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Organisation de la gestion de l’AMP
L’AMP est gérée par une équipe technique ayant à sa tête un Conservateur. Il dépend de la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées (DAMCP), du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD). Cette équipe assure le bon fonctionnement de l’aire protégée en collaboration avec la population locale. Cette dernière participe aux suivis réguliers de la faune et de la flore présentes dans l’AMP (DAMCP/AMPKB, 2018).
Cette équipe est en étroite collaboration avec les acteurs locaux. Ainsi pour la bonne gouvernance de l’AMP, des organes de gestions sont mis en place. Ceux-ci sont : le comité de gestion avec un secrétariat exécutif et un secrétariat permanent ; les commissions techniques à savoir les commissions (de surveillances, d’aménagement, de valorisation, de prévention et de gestion des conflits…); le conseil des sages ; le comité d’orientation ; le conseil consultatif scientifique et technique.
Actuellement, la gestion est effectuée sur la base d’un Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) d’où ressort un Plan de Travail Annuel (PTA) (DAMCP/AMPKB, 2018).
Caractéristiques physico-chimiques
Le climat
La Basse-Casamance est la seule région humide au Sénégal avec un climat de type Soudano-
Guinéen. On peut distinguer trois saisons différentes :
La saison des pluies appelée l’hivernage, qui est chaude et humide (juillet à octobre), dominée par des vents de mousson d’Ouest-Sud-ouest, issus de l’anticyclone de Sainte-Hélène, engendrant d’importantes précipitations ;
La saison sèche fraîche (novembre à mars) caractérisée par les alizés maritimes de direction Nord à Nord-Ouest provoqués par l’anticyclone des Açores ;
La saison sèche chaude (avril à juin).
Pour la zone, on se base sur les données météorologiques de Ziguinchor, la ville la plus proche de l’AMPKB. La température moyenne annuelle à Ziguinchor est de 27,8°C avec un minimum et un maximum annuel moyen respectifs de 21,2°C et 34,3°C. Ziguinchor a enregistré une précipitation moyenne de 1390±335 mm/an entre 1998 et 2008 (données du Service Météorologique de Ziguinchor) (Diatta, 2018).
Relief et sol
La Basse Casamance fait partie du bassin Sénégalo-mauritanien. Sur le territoire, on trouve sur les plateaux des sols argilo-sableux ou latéritiques. Les bas-fonds argileux humiques sont particulièrement propices à la riziculture dans leur partie « amont » avec des sédiments limono-sableux. Dans leur partie « aval », qui est influencée par la marée, se développe la mangrove, et lorsque la salinisation est trop importante, les tannes (zones hyper salées dénudées) prennent place.
Au niveau local, le relief de l’AMP est constitué de plateaux peu élevés, entrecoupés de trois vastes dépressions qui traversent le terroir du Nord au Sud. Les sols sont de type ferrugineux tropicaux, propices aux cultures sous pluies (arachide, niébé, riz etc.). Sur les plateaux, ils sont sablo-argileux à argilo-sableux où sont généralement cultivés le mil et l’arachide. Au fur et à mesure que l’on descend la topo-séquence, la couche arable s’épaissit et la texture plus argileuse est favorable à la culture du maïs. Dans les bas-fonds, les sols hydro morphes sont aptes à la riziculture et au maraîchage. Ces sols sont actuellement exploités et supportent l’essentiel des rizières. Sur le littoral, le niveau est très bas, ce qui facilite l’intrusion d’eau salée. Les sols sont acidifiés salés et deviennent impropres à l’agriculture (Diatta, 2018).
Hydrologie
La région de Ziguinchor possède un réseau hydrographique particulièrement dense et développé qui correspond au bassin versant inférieur et à l’estuaire du « fleuve » Casamance. Il couvre un bassin de 37 000 km2 dont 14 000 km2 de son bassin versant et la zone fluvio- marine de la Casamance couvre environ 250 000 hectares entre l’océan et les bas plateaux de Bignona, Ziguinchor et Oussouye. En plus de ce fleuve, le réseau hydrographique de la région est aussi constitué d’un ensemble de bolongs (marigots) dont ceux de Diagnon, de Sindone, de Niaguiss, et de nombreuses vallées aménagées et mares temporaires (Diatta, 2018).
Flore et faune
Flore
L’AMP bénéficie d’importantes zones de végétation assez riches et diversifiées et la présence de la forêt classée de Bissine permet la préservation des ressources fauniques et végétales.
