Logiciels de pilotage et de planification de traitement

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Radiotherapie et recherche preclinique

Cancer et radiotherapie

Le cancer concerne lโ€™ensemble des maladies liees a une croissance cellulaire anormale pouvant sโ€™etendre a di erentes parties du corps (metastases). La carcinogenese est favorisee aussi bien par des facteurs internes (mutations genetiques) ou externes (tabac, matieres chimiques, exposition aux radiations). Entre 2005 et 2009 le cancer a et la premiere cause de mortalite en France chez lโ€™homme et la seconde chez la femme apres les accidents vasculaires cerebraux [1]. En 2015, 385 000 nouveaux cas de cancers ont et estimes en France, le plus frequent chez lโ€™homme etant celui de la prostate mais celui du poumon entra^nant le plus de deces. Chez la femme le cancer du sein est le plus frequent et est egalement a lโ€™origine du plus grand nombre de deces [1]. La survie du patient ou la guerison du cancer dependent de son type, de sa localisation et de son extension au moment du diagnostic. Plusieurs solutions existent pour le traiter, utilisees seules ou concomitantes, les principales etant la chirurgie, la chimiotherapie et la radiotherapie.
La chirurgie permet un retrait de la tumeur et des zones in ltrees si elles sont operables. Lโ€™acte chirurgical aide egalement au diagnostic et a la prise en charge optimale du patient, notamment a partir dโ€™une biopsie tumorale.

Radiotherapie preclinique et enjeux dosimetriques

La chimiotherapie est lโ€™administration de medicaments permettant de ralentir ou de stop-per laย  croissance de cellules se developpant anormalement vite, comme les cellules tumorales. Ce traitement nโ€™est pas cible et a ecte egalement les cellules saines a renouvellement rapide comme la moelle, les cellules digestives et de reproduction et les follicules pileux, entra^nant ainsi des e ets secondaires a ectant la qualite de vie du patient.
La radiotherapie est un traitement localise visant a detruire les cellules tumorales a lโ€™aide de rayonnements ionisants. Aujourdโ€™hui, un cancer sur deux est traite par radiotherapie et elle contribue a la guerison de 40 % des patients. Ainsi en 2015, environ 204 000 personnes ont et traitees par radiotherapie en France, dans les 886 etablissements existants sur le territoire [15]. Nous nous interesserons plus particulierement a cette modalite.
En radiotherapie, lโ€™interaction des rayonnements avec les tissus biologiques va endom-mager lโ€™ADN des cellules, menant a la mort cellulaire et a la sterilisation du cancer. Des e ets nefastes a long terme peuvent cependant resulter dโ€™un tel traitement du fait de lโ€™ir-radiation inevitable des tissus sains. Lโ€™objectif du traitement est donc de deposer une dose (energie par unite de masse exprimee en J/kg ou Gy) letale localement a la tumeur tout en epargnant les tissus sains et organes a risques avoisinants. Pour cela la dose est dans un premier temps fractionnee dans lโ€™espace. Plusieurs incidences dโ€™irradiation sont focalisees sur la cible permettant de maximiser le dep^ot dose a la tumeur et repartir la dose recue par les tissus sains. Comme les cellules tumorales ont generalement de moins bonnes capacites de reparation que les cellules saines le traitement est egalement fractionne dans le temps. Ainsi, une radiotherapie classique delivre la dose totale par fractions de 2 Gy, une fraction par jour, 5 jours par semaines [17]. Ce principe de fractionnement et dโ€™etalement est a la base de la reussite du traitement. Il permet aux tissus sains de se regenerer entre les seances alors que les cellules cancereuses presentant des defauts de reparation sont eradiquees. Ce schema est represent sur la gure 2.1.1 ou la probabilite de contr^ole tumoral (sa destruc-tion) et la probabilite de complication due a lโ€™irradiation des tissus sains (la toxicite des rayonnements) sont representes en fonction de la dose totale plani ee. Il existe alors une fen^etre therapeutique de dose (compromis) maximisant le contr^ole tumoral et minimisant la toxicite du traitement.

Radiotherapie et recherche preclinique

Les protocoles de traitement varient en fonction du type de cancer, de son stade et des antecedents medicaux du patient. Par exemple pour le traitement dโ€™un cancer du sein, 50 Gy en 25 seances de 2 Gy sont generalement prescrits alors que pour un cancer de la prostate, la dose va de 70 a 80 Gy avec un fractionnement de 2 Gy. Un autre exemple est celui de la radiotherapie des metastases cerebrales se faisant avec une seance unique et une dose de 20 Gy.

