au temps d’Eschyle (500 ans av. J.-C.) sous le nom de Théâtre de Dionysos, après l’écroulement des anciens gradins de bois. Les théâtres qui furent élevés plus tard ne s’éloignèrent pas beaucoup des dispositions adoptées ici. On choisissait pour emplacement la pente de la colline qui dans toutes les villes grecques, portait le nom d’Acropole; dans ce terrain, le plus souvent rocheux, étaient taillés les gradins, que l’on complétait au besoin par des blocs de rapport et par de la maçonnerie; ces gradins formaient un amphithéâtre demi-circulaire, d’où les spectateurs jouissaient ordinairement d’un horizon étendu. Le dernier gradin vers le bas dessinait ainsi une aire en demi-cercle, dans laquelle s’élevait l’autel.

Le front de la scène s’élevait en ligne droite devant l’hémicycle, à une petite hauteur au-dessus de l’orchestre. La scène formait en face des gradins une construction quelquefois très considérable, et généralement composée de trois corps de bâtiments : celui du fond, qui portait le nom d’épiscénion, et ceux des côtés, qui étaient les ailes. Ces bâtiments étaient destinés à contenir le matériel du théâtre, les machines, les costumes, les masques, et à servir de vestiaires et de retraite aux acteurs pendant les représentations; ils remplissaient donc le rôle de garde-meuble et de coulisses. La commodité du spectateur était entendue tout autrement qu’aujourd’hui. Car, s’ils étaient exposés à la chaleur du jour, ils avaient le plein air pour en tempérer la rigueur. Ils étaient assis sur la pierre; mais celle-ci était taillée suivant des plans bien conçus pour un maximum de confort possible. Ainsi on se rend compte combien ce théâtre était dépendant des intempéries (pluie, neige, vent…). La commode disposition du théâtre en gradins concentriques permettait à la fois de loger le plus grand nombre possible de spectateurs sur un espace donné, et d’étendre vers le haut cet espace à fort peu de frais. Ainsi, les gradins du théâtre de Dionysos à Athènes pouvaient contenir 30 000 spectateurs ; ceux d’Epidaure avaient 146 m de diamètre; ceux de la petite ville de Sicyone, 130 m, ceux d’Éphèse, 214 m, et pouvaient contenir 150 000 spectateurs .

Le grand nombre des spectateurs et les vastes dimensions qu’il imposait aux théâtres avaient plusieurs causes chez les Grecs : d’abord, les représentations dramatiques faisaient partie d’une fête religieuse, et étaient un usage sacré auquel l’art des poètes donna une puissance nouvelle sur les esprits; en second lieu, ces représentations étaient rares dans l’année et non quotidiennes comme chez nous, ce qui nécessairement devait attirer un grand nombre de personnes, préparées d’ailleurs par leur éducation à comprendre même les chefs-d’œuvre de l’art le plus élevé; enfin l’entrée au théâtre était gratuite, et permise aux hommes de toutes conditions.

Cette institution des théâtres, dont les villes faisaient les frais, était donc entièrement démocratique. Elle ne l’a jamais été chez les modernes, et il est même à remarquer que les nouveaux théâtres construits chez nous éloignent de plus en plus par le prix des places les personnes que leur fortune trop médiocre retient chez elles; l’argent règne au théâtre. On ne saurait déterminer d’une manière précise l’époque de la construction des premiers théâtres en Europe. Au Moyen âge les Mystères se représentaient sur des échafaudages dressés dans les places publiques, dans de vastes salles ou tout simplement sur les pavies des églises. En France ce ne fut qu’au XVIIe siècle que le théâtre se jouera exclusivement en salle.

LES DIFFERENTES SALLES DE THEATRE A PARIS 

Les salles de jeu de Paume 

Les salles de jeux de paume, de forme rectangulaire, longues, étroites et hautes, ont été, des le début du siècle et longtemps après que l’engouement pour ce jeu a faibli, louées et transformées en salles de spectacle par des comédiens. Il est difficile, malgré les travaux des érudits, de reconstituer la physionomie exacte de ces salles et les documents illustrés ne donnent pas toutes les indications nécessaires. Néant moins Jacqueline de Jomaron tente de nous en faire une description :

« L’espace rectangulaire est divise en deux parties, l’aire de jeu surélevée, la scène, qui occupe environ le tiers de la surface, et l’autre pour les spectateurs. Au parterre, à l’emplacement de nos actuels fauteuils d’orchestre, on assiste au spectacle debout sur le plancher de la salle. Le long des murs latéraux, sur deux ou trois étages, courent des galeries de bois, divisées en loges, meublées de bancs. Sur fond opposé à la scène, probablement une seule galerie de loges, surmontée d’une zone en gradins qui porte le nom d’amphithéâtre. » .