La végétation de type soudano-guinéenne est caractérisée par des peuplements assez homogènes, avec plusieurs strates :
Une strate arbustive composée de Pterocarpus erectus, Detarium senegalensis, Parkia biglobosa, Azadirachta indica, Anacardium occidentale, combrétacées et de lianes ;
Une strate arborée, avec de grands arbres, notamment composée de Khaya senegalensis (caïlcédrat), Daniella oliverie (santan), Parkia pinnata (dimb), Elaeis guineensis (palmier à huile), Borassus flabellifer (rônier) etc. ;
Un couvert herbacé, nettement en régression, constituant une menace pour l’élevage (AMPKB/PDC, 2018). I.1.3.4.2. Faune
L’AMP abrite aussi une faune assez riche et diversifiée. La proximité avec le fleuve favorise le développement d’une avifaune très diversifiée (voir annexe) caractérisée par environ 63 espèces (selon les rapports de 2018 de l’AMP) : ce sont les hérons, les aigrettes, les grues, les pélicans, les flamants, les cormorans, les spatules, les limicoles, quelques oies, les goélands, …) ; des ressources halieutiques énormes (poissons (en particulier la carpe), crustacés, mollusques, dauphins, lamantins, crevettes…). Elle est aussi fréquentée par une faune sauvage diversifiée : des phacochères, des céphalophes, des singes patas, de nombreux petits rongeurs et de reptiles diversifiés (DAMCP/AMPKB, 2018).
Populations humaines
La population est caractérisée par son caractère cosmopolite, avec une grande diversité ethnique: Mandingues, Baïnoucks, Diolas, Manjacques, Mancagnes, Peulhs, Ballantes, Sérères, Wolofs, etc.
Si les Baïnoucks et les Diolas sont les premiers venus, les mandingues plus stratèges ont dominé le reste et la langue Mandingue est la langue vernaculaire, malgré l’existence de plusieurs langues (AMPKB/PDC, 2018).
Sur le plan religieux, l’Islam est la religion dominante (80% de la population), suivent du christianisme et l’animisme (croyance traditionnelle). Cette dernière est très pratiquée et est marquée par la présence de nombreux bois sacrés dans les villages. Les différentes religions et les principales confréries vivent en parfaite harmonie (AMPKB/PDC, 2018).
Caractéristiques économiques
Plusieurs activités socio-économiques sont pratiquées dans la zone. Elles comprennent :
L’agriculture : la Commune de Adéane bénéficie de plusieurs atouts propices à la diversification
des activités agricoles. Parmi ces atouts, nous pouvons citer : une pluviométrie relativement bonne, des sols fertiles et l’existence de plusieurs centaines d’hectares de vallées rizicoles dans la zone. Ces dernières sont malheureusement confrontées à la remontée de la langue salée, de l’acidification, de la salinisation et de l’ensablement (AMPKB/PDC, 2018).
L’élevage : l’élevage, pratiqué dans la Commune d’Adéane est de type extensif. Autrement dit, il est à dominance socioculturelle puisque la plupart des espèces élevées est réservée pour les manifestions et cérémonies culturelles et religieuses (funérailles, baptême, mariage etc.). Les espèces élevées sont : les bovins, les ovins, les caprins, les asins, les porcins et la volaille (AMPKB/PDC, 2018).
La Pêche : à la faveur d’un réseau hydrographique dense, la Commune d’Adéane développe d’importantes activités halieutiques. La pêche est l’une des activités phares dans la Commune. Elle est pratiquée dans le fleuve Casamance et/ou au niveau des marigots et bolongs, avec des pirogues motorisées et sans moteur (Diatta, 2018).
Mines : la Commune d’Adéane regorge de ressources minières, comme le sable, l’argile, la latérite, qui sont exploitées dans des carrières disséminées un peu partout dans la Commune. Au total, on dénombre 12 carrières dans la Commune.
Commerce : le commerce est très développé dans la Commune d’Adéane.
L’Industrie, l’artisanat, le tourisme, sont des activités peu développées (Diatta, 2018).