Etapes et techniques de traitement

Il existe plusieurs strategies pour irradier le volume cible en radiotherapie, comme la curietherapie ou la radiotherapie metabolique ou des sources radioactives sont placees a lโ€™interieur du patient. Lโ€™alternative la plus courante, a laquelle nous nous interesserons ici, est la radiotherapie externe, ou la source de rayonnement est a distance du patient. Elle est utilisee dans 90 % des traitements [18].

Accelerateur lineaire

Les faisceaux de radiotherapie externe sont aujourdโ€™hui issus dโ€™accelerateurs lineaires medicaux. Ils delivrent des faisceaux dโ€™electrons mono-energetiques ou des spectres de pho-tons dans la gamme dโ€™energie du MeV. Le schema dโ€™un accelerateur classique est represent sur la gure 2.1.2. La production dโ€™un faisceau de photons suit di erentes etapes, illustrees sur la gure 2.1.3.
Des electrons sont produits dans le canon a electrons par emission thermo-ionique, suite au chau age dโ€™un lament de tungstene. Ils sont alors acceleres dans une cavite, a des energies allant de 4 MeV a 25 MeV, a lโ€™aide dโ€™une onde hyperfrequence generee par un magnetron (ou un klystron suivant le modele dโ€™accelerateur). Ils sont guides et con nes dans la cavite sous vide gr^ace a des aimants. Le faisceau est ensuite devi de sa trajectoire (dโ€™environ 90 ) par des electro-aimants pour venir impacter une cible de tungstene. Lโ€™interaction des electrons dans le champ des noyaux de la cible genere des photons de freinage (bremsstrahlung) dont le spectre en energie est continu et dont lโ€™energie maximale correspond a lโ€™energie des electrons. Des photons de uorescence sont egalement emis. Ils sont dus a lโ€™ionisation des couches electroniques (K, L, M) du tungstene.
Par convention, lโ€™energie des faisceaux de photons est notee 4 MV ou 25 MV par exemple, en reference a la tension dโ€™acceleration des electrons qui determine lโ€™energie maximale du spectre de photons correspondant.
Des elements en aval de la cible assurent lโ€™homogeneit du faisceau (c^one egalisateur), contr^olent le debit de dose, lโ€™homogeneit et la symetrie du champ (chambre dโ€™ionisation monitrice) ou modi ent la distribution de dose ( ltre en coin). La mise en forme du faisceau est faite a lโ€™aide de m^achoires (collimateurs primaires) et dโ€™un collimateur multi-lames (MLC pour multi leaf collimator) qui permet au faisceau dโ€™epouser la forme du volume cible.

