L’OFFRE DE SOINS EN MÉDECINE GÉNÉRALE EN FRANCE
Rôle de la médecine générale
La médecine générale est, de par sa définition, la spécialité médicale des soins primaires. Le concept de soins primaires a été défini par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1978 et précisé en 1996 par l’American Institute of Medicine: « les soins primaires sont des prestations de santé accessibles et intégrées, assurées par des médecins qui ont la responsabilité de satisfaire à une grande majorité des besoins individuels de santé, d’entretenir une relation prolongée avec leurs patients et d’exercer dans le cadre de la famille et de la communauté » . Les médecins généralistes, exerçant la médecine générale, sont donc les principaux acteurs des soins primaires en France.
Caractéristiques de la population des médecins généralistes française
Les généralistes en activité régulièrea
Le nombre de médecins généralistes en activité régulière en janvier 2013 était de 91 539. Ils représentaient 45,9% de l’ensemble des médecins français en activité régulière . Leur nombre a diminué de 5% en 5 ans et continuera à décroître d’après les projections jusque vers 2020. Au premier janvier 2013, la moyenne d’âge des généralistes était de 52 ans et plus d’un tiers des effectifs avait 55 ans. La moyenne d’âge était plus élevée chez les généralistes libéraux : 53 ans .
Les femmes représentaient 42% des effectifs des généralistes . La pyramide des âges montre que les effectifs des femmes deviennent plus importants que ceux des hommes chez les médecins ayant moins de 50 ans.
Les généralistes remplaçants inscrits au tableau de l’Ordre
Les remplaçants qualifiés en médecine générale inscrits au tableau de l’Ordre étaient au nombre de 6 955 en janvier 2013, soit 68,6% des effectifs des remplaçants actifs . Leur moyenne d’âge était de 43 ans . Les femmes constituaient 59 % de leurs effectifs. Sont exclus de ces effectifs les remplaçants non-inscrits au tableau de l’Ordre. Le nombre de ces derniers ne peut être donné car ils ne sont pas recensés.
Les projections évoquent des évolutions quantitatives et qualitatives de l’activité des médecins généralistes
Une modification quantitative des différents effectifs de généralistes
En 2013, 93% des généralistes inscrits à l’Ordre étaient en activité régulière, 7% étaient des remplaçants . La majorité des généralistes en activité régulière avait une activité libérale (n=54 044), les généralistes salariés représentaient plus d’un tiers des effectifs (n=31 615), et ceux ayant un exercice mixte étaient au nombre de 5 794 . Les projections du conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) montrent que la part des médecins installés devrait diminuer au profit des salariés.
Les causes de la baisse des effectifs de généralistes dispensant des soins primaires
En 2006, 40% des généralistes ne participaient pas à la dispensation des soins primaires , via la pratique d’un exercice particulier (médecine du sport, acupuncture, homéopathie..) ou d’un exercice spécialisé (gériatrie, médecine de réadaptation…). Les médecins généralistes libéraux, hors exercice particulier, et certains médecins salariés (centre de soins, collaborateurs) sont les principaux acteurs des soins primaires.
Le rôle des formations complémentaires
Il s’agit de formations réalisées par le médecin durant ou après l’internat. Elles lui permettent d’acquérir une compétence pour perfectionner sa prise en charge du patient dans certains domaines ou de modifier l’orientation de son activité en lui autorisant la pratique d’un exercice différent de la médecine de soins primaires. S’agit-il d’un choix stratégique pour échapper à la médecine générale ? Le sociologue E.C. Hughes écrivait « On a soutenu, non sans raison que l’allongement de la formation professionnelle dans la plupart de ces domaines ne sert pas tant à accroitre la compétence nécessaire à l’activité centrale qu’à échapper plus facilement à celle-ci ». Selon le CNOM en 2006, 18% des généralistes via l’acquisition d’une compétence n’exerçaient pas la médecine de soins primaires.
Les difficultés rencontrées par les médecins généralistes libéraux
Un temps de travail important, un temps médical réduit
En 2011, les généralistes libéraux travaillaient en moyenne 57 heures par semaine (60h en milieu rural, 56h en milieu urbain). Le temps médical, temps accordé aux soins et aux diagnostics, représentait 60% du temps de travail hebdomadaire soit environ 33 heures par semaine. Le reste du temps était consacré aux charges médico-administratives, à la gestion du cabinet, à leur formation.
L’isolement professionnel
Bien que la tendance soit au regroupement des généralistes libéraux, 46% d’entre eux exerçaient en cabinet individuel en 2009. La France est l’un des pays européens présentant le pourcentage le plus important de généralistes en cabinet individuel . L’exercice individuel, couplé avec les difficultés à trouver un remplaçant, entraine un temps de vacances réduit. Les généralistes exerçant seul travaillaient plus et prenaient en moyenne 4,7 semaines de vacances par an contre 5,8 pour les médecins exerçant en groupe. Cette peur de l’isolement professionnel est un frein à l’installation des jeunes généralistes.
Un sentiment de perte de contrôle de leur pratique et d’un manque de reconnaissance
Trois éléments donnent aux généralistes un sentiment de perte de liberté dans leur exercice et dans l’organisation de celui-ci :
o le contrôle des prescriptions par l’organisme financeur.
o le fait de se sentir obliger de suivre les recommandations officielles des pratiques médicales
o un rythme de travail soutenu lié à la forte demande de soins (67% des généralistes souhaitaient moins travailler mais ils ne le pouvaient pour différentes raisons: 42% car personne ne pouvait les suppléer, 15% pour des raisons financières) .
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Table des matières
INTRODUCTION
CONTEXTE
1. L’offre de soins en médecine générale en France
2. La situation actuelle de l’offre de soins de médecine générale en Haute Normandie
METHODE
1. Type d’étude
2. Population étudiée
3. Recueil des données
4. Analyses statistiques
RESULTATS
1. Description de la population
2. Médecins inscrits et non-inscrits au tableau de l’Ordre
3. Activité
DISCUSSION
1. Synthèse des résultats
2. Discussion de la méthode
3. Discussion des principaux résultats
CONCLUSION
LISTE DES ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE