L’observatoire et la gouvernance régionale en PACA

L’observatoire et la gouvernance régionale en PACA

La politique régionale en faveur du développement des circuits courts définit ceux-ci comme des circuits de commercialisation de produits agricoles et agroalimentaires qui impliquent soit une vente directe du producteur au consommateur, soit une vente indirecte avec le moins possible d’intermédiaires mais répondant à certains critères de proximité.

Les enjeux qu’ils représentent pour la Région tiennent au fait qu’en diminuant, voire en supprimant les intermédiaires dans les circuits de vente, les circuits courts représentent l’opportunité pour les producteurs d’une meilleure valorisation de leur marge et donc d’un meilleur revenu. Outre cet impact économique direct pour les producteurs, ils sont également susceptibles d’avoir des impacts sur l’emploi, la revitalisation rurale, le lien entre les consommateurs et leur territoire, le développement de nouvelles filières de production, l’environnement etc.

Suite à une étude en 2008 commandée par la Région il a été identifié les éléments suivants :
● Problématique : les circuits courts nécessitent une technicité élevée et augmentent la charge de travail agricole.
● Besoin de communication : il existe une confusion de la part des consommateurs, entre produits issus de l’agriculture biologique et les produits commercialisés en circuits courts.
● Une question sur le potentiel de développement : En 2008, la vente en circuit court représentait environ 2% de la valeur totale de la production agricole de la région.
● Problématique : il existe, à l’heure actuelle, une gamme de produits quasi complète à l’échelle de la région et mobilisable en circuit court, mais incomplète en infra-territorial. De plus, les bassins de consommation sont très majoritairement urbains en région paca.
● Problématique + Besoin de définitions faisant acte : la notion de proximité n’étant pas absolue dans le concept des circuits courts et l’offre locale étant bien inférieur à la demande, il y a un risque majeur dans l’arrivée possible d’une offre concurrente non locale.

En conséquence, la politique régionale de soutien au développement des circuits courts insiste sur la pérennisation et l’autonomie progressive des projets de circuits courts, la restauration hors domicile, la structuration sur l’existant et la mutualisation logistique. Pour cela une délibération précisant le cadre politique régional en matière d’accompagnement des circuitscourts a été approuvée par l’Assemblée plénière (n°10-1571 du Conseil Régional) le 10 décembre 2010 .

Le 5ème axe de la délibération se nomme Vers une Gouvernance régionale des circuits courts. Il doit permettre la coordination des échanges entre porteurs de projets et mutualiser les moyens utilisés dans les projets d’approvisionnement en circuits courts. Un observatoire régional des circuits courts agricoles sera construit et animé, en partenariat étroit avec les structures impliquées dans le développement des circuits courts.

L’observatoire est entendu comme un outil permettant d’améliorer la visibilité spatiale et temporelle des circuits courts par la localisation des démarches et la mesure des évolutions mais aussi d’en comprendre les déterminants (Définition de Scheffer et Dalido). Il a deux fonctions principales (LiProCo, 2011) : à la fois d´être un outil de création de données permettant d’établir le diagnostic d’un phénomène ainsi que d’en suivre les évolutions dans le temps et dans l’espace ; à la fois d´être un outil de développement territorial coordonné par différents acteurs. Ainsi, l’observatoire régional des circuits courts agricoles de PACA a vocation à structurer la gouvernance sur ce thème. Ses objectifs sont affichés dans la délibération qui permet sa création :

1. De faire un état des lieux exhaustif, cartographique et actualisé des démarches existantes et en projet sur le territoire régional,
2. D’évaluer les projets dans leur réussite et leurs limites pour capitaliser les retours d’expériences,
3. De proposer une boîte à outils comprenant notamment des méthodologies qui ont fait leur preuve,
4. De regrouper les techniciens et agents de développement accompagnant les projets des territoires et des producteurs,
5. De pérenniser le groupe régional de réflexion sur la thématique des circuits courts rassemblant tous les acteurs ayant un rôle dans le développement des circuits courts.

Les objectifs du stage effectué portent sur le premier point et participent au cinquième point dans la mesure où il permet l’élaboration d’outils spatialisés d’aide à la décision. Un premier stagiaire a travaillé à la mise en place de l’observatoire. Sur la base de la délibération cadre du Conseil régional, il a été défini quatre éléments  à partir desquels doit s’organiser l’observatoire et émerger une gouvernance régionale.

Notre regard est que deux des éléments (en bleu) visent à observer, analyser et communiquer, ce sont des outils à proprement parler. Les deux autres éléments (en orange) permettent de créer l’information par l’échange, le partage, la capitalisation. Ce sont ces deux derniers qui créer la dynamique. Leur combinaison aux outils doit permettre une synergie entre acteurs pour une structuration et un développement pertinent des projets de circuits courts en région PACA. À titre d’exemple, l’articulation entre l’outil cartographique et l’échange entre acteurs se base sur la production de résultats spatialisés à destination des groupes de travail. Ces résultats sont de deux types : la production d’informations spatialisées et d’analyses statistiques thématiques, l’objectif étant de fournir un soutien à la réflexion selon les demandes mais aussi en proposant des problématiques nouvelles.

Sur cette base un certain nombre de questions se posent quant au fonctionnement de ces quatre composantes de l’observatoire.

La question de l’animation : un observatoire est opérationnel lorsqu’une dynamique d’acteurs est effective. Cela passe par une bonne conceptualisation des composantes et des objectifs de chacune d’elles mais aussi par une sollicitation régulière de l’ensemble des acteurs afin de maintenir un échange permanent. L’animation doit assurer des allers-retours entre les différentes composantes ainsi qu’une mise en perspective régulière avec les objectifs fixés.