Etapes du traitement

Le deroulement de la radiotherapie debute par la prescription medicale faite par le radiotherapeute (dose totale, nombre de seances et dose par seance).
Le patient passe alors un scanner de simulation pour lโ€™acquisition des donnees ana-tomiques ( gure 2.1.4 (a)). Il sโ€™agit dโ€™une acquisition tomographique de lโ€™attenuation des rayons X dans les tissus. Ces images de reference fournissent une carte anatomique 3D comprenant les informations sur la densit des tissus, utiles a la plani cation du traitement.
Le scanner est realis en position de traitement ou le patient peut ^etre immobilise avec un systeme de contention. Son positionnement sur la table est reper a lโ€™aide de tatouages ou de reperes sur un masque de contention, realises a lโ€™intersection des lasers axial, sagittal et coronal presents en salle de scanner, comme le montre la gure 2.1.4 (b). Ils permettent de repositionner quotidiennement le patient en alignant ces reperes sur les m^emes lasers presents en salle de traitement.
Les images sont ensuite exportees vers un logiciel de plani cation de traitement (TPS pour Treatment Planning System en anglais), occupant une place centrale dans la cha^ne de traitement. Il est constitue dโ€™un ensemble de logiciels informatiques dedies a la de nition des volumes a traiter, de la balistique des faisceaux et du calcul des distributions de doses associees. Les caracteristiques des faisceaux ont prealablement et implementees dans le TPS a n que la dose calculee reproduise des mesures dosimetriques de reference dans lโ€™eau.
La plani cation du traitement (voir gure 2.1.5) est e ectuee sur lโ€™image du patient dont les voxels sont convertis en densites electroniques pour le calcul de la dose. Le volume cible et les organes a risques sont tout dโ€™abord delimites, et peuvent ^etre associes a des contours prealablement e ectues sur des images IRM (imagerie par resonance magnetique) ou TEP (tomographie par emission de positon), fusionnees au scanner de reference. Les faisceaux dโ€™irradiation sont ensuite choisis (nombre, energie, angle dโ€™incidence, forme) pour obtenir la meilleure conformation a la tumeur, compte tenu des parametres techniques de lโ€™accelerateur. Le TPS calcule alors les distributions de dose pour la balistique choisie avec
Figure 2.1.5 : Plani cation du traitement sur le TPS a partir des images de reference : delineation du volume cible et des organes a risque, de nition dโ€™une balistique, calcul de dose et visuali-sation des histogrammes dose-volume pour lโ€™optimisation de la plani cation. Exemple pour une radiotherapie de la prostate. Images RaySearch.
un algorithme de calcul, analytique ou Monte Carlo. Une information sur la couverture des volumes en fonction de la dose est fournie par des histogrammes dose-volume. Ils renseignent sur le pourcentage de chaque volume recevant une certaine dose et aident ainsi a optimiser la balistique et le poids des di erents faisceaux a n dโ€™atteindre les objectifs xes par le radiotherapeute (prescription) et respecter les tolerances de dose aux organes a risques. Une fois valide par le radiotherapeute, le plan de traitement est export vers le logiciel de veri cation et dโ€™enregistrement, pilotant lโ€™accelerateur.
A chaque seance dโ€™irradiation le patient est replac dans sa position de reference a lโ€™aide des lasers pour la realisation du traitement. Son positionnement est contr^ole dans un premier temps a lโ€™aide de la projection lumineuse du champ sur la peau. Des systemes dโ€™imagerie portale (imagerie avec le faisceau de traitement) ou embarquee (tube a rayons X et imagerie perpendiculaire au faisceau) (voir gure 2.1.2) permettent dโ€™obtenir des images 2D ou 3D du patient pour decaler le patient et faire co ncider les reperes anatomiques du jour avec ceux du scanner de reference.
Le dose delivree par faisceau est veri ee in vivo soit par une mesure ponctuelle sur lโ€™axe du faisceau a la peau du patient, soit avec la distribution de dose obtenue a partir dโ€™une image portale [19].

