L’ordre des Chéloniens
Biologie
Les Bataguridae constituent un groupe très diversifié de tortues, quant à leurs morphologie, milieu de vie, mode alimentaire, etc… Par exemple, Geoemyda spengleri et Heosemys silvatica ont une longueur de carapace de 13 cm et sont exclusivement terrestres alors qu’Orlitia borneensis présente une longueur de carapace de 80 cm et ne sort de son milieu aquatique que pour pondre. Certaines espèces vivent dans des ruisseaux de montagne (Cyclemys dentata, Cuora trifasciata) alors que d’autres (Batagur baska, Callagur borneoensis) sont retrouvées dans les estuaires.De même, on peut trouver des espèces carnivores (les Malayemys subtrijuga mâles, qui consomment des escargots aquatiques), comme des espèces strictement herbivores (Kachuga smithi). Au sein d’un même genre, on peut trouver des espèces dont les modes de vie sont considérablement différents. Ainsi le genre Rhinoclemmys possède des espèces terrestres (R. annulata), semi aquatiques (R. areolata) et aquatiques (R. nasuta) ; les espèces terrestres et aquatiques étant à la fois carnivores et herbivores. La plupart des espèces produisent moins de 10 oeufs par ponte, plusieurs pontes pouvant cependant survenir au cours d’une même saison de reproduction. Les pontes les plus importantes ont lieu chez les espèces les plus grandes (18 à 30 oeufs pour Geoclemmys hamiltoni et 30 à 35 oeufs pour Kachuga dhongoka ; espèces ayant une longueur de carapace d’environ 35 cm).Bien qu’inconnue pour la majorité des espèces, la période d’incubation est généralement de 3 à 5 mois. Il est à signaler que la plupart des espèces occupent de faibles surfaces de répartition, et que celles-ci sont largement peuplées par l’Homme. Ainsi, de nombreuses espèces, asiatiques notamment, sont menacées d’extinction, et ce à court terme.
Ornementation de la dossière
La couleur de fond de la dossière s’accorde relativement bien avec celle des parties molles. Chez les individus âgés, elle peut être uniformément beige, grise ou brune. Chez les spécimen de taille comprise entre 45 et 110 mm (c’est à dire des jeunes et des subadultes), les écailles ont toujours un fond d’un brun soutenu (variant du brun rouge au brun verdâtre). Sur les vertébrales, costales et marginales peuvent apparaître des taches plus vives (du jaune vif au brun roux en passant par l’orangé), bordées ou non d’une ligne noirâtre, plus ou moins étendues. Sur les écailles costales, le contour de ces taches colorées est très variable. Cette ornementation a probablement, comme les caractères précédents, un intérêt taxinomique.Le problème est qu’elle s’estompe rapidement au cours de la croissance et qu’elle montre une très grande variabilité dans sa répartition. Bour et Maran citent l’exemple de 2 micro-populations séparées temporairement par quelques centaines de mètres d’oued asséché présentant pour la première une ornementation à taches vives complexes et pour la seconde une dossière presque uniformément brune. Comment, dans ce cas là, séparer taxinomiquement ces micro-populations ?
Couleur
La couleur de la robe de l’Emyde lépreuse présente une grande diversité. En fait, elle varie uniquement en fonction du milieu que colonise l’espèce. Ainsi, elle offre une palette de couleurs allant du rouge au marron clair en passant par le vert. Comme cela a été indiqué dans la première partie de ce travail, ce sont les individus dont la taille varie entre 45 et 110 mm qui montrent les caractères de coloration les plus variés. Au delà de cette taille, on observe une « uniformisation chromatique » des individus. Les adultes présentent donc une carapace uniformément olivâtre ou marron. Les populations vivant dans des mares à eau stagnante et à fond vaseux ont une coloration à dominante rougeâtre.Ceci est dû aux substances terreuses (limon, par exemple) qui se déposent sur la carapace. Dans ce cas, le plastron est de couleur sombre. En revanche, les individus vivant dans de larges fleuves ou des rivières à eau courante présentent une carapace verdâtre ou marron clair. On peut également noter que les populations du Maghreb sont de couleur marron avec quelques substances rougeâtres alors que les populations ibériques sont olivâtres. Il a été décrit des individus albinos : ils présentaient des pupilles rouges avec une coloration entièrement jaune-orangée.A la naissance, les jeunes sont de couleur marron-clair. Une ligne orange vif part de la première vertébrale et se poursuit jusqu’à la quatrième. Une fine tache, semblable à une larme est présente sur chaque costale. Sur chaque marginale, on peut voir une goutte orangée cerclée de noir, et sur le bord externe une ligne orange continue faisant le tour de la dossière. L’ocelle postoculaire, discrète, est orange. L’iris est légèrement bleuté, avec une barre transversale noire. La caroncule est présente à la naissance, et s’estompe pour disparaître quelques semaines plus tard. Le plastron est jaune clair, avec une zone noire (2/3 de la surface) qui encercle les sutures médianes des plaques gulaires, humérales, pectorales, abdominales, fémorales et anales. Sur les ponts, le noir domine. La face ventrale noircira de plus en plus avec l’âge, et cette couleur occupera bientôt la majeure partie du plastron.Ceci s’observe pour les mâles comme pour les femelles. Après avoir atteint la taille adulte, le plastron s’éclaircit pour ne laisser aucune trace de la dominante noire présence lors de la naissance. En fonction de l’âge de l’individu, les rayures horizontales jaune-orangée sont plus ou moins visibles sur les côtés du cou. Ainsi, les mâles sub-adultes, par exemple, se trouvent parés d’une robe très colorée. Il est à signaler que dans certaines populations, on peut constater l’absence totale, à l’âge adulte, de rayures ainsi que de l’ocelle post-oculaire. Dans ce cas là, les individus sont uniformément verdâtres. La couleur de l’iris est elle aussi variable, et peut passer du brun au jaune, de même qu’être vert ou bleu.