Grue couronnée (Balearica pavonina)
Biologie de Balearica pavonina pavonina
Description
Mesurant 100-115 cm, c’est un grand oiseau échassier, haut sur pattes, noir (ardoisé) avec les ailes blanches. Au grand miroir blanc de l’aile fait suite une tache jaune, puis l’extrémité marron. De près, apparaît des joues blanches visibles (Diop, 2015). La tête montre des couleurs très contrastées : le front et l’avant de la calotte, très bombés, sont noirs, tandis que l’arrière de la calotte porte une couronne formée de longues plumes dressées de couleur dorée. À l’arrière de la calotte, la tête est ornée de plumes jaune pâle érigées en cimier. Le bec est moyennement long, pointu et gris charbon. Le menton peut porter une caroncule peu développée, de couleur rouge (Diagana et Diawara, 2015). Les pattes et les orteils sont noirs, et le long orteil postérieur permet à la grue couronnée noire de saisir les perchoirs. En vol, le cou et les jambes forment un angle avec le corps et les ailes blanches sont remarquables. Bien qu’il soit généralement impossible de distinguer les mâles et les femelles (sexe semblable (SS)), les grues à couronne noire mâles adultes sont souvent plus grandes que les femelles, et les juvéniles diffèrent par leur plumage gris à brun avec une tête et une nuque brune (Edet et al, 2018).
Systématique
Les grues font partie de l’Ordre des Gruiformes et à la Famille des Gruidae, elles sont représentées par une quinzaine d’espèces réparties sous deux sous-familles : celle des Gruinae ou grues vraies (avec deux genres : grus et anthropoïdes) et celle des balearicinae ou grues couronnées. www.universalis.fr. Les grues couronnées sont subdivisées en deux sous-espèces : la grue couronnée du Soudan (Balearica pavonina cecillia) et la grue couronnée d’Afrique de l’Ouest ou Grue Couronnée Noire (Balearica pavonina pavonina) (Edet et al, 2018). Celles-ci, se remarquent par la présence d’une crête dorée formant une couronne au sommet de la tête. Par contre, elles se distinguent principalement par la différence de coloration de ses joues (marques fasciales) : B. p. pavonina, la moitié inférieure de la joue (figure 2 gauche) est rouge tandis que B. p. ceciliae, le rouge s’étend dans la moitié supérieure de la joue (figure 2 droite); les caroncules sont de tailles différentes : elles sont très petites ou inexistantes pour la forme Ouest Africaine (Beilfuss et al, 2003). La grue ouest africaine a un bec de couleur corne, la grue soudanaise a un bec noir (ce n’est pas toujours le cas) (Walkinshaw, 1964).
• La position systématique (Linné 1758) de la grue couronnée noire est comme suit : és • Biométrie:
– Taille : 105 cm – Envergure : 180 à 200 cm.
– Poids : 3000 à 4000 g
• Longévité : 20 ans.
-famille : Balearicinae (Diagana, 2016)
Balearica
Balearica pavonina
-espèce : Balearica pavonina pavonina
Nom commun : Grue couronnée noire
Reproduction
La saison de reproduction a lieu entre mai et décembre en Afrique de l’Ouest (de juillet à octobre, au Sénégal (Diop, 2015)), selon la saison des pluies. Les couples sont solitaires et les deux sexes construisent une plate-forme circulaire souvent placée le long des limites, ou à l’intérieur des zones humides à végétation dense (Diagana, 2015). Cette plateforme (le nid) est construite à même le sol avec des brindilles de Sporobolus et de Typha. D’une hauteur de 10 à 20 cm, le nid est construit également sur des îlots protégés pendant une grande partie de l’année, ce qui permet de soustraire les juvéniles aux prédateurs (Lo, 2014). La femelle pond 2 à 3 œufs blancs avec quelques marques brunes (Diop, 2015). La période de ponte peut s’étaler sur une dizaine de jours (avec une fréquence de 48 h par ponte (Edet et al, 2018)) et la couvée est généralement de deux heures par parent (Lo, 2014). L’incubation dure 22 à 25 jours et les poussins prennent l’envol au bout de 35 à 40 jours. Ils sont nidifuges et quittent rapidement le nid après deux jours (Diop, 2015). Ils prennent l’envol au bout de 100 jours et atteignent la maturité sexuelle au bout de 4 à 5 ans (Edet et al, 2018). Les couples de grues couronnées se forment pour la vie, lorsque le nid n’est pas détruit, il est repris l’année suivante et le couple y ajoute quelques brindilles pour le parfaire. Il est possible de rencontrer sur un grand buisson de nidification, deux à trois nids du même couple d’année différente (Diagana & Diawara, 2015).