Techniques de traitement

La radiotherapie externe a grandement evoluee ces dernieres annees gr^ace aux impor-tants developpements techniques des appareils de traitement et dโ€™imagerie. La technique de traitement la plus repandue est la radiotherapie conformationelle 3D realisee avec un accelerateur conventionnel ( gure 2.1.2), utilisant les images tomographiques multi-modalites pour de nir les volumes, et un calcul de dose assiste par ordinateur avec le TPS. Elle consiste a delivrer des faisceaux xes (de 2 a 7), a debit de dose constant, conformes au volume cible par le MLC.
Elle est progressivement remplacee par des techniques dโ€™irradiation plus sophistiquees vi-sant a optimiser le contr^ole local de la tumeur et minimiser les e ets aux tissus sains. En radiotherapie conformationnelle par modulation dโ€™intensit (RCMI), les formes de champ varient pendant lโ€™irradiation gr^ace au mouvement des lames du MLC, generant des gradients de dose pour mieux couvrir la zone a traiter. Ceci a permis de reduire les marges autour du volume cible pour mieux proteger les tissus sains et augmenter la dose prescrite. Elle est uti-lisee principalement dans le cas des cancers de la prostate et de la sphere ORL. Une evolution de la RCMI plus recente est lโ€™arc-therapie dynamique qui permet de sculpter davantage les distributions de dose en modi ant egalement le debit de dose pendant lโ€™irradiation. Elle per-met de reduire le temps de traitement et limiter les eventuels deplacements intra-fraction du patient. La gure 2.1.8 illustre lโ€™impact de lโ€™evolution de ces techniques sur les distributions de dose pour une plani cation de traitement dโ€™un cancer de la prostate [21]. La conforma-tion tumorale et la protection des tissus sains sont progressivement ameliorees par la RCMI et lโ€™arc-therapie dynamique, en comparaison de la technique conformationnelle 3D.
Une autre machine de traitement par RCMI est la tomotherapie representee sur la – gure 2.1.9. Elle est basee sur une architecture de scanner et permet ainsi une delivrance des faisceaux helico dale avec une rotation de 360 degres autour du patient [22]. Le systeme contient aussi un imageur en vis a vis du faisceau permettant de veri er la position de traitement du patient.
Dโ€™autres accelerateurs medicaux permettent des techniques de traitement de pointe. La radiotherapie stereotaxique est une technique traitant des petites tumeurs (inferieures a 3 cm) avec plusieurs petits faisceaux non coplanaires. Des machines de traitement telles que le Cyberknife ( gure 2.1.10), le Gamma Knife, le Novalis Txโ„ข ont et developpees speci quement pour cette modalite. La particularite de ces traitements est la delivrance dโ€™une dose elevee, generalement hypo-fractionnee (de 1 a 5 seances), dans un petit volume. Les exigences en terme de precision balistique sont alors accrues. Dans le cas de tumeurs intra-cr^aniennes (metastases cerebrales par exemple), la stereotaxie permet un reperage geometrique tridimensionnel precis de la tumeur en xant un cadre rigide sur le cr^ane du patient a n de reduire les erreurs liees au positionnement vis a vis du faisceau. Des localisations extra-cr^aniennes sont egalement traitees par radiotherapie stereotaxique telles que les tumeurs pulmonaires de petites tailles ou les lesions hepatiques.
Ces ameliorations dans la couverture du volume cible necessitent un ciblage precis rendu possible par la radiotherapie guidee par lโ€™image. Les systemes dโ€™imagerie en salle permettent de realiser des images 2D ou 3D du patient directement sur la machine de traitement a n de contr^oler et corriger la position du patient avant le traitement (inter-fraction). Les mouvements intra-fraction (mouvements respiratoires et cardiaques) peuvent aussi ^etre monitores pendant la seance avec di erents systemes dโ€™imagerie. Cela permet de garantir la confor-mation du faisceau a la tumeur en temps reel, avec des techniques de radiotherapie asservie a la respiration ou des methodes de suivi de la tumeur en respiration libre. Ces techniques sont indiquees pour des tumeurs localisees dans des organes mobiles comme les poumons ou lโ€™abdomen.
La realisation dโ€™images de repositionnement systematique oriente egalement vers la ra-diotherapie adaptative ou le plan de traitement serait recalcul en cours de traitement pour tenir compte des changements anatomiques (retrecissement du volume tumoral, amaigrisse-ment du patient) durant les semaines de traitement [23].

Justesse et precision du traitement, place de la dosimetrie

La precision dans la realisation du traitement et la delivrance de la dose physique plani ee dependent de plusieurs etapes. La mesure de dose de rayonnement (dosimetrie) occupe une place importante dans la cha^ne de traitement, comme illustre sur la gure 2.1.11.
Avec les techniques actuelles, lโ€™incertitude globale sur la dose delivree est dโ€™au plus 4,7 % comme le resume le tableau 2.1.1 [24]. Cette incertitude provient des mesures dosimetriques de reference, indispensables pour etalonner la machine de traitement en dose absolue et modeliser les faisceaux dans le TPS. Ces mesures sont notamment celle du debit de dose absolue et de son evolution en fonction des dimensions du champ, de la profondeur dans le milieu. Elles sont e ectuees dans lโ€™eau, milieu representatif de la composition des tissus humains. Ces mesures seront detaillees au chapitre 3. Lโ€™algorithme de calcul de la dose par le TPS in uence aussi la precision sur la dose delivree avec notamment la gestion du dep^ot de doses en presence dโ€™heterogeneites (poumons notamment). En ce qui concerne le patient, lโ€™incertitude reside dans la de nition des contours des volumes cible et a risque et de la precision du positionnement inter et intra-fraction.
Dโ€™autres mesures de dose assurent la qualite du traitement delivr . Ainsi, des mesures dosimetriques de concordance entre le traitement plani e et e ectivement realis sont ef-fectuees pre-traitement pour contr^oler les distributions de doses (2D, 3D). Par ailleurs, la dosimetrie in vivo assure un contr^ole supplementaire de la dose delivree au patient et permet de detecter des erreurs systematiques. Lโ€™implementation de la dosimetrie de transmission avec lโ€™imageur portal pendant le traitement permet de contr^oler, entre autre, la forme du champ vis a vis du volume cible en temps reel [26].

