Loger les sinistrés de la Seconde Guerre Mondiale en habitat d’urgence

Un regard sur l’histoire de la ville de Brest

Le ressenti des Brestois à la fin de la guerre 39-45 est en grande partie dû à la métamorphose de leur ville. Brest à la fin des années 30 ne ressemblait pas à aujourd’hui. L’ampleur de la démolition d’une ville ne pourrait s’estimer si nous ne décrivions pas un peu de son histoire. Daniel Le Couedic débute son ouvrage sur l’histoire de Brest par une citation de Flaubert de 1847. «Que voir à Brest? des maisons forts bêtes, un théâtre où on ne joue pas, des églises déplorables» puis il interroge le lec-teur en continuant de rédiger sa source «Vous comprenez de suite que la vraie ville est l’arsenal, que l’autre ne vit que pour lui, qu’il déborde sur elle». À travers ces quelques phrases, il laisse penser aux lecteurs une ville presque inanimée à première vue, laissant finalement entrevoir la véritable vie brestoise développée grâce à l’arsenal. Cet endroit, emblématique de Brest, devient omni-présent à chaque fois que la littérature s’autorise une déambulation dans la ville. Jacques Prévert fut également inspiré par la pointe bretonne dans la période de la Seconde Guerre mondiale, décrivant cette fois-ci une ville détruite où la vie des habitants continue malgré tout, dans son poème «Barbara».
Le port situé sur la Penfeld était autrefois le point central de la ville, où se côtoyaient toutes les activités liées à la pêche, au commerce et aux activités maritimes de la Royale. Mais cette dernière provoqua une véritable scission au niveau du port lorsqu’elle décida de séparer les activités militaires du reste de Brest. Celles-ci devaient être mises à l’écart de la population, par souci de tran-quillité. Une nouvelle façon de développer la ville fut alors étudiée au cours du 19ème siècle. L’intervention de taille qui marqua cette période de l’histoire de Brest fut la construction d’un pont tournant débutée en 1856. Son ouverture en 1961 permettra de relier les deux rives. Le port de commerce et de pêche gardera une petite place dans la rade, hors des murs de l’enceinte militaire. L’ancienne artère principale de la ville menait alors aux portes de l’arsenal pro-voquant une certaine frustration pour les civils Brestois qui se retrouvaient face à une voie sans issue. A partir de là fut aménagée la rue de Siam, elle liait le centre-ville au pont tournant. Du haut de celui-ci, un véritable spectacle sur les activités en contrebas était visible. Deux propositions furent abordées au début du 20ème siècle afin de répondre aux insatisfactions des Brestois. La première idée était de développer une seconde ville accolée à l’existante, le plan était dessiné par Robert Maurice en collabora-tion avec Claude Casimir Perier vers 1914. La seconde proposition, de Georges Milineau, alors architecte municipal, prévoyait la démolition des fortifications de la ville. Notons qu’il influencera quelques années plus tard le projet de recons-truction dirigé par JB Mathon après la Seconde Guerre Mondiale. A ce moment, aucune ne fut choisie. On décida de prolonger la rue de Siam et de redonner une place au centre existant, sans démolir les fortifications. A savoir que celles-ci n’étaient plus protégées au niveau du patrimoine depuis la fin de la Grande Guerre.

Les remparts brestois datent du 17ème siècle

La ville était organisée en associa-tion avec Choquet de Lindu, ingénieur en chef de la marine et Vauban, commis-saire général. Ce dernier était chargé de rendre la ville indestructible. Brest était entourée de 7km de remparts et de fortifications. Deux portes étaient édifiées, la porte Vauban menant à l’arsenal par l’artère principale et la porte du Conquet. Des vestiges de la porte Vauban sont encore présents. L’autre porte reliait Re-couvrance à la Penfeld. La ville de Brest, sous forme d’une véritable ville close, fut finalement ouverte vers la fin du 18ème siècle par la création de cinq autres portes. L’idée de démolir ces fortifications est alors très mal perçue durant la période de l’entre-deux-guerres.

Un bilan lourd suite à la Seconde Guerre Mondiale

Contrairement à la première guerre mondiale qui ne concernait que quelques départements français, la guerre 39-45 provoqua des pertes considé-rables de bâtiments sur le plan national.Certaines villes furent plus touchées que d’autres, même si nous pouvons consi-dérer que tout l’hexagone nécessitait une entraide d’urgence.

