Définie par Jacques Adda comme « l’abolition de l’espace mondial sous l’emprise d’une généralisation du capitalisme, avec le démantèlement des frontières physiques et réglementaires » , la mondialisation ouvre une nouvelle ère dans l’intégration planétaire des phénomènes économiques, financiers, écologiques et culturels. Cette phase d’interconnexion impose une nouvelle vision d’un monde interdépendant où les grandes questions sont réglées de manière globale. Selon l’OCDE, elle recouvre trois étapes : (i) l’internationalisation, c’est-à-dire le développement des flux d’exportation ; (ii) la transnationalisation, qui est l’essor des flux d’investissement et des implantations à l’étranger ; (iii) la globalisation, avec la mise en place de réseaux mondiaux de production, d’information et de communication. Cette mondialisation qui stimule l’accélération des échanges commerciaux fait des espaces urbains des lieux privilégiés d’expression. A la fin des années 70, les dirigeants chinois ont compris que l’économie constitue un vecteur de puissance et de prestige international. A partir de ce moment, le gouvernement adopte officiellement une politique d’ouverture au monde. C’est dans cette logique qu’elle s’est mise à promouvoir un réseau de relations économiques qui intègrent les pays du tiers-monde. Les ambitions de la Chine en ce début de siècle sont néanmoins globales. Elles visent à conquérir une place de superpuissance, susceptible d’égaler les Etats-Unis sur tous les plans. La chine est un pays en développement qui s’est ouvert à la mondialisation sur le plan des échanges et de l’investissement direct étranger (IDE). Elle est de plus en plus présente dans la vie économique de l’Afrique. Contrairement aux anciennes puissances coloniales, les chinois n’ont pas de pré carré colonial, ils sont présents dans 53 pays d’Afrique, même dans ceux qui ont encore des relations diplomatiques avec Taiwan. Elle s’implante souvent dans des pays où les Etats occidentaux ont reculé ou dans ceux qui ont choisi de diversifier leurs partenaires au développement pour échapper à la dépendance économique.
La présence chinoise en Afrique est beaucoup plus marquée par des raisons économiques. En plus de la nécessité de disposer de débouchés pour les produits d’exportation, les chinois sont convaincus que des carences énergétiques pourraient entraver leur croissance économique et remettre en question l’ambition nationale de devenir une superpuissance. L’Afrique est devenue un réservoir d’hydrocarbures et un potentiel marché pour ses entreprises dont les produits y sont extrêmement compétitifs. La Chine profite de la faiblesse des économies africaines. En effet les produits locaux supportent difficilement la concurrence des produits importés. Ceux ci, vendus à vils prix, entravent la vie économique locale et engendrent de vives tensions au fur et à mesure que les commerçants chinois relèvent les commerçants locaux. Cette situation occasionne des pertes d’emplois et une stagnation de l’économie.
La Chine a besoin du monde pour continuer son ascension économique. Elle a réussi à se faire d’importantes parts dans le marché mondial à travers de multiples accords de coopération. Dans le but d’un marché « gagnant gagnant », prenant en compte la dimension historique basée sur une solidarité sud sud, ce pays importe la matière première africaine et exporte ses produits de base qui envahissent les marchés africains et dont la vente est assurée par ses propres ressortissants.
SITE ET SITUATION
Le site
Il se définit comme « le cadre topographique dans lequel s’est enraciné la ville, au moins à ses origines » . Ainsi, le quartier du centenaire est localisé dans une zone argileuse dominée par des attapulgites, des argiles feuilletées ou papyracées. Quant au boulevard, il se situe dans la partie où les argiles constituent un synclinal, ce qui est à l’origine de problème d’aménagement au début de l’occupation. En raison de la configuration du site et des dysfonctionnements dans le système de drainage des eaux pluviales, la partie Sud du boulevard est inondée par les eaux de pluies durant la saison humide. Cette situation se traduit par l’encombrement de la voirie et l’inondation de la chaussée pendant l’hivernage.
La situation
C’est la position, c’est-à-dire « l’emplacement de la ville par rapport à des faits naturels susceptibles, dans le passé ou le présent, d’exercer une influence sur son développement luimême lié à la facilité de son rayonnement » .
