Locations and characteristics of denning areas
Définition du SÉT
La première difficulté à laquelle sont confrontés les chercheurs qui tentent de comprendre et d’intégrer le savoir écologique vient d’abord du défi de le définir et de lui attribuer un nom (Gilchrist et al., 2005; Nakashima et Roué, 2002). Jusqu’à maintenant, écologique traditionnel ont été utilisés comme synonymes (Gilchrist et al. , 2005). De ces termes, savoir écologique traditionnel (SÉT) est le plus utilisé et accepté (Berkes, 1999;Huntington, 2000 ; Johnson, 1992; Usher, 2000). Il se définit comme « un ensemble de connaissances, de pratiques et de croyances, évoluant par processus adaptatifs et transmis de générations en générations par voies culturelles, et traitant de la relation des êtres vivants (incluant les humains) entre eux et leur environnement» 1 (Berkes, 1999, p. 8).
Il représente aussi, comme l’ a défini Huntington (1998) , « un système de connaissances expérimentales, acqmses par observation continuelle, et transmises entre les membres d’unecommunauté ».Le mot «traditionnel », selon ces définitions, évoque la continuité historique et culturelle (Berkes, 1999; Berkes et al., 2003; Huntington, 2001). C’est toutefois ce même mot qui, dans l’ expression, peut porter à confusion et laisser croire à un savoir archaïque, ancré dans le passé, et non adapté au présent (Berkes, 1999; Nakashima et Roué, 2002;Usher, 2000). Pour cette raison, certains chercheurs (ex. Stevenson, 1996) lui préfèrent d’autres termes. Aussi, certains biologistes trouvent le terme « savoir écologique local » (SÉL) plus approprié (Gilchrist et al., 2005) car ils considèrent que le savoir écologique recueilli dans un contexte de gestion de la faune correspond souvent à un savoir actuel, recueilli par des individus au cours de leur vie (Gilchrist et al., 2005), et non pas à un savoir « traditionnel », remontant au-delà d’une génération.
Applicabilité et limites du SÉT
Outre les impératifs légaux et les débats philosophiques, l’ intégration du SÉT présente un potentiel réel (Agrawal, 1995). Le SÉT peut, par exemple, fournir de l’ information détaillée et de longue durée sur certaines ressources fauniques et processus écologiques (Ferguson et al. , 1998 ; Hay et Members of the Inuit Bowhead Knowledge Study Committee, 2000) . En région éloignée et difficile d’ accès, comme dans l’Arctique, l’ échelle spatiale et temporelle des données scientifiques est souvent restreinte par les contraintes logistiques et monétaires imposées aux chercheurs. Une intégration du SÉT et de la science a donc le potentiel d’ y être particulièrement utile (Gilchrist et al. , 2005 ; Hay et Members ofthe Inuit Bowhead Knowledge Study Committee, 2000). Elle peut entre autres permettre d’ améliorer les connaissances écologiques et les plans de gestion en augmentant l’ échelle spatio-temporelle des connaissances, en stimulant de nouvelles questions et hypothèses de recherche (MolIer et al. , 2004) et en présentant de nouvelles avenues pour l’ interprétation de résultats scientifiques (Riedlinger et Berkes, 2001). Le SÉT est en quelque sorte similaire à l’ opinion d’ expert utilisée parfois en gestion de la faune (Gilchrist et al. , 2005).
Études sur le SÉTdes lnuits du Nunavut
De par leur occupation et utilisation intensive du territoire, les Inuits ont développé un SÉT très riche sur l’environnement arctique. Ce savoir a été au centre de plusieurs investigations, depuis des ethnographies en lien avec la chasse jusqu’à des études écologiques très détaillées (Wenzel, 2004). Or jusqu’à récemment, les études écologiques sur le SÉT, menées au Nunavut, ont été largement orientées vers les espèces récoltées comme par exemple la baleine boréale (Hay et Members ofthe Inuit Bowhead Knowledge Study Committee, 2000), le caribou (Rangifer tarandus) (Ferguson et Messier, 1997;Ferguson et al., 1998), l’ours polaire (Ursus maritimus) (Van de Velde et al., 2003) et l’aider à duvet (Somateria mollissima) (Nakashima, 1991). Dernièrement, le Service canadien de la faune a aussi conduit une série d’études sur le SÉT en lien avec plusieurs espèces d’oiseaux marins (Gilchrist et al., 2005; Mallory et al., 2006; Mallory et al., 2001;Mallory et al., 2003).