Micro-irradiateur dedi
En ce sens, les dispositifs de micro-imagerie ont fortement contribue au developpement de la recherche preclinique avec les petits animaux ces dernieres annees [29]. Les micro-TEP, micro-CT et micro-IRM permettent dโ€™obtenir des images de qualite a lโ€™echelle animale [30]. Ces dispositifs ont rapidement evolu gr^ace a lโ€™emergence de modeles tumoraux animaux plus realistes avec notamment les tumeurs orthotopiques implantees dans lโ€™organe concern a lโ€™inverse des modeles de tumeurs implantees en sous-cutane [3]. Cela permet lโ€™etude de lโ€™evolution de la tumeur dans son veritable micro-environnement.
En revanche, les systemes dโ€™irradiation pour les petits animaux nโ€™ont bene ci que plus tard dโ€™une telle avancee. Jusquโ€™a recemment encore, des irradiations non conformationnelles de tumeurs ou dโ€™organes etaient e ectuees en champ large avec une collimation sommaire et sans calcul de dose precis [10]. La dose etait delivree par mono-fraction. Les ecarts tech-nologiques avec les irradiations cliniques etaient donc importants.
Face au besoin dโ€™une plateforme dโ€™irradiation reproduisant les conditions dโ€™irradiation ren-contrees en clinique, des appareils de traitement dedies aux petits animaux ont recemment ete developpes par plusieurs institutions [5] [31]. Alors que les faisceaux de radiotherapie clinique ciblent des volumes centimetriques, ces micro-irradiateurs delivrent des faisceaux a lโ€™echelle des animaux. Cette miniaturisation est assuree dโ€™une part geometriquement avec des faisceaux millimetriques, et dโ€™autre part avec des photons de moyenne energie (100-300 kV). Nous verrons dans la suite de ce chapitre les implications dosimetriques accompagnant ces caracteristiques.
Deux micro-irradiateurs sont aujourdโ€™hui commercialises : le X-Rad 225Cx de Precision X-Ray Inc. (PXI) et le SARRP (Small Animal Radiotherapy Research Platform) de XStrahl Inc., representes sur la gure 2.1.12.
Ces systemes delivrent des faisceaux issus de tubes a rayons X, similaires a ceux uti-lises dans les systemes dโ€™imagerie (scanner, installation radiologique, systeme dโ€™imagerie embarqu sur un accelerateur medical). Le tube a rayons X ( gure 2.1.13) est contenu dans une enceinte sous vide. Les electrons sont extraits dโ€™un lament chau e par e et thermo-ionique et sont ensuite acceleres vers une anode en tungstene a lโ€™aide dโ€™une di erence de potentiel de lโ€™ordre du kV (20-300). Leur interaction avec lโ€™anode genere du rayonnement de freinage et des photons de uorescence. Les photons traversent alors une fen^etre de sortie qui agit comme un ltre en energie.
Le faisceau est ensuite mis en forme avec des collimateurs circulaires de diametres millimetriques, visibles pour les deux systemes sur la gure 2.1.12. Ils permettent de cibler en entier ou en partie un organe ou une tumeur de lโ€™animal.
Le tube a rayons X est solidaire dโ€™un bras rotatif permettant de realiser des irradiations en arc autour de lโ€™animal positionne sur une table a trois degres de libert de mouvement. Cela permet de reproduire des schemas dโ€™irradiation complexes a plusieurs faisceaux pour optimiser la couverture des volumes cibles.
Compte tenu de la taille des animaux et des tumeurs, la visualisation du volume cible ainsi que le positionnement prealable a lโ€™irradiation ne sont possibles quโ€™avec un systeme dโ€™imagerie embarqu . Ainsi ces plateformes sont equipees dโ€™un imageur en vis a vis du faisceau dont la resolution spatiale est su sante pour visualiser des structures et organes
Des TPS bases sur des calculs Monte Carlo existent egalement pour ces plateformes, permettant de reproduire les etapes de plani cation de traitement de la clinique, presentees precedemment.
Justesse et precision du traitement, place de la dosimetrie
La miniaturisation des appareils de traitement assure la mise a lโ€™echelle de lโ€™animal et facilite alors la transposition des etudes de lโ€™animal a lโ€™homme. Cependant ces systemes possedent des faisceaux de traitement speci ques et inedits car ils combinent des photons de moyenne energie et des champs dโ€™irradiation millimetriques. La mise en service de ces irradiateurs et le maintien de leurs performances dans le temps necessitent dโ€™une part un contr^ole accru de la precision mecanique infra-millimetrique assurant le bon ciblage des vo-lumes [32]. Dโ€™autre part, la dosimetrie est indispensable a la caracterisation des faisceaux [33] [30] car elle permet de calculer la duree dโ€™irradiation et la distribution de dose dans lโ€™animal. Elle permet egalement de veri er in vivo la concordance entre les traitements pla-ni e et delivr . Devant la speci cit de ces faisceaux et lโ€™exigence sur la precision aussi bien mecanique que dosimetrique, des outils de mesure de la dose adaptes sont indispensables.