Le secteur du boulevard Général de Gaule est limité au nord par la place de l’obélisque, au sud par la place SFAX et l’avenue Malick Sy où se trouve la grande Mosquée de Dakar, à l’est par colobane, Gibraltar et le secteur du champ de course et enfin à l’ouest par la Médina. Sa structure met simultanément en exergue une centralité linéaire de maisons et d’immeubles qui constitue le quartier Centenaire. Créé en 1967, ce quartier est le produit de la transformation d’une partie de la médina Est et des quartiers non structurés (villages traditionnels) de fith mith et de thieurigne I et II.
Cet axe, appelé antérieurement Boulevard de la Liberté, ensuite Allées du Centenaire lors du centenaire de la ville de Dakar en 1957, répond aujourd’hui au nom du général de Gaulle. Il est situé à l’intersection des quartiers de Fass, Colobane en bordure de la Médina et dessert tous les quartiers résidentiels nord de la ville: HLM, Grand Dakar, SICAP mais aussi constitue une porte d’entrée du Plateau. Cette position stratégique du quartier a favorisé le commerce chinois qui est devenu visible aux yeux de tous. Ainsi, le quartier du centenaire est pris dans un étau par les plus grands marchés de la capitale: Sandaga, HLM, Fass, Castor, etc. Ceci facilite l’accessibilité et explique son contact permanent avec l’extérieur. « De toute manière, le commerce recherche la position la plus centrale possible pour profiter au maximum du réseau des voies convergentes qui caractérisent presque toujours les structures urbaines» .
Sa position de carrefour et les prix « bon marché » des produits ont favorisé son ouverture et lui valent cette réputation et ce dynamisme. Les commerçants s’alimentent au Centenaire et revendent leurs produits à quelque rayon d’action. La réduction de la distance simplifie l’approvisionnement quotidien et réduit les coûts. Le Centenaire a une aire de polarisation extraordinaire qui dépasse les marchés Sandaga, Hlm, Fass, Castor, Thiaroye, Zinc, et atteint ceux de la sous région.
MORPHOLOGIE DU QUARTIER ET CADRE DE VIE
La morphologie du quartier
Cette morphologie laisse apparaître un plan d’urbanisme très marqué par un agencement en damier des îlots de parcelles. Le quartier dispose de tous les réseaux et englobe des maisons modernes et attrayantes qui présentent une unité architecturale. L’habitat est organisé en bloc de six ou huit maisons contiguës, séparées par des ruelles matérialisées par leur tracé droit et régulier. Les types d’habitation du Centenaire sont des maisons à 2 niveaux interrompues régulièrement au niveau des intersections par les immeubles. Sur le long du boulevard, on peut compter huit blocs à l’est et sept à l’ouest. La disposition des maisons qui ne donnent pas sur le boulevard et qui font face à Gibraltar (partie est) ou à la Médina (partie ouest) présente une symétrie. La création de cette cité est née de la volonté politique du premier président du Sénégal. Ce style moderne d’habitation, différent des concessions africaines, exige peu d’espace et impose un mode de vie européen.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU
CHAPITRE I : LE CADRE SPATIAL
CHAPITRE II : LES FONCTIONS DU BOULEVARD
CHAPITRE III : LES CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUE
DEUXIEME PARTIE : L’EMERGENCE D’UNE NOUVELLE CENTRALITE AVEC COMME VECTEUR LES CHINOIS
CHAPITRE I : L’ESPACE COMMERCIAL ORIGINEL
CHAPITRE II : LES MUTATIONS DE L’ESPACE
CHAPITRE III : LA MONOPOLISATION DU CENTENAIRE PAR LES CHINOIS
TROISIEME PARTIE : DYNAMISME DU COMMERCE ET LES CONSEQUENCES SOCIO ENVIRONNEMENTALES, DEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES
CHAPITRE 1: LES ACTEURS DU COMMERCE CHINOIS
CHAPITRE II : LE DYNAMISME DU COMMERCE
CHAPITRE III: CONSEQUENCES SOCIO ENVIRONNEMENTALES, DEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES CARTES
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES