Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
GENERALITES SUR L’OLEASTRE
Définition
L’Oléastre est un arbre appartenant à la famille des oléacées. L’oléastre est un buisson épineux et à fruits ordinairement petits, il existe sous deux formes non distinguables morphologiquement, indigène et férale (Besnard et Bervillé, 2000).
C’est une plante oléagineuse ; on peut extraire à partir de son fruit, une huile qui présente des vertus thérapeutiques diverses. L’oléastre peuple le bassin méditerranéen. Ses fruits sont appelés « DRUPES » (Sidi Mammar, 2011).
Historique
La présence de l’olivier sauvage remonte aux alentours de 6000 av. JC, en Asie mineure, sa culture ne serait apparue que vers 3000 av. JC, en Palestine, en Syrie et en Phénicie Figure 2 ; Les fouilles syriennes de l’ancien port d’Ougarit ont permis de trouver de grandes quantités d’amphores d’huiles destinées probablement aux échanges méditerranéen (De Barry, 1999 ; Besnart, 2005). C’est en Grèce, à travers l’Anatolie, que l’olivier s’est surtout développé, avant de s’étendre vers la Crète et l’Egypte, puis vers l’ensemble du bassin méditerranéen. Les Grecs ont implanté l’olivier en Corse, en Sardaigne, en Sicile et dans toute l’Italie ainsi qu’en Gaule, en 600 av. JC.
L’olivier est connu chez les Phéniciens depuis la Haute Antiquité ; il est désigné par le mot zeitoun et l’huile tirée de ce fruit par zit. Ces deux mots sont couramment employés dans le vocabulaire Amazigh (Boudribila, 2004).
Distribution
L’Olea euromediterranea oleaster ou Olea oleaster HOFFM. et LINK. ou Olea sylvestris MILL, plus communément dénommé en Afrique du Nord Oléastre. Ces formes spontanées sont répandues notamment en Espagne, au Portugal, en Afrique du Nord, en Sicile, en Crimée, au Caucase, en Arménie et en Syrie (Figure 3).
L’olea euromediterranea sativa ou Olea sativa Hoffm. et Link. est aussi dénommé « olivier cultivé » il est constitué par un grand nombre de variétés améliorées, multipliées par bouturage ou par greffage et non connus à l’état sauvage.
L’olea europea sous-espèce Laperrini (Battandier et Trabut, 1888) se rencontre en Afrique Septentrionale de l’Atlas Marocain à la Libye en passant par le Massif du Hoggar et le Tassili des Adjers. On le trouve à l’état spontané jusqu’à 2.700 m d’altitude.
Selon Chevalier (1948), L’Olea europea var. oleaster proviendrait de noyaux perdus ou d’arbres cultivés antérieurement puis abandonnés, donnant des populations d’individus qui retournent à l’état sauvage. En effet cet auteur appuie son hypothèse sur le fait qu’il existe des formes très différentes d’Olea europea var. oleaster dans les forêts des régions où l’on cultive depuis longtemps l’olivier (Algérie, Tunisie, Maroc, Syrie, etc.…).
Ces formes se différencient par le port , la forme des feuilles, les époques de floraison et la fructification. Cette apparence sauvage de l’oléastre serait le résultat de la ségrégation dans la descendance de sujets très hétérozygotes, à patrimoine héréditaire déjà très complexe.
Si l’oléastre reçoit des soins d’entretien, il peut perdre son aspect sauvage. Ses fruits deviennent plus gros, son port se modifie, il n’émet plus de buissons épineux au pied. Il peut alors être exploité. Dans ce cas, il conviendrait de le classer dans le groupe des Olea sativa. Par contre, (Battandier et Trabut, 1888), considèrent l’oléastre d’Algérie comme spontané.