La parade des grues est un spectacle fantastique. Il s’agit de danses effectuées par les mâles ou les femelles, voire les deux ensembles. En exécutant des petits pas à droite et à gauche le mâle fait le fou, se balance, tourne sur lui-même, fait des bonds en l’air. Celle-ci l’observe immobile (Dupont, 2001).
Eco-éthologie de Balearica pavonina pavonina
Répartition géographique
Géographiquement, son domaine vital s’étend du Sénégal et de la Gambie sur la côte atlantique jusqu’au bassin supérieur du Nil au Soudan et dans les hautes terres d’Éthiopie (figure 4): du sud du Sahara jusqu’à l’Afrique tropicale, dans les zones arides. (Gemeda, 2016). La sous espèce de l’Afrique de l’Ouest Balearica pavonina pavonina est répartie de la Sénégambie au Tchad, alors que la sous espèce soudanienne Balearica pavonina ceciliae se trouve en Afrique de l’Est avec une plus grande concentration au Soudan (Beilfuss et al, 2003). Les régions du delta du fleuve Sénégal, la Casamance, les rizières et plaines inondées de la Guinée Bissau et de la Guinée occidentale abritent la population la plus importante (Dodman, 2013 in UNEP, 2015).
Habitats
La Grue couronnée fréquente les habitats mixtes herbeux et humides aux eaux peu profondes. On la trouve souvent dans les plaines inondées, les rizières, les cultures humides, les champs d’altitude en Afrique de l’Ouest et accidentellement dans les savanes sèches (Beilfuss et al, 2003). Cependant, l’espèce peut être trouvée dans des zones où la profondeur de l’eau est inférieure à 1 mètre et où la végétation varie de la hauteur du genou à la hanche, dominée par les espèces Cyperus. Les Grues restent près des zones humides, mais sont profondément associées aux eaux profondes et ouvertes (Edet et al, 2018). Elles peuvent aussi fréquenter les champs d’arachide (Bargain. B (c. (personnelle)).
Migration
Il y a eu peu de recherches sur cet aspect de leur cycle de vie. Des enquêtes faites ont montré que les grues couronnées peuvent être considérées comme étant résidentes toute l’année dans la plupart des zones, bien que la migration saisonnière locale se produise dans certaines zones (Beilfuss et al, 2003). Pendant la saison de reproduction des colonies d’oiseaux peuvent se rassembler dans des emplacements favorables à l’écart des aires de nidification. Ainsi, pendant la saison hors période de reproduction, de grandes colonies de la race Ouest Africaine ont été signalés dans la partie nord du Cameroun et à proximité du lac Tchad, au nord-est du Nigeria, apparemment dispersées pour se reproduire ailleurs pendant la saison des pluies (Johnsgard, 1983).
Des mouvements journaliers et saisonniers entre la zone d’alimentation, de repos et de dortoir peuvent aussi être faits (peut-être jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres) (Beilfuss et al, 2003).
Relations interspécifiques
Les grues sont localement sympathiques avec les grues bleues (Grus paradisea). Elles sont plus petites et subordonnées aux grues caronculées. Elles sont aussi familières avec certaines espèces d’animaux tels que les mammifères, certainement pour la recherche d’insectes (Walkinshaw, 1964) et se reproduisent sur les habitats plutôt plus humides et plus fortement végétalisés que sont généralement utilisés par des grues bleues (Johnsgard, 1983)..
Effectifs, menaces et statuts
La population de Balearica Pavonina pavonina est très fragmentée. Elle était de 42000 individus entre 2000 et 2001 en Afrique, de 15000 individus en Afrique de l’Ouest en 2005 (Beilfuss et al, 2007 ; Birdlife international, 2012). Au Sénégal, les études faites entre 1985 et 2001 ont donné les résultats suivants : 1000 individus en 1985 (Urban, 1988), 2000 individus en 1994 (Urban, 1996), environ 1000 individus en 1996 (Meine & Archibald, 1996), et environ 1900 individus en 2000 et 2001 (Beilfuss et al, 2003). Cette population est de 142 individus dans le delta du fleuve Sénégal en 2007 (Trolliet et al, 2007) et 940 oiseaux dans les régions de la Casamance en 2013 (www.actforwildlife.org, Wetland International, 2015). Les enquêtes menées par l’organisation Apalis (oiseaux de la Casamance) dans la région ont estimé à 60 individus la population maximale enregistrée de l’espèce entre 2009 et 2019 (c.personnelle (Bargain Bruno, 2019)).