De plus, suite aux changements globaux auxquels l’Arctique est présentement soumis, on a vu surgir un intérêt pour les études sur le SÉT inuit en lien avec les changements environnementaux (Fox, 2002) et leurs impacts sur les communautés inuites (Ford et Smit, 2004). Les résultats de ces études ont surtout été présentés sous forme de documentation du SÉT et accompagnés, dans certains cas, de réflexions sur le potentiel d’intégration du SÉT et de la science (Ford et Smit, 2004; Fox, 2002; Hay et Members of the Inuit Bowhead Knowledge Study Committee, 2000; Mallory et al., 2001; Mallory et al., 2003; Van de Velde et al. , 2003). D’autres études ont aussi réussi à intégrer SÉT et connaissances scientifiques en employant une approche de comparaison entre les deux savoirs (Ferguson et Messier, 1997; Ferguson et al., 1998; Gilchrist et al., 2005).
Selon l’étude, le but de l’approche comparative était de «valider» le SÉT recueilli (Gilchrist et al., 2005), d’identifier les causes de disparité entre les deux savoirs, d’augmenter le niveau de confiance des données disponibles ou de combler certains vides (Ferguson et Messier,1997; Ferguson et al., 1998). Toutefois, si l’approche comparative entre SÉT et science présente plusieurs utilités (Gilchrist et al., 2005; Huntington et al., 2004a; Huntington et al. ,2004b), une autre approche d’intégration, possiblement plus prometteuse, a été maintenant proposée et sera plus tard (voir partie «Objectifde l ‘étude ») expliquée (Huntington et al., 2004b).
Study area andpeople
We worked with Inuit eIders and hunters from Mittimatalik (72°40 ‘ N, 77°58 ‘ W; also known as Pond Inlet), a community of 1,200 inhabitants located on north Baffin Island,Nunavut, Canada. Northern Baffin Island and adjacent Bylot Island are characterized by mountainous and glaciated terrains, deep fjords and inlets, and a fauna and flora typical of the Arctic Cordillera and Northern Arctic ecozones (Environment Canada 2005). Bylot Island is the most important breeding site for greater snow geese worldwide (Reed et al. 1998). The main terrestrial predator ofthe area is the arctic fox.According to archaeological evidence, modern Inuit and their ancestors have lived in the Mittimatalik area for 4,000 years (Mary-Rousselière 1984-1985). Prior to contact with Europeans (mid 19th century), the region was inhabited by nomadic hunters who used the fjords of Eclipse Sound and the west side of Navy Board Inlet as main hunting grounds (Brody, 1976, p.153). In the mid 19th century, the arrivaI ofwhaling crews modified Inuit land use. Families then made long journeys towards the whaling stations to trade. This trend was exacerbated by the arrivaI offur traders at the beginning ofthe 20th century. The trade ofarctic fox furs then became the main economical staple ofInuit.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
RÉSUMÉ
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONyMES
INTRODUCTION GÉNÉRALE.
D ÉFINITIONS ET CONTEXTE GÉNÉRAL
Définition du SÉT
Émergence du SÉTdans la recherche et la gestion de l ‘environnement
Applicabilité et limites du SÉT
CAS DU SÉT DES INUITS AU NUNAVUT
Études sur le SÉTdes Inuits du Nunavut
Intégration du SÉT inuit dans la gestion d ‘aires protégées au Nunavut
L ‘utilisation du territoire et des ressources par les Inuits de Mittimatalik
OBJECTIF DE L’ ÉTUDE
BIBLIOGRAPHIE
CHAPITRE 2 INTEGRATING TEK AND ENVIRONMENTAL SCIENCES INTO THE MANAGEMENT OF CANADA’S NATIONAL PARKS
INTRODUCTION
METHODS
Study Area
Preliminary Consultations
Approach to TEK Collection
RES ULTS AND DISC USSION
Greater Snow Geese
Arctic and Red Foxes
CONCLUSiON
ACKNOWLEDGEMENTS
LITERATURE CITED
CHAPITRE 3 INTEGRATING TRADITIONAL ECOLOGICAL KNOWLEDGE AND ECOLOGICAL SCIENCE: A QUESTION OF SCALE
INTRODUCTION
METHODS
Study area andpeople
Contexl ofbiological researches onfox and geese
Establishment ofa protected area and ensuing co-management
Collection ofInuit traditional ecological knowledge (TEK)
Management, analysis and verification ofdata
RESULTS
Biographical information and land use patterns
Ecology ofthe arctic fox
Winter feeding ecology and distribution
ArrivaI ofthe red fox in the area
Locations and characteristics of denning areas
Ecology ofgreater snow geese
Molting cycle
Migration: timing offaIl migration, routes and stopovers
Trends in population numbers and distribution
DISCUSSION
How did TEK expand the spatial and temporal scales ofcurrent scientific knowledge?
From a zoom-in to a zoom-out
When TEK and science overlap across scales
Variability in the information provided by local experts
Implications for future research and management: cross-level linkages and
communication among stakeholders
CONCLUSION
ACKNOWLEDGMENTS
LITERATURE CITED
FIGURES AND TABLES
ApPENDIXES
CONCLUSION DU MÉMOIRE
BIBLIOGRAPHIE
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