Localisation des personnes et objets mobiles
Avec le développement des réseaux mobiles, un marché de Location Based Services (LBS) [3] a fait son apparition. Ces services fournissent des informations qui dépendent de la position de l’utilisateur, telles que les observations ou prévisions météorologiques, le trafic routier, etc. La particularité des LBS est que l’utilisateur mobile est automatiquement localisé et n’a pas besoin d’indiquer lui‐même sa position. Une forte activité de recherche sur les méthodes de localisation s’est alors développée, l’objectif étant de fournir une bonne précision de localisation afin d’assurer une bonne qualité de ces services. La localisation d’un objet ou d’une personne revient à trouver sa position dans un espace de coordonnées cartésiennes, ou simplement situer le mobile dans un environnement défini (une rue, une pièce ou un étage par exemple) ; le choix dépend des applications visées et des techniques de localisation utilisées.
De nombreuses solutions pour la localisation des personnes (et objets) ont été proposées. Elles devaient répondre à des exigences de coût, de complexité et de précision. La plus connue des solutions est l’utilisation des récepteurs GPS. La précision de 10 à 20 mètres qu’offre le GPS dans les milieux dégagés a permis un large déploiement des services de localisation en extérieur (l’aide à la navigation ou recherche d’itinéraire). Cependant, l’extension de ces services en intérieur reste limitée à cause de la faible précision des méthodes de localisation dans ces environnements. Afin de se libérer des limitations du système GPS dans les environnements urbains denses ou intérieurs, des solutions reposant sur des capteurs ou des réseaux sans fils ont fait leur apparition ; nous allons en présenter quelques exemples.
Des études de géophysique ont montré que l’intensité et la direction du champ magnétique terrestre dépendent de l’endroit où l’on se trouve. Cette propriété a été reprise en géolocalisation pour caractériser chaque position par l’amplitude de ce champ magnétique. Une telle approche consiste à enregistrer une « carte magnétique » de la zone étudiée, associant chaque position à l’intensité du champ mesurée. Un mobile souhaitant se localiser mesure, à l’aide d’un magnétomètre, l’intensité du champ magnétique, qui est comparée aux enregistrements pour déduire sa position [4, 5]. L’utilisation de cette technique de localisation à l’intérieur des bâtiments reste limitée par les fluctuations du champ magnétique dues aux systèmes électriques, appareils électroniques, matériaux de la structure des bâtiments, etc. L’estimation de la position par une double intégration de l’accélération peut aussi être envisagée comme solution de localisation. Ceci est possible si le mobile à localiser est en déplacement et possède donc une accélération. À partir des accélérations mesurées sur trois axes par des accéléromètres [6] une localisation en trois dimensions est possible. La précision de la localisation est néanmoins limitée par le bruit sur la mesure de l’accélération. La possibilité de localisation par capteurs infrarouges et ultrasonores a aussi été explorée [7, 8]. Dans le cas de l’infrarouge, un badge porté par l’utilisateur émet périodiquement un signal qui est reçu par des capteurs installés à des positions connues. Ce signal permet de repérer la position de l’utilisateur par rapport à un point fixe. Dans le cas des ultrasons, le mobile peut aussi estimer sa position à partir du temps de propagation d’un signal provenant d’émetteurs ultrasonores dont les positions sont connues. Grâce à la courte portée des signaux infrarouges et ultrasonores, ces solutions offrent une précision de localisation acceptable. Cependant, leur utilisation ne peut être envisagée pour une large couverture en raison du coût d’installation d’un réseau de capteurs. Enfin, la connaissance visuelle de l’environnement est également une piste pour la localisation des mobiles. Des images [9] sont enregistrées pour caractériser l’environnement des positions connues. L’image enregistrée par le mobile à localiser est ensuite comparée à l’ensemble des images préalablement enregistrées afin de prédire sa position.
Méthodes de localisation
Localisation par satellites
Le système de localisation par satellite le plus répandu est sans doute le Global Positioning System (GPS). Développé et entretenu par le Department of Defense (DoD) américain à des fins militaires, le GPS est également utilisé pour des applications civiles : aide à la navigation, gestion du trafic, localisation des téléphones portables dans des milieux dégagés, etc. Une autre application intéressante mais moins connue de ce système est la synchronisation en temps grâce aux horloges atomiques de grande précision embarquées dans les satellites. Le système GPS est constitué de trois « secteurs ».
➤ Le secteur « spatial » : il est constitué d’une constellation de 24 satellites, situés à une altitude de 20 000 kilomètres, en mouvement sur six plans orbitaux inclinés de 55 degrés par rapport à l’équateur. Cette architecture assure qu’au moins quatre satellites sont visibles à tout instant en tout point du globe terrestre : c’est le nombre minimal de satellites nécessaire pour une bonne précision de localisation en trois dimensions (latitude, longitude et altitude). En pratique, le nombre de satellites visibles peut atteindre dix.