Les villes devaient se reconstruire rapidement

La France aura non seu-lement perdu énormément de bâtiments, mais il faut bien comprendre que tout le budget alloué aux constructions durant l’occupation avait été attribué aux constructions dirigées par le Reich, avec des bâtiments militaires comme les bunkers, et certainement pas à la création de nouveaux logements. Ci-dessous, les chiffres9 établis présentent les villes dévastées durant l’occupa-tion, avec un pic lors de la libération en 1945, pour diminuer lors du début de la reconstruction jusqu’en 1947. La carte présente les villes sinistrées en indiquant la proportion des dégâts.
Dès 1945, l’état mettra en place différentes mesures qui permettront de dresser les plans de reconstruction. Le ministère de la reconstruction et de l’urbanisme, le MRU, créé alors, sera en charge de repenser les villes sinistrées. Pour permettre le relogement durant la phase de reconstruction, le service de construction provisoire, le SCP, assurera le développement des fameuses cités temporaires. Tandis que la lend-lease au niveau international prenait fin, l’état Français prévoyait le préfinancement de certains édifices. Contrairement à la fin de la première Guerre Mondiale, toutes ces lois permettaient de créer des enjeux politiques de taille. L’état restait ainsi maître de toutes ces opérations. Car para-doxalement au sinistre, le pays souhaitait se reconstruire sous une autre image, plus moderne. Le plan sera donc non seulement un plan de reconstruction mais également un plan de modernisation, et sera lancé le 8 Septembre 1944. Deux courants de reconstruction s’opposent à cette période : l’audacieuse re-conquête d’une nouvelle façon de penser le logement et ceux qui ne veulent pas heurter davantage les gens déjà traumatisés. Ce sera tout d’abord aux côtés de René Coty, ministre de la recons-truction en 1948 que les bilans seront dressés. Les archives visionnées sur les émissions quotidiennes de l’époque de 1946 présentent le ministre décrivant les villes de Nantes et de Saint Nazaire. Le ministère de la reconstruction devait dresser les états des lieux pour repenser les villes et définir les aides nationales et internationales. A travers les documentaires, les politiques arpentent les villes où les destructions sont massives. Nous découvrons notamment le Général de Gaulle visitant les villes de Brest ou de Douarnenez. Les bilans sont lourds et les habitants sont démunis. Mais la joie de la paix règne dans les villes et les gens se veulent patients.
Certes les villes portuaires sont alors présentées comme des villes mar-tyres mais surtout patriotes. Les services du MRU dénombreront 1 882 villes si-nistrées en 1946, d’après l’ouvrage de Françoise Rouxel sur la vie en baraques.A savoir que pour le cas de Brest, les vestiges de certains bâtiments finiront par être démolis. Lorsque nous parlons de ruine en cette période, la référence est que nous considérons les immeubles ou logements comme sinistrés totalement ceux dont le pourcentage de destruction est supérieur à 75 %, c’est-à-dire ceux dont le coût de réparation est évalué à plus de 75 % du coût de reconstruction. Un bien démoli concerne un bâtiment dont 75% de sa totalité est en ruine11. Dans l’ouvrage de Françoise ROUXEL12, les chiffres suivants traduisent l’état de Brest à la libération: Soit 4 800 immeubles détruits, 3 700 fortement endommagés et 2 000 sinis-trés, ce bilan est tiré des chiffres annoncés par Jean Baptiste Mathon lors d’une conférence «Nos villes sinistrées, Brest» en 1948. Avec lui, Maurice Piquemal est délégué départemental à la reconstruction du Finistère.