Lโ€™objectif de cette these est de developper et mettre en service un dosimetre dedi aux me-sures avec des faisceaux millimetriques de moyenne energie (kV), aussi bien pour caracteriser un micro-irradiateur quโ€™e ectuer de la dosimetrie in vivo. La nalite est de garantir avec precision la dose physique delivree pour etablir des conclusions sur les e ets biologiques associes, dans le cadre de nouvelles approches therapeutiques en radiotherapie.
Elements de dosimetrie
Comme lโ€™illustre la gure 2.1.11, la dosimetrie est au c ur dโ€™un traitement en ra-diotherapie et intervient dans plusieurs etapes que ce soit pour mesurer les donnees de reference dosimetriques, contr^oler les distributions de dose pre-traitement ou e ectuer des mesures in vivo pendant le traitement. Ce sont ces di erentes fonctions que notre dosimetre dedi devra remplir.
A n de preciser les speci cites liees aux irradiations precliniques, les principales interac-tions rayonnement matiere rencontrees en radiotherapie seront presentees ici en comparant un faisceau de photons clinique de 6 MV et un faisceau preclinique de 225 kV. Nous nous focaliserons sur le dep^ot dโ€™energie engendr par les interactions electromagnetiques sans en decrire la cinematique. Les notions de dose et de dosimetrie seront ensuite abordees a n dโ€™identi er les caracteristiques requises pour un dosimetre dedi a une utilisation preclinique.
Interactions des photons dans la matiere
La gure 2.2.1 represente deux spectres en energie, lโ€™un issu dโ€™un accelerateur lineaire a 6 MV et lโ€™autre dโ€™un tube a rayons X a 225 kV. Notons la presence des raies de uorescence K du tungstene sur le spectre de moyenne energie.
Lors de la radiotherapie, ces spectres de photons vont interagir avec la matiere. Le dep^ot dโ€™energie se fait en deux temps : les photons mettent en mouvement des electrons secon-daires dans le milieu et ces electrons deposent a leur tour de lโ€™energie, tout au long de leur parcours. Par la suite, nous nous interesserons uniquement aux interactions conduisant a un dep^ot dโ€™energie dans la matiere, pertinentes dans le domaine energetique de la radiotherapie.
Lโ€™interaction des photons dans la matiere est un processus stochastique et est donc regie par des lois de probabilites et des sections e caces. Trois interactions inelastiques sont de grande importance en radiotherapie car il en resulte un transfert dโ€™energie aux electrons du milieu : lโ€™e et photoelectrique, la di usion Compton et la creation de paire electron-positon.
E et photoelectrique Lors de lโ€™e et photoelectrique, un photon dโ€™energie incidente h interagit avec un electron dโ€™une couche electronique de lโ€™atome cible. Lโ€™electron est alors ejecte de cette couche et dispose dโ€™une energie cinetique EEP equivalente a la di erence entre lโ€™energie du photon et lโ€™energie de liaison de lโ€™electron El : EEP = hย  ย El (2.2.1) Z3
La section eย  cace de lโ€™e et photoelectrique est proportionnelle a et depend donc 3(h ) fortement de la composition du materiau traversย  et de lโ€™energie du faisceau.
Di usion Compton Lors dโ€™une interaction Compton, le photon incident dโ€™energie h est di use de facon inelastique lorsquโ€™il interagit avec un electron des couches peripheriques de lโ€™atome, dont lโ€™energie de liaison est faible devant celle du photon. La repartition de lโ€™energie entre le photon di use et lโ€™electron eject depend de lโ€™energie du photon primaire et de lโ€™angle de di usion. Lโ€™electron peut acquerir une energie maximale lors dโ€™une di usion Compton lorsque le photon incident est retrodi us (โ€™ = 180 ). Lโ€™energie transmise a lโ€™electron (en keV) est alors : 2 (h )2 EC;max = 2 hย  + 511 keV
La gure 2.2.2 [34] presente lโ€™energie des electrons Compton EC photon incident, moyennee sur tous les angles de di usion.