Les Grues couronnées noires et leurs habitats font face à des menaces sérieuses dans l’ensemble de leur aire de répartition. Les principales menaces auxquelles est confrontée la grue couronnée sont la conversion des zones humides et la surexploitation des terres humides (Beilfuss et al, 2007). La menace la plus grave pour les grues dans la région Sud du Sénégal semble être un habitat en constante évolution (Koné et al, 2007 ; Birdlife international, 2015). Il s’agit de : l’anthropisation, la salinisation progressive du fleuve Casamance, le rétrécissement de la couverture végétale, ce qui entraine une forte dégradation des sites de reproduction (mangrove) (Sané, 2016).
Sa population est en déclin et même dans certains pays en voie de disparition (Dagana & Dodman 2006 ; Manu, 2007). Bien que les grues à couronne noire aient reçu une protection officielle dans les pays où elles se trouvent, l’application de la protection est pratiquement inexistante (Gemeda et al, 2016). L’espèce est « vulnérable » dans la liste rouge de l’UICN, et est inscrite à l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), ce qui signifie que tout commerce de cette espèce doit être soigneusement réglementé ( www.birdlife.org; www.uicn.org )
Organisation sociale
Ce sont des oiseaux grégaires en dehors de la période de reproduction (où elles sont solitaires et restent par couples). Des études menées en Zambie et en Afrique du Sud, au cours de la période de reproduction, ont indiqué que 59 % des oiseaux étaient regroupés par paires, alors que les oiseaux floqués étaient des individus non reproducteurs (Walkinshaw, 1964). Selon Walkinshaw, des grues qui ont du succès dans l’élevage des jeunes conservent leur structure de groupe familial pendant 9 ou 10 mois, après quoi les adultes chassent les jeunes et se préparent à nicher à nouveau. Quand les matures (les parents) se cassent vers le haut, les jeunes oiseaux ont tendance à se regrouper dans les colonies et passent beaucoup de leur temps à se nourrir dans les champs (Johnsgard, 1983).
Alimentation et Recherche de nourriture
Toutes les grues étant omnivores, les principaux aliments de la grue à couronne noire comprennent les graines (de Nymphea lotus, d’Echinocloa colona, d’Oriza bartii, d’Oriza sativa) à 45%, les pointes d’herbes, des petits invertébrés (Les insectes, les mollusques, les mille-pattes et les crustacés) et de petits vertébrés (poissons, les amphibiens et les reptiles) (Beilfuss et al, 2003).
Elle cherche sa nourriture tout en marchant, le cou penché, en grattant ou frappant parfois du pied sur le sol (figure 5), surprenant et dérangeant leur proie, de sorte qu’ils deviennent une proie facile (Edet et al, 2018). Ces oiseaux ont également été vus marcher entre la nourriture de bétail de bovins à la manière des aigrettes sans doute pour attraper les insectes perturbés par le mouvement de bétail. lls ont tendance à se nourrir dans l’herbe basse, plutôt que dans les hautes herbe, encore une fois sans doute pour la vie des insectes facilement capturés (Johnsgard, 1983). La grue peut parcourir plusieurs kilomètres pour rejoindre ses zones de gagnage ( Lo, 2014) .
Comportement vis-à-vis des prédateurs
Les grues adultes ne sont pas aussi sensibles aux prédateurs en raison de leur grande taille, de leur agressivité et leur grande capacité à voler. Cependant, les œufs et les poussins de l’oiseau sont très sensibles aux prédateurs tels que les serpents, les oiseaux carnivores et le renard (Edet et al, 2018) (ce qui fait que les poussins sont très tôt déplacés après l’éclosion et se cachent dans les buisons éloignés de 100 à 150 m du premier autour du nid (Diop, 2015). La grue mâle surveille souvent le danger d’un arbre et alerte sa famille par un appel s’il détecte un intrus (Triplet, 2014).
Aperçu socio-culturel
Les éleveurs de Turkana (Kenya) protégeaient les grues couronnées noires, car elles étaient censées débarrasser les parasites du bétail. La Grue est considérée comme le messager de la paix dans la culture Kenyane (www.savingcranes.org; www.LeMondeDuKenya.com).