L’origine de l’olivier à partir de l’oléastre ne fait plus de doute à l’est comme à l’ouest de la mer Méditerranée (Figure 4). Cependant, la diversité de l’oléastre et de l’olivier est maximale à l’ouest. Chez l’oléastre, la structure génétique de la diversité cytoplasmique entre l’Est et l’Ouest est beaucoup plus prononcée que celle des cultivars, puisque les cultivars ont été déplacés par les hommes et qu’il n’en est pas de même des oléastres.
L’oléastre est présent sous deux formes non distinguables morphologiquement, soit indigène soit dérivant de descendants ensauvagés d’oliviers ou « féral ». (Besnard et Bervillé, 2000).
Pour certains cultivars, l’origine géographique a pu être déterminée avec précision, notamment en Corse où le cultivar Sabina est apparenté à des oléastres locaux.
Pour les variétés de Bonifacio et Zinzala du sud de la Corse (Besnard et al., 2001, Bronzini de Caraffa et al., 2002) les ont identifiées malgré l’existence de nombreuses différences morphologiques et organoleptiques. Besnard et al., (2001) ont montré respectivement que la Picholine en Languedoc-Roussillon qui porte le mitotype et le chlorotype des oléastres du Languedoc est d’origine locale.
De même, Chemlal de Kabylie en Algérie, qui porte les ADN des oléastres locaux. Néanmoins, l’origine de cultivars qui font la renommée d’une région ou d’un pays peut être trouvée dans un autre pays.
L’oléastre en Algérie
En l’état actuel des choses, personne ne peut affirmer si nos oléastres appartiennent aux populations férale, c’est-à-dire, des oléastres issus d’oliviers ayant été cultivés ou aux vraies populations sauvages. Il en est de même de l’huile d’oléastre.
L’huile d’oléastre est une huile très fluide et fine. Son indice de viscosité est très inférieur à celui de l’huile d’olive cultivé. Cette fluidité la rend très volatile et pénétrante lors des massages (Sidi Mammar, 2012).
Facteurs influençant la répartition
Méditerranéen par définition, l’olivier a besoin de lumière et de chaleur, mais d’autres critères doivent être respectés pour son épanouissement.
Le climat
La culture de l’olivier se calque sur les données climatiques méditerranéennes, caractérisées par une grande luminosité, des étés chauds et secs, des automnes et printemps pluvieux, et des hivers doux.
Généralement, l’olivier se développe bien entre les 25ème et 45ème parallèles. Ainsi le trouve-t-on sur le pourtour méditerranéen, mais également aux Etats-Unis et au Japon pour l’hémisphère nord, et en Afrique du Sud, en Australie, en Argentine pour l’hémisphère sud.
L’olivier a besoin d’une température moyenne annuelle comprise entre 16 et 22 degrés Celsius, cependant il tolère bien de grands écarts de températures. Lors de chaleurs très intenses, il s’adapte en réduisant son activité végétative à un minimum vital (Bottani, 1994).
L’hiver, les jeunes plants peuvent résister jusque -8 à -10 degrés Celsius, et jusque -12 à -14 degrés Celsius pour les oliviers les plus âgés. Les arbres peuvent supporter ces températures à condition que cette chute de température ne soit pas trop brutale, ni trop tardive. Car le gel peut entraîner une chute des feuilles, les brûler, ou encore faire éclater l’écorce des arbres (Comte, 1990).
Toutefois, pour une bonne fructification, l’olivier exige la vernalisation : il a besoin du froid de l’automne et du début de l’hiver pour le conduire au repos végétatif (période de dormance).
On ne rencontre pas l’olivier cultivé au-delà de 600 mètres d’altitude en France. Par contre, il peut atteindre 1 700 mètres d’altitude dans l’Atlas et 2 000 mètres en Argentine.
Si une trop grande pluviosité lui est nuisible, car favorisant le développement de certaines maladies, il a besoin d’au moins 220 mm par an de précipitations (Bottani, 1994 et COI, 1998). Ainsi, la limite septentrionale de la culture de l’olivier est fixée par les basses températures hivernales, et la limite méridionale par une sécheresse de l’air ambiant et l’absence de pluies. Et pour reprendre (Duhamel, 1947), « là où l’olivier renonce s’achève la Méditerranée ».