Liste de quelques salles de paume utilisées pour le théâtre:

– 1629 : jeu de paume de Berthault, Ancienne impasse des Anglais qui a pris, en 1867, le nom de Beaubourg. Charles Le Noir et Montdory .
– 1632/1633 : Jeu de paume du Petit-Louvre. Transformé en salle de théâtre avec parterre, galeries, amphithéâtre et scène, qui servait aux représentations de ballets, données devant un public payant .
– 1643 : Jeu de paume des Métayers, « sur le fossé et proche de la porte de Nesle », Molière et Madeleine Béjart .
– 1643 : Jeu de paume de Chérier. Troupe inconnue donne la tragédie de la jalousie de Théodore, d’un acteur dont on ignore le nom .
– 1645 : Jeu de paume de la Croix Noire, 32 Quai des Célestins. Molière et Madeleine Béjart .

L’Hôtel de Bourgogne

Elle est la première et l’unique salle de Paris jusqu’à 1634. A l’origine, c’était la résidence des Ducs de Bourgogne et du célèbre Jean-Sans-Peur. En 1548, l’hôtel devient la propriété d’une société bourgeoise, les Confrères de la Passion et de Notre Seigneur Jésus-Christ. L’hôtel devient le lieu de célébration de leurs mystères. Au fils des ans et avec l’évolution des gouts et surtout du théâtre, le public se fait de plus en plus rare à l’hôtel de bourgogne. Les Confrères de la Passion, constitués essentiellement de gens peu cultivés, prennent conscience qu’ils ne peuvent plus assurer eux-mêmes les spectacles et décident de n’être plus que des loueurs de salle, tout en conservant deux loges appelées loges des maitres, histoire de bien marquer leur territoire. Ils cherchent désormais à faire des profits et préfèrent accueillir parmi eux des comédiens. Les troupes commencent à s’installer, des italiens notamment jusqu’à 1606. Les comédiens qui se succèdent, bien accueillis par le public parisien, obtiennent en 1611 le titre de Troupe Royale des Comédiens. Trouvant injuste de se voir contrôlés par des gens incapables d’exercer le métier du théâtre, ils lancent une requête au jeune Louis XIII, le suppliant de supprimer le privilège de cette Confrérie passée de mode, proposant même de reconstruire , à leur frais , un nouveau théâtre à la place de l’ancienne salle, plus à même d’accueillir spectacle et public. Des lors de nombreux travaux de constructions, de réhabilitations, de réfections ou juste de transformations seront faits. Nous retiendrons pour les besoins de notre étude les aménagements de l’hôtel de bourgogne daté du 17avril 1647.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I. – L’ORGANISATION DU JEU THEATRAL
I/ LES SALLES DE SPECTACLES
A/ LES DIFFERENTES SALLES DE THEATRES
B/ LA LOCATION DES SALLES
C/ LE PRIX DES PLACES
II/LES TROUPES DE THEATRE ET LE COMEDIEN
A/ L’ORIGINE DU COMEDIEN
B/ LES DIFFERENTES TROUPES DE THEATRE
C/ LES RAPPORTS ENTRE TROUPES ET AUTEURS
D/ LE STATUT ET LES HONORAIRES DU COMEDIEN
III/ LE PUBLIC
A/ LA COMPOSITION DU PUBLIC
B/ LES ATTENTES DU PUBLIC
C/ L’INFLUENCE DE LA VENTE DES PLACES SUR LE PUBLIC
CHAPITRE II. – LA MISE EN SCENE OU LE SPECTACLE
I/ LA SCENOGRAPHIE
A/ – LA SCENE OU AIRE DE JEU
B/ L’ECLAIRAGE DE LA SCENE
C/ LE DECOR
D/ LE RIDEAU
II/ LE JEU D’ACTEUR
A/ LA DISTRIBUTION DES ROLES
B/ LES COSTUMES
C/ LE JEU PROPREMENT DIT
III/ LA RECEPTION
A/ LE PUBLIC
B/ LA CRITIQUE
C/ LE POUVOIR ROYAL
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ICONES

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