En Casamance, l’oiseau est très respecté par les populations locales. La grue couronnée « Nghaat » (en langue diola) entretient un lien mystique avec les « diediou-counda ») (Sané, 2016)
Caractérisation de l’habitat et distribution
Elle consistait à décrire l’habitat de la grue dans la zone pendant les sorties: les caractéristiques du sol (par type de sol), le recouvrement de la végétation (%), les caractéristiques écologiques (Flore ligneuse dominante, Flore non ligneuse dominante), l’utilisation actuelle du site, les facteurs de menaces (passés, présents ou potentiels) ayant une influence négative sur le caractère écologique du site, les facteurs de perturbations (activités récréatives, chasse/piégeage), les mesures de conservation (par exemples : statut légal de protection, mesures de gestion), la fonction du site pour la grue. Cette activité a permis d’évaluer les menaces ou éventuelles menaces de la grue et de son habitat dans la zone mais aussi de répertorier son régime alimentaire et surtout sa distribution spatiale. En fonction de chacune de ses activités (des coordonnées géographiques sont ainsi prises pour chaque zone fréquentée).
Dénombrement et suivi des activités de la grue
C’est une partie très importante de notre travail. La méthode de dénombrement individuel et à pieds a été effectuée. Elle consiste à l’aide des jumelles et ou du télescope à identifier et compter les individus présents, mais aussi de suivre leur comportement et noter sur des fiches (voir annexe 1) l’heure, la date, le nom du site et l’activité (alimentation, repos, vol, perché, reproduction : incubation, soins des poussins…) des individus.
Du 27 août au 13 octobre, 40 sorties ont été effectuées dont 18 dans le site 1, 16 au site 2 et 6 au site 3. Aussi, 5 sorties ont été effectuées au site 2 du 12 au 21 janvier 2019 (Tableau I).
A cause de la pluviométrie et des moyens, les sorties se font à chaque fois que possible le matin (à partir de 8 h) comme l’après-midi (à partir de 16 h). Cependant, il y’a eu plus de sorties le matin que le soir. Pour voir parfois l’activité en plein jour, des sorties entre 12 h et 18 h ont été effectuées. En moyenne, 5 sorties par semaine ont été effectuées dans les sites de suivi.
Il faut noter qu’avec le guide d’identification, les autres espèces d’oiseau présentes dans chaque site ont été identifiées et notées sur une autre fiche.
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Table des matières
LISTES DES FIGURES :
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ACRONYMES
LISTES DES ANNEXES
INTRODUCTION
CHAPITRE I :SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Cadre de l’étude
I.1.1. Localisation géographique de l’Aire Marine Protégée Kassa-Balantakounda
I.1.2. Organisation de la gestion de l’AMP
I.1.3. Caractéristiques physico-chimiques
I.1.3.1. Le climat
I.1.3.2. Relief et sol
I.1.3.3. Hydrologie
I.1.3.4. Flore et faune
I.1.4. Populations humaines
I.1.5. Caractéristiques économiques
I.2. Grue couronnée (Balearica pavonina)
I.2.1. Biologie de Balearica pavonina pavonina
I.2.1.1. Description
I.2.1.2. Systématique
I.2.1.3. Reproduction
I.2.2. Eco-éthologie de Balearica pavonina pavonina
I.2.2.1. Répartition géographique
I.2.2.2. Habitats
I.2.2.3. Migration
I.2.2.4 relations interspécifiques
I.2.2.5. Effectifs, menaces et statuts
I.2.2.6. Organisation sociale
I.2.2.7. Alimentation et Recherche de nourriture
I.2.2.8. Comportement vis-à-vis des prédateurs
I.2.3. Aperçu socio-culturel
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Matériel
II.2. Méthodes
II.2.1. Enquêtes
II.2.2. Prospection
II.2.3. Caractérisation de l’habitat et distribution
II.2.4. Dénombrement et suivi des activités de la grue
II.2.5. Localisation, caractérisation des sites de reproduction et suivi des nids
II.2.6. Traitement et analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Synthèse des enquêtes
III.1.2. Cartographie des sites de fréquentation
III.1. 3. Caractérisation des sites de fréquentation
III.1.3.1 Flore dominante
III.1.3.2. Fonctions dans la zone et milieux fréquentés par l’espèce
III.1.4. Quelques données statistiques sur la grue couronnée
III.1.5. Les activités de la Grue dans les sites d’étude
III. 1. 5. 1. Les activités dans la zone de gagnage
III. 1. 5. 2. Les activités dans la zone de reproduction
III.1.6. Les Menaces sur l’habitat et l’espèce dans la zone :
III.2. DISCUSSION
CONCLUSION, RECOMMANDATION ET PERSPECTIVES
REFFERENCES
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