Hibernation
Tout comme ces tortues sont capables d’estivation (comme indiqué au paragraphe précédent, surtout dans la zone de distribution sud), elles peuvent également hiberner. La durée d’hivernage est variable selon les latitudes. Dans sa distribution nord (Espagne, France), elle est de quelques mois. Il se peut que l’engourdissement ne soit pas complet. Au moindre radoucissement, les tortues sortent de leur abri afin de s’exposer au soleil. Des trous creusés à même le sol, sur les talus proches de certaines rivières constituent les quartiers d’hiver de l’Emyde lépreuse. Elles hibernent, là, hors de l’eau, enfouies sous 10 à 15 cm de terre meuble. Ces refuges se trouvent en général à 1 – 1,5 m des berges. C’est au mois de mars que l’on aperçoit fréquemment les tortues sur les berges, portant encore des restants de terre sur leur carapace, ce qui indique bien la fin de l’hibernation.Cependant, c’est vers le mois de mai que les tortues reprennent une vie réellement active. Dans une étude réalisée en Algérie, Combescot rapporte que c’est à ce moment là qu’elles s’alimentent abondamment et que l’on trouve dans leur tube digestif de la nourriture (alors que les intestins de tortues sacrifiées les mois précédents étaient vides). Dans les régions tempérées du Maroc, la période de repos (novembre, décembre, janvier) affecte pratiquement tous les reptiles à l’exception de l’Emyde lépreuse et de la Cistude. Elles restent plus ou moins actives toute l’année en fonction de la température. Lorsque la température de l’eau atteint 12°C, on peut voir nager à la surface de nombreuses Emydes lépreuses.
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Table des matières
Index des tableaux
Index des figures
Introduction
I) Classification
1) L’ordre des Chéloniens
2) Les Bataguridae
a) Classification
b) Distribution
c) Caractéristiques
d) Biologie
3) Le Genre Mauremys
a) Historique
b) Espèces attribuées
4) Mauremys leprosa (Schweigger, 1812
a) Première description
b) Etymologie
c) Taxinomie, nomenclature
α) Synonymie
β) Modifications taxinomiques
γ) Taxinomie actuelle
δ) Noms vernaculaires
5) Sous-espèces de Mauremys leprosa
a) Caractères permettant l’identification de sous-espèces
α) Coloration de l’iris
β) Ornementation du plastron
γ) Ornementation des parties molles
δ) Ornementation de la dossière
b) Sous-espèces
α) Mauremys leprosa vanmeerhaeghei subsp. Nov
β) Autres sous-espèces
II) Caractéristiques de Mauremys leprosa (Schweigger, 1812)
1) Morphologie générale
2) Caractéristiques biométriques
3) Couleur
4) Taille
5) Dimorphisme sexuel
6) Différences entre l’Emyde lépreuse (Mauremys leprosa (Schweigger, 1812)) et la Cistude d’Europe (Emys orbicularis (Linné, 1758
III) Biologie
1) Biotope naturel
2) Aire de répartition
3) Hibernation
4) Comportement
5) Alimentation
6) Prédation
7) Moyens de défense
8) Reproduction
a) Les femelles
α) Puberté
β) Cycle de l’ovaire
γ) L’oviducte
b) Les mâles
α) Puberté
β) Aspect des testicules
γ) Activité testiculaire
c) L’accouplement
d) La ponte
e) les oeufs
9) Croissance
10) Longévité
11) Pathologie
a) Affections de l’appareil génital
b) Parasitisme
α) Endoparasites
β) Ectoparasites
IV) Situation en France
1) Statut
2) Répartition en France
a) Département des Pyrénées-Atlantiques
b) Département de l’Hérault
c) Département des Pyrénées-Orientales
Conclusion
Bibliographie
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