Le sol
Robuste et rustique, l’olivier ne manifeste aucune préférence minéralogique et il pousse tout autant sur des sols siliceux que calcaires.
Néanmoins, pour obtenir une production optimale, le choix du terrain pour l’implantation d’un verger est déterminant.
Le sol doit être bien aéré pour permettre l’apport d’oxygène aux racines. L’oxygène est nécessaire à une bonne assimilation de l’eau et des éléments minéraux. Les sols filtrants, avec cailloux et graviers, seront donc préférés aux sols asphyxiants, comme les sols argileux.
Les terrains humides sont à éviter. Un dicton dit : « l’olivier aime l’eau qui passe sur ses racines et déteste l’eau qui stagne. » L’eau stagnante asphyxie le système racinaire et peut entraîner l’apparition de maladies et de parasites (Argenson, 1999).
Même s’il est peu sensible au pH du sol, des blocages nutritionnels peuvent se produire en sols franchement acides ou alcalins. Dans ces cas, des amendements pourront être effectués et les apports de matières organiques.
Par ailleurs, l’olivier en zone aride se développera d’autant mieux que la densité de plantation sera faible (environ huit mètres entre chaque arbre). Il est donc indispensable, avant toute plantation, de procéder à une étude de la topographie, du profil du terrain et à une analyse physico-chimique du sol (Argenson, 1999).
L’HUILE DE L’OLEASTRE
Extraction
Actuellement en Algérie seule la méthode artisanale est utilisée pour l’extraction de l’huile de l’oléastre. La méthode utilisée à Tlemcen consiste à écraser le fruit entier entre deux pierres puis malaxer manuellement dans le but de faire sortir l’huile des cellules. Cette pâte est mise dans une terrine où on lui ajoute de l’eau bouillante, après mélange, on enlève les résidus (tourteau) et le liquide obtenu est porté à ébullition (environ 10 min). L’huile surnage et est récupérée à l’aide d’une louche (Djeziri, 2012).
Composition biochimique
A l’égal de toutes les huiles végétales, l’huile d’olive est composée d’une fraction saponifiable (les triglycérides) et d’une fraction insaponifiable (les constituants mineurs).
Fraction saponifiable
La fraction saponifiable, ou glycéridique, représente 99 % de l’huile d’olive. Elle est constituée principalement de triglycérides constitués de glycérol et d’acide gras.
• Les acides gras
Selon les variétés d’olives, mais également en fonction du climat, de la latitude et du degré de maturation des fruits au moment de la récolte, la composition des acides gras de l’huile sera différente (Rayan, 1998).
• Acides gras saturés (AGS) : l’huile d’olive comporte entre 8 et 25 % d’acides gras saturés, qui sont : L’acide palmitique (C16:0) et l’acide stéarique (C18 :0).
• Acides gras monoinsaturés (AGMI) : ils représentent 55 à 80 % de la teneur en lipides de l’huile d’olive, avec : L’acide oléique (C18:1 n-9) et l’acide palmitoléique (C16:1 n-7).
• Acides gras polyinsaturés (AGPI) : ils représentent 4 à 22 % de la teneur en lipides de l’huile d’olive, et se répartissent en deux familles:
– la famille n-6 (ou oméga 6) : L’acide linoléique (C18:2 n-6).
– la famille n-3 (ou oméga 3) : L’acide α-linoléique (C18:3 n-3).
Dans le Tableau III, Les études faites par (Baccouri et al., 2006, Hannachi et al.,2009 et Djeziri, 2012) montrent que l’huile de l’oléastre et l’huile d’olive sont étroitement apparentées.