L’organisation générale de la reconstruction

René Coty avait été remplacé à son poste de ministre de la reconstruc-tion par Eugènes Claudius Petit en 1948. Ce dernier, adepte des projets de Le Corbusier et des idées évoquées dans la Charte d’Athènes, prônait pour une reconstruction massive, standardisée et surtout moderne. Il ne souhaitait pas s’appuyer sur une reconstruction à l’iden-tique. Les dispositifs de reconstruction sont liés au plan économique, même si les choix s’orienteront surtout sur la réflexion de repenser le tissu urbain, cer-taines villes couvertes par la législation comme Saint Malo seront reconstruites à l’identique. La création de l’ordre en 1940 avait donné un titre à la profession, et le MRU, dès de sa mise en place, délivrait un agrément supplémentaire pour permettre aux architectes d’être liés à un programme de reconstruction. Cer-taines villes seront confiées à des architectes de renom comme Perret au Havre, Pouillon à Marseille ou Lurçat à Paris. Cependant, Saint Malo subira la pénurie de bois, même si son cas, d’un point de vue patrimonial était placé prioritaire. La reconstruction de la ville marquera un arrêt lors de la remise en état des façades des habitations du centre-ville.Pour Brest, il y aura un plan d’ensemble mais surtout des accords entre diffé-rents acteurs. A savoir que beaucoup de personnes sinistrées s’entraideront pour remettre en état leur propre logement, tout en bénéficiant des aides de l’Etat. L’intervention au niveau de Brest était difficile depuis le reste de l’hexa-gone de par son éloignement géographique. Nous lirons dans le livre de Danièle Voldman cet extrait du discours de Raoul Dautry. Il préférera mettre en avant l’esprit volontaire et de solidarité des Brestois, plutôt que de mettre en avant l’infrastructure portuaire qui reste le point fort de la ville.«Il est inévitable qu’entre les diverses régions de France, il y ait des inégalités de traitement pendant cette période d’extrême pénurie de transport. Mais le Français est foncièrement géné-reux, et ce sentiment, que la prospérité a trop souvent effacé, la misère le fait renaître dans toute sa force. Les Français de 1945 ont toutes les raisons d’être plus généreux (…) Brest ne sera pas sacrifié par rapport à d’autres villes. M.Lehuede, ingénieur des Ponts et chaussées (…) est maintenant com-missaire aux travaux pour la Bretagne. Il est Breton. C’est une assurance de plus que toute l’aide qui peut-être apportée à Brest lui sera consentie sans délai.»Dans ce discours de Février 1945, le ministre apporte des solutions de priorité pour la mise en place des aides gouvernementales. La situation laissait entre-voir une longue période pour le rétablissement des villes, aucours de laquelle la patience et la solidarité des habitants devaient se faire. L’ordre d’urgence pour le relogement ne pouvait pas convenir et répondre à tous. L’état d’esprit de la fin de cette guerre est donc toujours valorisé dans les paroles politiques. La ville de Lorient (soulignons qu’elle bénéficiait comme Brest d’une bonne in-frastructure industrielle et portuaire) ne subissait pas cette absence de lien avec les départements limitrophes.13-VOLDMAN (Danièle), La reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954, histoire politique, éditions L’Harmattan, Paris, 1997, p294
Jean Baptiste Mathon fût dès la fin de la guerre nommé comme archi-tecte de la reconstruction pour la ville de Brest. Selon ses choix que certains historiens comme D.Le Couédic diront influencés par les idées de G.Milineau, comme expliqué précédemment, les remparts de la ville furent détruits. Le sou-hait de la reconstruction est d’étendre la ville, de la faire sortir de son cloison-nement, de la libérer. L’image qu’on gardera de cette époque est la Place de la Liberté faisant face à la Penfeld. La place est inspirée des pays de l’Est, elle se laisse rejoindre par la grande rue de Siam qui vient du port. Brest sera également marquée à cette période par l’accord signé avec les trois communes voisines. Proposant désormais un plan d’agglomération, même si cette démarche aura débuté lors de la période de l’entre-deux-guerres, elle sera vraiment mise en place lors de la reconstruction, le 27 avril 1947. Les trois villes sont Saint Marc, Lambézellec et Saint Pierre-Quilbignon. Saint Pierre subira l’arrivée des ouvriers de l’arsenal fuyant la surpopulation de Recouvrance. Brest veut après la guerre de 39-45 avoir de vastes espaces et être moderne. Mais les Brestois ont du mal à se positionner suite à toutes ces démolitions, traumatisés par les attaques allemandes et les rafles des alliés, puis par cette reconstruction si rapide.