➤ Le secteur « au sol » permet le contrôle des satellites ; il est constitué d’une station principale située à Colorado Springs et de quatre stations de contrôle situées à Hawaii, Ascencion, Diego Garcia et Kwajalein. Ces stations effectuent des enregistrements continus des signaux GPS, et des mesures météorologiques. Ces données sont traitées par la station principale pour le calcul des paramètres qui constituent les signaux de navigation pour chaque satellite. Ces messages de navigation (définis ci‐dessous) sont ensuite transmis au satellite en question.
➤ Pendant l’exploitation du GPS, ces messages de navigation, appelés aussi éphémérides, sont envoyés par les satellites au secteur « utilisateur » qui est constitué de l’ensemble des récepteurs GPS civils et militaires. Cet échange se fait sur les fréquences L1 = 1575.42 MHz et L2 = 1227.6 MHz, qui ont été choisies pour compenser les effets atmosphériques sur l’onde électromagnétique. Cependant, l’effet Doppler dû au mouvement des récepteurs par rapport aux satellites nécessite une phase de synchronisation afin de décoder les messages de navigation. Ce temps de synchronisation est appelé Time To First Fix (TTFF).
Les messages de navigation sont des signaux à spectre étalé par des codes pseudo‐ aléatoires. Cette technique permet d’envoyer des messages simultanément sur la même bande de fréquence. Chaque message est identifié grâce au code pseudo aléatoire qui le module. Deux types de codes existent, le code C/A ou Coarse/Acquisition code pour les applications civiles et le code P ou Precision code pour les applications militaires. Cet étalement du spectre assure également une protection contre le bruit et le brouillage, et permet au système de fonctionner avec des niveaux de puissances très bas, de l’ordre de ‐160 dBW.
Le message de navigation de chaque satellite contient :
‐ les éléments képlériens qui permettent de définir sa position dans un repère terrestre à l’instant de l’observation,
‐ les coefficients du modèle ionosphérique permettant de corriger l’effet de l’ionosphère sur les signaux envoyés par le satellite,
‐ l’état de santé du satellite, ‐ un modèle polynomial qui caractérise le fonctionnement de l’horloge,
‐ l’écart entre le temps GPS et le temps universel coordonné de l’US Naval Observatory,
‐ les codes C/A (pour la fréquence L1) et un code P (pour les fréquences L1 et L2). Pour le calcul de sa position, le récepteur GPS met en œuvre la méthode du temps d’arrivée du signal, qui consiste à calculer la position d’un point en trois dimensions à partir des distances qui le séparent d’un certain nombre de satellites dont les positions sont connues. Ces distances sont calculées à partir du temps Δt de propagation du signal entre les satellites et le récepteur GPS. Ce temps de propagation est estimé en générant une réplique du code C/A (ou P) au niveau du récepteur et en retardant cette réplique jusqu’à l’alignement entre le code reçu et le code généré.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1. Localisation des personnes et objets mobiles
1.1 . Introduction
1.2 . Méthodes de localisation
1.2.1. Localisation par satellites
1.2.2. Localisation par ondes radio
1.3 . Conclusion
Chapitre 2. Étude des signaux GSM
2.1 . Introduction
2.2 . Le réseau GSM
2.2.1. Architecture du réseau GSM
2.2.2. L’interface radio du réseau GSM
2.2.3. Procédures de rattachement au réseau GSM
2.3 . Dispositifs de mesure
2.3.1. Le mobile à trace TEMS
2.3.2. Le modem Télit
2.4 . Étude du spectre GSM obtenu avec un appareil de mesure
2.5 . Comparaison des différents appareils de mesure
2.6 . Conclusion
Chapitre 3. Objectifs et méthodes
3.1 . Introduction
3.2 . Acquisition des données
3.2.1. La base Home
3.2.2. La base Lab
3.2.3. La base Minipegs
3.3 . Sélection de porteuses GSM
3.3.1. Sélection sur le critère de puissance
3.3.2. Sélection sur le critère de pertinence
3.4 . Construction et sélection du modèle
3.4.1. Les K‐plus proches voisins (K‐PPV)
3.4.2. L’analyse discriminante linéaire
3.4.3. Les machines à vecteurs supports
3.4.4. Les machines à vecteurs supports transductives
3.5 . Règle de décision
3.6 . Conclusion
Chapitre 4. Résultats et discussions
4.1 . Introduction
4.2 . Résultats de localisation sur les bases Home et Lab
4.2.1. Résultats de la validation croisée
4.2.2. Étude des porteuses pertinentes retenues
4.2.3. Résultats de test global
4.3 . Performance de localisation et variabilité temporelle
4.4 . Performances de localisation et variabilité entre dispositifs de mesure
4.5 . Localisation par des classifieurs conçus par apprentissage semi‐supervisé
4.6 . Conclusion
Conclusion générale
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