La composition en acides gras de ces deux huiles est qualitativement identique, on distingue que l’huile de l’oléastre présente des quantités plus élevées d’acide oléique que l’huile d’olive ainsi présente des taux relativement bas d’acide palmitique et d’acide linoléique .Selon certains auteurs (Maestro et Borjas, 1990 et Boskou, 1996), pour une meilleure conservation de la qualité du produit, il convient que les huiles d’olive ne contiennent pas plus de 10 % d’acide linoléique, car cet acide est le principal responsable du vieillissement chimique de l’huile.
Effet sur la santé
Effet pharmacologique
Effet des composés majeurs
L’huile de l’oléastre est caractérisée par sa composition en acides gras dont le principal acide gras est un acide gras mono insaturé, l’acide oléique (18 :1n-9). La consommation en acide oléique a un intérêt indiscutable dans la médecine préventive (maladies cardiovasculaires, pathologies digestives et hépatobiliaires, l’ostéoporose) (Jacotot, 1996).
L’acide oléique est préventif contre le développement d’athérome et augmente la résistance à l’oxydation.
En effet les LDL, sont des facteurs importants dans l’artériosclérose en facilitant le transport du cholestérol vers les artères (Huang et Sumpio, 2008), sont moins sensibles à l’oxydation dans un régime enrichi en AGMI. Ces derniers sont plus stables que les AGPI et plus résistants à l’oxydation (Kratz et Cullen, 2002).En outre, la consommation des AGMI, spécifiquement celle des acides oléiques, a été liée à une diminution des taux plasmatiques des LDL et une augmentation en HDL, antiathérogènes, chez les humains (Katan, 1994). Des études complémentaires rapportent que plus un repas est riche en AGMI, plus la sécrétion des chylomicrons sera avantageuse et seront rapidement hydrolysées (Jackson et al., 2002).
Les travaux réalisés par (Belarbi et al., 2011) montrent que l’huile d’oléastre améliore le profil lipidique au niveau du plasma chez les humains sains.
Effet des composés mineurs
La deuxième caractéristique de l’huile de l’oléastre est sa richesse en composés mineurs et notamment en antioxydants naturel (tocophérols, caroténoïdes, polyphénols) et les stérols.
Tocophérols
Selon Schuler (1990), Kochhar (1993) leur activité anti-oxydante repose principalement sur l’existence du système de réduction tocophérol – tocophérylquinone. En effet, une molécule de tocophérol peut réduire deux radicaux lipidiques en formant une molécule de l’alpha tocophérylquinone; en revanche, deux radicaux tocophéryls peuvent s’associer entre eux pour former des dimères qui peuvent avoir des propriétés anti-oxydantes. Par ailleurs, il a été suggéré que la vitamine E pourrait exercer des effets bénéfiques à l’égard des maladies cardiovasculaires par divers mécanismes (Freedman et al, 1996; Heinonen et al, 1998; Devaraj et Jialal, 1999).
En plus de ses effets bénéfiques dans la prévention des maladies cardiovasculaires (MCV), la vit E constitue une arme efficace contre le cancer. Dans de nombreux modèles animales, il a été montré que la vitamine E protège contre les cancers de diverses localisations (Shklar et Oh, 2000). De plus, des études chez l’homme ont montré que les faibles taux sériques ou plasmatiques de vit E s’accompagnent d’une élévation du risque de cancer du poumon, du col de l’utérus et de la prostate (Heinonen et al, 1998).
De plus il est très probable qu’en raison d’effets de synergie, l’association de la vitamine E et des autres composants mineurs présents dans l’huile d’olive vierge extra exerce des effets bénéfiques plus importants que la somme de ceux des différents composants pris isolément (Assman et Wahrburg).
Les phytostérols
Les phytostérols dont les plus importants sont le sitostérol, le campestérol et le stigmastérol représentent la partie la plus importante de la fraction insaponifiable des huiles. Les phytostérols peuvent avoir des activités anti-inflammatoire, antibactérienne, anti tumorale, antifongique et anticancéreuse (COI, 2009). De plus, les phytostérols réduisent la cholestérolémie et en particulier le taux de LDL-cholestérol (Gutierrez et al., 2000).