Loger les sinistrés de la Seconde Guerre Mondiale en habitat d’urgence

La période des plans de reconstructions est lancée dès la fin de la Se-conde Guerre mondiale : une grande période s’annonce. Il devient urgent de proposer des logements temporaires aux sinistrés, le temps de repenser les villes. Dans la revue de l’urbanisme de février-mars 1944, Jean Royer, architecte du gouvernement décrira les logements provisoires comme des «auxiliaires pré-cieux des programmes de rénovation urbaine»15. Ils sont indispensables en cette période où les ruines emplissent les rues.
Le provisoire de l’après-guerre 1945, le pays est dévasté et l’économie est au plus bas. Les entreprises sont démunies, nous entrons dans une première phase où la récupération ré-pond à l’urgence. Avant de parler des aides à l’international et de l’organisation générale d’une reconstruction, dans les premiers mois une période de transition s’amorce à travers la récupération. Rares seront les reconstructions définitives entre 1945 et 1947, nous sommes dans une période où le déminage, le déblaie-ment et la mise en place d’habitats provisoires sont nécessaires. Le MRU sou-haite à ce moment-là profiter de la reconstruction pour accélérer certaines lois déjà évoquées avant la guerre, les règles qui rejoindront les phases d’expropria-tion nécessaire à l’élargissement des routes par exemple. N’oublions pas qu’à cette période, il venait de se mettre en place tout un système de remembrement pour repenser les communes et même l’élargissement de celles-ci par l’asso-ciation avec des villes limitrophes. Durant la Seconde Guerre mondiale le CNU, comité national d’urbanisme s’était mis en place, il se voulait moins radical que les lois votées au sein du MRU. En effet, les membres du CNU souhaitaient adoucir afin de ne pas traumatiser davantage les Français, en jouant ainsi un rôle modérateur. Ils gardaient cependant en vue les mêmes souhaits d’étendre les rues, de combattre l’insalubrité et de repenser certains îlots, voire la moder-nisation des villes mais d’une façon moins radicale. Dans un premier temps, les choses évidentes à réutiliser étaient issues du domaine militaire, venant des troupes françaises mais également des troupes allemandes. Par exemple, des casques deviendront passoires, tandis que des parachutes seront redistribués pour un autre usage. Des usines françaises se voient même confier de repenser des objets du quotidien. Pour mettre en place ces réutilisations, le MRU prit la décision au printemps 1945 de dresser une liste des besoins urgents. Il s’adressa ensuite aux organismes professionnels spécia-lisés, nommés le comité d’organisation du matériel industriel d’occasion. Cette période fut courte et marquée par une grande pauvreté. Les premières baraques datant de la Première Guerre mondiale, issues éga-lement du domaine militaire, photographie ci-contre, seront attribuées aux ouvriers. Très vite des champs de baraques prennent vie, et elles sont prises d’assaut. Les sinistrés, travailleurs ou familles nombreuses, dès 1946, voient une réelle opportunité à vivre en baraques. Les commerces, les services divers rouvrent dans ces baraquements.
Sur cette photographie de 1945, ci-contre, nous découvrons un bar en baraque dans le quartier de Recouvrance à Brest. L’image présente cette bâtisse en bois au beau milieu des ruines de la ville. Nous sommes en 1945 et déjà quelques commerces sont remontés. Pour les logements, ces bâtiments en bois dérivés de leurs usages d’origine seront disposés de la même façon que dans un campement militaire. L’ordre de priorité de classement en baraques n’est pas clairement énoncé en 1945, que ce soit pour la ville de Brest comme pour Lorient. Même si certains dénonceront une volonté de loger en priorité les ouvriers et les personnes en mesure d’aider à la reconstruction. Sur les 1 882 villes sinistrées, beaucoup d’entre elles bénéficieront de logements provisoires comme Brest ou Lorient que nous garderons en étude de cas. L’acheminement jouera un rôle important en cette période, les routes et les voies de chemin de fer étaient détruites et la priorité budgétaire y était consacrée pour l’ensemble de l’hexagone. Dans l’ouvrage «Brest en baraques»17, nous décou-vrons tout de même la volonté d’attribuer des quartiers entiers, construits sur les terrain de la SNCF, dédiés aux cheminots aidant à la reconstruction. Dans ces ports bretons se sont vues rapidement construire de nom-breuses cités provisoires, avec différentes typologies de baraques. Les pre-mières dites de type «françaises» étaient donc issues du domaine militaire. Elles emplirent plus de la moitié des 25 quartiers temporaires construits à Brest juste après la guerre. Lorient se vit attribuer plus de baraques étrangères. Nous abor-derons ce sujet au chapitre suivant. Ces habitations françaises, en bois, sont représentatives du provisoire d’après-guerre, de par leur déformation d’usage. La visite d’une baraque de type «fran-çaise» sur le site du domaine de Soye me permettra de découvrir un aménage-ment intérieur très sommaire, permettant de loger une famille entière dans trois pièces. Seules quelques cloisons étaient disposées différemment, me précisa M Sendra Mickael, président de l’association du domaine de Soye. Elles ne bénéfi-ciaient d’aucune pièce d’eau. Il faut bien comprendre que le temporaire ne pou-vait pas être relié à un éventuel plan d’assainissement. Ces maisonnettes étaient juste posées au sol sur quelques plots. Une pièce centrale se voyait installer un poêle pour chauffer l’ensemble de la baraque. Les ainés des familles étaient bien souvent regroupés dans une chambre, tandis que les parents et le plus jeune se partageaient l’autre pièce. Plus tard, certaines maisons évolueront selon le besoin de chacun. Chaque en-semble était disposé à la manière d’une organisation militaire, facilement mise en place dans des rangées numérotées. Ci-contre, les plans et élévations des premières baraques en France et une photographie présentant le volume d’ori-gine. Mais nous verrons très vite que ces maisons ne sont pas à l’image de la modernité contrairement à d’autres modèles. En effet, les accords à l’inter-national permettront à la France d’acquérir de nouvelles constructions en bois, beaucoup plus modernes et faciles à mettre en place, en un temps record.