La question de l’actualisation : elle doit éviter la rupture dans la collecte des données. Rupture qui risque une accumulation non homogène des données, ce qui nuit à l’opérationnalité de l’observatoire, notamment vis-à-vis de ses objectifs de comparaison et de regard dynamique (dans le temps et l’espace).

La question de la valorisation : le format doit être adapté à la dimension pédagogique visée. L’observatoire régional s’adresse aux acteurs techniques et territoriaux. Différents supports existent : carnets, dépliants, ouvrages, revues, site internet interactif (plateforme d’échange), organisation d’événements etc.

La question de l’évaluation : l’importance d’avoir des mesures de l’efficacité et de l’efficience des moyens mis en place pour parvenir aux résultats escomptés. Les activités menées concourent-elles bien aux objectifs de l’observatoire ? L’évaluation se fait tout au long de la démarche d’observation et doit permettre d’identifier, voire d’anticiper, des freins et blocages au fonctionnement de l’observatoire.

La question des moyens : quels sont les moyens humains, matériels et financiers que nécessitent l’observatoire selon ces différentes composantes ? Les quatre premières questions soulevées mettent en valeur le besoin d’un investissement humain important : de la simple participation à la coordination et animation. Enfin ces moyens doivent pouvoir évoluer selon les objectifs définis par les participants.

Une gouvernance ? 

La gouvernance est ici envisagée comme un nouvel ensemble de coopérations entre les différents acteurs et selon les échelons d’intervention géographiques, sur l’enjeu commun de la question alimentaire. Cette gouvernance est nécessaire face à la multiplicité des acteurs impliqués dans le système alimentaire territorial : consommateurs, agriculteurs, entreprises, associations, agents de développement, collectivités…

Un sondage (en ligne) a été soumis aux participants de l’observatoire afin d’avoir un aperçu de la manière dont ils se représentaient l’objet de l’observatoire. L’objectif étant d’identifier les intérêts de chacun à participer, les attentes et les blocages possibles afin d’anticiper et d’optimiser les outils proposés. Une vingtaine des participants ont répondu issus du monde agricole, des territoires et des administrations. Un aperçu est donné ici avec deux nuages de mots (la taille des mots est fonction de leur récurrence).

Si l’analyse de ces nuages de mots n’est pas pertinente elle donne surtout un aperçu des termes employés, une « coloration » des discours. Ainsi nous nous permettrons une interprétation tout en sachant qu’une véritable analyse lexicométrique serait nécessaire pour garantir la fiabilité de notre discours. Le terme « projets » ressort très nettement dans les deux nuages et indique que nous avons à faire à des acteurs pour qui un circuit court est avant tout un projet : à accompagner, à financer, à rendre opérationnel, à évaluer etc. « Territoriaux » semble le corrélat de « projets » dans les réponses à « que doit-on observer » ? L’attente d’une meilleure structuration territoriale semble partagée. Enfin, « développement » s’impose comme un des objectifs de l’observatoire, les acteurs participent bien en vue de faciliter, soutenir, améliorer etc. le développement des circuits courts. Parallèlement à ce sondage et suite à une réunion avec l’ensemble des acteurs sollicités en région PACA (24 janvier 2012) il a été décidé de créer des groupes de travail pour faciliter l’implication des acteurs et leur appropriation des outils (Echanges d’expériences, de compétences, de connaissances, de méthodologies, outil cartographique). Plus largement cette forme de concertation est aussi un moyen d’aborder plus efficacement des questionnements spécifiques et d’améliorer la réflexion orientée vers l’action. Chaque groupe ayant valeur de comité technique sur un certain nombre de questions définies par le comité de pilotage.

Comité technique = comité réunissant différents acteurs sur des questions techniques afin de mettre en commun leurs compétences et productions individuelles. L’objectif étant d’aboutir à des avancées méthodologiques et techniques.

Comité de pilotage = comité réunissant des représentants des structures concernées, les animateurs et coordinateurs afin de proposer et de décider l’organisation et le fonctionnement de l’observatoire dans un premier temps puis son animation.

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Table des matières

INTRODUCTION
SOMMAIRE
1er PARTIE. UNE PIERRE À L’ÉDIFICE
1. Contexte
1.1 Les circuits courts
1.1.1 Origine et définitions
1.1.2 Diversité
1.1.3 Enjeux
1.2 L’observatoire et la gouvernance régionale en PACA
2. Territoire et réseau
2.1 Circuits courts et réseau : un système d’action
2.1.1 Approche géographique des réseaux d’acteurs
2.1.2 La proximité au producteur
2.1.3 L’approvisionnement en question
2.2 Circuits courts et territoire : quelle territorialité ?
2.2.1 Territoires organisés et circuits courts
2.2.2 Définir la territorialité pour les circuits courts
2.3 Analyse spatiale et modélisation individu-centrée
2.3.1 Grille d’analyse spatiale de l’objet circuit court
2.3.2 Modélisation individu-centrée : focus sur les processus
2e PARTIE. MODELES DE CONSTITUTION DE CIRCUITS COURTS
1. Modélisation de la constitution des AMAP
1.1 Aperçu du modèle
1.1.1 But-Intention
1.1.2 Variables d’état et les échelles
1.1.3 Aperçu du processus et ordonnancement
1.2 Concepts du modèle
1.3 Détails
1.3.1 Initialisation
1.3.2 Entrées
1.3.3 Sous modèles
2. Modélisation de l’approvisionnement en produits frais pour la restauration collective
2.1 Aperçu
2.1.1 But-Intention
2.1.2 Variables d’état et les échelles
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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