Les polyphénols
Les polyphénols primaires sont l’oleuropéine, l’ hydroxytyrosol ; ces composés sont des antioxydants puissants. Owen et al., (2000) ont évalué le potentiel antioxydant de différents composés phénoliques de l’huile d’olive et ont observé qu’un grand nombre de ces composés ont des propriétés antioxydantes : c’est le cas notamment de l’acide vanillique, l’acide gallique, l’acide caféique, le tyrosol, l’hydroxytyrosol, du 1-acétoxypinorésinol et de l’oleuropéine (Galli et Visioli, 1999). Par ailleurs, des études ont montré que les phénols simples et les acides phénoliques et les flavonoïdes jouent un rôle capital dans l’élimination et le piégeage des radicaux libres, et permettent d’augmenter la résistance des LDL à l’oxydation et d’inhiber la peroxydation des lipides (Decker, 1995, Visioli et al, 1995). Outre ces effets antioxydants les composés phénoliques de l’huile d’olive vierge extra exercent une nette action anti-inflammatoire. Petronni et son équipe ont montré que l’hydroxytyrosol inhibe de manière dose-dépendante la formation d’un éicosaénoïde pro-inflammatoire, le leucotriène B4 (Petroni et al, 1997). Enfin, les travaux de Tuck et son équipe attribuent aux hydroxytyrosol, tyrosol et à l’oleuropéine de puissantes propriétés antimicrobiennes (Tuck et Hayball, 2002). Ces composés agiraient sur certaines bactéries responsables de maladies infectieuses intestinales et respiratoires chez l’homme, notamment Hemophilus influenzae, Moraxwlla catarrhalis, Salmonela typhi, Vibroi parahaemolyticus, Vibrio alginolyticus, Vibrio cholerae et Staphylococcus aureus (Bisignano et al, 2002).
Les hydrocarbures
Le squalène est le principal hydrocarbure de l’huile d’olive, c’est un précurseur triterpène qui apparaît dans la voie de la biosynthèse du cholestérol, ce dernier exerce des effets anticarcinogènes, les résultats obtenus par de nombreuses études expérimentales sur des modèles animaux ont montré cet effet ; La plupart de ces études ont étudié l’effet du squalène appliqué localement ou administré par voie systémique sur des cancers chimiquement induits de la peau, du côlon et du poumon, chez les souris (Van Duuren, Goldschmidt,1976). Kohno et son équipe ont observé que le squalène est un puissant piège à radicaux oxygène réactifs à la surface de la peau humaine (Kohno et al., 1995).
Dans des modèles animaux, le squalène paraît également jouer un rôle important dans la santé de l’œil, en particulier sur les bâtonnets rétiniens (Fliesler et Keller, 1997).
Les composés aromatiques
La plupart de ces composés exerçaient une activité antimicrobienne (Kubo et al., 1995). Cette protection antimicrobienne constitue un facteur supplémentaire susceptible de contribuer aux effets bénéfiques de l’huile d’olive sur la santé (Assman et Wahrburg).
Intérêt nutritionnel
Dans la région d’E-Taref et elKala les paysans consomment l’huile de l’oléastre quotidiennement comme huile alimentaire (galette améliorée). D’après la composition de l’huile de l’oléastre en AG et en composés mineurs, cette dernière semble intéressante ;
L’acide linoléique et l’ α-linolénique sont des acides gras « essentiels » que notre organisme est incapable de les synthétiser. En effet, les espèces animales étant incapables d’assurer la désaturation en position 6 et 3, ces acides gras doivent être ingérés.
Ils sont dits « essentiels » car c’est à partir d’eux que seront produites, dans nos tissus, d’importantes substances comme les prostaglandines. Une carence en acides gras essentiels AGE peut entraîner des troubles pathologiques comme une sécheresse de la peau, des ulcérations, des troubles des phanères, une augmentation des besoins énergétiques, des perturbations de l’immunité (Delaveau, 1987).