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Table des matiรจres

Remerciements
1 Introductionย 
2 Radiothยดerapie prยดeclinique et enjeux dosimยดetriquesย 
2.1 Radiothยดerapie et recherche prยดeclinique
2.1.1 Cancer et radiothยดerapie
2.1.2 Etapes et techniques de traitement ยด
2.1.3 Recherche prยดeclinique en radiothยดerapie
2.2 Elements de dosimยดetrie ยด
2.2.1 Interactions des photons dans la mati`ere
2.2.2 Dยดep^ot dโ€™ยดenergie par les ยดelectrons secondaires
2.2.3 Grandeurs dosimยดetriques et thยดeorie des cavitยดes
2.3 Dosim`etre pour la radiothยดerapie prยดeclinique
2.3.1 Dยดetecteurs commercialisยดes
2.3.2 Choix dโ€™un dosim`etre adaptยดe aux faisceaux prยดecliniques
3 Caractยดerisation de lโ€™irradiateur prยดecliniqueย 
3.1 Prยดesentation de lโ€™irradiateur
3.1.1 Tube `a rayons X
3.1.2 Irradiation
3.1.3 Imagerie embarquยดee
3.1.4 Logiciels de pilotage et de planification de traitement.
3.2 Caractยดerisation mยดecanique et dosimยดetrique.
3.2.1 Prยดecision mยดecanique
3.2.2 Temps de montยดee de lโ€™irradiation
3.2.3 Dosimยดetrie absolue
3.2.4 Dosimยดetrie relative
3.3 Caractยดerisation spectrale
3.3.1 Mยดethodes de dยดetermination des spectres
3.3.2 GATE.
3.3.3 Simulations des spectres en ยดenergie du X-Rad 225Cx
3.3.4 Validation
3.4 Rยดesumยดe
4 Dosim`etre `a fibre scintillante DosiRatย 
4.1 Principes de la scintillation
4.1.1 Scintillation
4.1.2 Quenching
4.1.3 Lumi`ere parasite
4.2 Description du dยดetecteur
4.2.1 Sonde
4.2.2 Syst`eme de dยดetection
4.3 Caractยดeristiques dosimยดetriques
4.3.1 Sensibilitยดe et prยดecision
4.3.2 Lumi`ere parasite
4.3.3 Stabilitยดe
4.3.4 Linยดearitยดe avec le kerma et le dยดebit de kerma
4.3.5 Dยดependance angulaire
4.4 Dยดependance en ยดenergie
4.4.1 Sensibilitยดe intrins`eque de DosiRat
4.4.2 Interprยดetations `a lโ€™aide du mod`ele de Birks
4.4.3 Discussion et comparaisons avec la littยดerature
4.4.4 Conclusion
4.5 Rยดesumยดe
5 Utilisation prยดecliniqueย 
5.1 Etalonnage en dose dans lโ€™eau ยด
5.1.1 Matยดeriel et mยดethodes
5.1.2 Rยดesultats et discussion
5.2 Dosimยดetrie relative
5.2.1 Facteurs dโ€™ouverture collimateur
5.2.2 Rendements en profondeur
5.3 Dosimยดetrie in vivo
5.3.1 Etalonnage en conditions prยดecliniques ยด
5.3.2 Vยดerifications dosimยดetriques sur fant^ome
5.3.3 Vยดerifications dosimยดetriques in vivo.
5.3.4 Conclusions sur la dosimยดetrie in vivo.
5.4 Irradiation de tumeurs mobiles.
5.4.1 Prise en compte des mouvements en radiothยดerapie
5.4.2 Dosimยดetrie des cibles mobiles avec DosiRat
5.4.3 Conclusions
5.5 Rยดesumยดe
6 Conclusion et perspectivesย 
6.1 Conclusion
6.2 Perspectives.
Bibliographieย 

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