La neurocysticercose est due à l’infestation par des larves (cysticerques) de Ta e n i a Solium du système nerveux central (1). L’homme est l’hôte définitif du Taenia ; le porc est l’hôte intermédiaire mais l’homme peut devenir accidentellement l’hôte intermédiaire en ingérant des oeufs de taenia. L’embryon est alors libéré dans le tube digestif et se dissémine par voie hématogène dans tous les tissus. Le tissu nerveux est atteint de façon préférentielle. La rétine, le coeur et les muscles sont également fréquemment atteints. La larve ou cysticerque peut se loger dans le cerveau ou les méninges et entraîner une réaction inflammatoire plus ou moins intense (2). L’enfant est particulièrement exposée à cette affection, surtout dans les zones de forte insalubrité. La symptomatologie clinique est dominée par des crises convulsives, céphalées, et des déficits neurologiques focaux (3). L’examen tomodensitométrique est une méthode de diagnostique performante de la neurocysticercose.
Epidémiologie
Actuellement, on recense 50 000 décès par an due à la neurocysticercose. Les séquelles neurologiques sont handicapants pour la population en âge de travailler(4). Maladie de répartition mondiale, mais liée aux conditions d’hygiène défectueuse, la cysticercose est actuellement une maladie des pays en développement, où sa fréquence est encore largement sous-estimée. La cysticercose est actuellement rapportée en Amérique latine, en Asie, en Australie, en Afrique noire, et dans l’Océan Indien, en particulier à Madagascar, où le premier cas humain, confirmé par autopsie, a été rapporté en 1910. La cysticercose peut toucher les sujets de tous les âges. Elle est présente tant en milieu urbain qu’en milieu rural. La prévalence active de la cysticercose à Madagascar est estimée à environ 10%, indiquant une forte endémicité qui place Madagascar parmi les pays les plus touchés du monde .
Deux facteurs épidémiologiques majeurs sont présents pour expliquer l’importance de la cysticercose : la promiscuité homme-porc, notamment dans les régions d’élevage, et le péril fécal. Le porc, «hôte intermédiaire normal», représente un élément prédominant dans l’entretien du cycle de Taenia solium. Lorsque l’homme mange du porc ladre, c’est-à-dire porteur de larves cysticerques, insuffisamment cuit, il acquiert un taeniasis. La présence d’animaux ladres traduit d’ailleurs une forte propagation d’œufs infectants, éliminés par les hommes porteurs du ver adulte. L’homme parasité élimine quotidiennement dans ses selles 5 à 6 anneaux gravides contenant chacun 30 000 à 50 000 œufs. Ces œufs sont très résistants et peuvent survivre dans le milieu extérieur pendant plusieurs mois, voire années .
Localisation des cysticerques et leurs conséquences anatomiques
Au niveau du système nerveux
La cysticercose atteint essentiellement le système nerveux central. Le tissu nerveux oppose une réaction inflammatoire à l’infection qui, associée à la dégénérescence de la larve, marque le début des signes neurologiques, alors que la larve vivante reste cliniquement «silencieuse». Le parasite vit habituellement 18 mois à 2 ans mais des survies dépassent parfois 5 ans. Après la mort du parasite, se produit un processus de dégénérescence du kyste. Ensuite, apparaît un processus lent de calcification. Quatre localisations anatomiques sont décrites :
– parenchymateuses : les kystes habituellement inférieurs à 1 cm de diamètre, sont localisées dans les hémisphères cérébraux ; c’est l’atteinte la plus fréquente : plus de 60% des patients atteints .
– intra ventriculaires : les kystes sont trouvés surtout dans le IVème ventricule, un peu moins souvent dans le IIIème ventricule et plus rarement dans les ventricules latéraux et l’aqueduc du mésencéphale (aqueduc de Sylvius) ; et représentent 10 à 20% des patients atteints .
– sous-arachnoïdiennes, les kystes peuvent atteindre 10cm et plus, car leur développement n’est pas limité par la pression intracérébrale .
– spinales ou médullaires, localisées soit dans la moelle, soit dans les espaces arachnoïdiens .
La cysticercose «racémeuse» est caractérisée par une prolifération de kystes lobulés en «grappes de raisin», sans scolex, habituellement située dans le système ventriculaire et les espaces sous-arachnoïdiens.
Au niveau de l’œil
La cysticercose peut se rencontrer soit au niveau des annexes (paupières, conjonctives, orbites), mais ces localisations sont rares, soit au niveau du globe oculaire de façon plus fréquente. Il s’agit alors parfois du segment antérieur (iris, chambre antérieure), mais plus souvent du segment postérieur, dans le corps vitré ou sous la rétine.
Au niveau des muscles et du tissu cellulaire sous-cutané
Souvent méconnues, si elles sont isolées, les localisations musculaires et sous-cutanées sont souvent dépistées a posteriori sur une radiographie, en particulier du bassin, sous forme de calcifications des parties molles. Le dépistage des cysticerques sous-cutanés est pourtant facile (nodules) permettant la biopsie et l’examen anatomopathologique qui met en évidence la vésicule entourée d’une réaction granulomateuse.
Etude des localisations cérébrales
Les tableaux cliniques
La neurocysticercose a une présentation polymorphe chez l’enfant, fonction du siége des lésions, de leur nombre, de la réaction inflammatoire, et du stade évolutif du parasite. On décrit plusieurs tableaux cliniques par trois symptômes de base : les convulsions, l’hypertension intracrânienne (HTIC) et la détérioration intellectuelle. En pratique, tout signe neurologique de cause inexpliquée tel que épilepsie, HTIC, déficits neurologiques, troubles psychiques dans un contexte non fébrile doit évoquer, en zone d’endémie, une neurocysticercose.
Manifestations épileptiques
Elles sont de tous types, généralisées ou partielles. La neurocysticercose est une des causes les plus fréquentes des épilepsies dans les PED. Vingt à 25% des épilepsies inaugurales de l’adulte à Madagascar sont en relation avec la cysticercose.
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Table des matières
INTRODUCTION
REVUE DE LITTERATURE
I- Epidémiologie
II- Etiopathogénie
III- Localisations des cysticerques et leurs conséquences anatomiques
IV- Etudes des localisations cérébrales
V- Principes de la tomodensitométrie
VI- Traitement
VII- Evolution
VIII- Prophylaxie
MATERIELS ET METHODES
RESULTATS
1- Selon l’âge et le sexe
2- Selon le domicile
3- Selon la saison
4- Selon les antécédents
5- Selon la clinique
6- Selon la sérologie
7- Selon le scanner
8- Selon la nature des lésions
9- Selon le nombre de localisation
10- Relation clinique biologie et imagerie
11- Selon la réponse thérapeutique
12- Selon l’évolution
COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1- Selon l’age
2- Selon le sexe
3- Selon le domicile
4- Selon la saison
5- Selon les antécédents
6- Selon la clinique
7- Selon la sérologie
8- Selon le scanner
9- Selon la localisation lésionnelle
10- Selon la nature et le nombre de localisation
11- Relation clinique biologie et imagerie
12- Les diagnostics différentiels
13- Selon la réponse thérapeutique
SUGGESTIONS
CONCLUSION