Les composés mineurs (alcools, composés polyphénoliques, la chlorophylle, caroténoïdes, stérols, tocophérols et les flavonoïdes) contribuent à la qualité organoleptique, le goût, la saveur et à la valeur nutritive (Doveri et Baldoni, 2007).
Utilisation
D’après les travaux réalisés par Sidi Mammar (2012), l’huile d’oléastre semblerait avoir des effets sur :
– La fluidité et la finesse de l’huile d’oléastre sont les caractéristiques principales de celle-ci. Elle pénètre profondément dans les muscles et les vaisseaux sanguins en les assouplissant.
– Elle est recommandée souvent dans le traitement des maladies liées à la mauvaise circulation du sang, les maladies cardiovasculaires.
– L’absorption régulière par voie orale de l’huile d’oléastre élimine le mauvais cholestérol (LDL) par l’assouplissement de la paroi des vaisseaux sanguins produisant ainsi une régulation de la tension artérielle.
– Un effet positif sur le rhume et les affections pulmonaires.
– L’application par onction sur les articulations osseuses a donné des résultats positifs dans les traitements des affections liées aux rhumatismes, à l’arthrite et à l’arthrose.
– La souplesse des vaisseaux sanguins empêche le glucose de s’y cumuler, évitant ainsi aux malades diabétiques les interventions chirurgicales ophtalmologiques et rénales.
– L’administration par voie rectale suivie d’absorption par voie orale a révélé des résultats positifs sur les affections hémorroïdales.
– Une goutte d’huile d’oléastre dans l’œil améliore la vision.
-Selon Goodyer (2000), l’huile d’oléastre est astringente, elle diminue les maux de tête et la chute des cheveux (alopécie). Elle est utilisée contre les maladies cutanées parasitaires, comme rince-bouche pour les gencives et calme les douleurs dentaires.
Effet pharmacologique des feuilles
Bennani-Kabchi et al., (1999) rapportent que le gavage de l’extrait aqueux des feuilles sèches d’Olea europaea var. oleaster possède une activité antihyperglycémique.
Bennani-Kabchi et al., (2000), dans une autre étude sur des rats des sables obèses prédiabétiques, montrent que l’extrait aqueux (décocté) des feuilles d’Olea europea var. oleaster a un effet hypocholestérolémiant considérable associé à une baisse des fractions athérogènes LDL et VLDL et à une baisse de l’insulinémie.
Les feuilles contiennent du cinchonidine, une quinoléine alcaloïde aux propriétés antipaludiques. Les feuilles, l’écorce et les fruits contiennent aussi l’oleuropéine, possédant des activités antioxydantes, hypotensive, hypoglycémiante, hypocholestérolémiante et antiseptique (Ghedira, 2008).
Goodyer, (2000) a aussi montré qu’elles ont une activité astringente et sont capables de limiter l’érysipèle (infections cutanées streptococciques), l’Herpès, tumeurs malignes, ulcération gangreneuse (Goodyer, 2000).
Localisation géographique et caractérisation climatique de la zone d’étude
Le parc national d’ElKala est Situé dans la partie extrême du nord est d’Algérie, ce Parc s’étend sur une superficie 78000 Ha soit 26% du la surface de la wilaya d’El-Tarf est limité Au Nord par la mer Méditerranée, A l `Est par la République de Tunisie, A l’Ouest par la Wilaya de Annaba, Au sud par les wilayas de Guelma et Souk-Ahras. Ses écosystèmes très variés le classe parmi les sites mondialement protégés. Il renferme des espèces endémiques dont quelques une sont en voie de disparition.
Le régime pluviométrique du parc se caractérise par des pluies abondantes en hivers qui diminuent presque régulièrement au printemps et atteignent quelques millimètres par mois pendant la période d’été. Une disparité régionale dans la répartition des pluies. La partie Est (El-Kala et Ain El- Assel) est plus humide et pluvieuse que la partie de l’Ouest. Le niveau moyen des précipitations atteigne 800 mm et 700 mm respectivement. La température moyenne variée de 12°C pendant la période hivernale jusqu’à 28% pendant la période estivale (juillet août) (Bouazouni, 2004).