L’arrivée des baraques étrangères et les accords à l’international

La France se voit dans l’obligation de penser toute une organisation tempo-raire en matière de logements pour rebâtir ses villes. Cette planification mesurée qui demande la construction d’un nombre important d’unités provisoires se voit rapidement confrontée au manque de matériaux. Pour faire face à cette pénurie, le ministère de la reconstruction fit la demande d’importation. Françoise Rouxel parlera dans son ouvrage de plus de 6 500 000m2 de cités provisoires, dont 2 700 000m2 pour des logements sinistrés, 1 300 000m2 de bâtiments agricoles, 2 500 000m2 pour les logements ONCOR et camps de prisonniers, selon un état des lieux dressé en juillet 1945 par le MRU. Les quartiers de baraques conti-nuèrent à s’étendre jusqu’en 1949.Les aides internationales sont proposées, l’organisation des Nations-Unies, ONU, est signée en 1945, mais celle-ci sera très vite renforcée par le plan Mars-hall pour aider à la relance économique mondiale. Ce plan est annoncé pour une aide européenne de la reconstruction. La France sera le second pays le plus aidé après le Royaume-Uni. Georges Marshall an-noncera en juin 1947 que sans l’aide internationale venant des Etat-Unis une économie stable ne pourrait être envisagée, et que sans cela le maintien de la paix ne pourrait être assuré18. «Georges Marshall prend la parole à Harvard, les destructions visibles de la guerre sont probablement moins graves que les dis-locations de la structure de l’économie européennes (…) Mars 1948, le président Truman demande avec instance au congrès le vote rapide du projet», enten-drons-nous en France dès 1948 dans les cinémas Pathé19. À partir de là un lien important avec les Etat-Unis se laisse entrevoir. Des baraques étrangères arrivent en France, venant de Finlande, Danemark ou même Canada et Etats-Unis. Les dernières sont nommées les UK100. Les deux villes, Brest et Lorient se voient attribuer quelques modèles. Ces baraques sont modernes. 8000 arriveront en France, directement depuis les ports. Il faut savoir que ces UK100 étaient proposées aux régions côtières. Permettant ainsi de limi-ter le transport, elles arrivaient par bateau et étaient ensuite transportées en camion jusqu’à leurs emplacements définitifs. Leurs surfaces étaient appréciables pour les familles nombreuses, équipées d’un espace cuisine, chauffage et même de pièces d’eau avec ballon d’eau chaude. «Paradoxalement, c’est là que beaucoup découvrent un certain confort, loge-ment individuel, sanitaire, eau courante, électricité, loyers très modérés, l’entre-tien c’est pour le ministère du relogement»20. L’état se chargeait des réparations au cours des premières années, personne n’était propriétaire. Les loyers étaient bas, l’entretien pris en charge, la plupart des habitants y trouvaient leur intérêt.

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Table des matières

Installer une architecture provisoire après la guerre.Les baraques,de l’objet standardisé à la cité temporaire
1-1 L’état critique des villes portuaires et la mise en place de la reconstruc-tion, le cas de la Bretagne et plus particulièrement de la ville de Brest
1-1-1 Un regard sur l’histoire de la ville de Brest
1-1-2 Un bilan lourd suite à la Seconde Guerre Mondiale
1-1-3 L’organisation générale de la reconstruction
1-2 Loger les sinistrés de la Seconde Guerre Mondiale en habitat d’urgence
1-2-1 Le provisoire de l’après guerre
1-2-2 L’arrivée des baraques étrangères et les accords à l’international
1-2-3 Des emplacements choisis dans des villes en reconstruction
Vivre en baraques
2-1 La vie de quartier en baraques
2-1-1 L’exemple des UK100, un concept venu d’Amérique
2-1-2 La vie de quartier en baraques, des années 45 à 73 dans les cités, regards d’habitants brestois
2-1-3 La fin tragique de la perception des cités temporaires
2-2- La réutilisation de certaines baraques
2-2-1 Le déménagement de modèles UK100 dans les années 60 et 70
2-2-2 Les logements sociaux de la ville de Carhaix
Garder la mémoire d’une construction temporaire
3-1 La communication sur les baraques prend place dans les années 90, les gens osent en reparler 3-1-1 La création d’associations
3-1-2 La ville s’implique dans des projets de restitutions cinématogra-phiques ou photographiques
3-2 La patrimonialisation des baraques
3-2-1 L’histoire du domaine de Soye
CONCLUSION

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