Etude phytochimique du fruit
Le but de cette étude est de mettre en évidence les principaux métabolites secondaires des fruits broyés et séchés. Deux modes de préparation ont été adoptés selon le type de groupe recherché :
-Préparation de la poudre : les fruits d’oléastres ont été broyés à l’aide du moulin manuel ; la pâte obtenue est séchée à l’étuve.
-Préparation de l’infusé (à 10 %) : 10g de poudre dans 100ml d’eau bouillante, on filtre après 15mn.
Tanins
Nous avons pris 05ml de l’infusé, nous avons ajouté goutte à goutte 1ml d’une solution de chlorure ferrique (Fe Cl3) à 1% :l’apparition d’une coloration verdâtre indique la présence des Tanins cathéchiques, bleu noirâtre, Tanins galliques.
Aux 30ml de l’infusé, nous avons ajouté 15ml de réactif de Stiasny (Formol à 30% +HCl concentré 3-1 V/V), après chauffage de 30mn au bain-marie, l’observation d’un précipité orange indique la présence des Tanins cathéchiques (Solfo, 1973).
Alcaloïdes
Nous avons mélangé 5g de la poudre avec 50 ml d’HCl à 1% dans un bécher. Après macération, nous avons filtré le mélange à l’aide d’un papier filtre et additionné au filtrat quelques gouttes de réactif de Mayer (1,36g de Hg Cl2 + 5g de KI dissout dans 100ml d’H2O distillée), l’apparition d’un précipité blanc indique leur présence (Bouquet, 1972).
Flavonoïdes
Nous avons macérée 10g de poudre dans 150ml d’HCl à 1% pendant 24h, après filtration nous avons procédé au test suivant :
10ml du filtrat après l’avoir rendu basique par l’ajout du NH4OH goutte à goutte , après 3h, l’apparition d’une couleur jaune claire dans la partie supérieure du tube indique la présence des flavonoïdes (Okmu, 2005).
Saponosides
Nous avons pris 5g de poudre et dans 80ml d’eau distillée puis on a mis le mélange dans un bécher sur une plaque chauffante jusqu’à l’ébullition, après on a laissé le filtrat refroidir, quelques ml du filtrat sont mis dans un tube à essai puis agité. L’apparition d’une mousse qui dure quelques instants indique la présence des saponosides (Karumi et al., 2004).
Terpènes et Stérols
Nous avons macéré 5g de la poudre dans 20ml d’éther de pétrole, après avoir filtré et évaporé la phase organique dans un bain de sable à T°90°C , le résidu est dissout dans 0,5ml d’acide acétique en ajoutant 1ml d’H2SO4 concentré, dans la zone de contact entre les deux liquides un cercle violé ou marron indique la présence des stérols et Terpènes (Dohou et al.,2003)
Anthocyanes
La recherche repose sur le changement de couleur de l’infusé à 10% avec le changement du PH : On ajoute quelques gouttes d’HCl pur à l’infusé puis on observe le changement de la couleur, ensuite on rajoute quelques gouttes de l’NH4OH, le changement de la couleur indique la présence d’Anthocyanes (Bruneton, 1999).
Extraction de l’huile de l’oléastre
Les fruits ont été cueillis manuellement dans la région d’El-Kala, Est de l’Algérie, au mois de décembre 2010 dans une journée pluvieuse. L’huile de l’oléastre a été extraite par la méthode artisanale à partir des fruits frais recueillis afin d’éviter toute oxydation (Figure 8).
Evaluation du rendement des olives
Dans notre étude on a utilisé la méthode par soxhlet (ISO 659, 1988) pour des raisons de simplicité et de disponibilité du matériel (soxhlet et rotavapeur).
L’échantillon à analyser (la pâte oléagineuse) subit un broyage suivi d’un séchage à l’étuve à 40 °C pendant 14 h afin d’éliminer le reste d’humidité.
-Principe
L’extraction de l’huile d’oléastre est réalisée dans un appareil approprié de type Soxhlet en utilisant l’hexane comme solvant organique. Après l’élimination du solvant d’extraction, l’extrait obtenu représente la matière grasse contenue dans la prise d’essai.
-Mode opératoire
D’abord, Un ballon, préalablement séché dans une étuve, est pesé : c’est (mi).Les 10 g de l’échantillon à analyser (prise d’essai) sont placés dans une cartouche à extraction. Cette dernière est placée dans l’appareil à extraction, puis la quantité nécessaire du solvant est versée dans le ballon, ce dernier est adapté à l’appareil à extraction sur un chauffe-ballon réglé à une température voisine à l’ébullition du solvant, soit 60°C et le chauffage est conduit dans des conditions telles que le débit du reflux soit d’au moins 3 gouttes par seconde (ébullition modérée, non tumultueuse).
Après 6 heures d’extraction, passer le ballon au rotavapeur, dans le but d’éliminer le solvant d’extraction ; ensuite, le ballon est chauffé à l’étuve (60°C / 30-60 mn) pour chasser les dernières traces du solvant, laisser refroidir et peser le ballon + huile extraite : c’est (mf).
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
HUILES VEGETALES
Définition
Classification
Composition
Effet sur la santé
GENERALITES SUR L’OLEASTRE
Définition
Historique
Distribution
L’oléastre en Algérie
Facteurs influençant la répartition
ASPECT BOTANIQUE
Systématique
Description botanique
L’HUILE DE L’OLEASTRE
Extraction
Composition Biochimique
Effet sur la santé
Effet pharmacologique
Effet nutritionnel
Utilisation
Effet pharmacologique de la feuille
PARTIE PRATIQUE
Matériels et méthodes
Matériel végétal
Présentation de la zone d’étude
Localisation géographique et caractérisation climatique de la zone d’étude
Etude phytochimique du fruit
Tanins
Alcaloïdes
Flavonoïdes
Saponosides
Terpènes et Stérols
Anthocyanes
Extraction de l’huile de l’oléastre
Evaluation du rendement des olives
Analyse des caractéristiques physico-chimiques de l’huile
L’humidité
Dosage de l’acidité libre
Indice d’iode
Indice de peroxyde
Etat d’oxydation des huiles – Extinction spécifique
Indice de saponification
Indice de réfraction
Couleur Lovibond
Dosages des phénols totaux
Pigments
Détermination de la teneur en chlorophylles
Détermination de la teneur en caroténoïdes
Dosage des acides gras par CPG
Préparation des esters méthyliques des acides gras
Chromatographie en phase gazeuse des E.M.A.G
Etude nutritionnelle et pharmacologique de l’huile
Animaux et régime alimentaire
Protocol expérimental
Suivi des poids des rats durant le traitement
Sacrifice et prélèvement sanguin
Détermination des paramètres sanguins
Dosage de la glycémie
Dosage du cholestérol
Dosage des triglycérides
Dosages des lipides totaux
Dosages des HDL-cholestérol (cholestérol de lipoprotéines de haute densité)
Dosage des LDL-cholestérol (cholestérol de lipoprotéines de faible densité)
Dosage de l’activité lipasique
Dosage d’Aspartate aminotransférase
Dosage de l’alanine aminotransférase (ALT/TGP)
Analyse statistique
RESULTATS ET DISCUSSION
Caractérisation de l’huile d’oléastre
Rendement en huile du fruit d’oléastre
Etude phytochimique des fruits
Caractéristiques physicochimiques
Phénols totaux
Pigments
Composition en acides gras par CPG
ETUDE DES EFFETS BIOLOGIQUES DE L’HUILE DE L’OLEASTRE
Effets sur le poids corporels
Effets sur certains paramètres sanguins
Glycémie
Profil lipidique
Activités enzymatiques
CONCLUSION
Télécharger le rapport complet