L’OBESITE DU CHAT : PREVALENCE ET ETIOLOGIE
Facteurs de risque d’obésité
Des études ont mis en évidence les facteurs de risque majeurs d’obésité chez le chien : l’age, la race, le sexe, le statut physiologique, le comportement alimentaire, le mode de vie ainsi que les facteurs liés au propriétaire. Les femelles stérilisées, jeunes adultes, consommant des aliments secs en un seul repas par jour, ayant une faible activité physique, étant le seul animal au foyer ont le risque le plus élevé de devenir obèse [8, 12, 15, 27, 35, 38, 42].
Age
Un chat adulte mature a plus de risque d’être en surpoids qu’un chat jeune ou qu’un chat très âgé. Sloth [48] a défini une période où le risque d’obésité était majeur entre 2 et 10 ans. L’étude de Kienzle et al [24] portant sur les besoins énergétiques de chats adultes a démontré que le besoin énergétique était diminué chez les jeunes adultes et durant l’âge adulte puis il augmentait chez l’animal âgé. L’hypothèse d’une diminution de la digestibilité des aliments chez l’animal âgé peut être évoquée. La consommation spontanée de nourriture est souvent diminuée chez le chat âgé, la digestibilité de certains nutriments comme les protéines diminue ce qui peut expliquer la perte de poids et surtout de masse musculaire [29]. Le vieillissement est associé à une diminution de la masse musculaire, remplacée par du tissu adipeux. Chez l’homme l’augmentation de la proportion de tissu adipeux qui apparaît avec l’âge résulte d’une diminution de la capacité à sécréter de l’insuline en réponse à une hyperglycémie, le métabolisme lipidique est altéré [4].
Sexe et statut physiologique
Les différentes études des facteurs de risque d’obésité s’accordent pour conclure à une absence de prédisposition d’un sexe par rapport à l’autre. En revanche, il apparaît que les chats stérilisés sont prédisposés à l’obésité par rapport aux individus entiers, comme l’indique l’étude de Scarlett et al [45] (risque d’obésité 3,4 fois supérieur chez les chats stérilisés par rapport aux chats entiers). L’etude de Sloth [48] a mis en évidence une différence significative de prévalence d’obésité chez les chats stérilisés (40%) et chez les chats entiers (15%). Dans l’étude de Robertson [41], l’odds ratio d’association entre l’obésité et l’état corporel est 2,9. L’étude de Fettman et al [13] a mis en évidence un gain de poids et de tissu adipeux significativement plus important chez les chats stérilisés que chez les chats entiers. Root [43] a réalisé en 1992 une étude sur les effets de la castration chez les chats pré pubères, notamment l’état corporel du chat à l’âge adulte. Les animaux stérilisés étaient plus sujets à l’obésité que les animaux entiers, cependant l’âge à la stérilisation n’avait aucun effet sur le développement de l’obésité. L’étude de Harper et al [18] sur les effets de la stérilisation des femelles sur l’obésité a montré que pour maintenir un poids idéal l’apport énergétique devait être réduit de 36%. Les œstrogènes semblent avoir un effet inhibiteur sur la prise alimentaire, suite à la stérilisation cet effet est levé, la prise alimentaire augmente. Il apparaît aussi que suite à la stérilisation, l’activité physique est diminuée, le comportement de chasse notamment est inhibé. Flynn et al [14] ont réalisé une étude sur les effets de l’ovariohystérectomie sur le besoin énergétique d’entretien. Suite à la stérilisation, une diminution de l’apport alimentaire était nécessaire pour prévenir une prise de poids. Pour maintenir un poids constant, l’ingéré énergétique étaitt inférieur chez les chats stérilisés. L’étude réalisée par Hoenig et al [19] a mis en évidence les modifications du métabolisme survenant suite à la stérilisation, diminution des hormones sexuelles, modification de l’activité et de la concentration de certaines hormones comme la lipoprotéine lipase, la leptine, modification du fonctionnement de l’axe hypothalamo hypophysaire. Il en résulte une diminution des besoins énergétiques chez l’animal stérilisé [24]. Kanchnuk et al [22] ont obtenu des résultats similaires, mettant en évidence une augmentation de la prise alimentaire chez le chat stérilisé, la prise alimentaire n’est plus inhibée par le rétrocontrôle négatif normalement imposé par l’insuline et la leptine. Fettman et al [13] ont étudié, chez le chat, les effets de la stérilisation sur le poids corporel et le métabolisme du glucose. Les chats étaient nourris à volonté tout au long de l’étude, les chats stérilisés ont plus grossi, leur ingéré quotidien a augmenté suite à la castration. Cette étude n’a pas mis en évidence d’effets de la stérilisation sur le métabolisme du glucose. L’étude de Martin et al [37] a confirmé la prise de poids et l’augmentation de la masse grasse chez les chats stérilisés, elle a mis en évidence la relation linéaire croissante entre le taux sérique de leptine et le taux de masse grasse. L’étude de Nguyen et al a mis en évidence une prise de poids plus importante chez les animaux stérilisés [40].
L’obésité chez les chats stérilisés s’explique par la diminution des besoins énergétiques associée à une augmentation de la prise alimentaire et à une diminution de l’activité physique sans diminution correspondante de la quantité d’énergie offerte à l’animal.
Alimentation
L’obésité apparaît lorsque la balance énergétique est positive de façon prolongée, par excès d’apport le plus souvent. La suralimentation est une cause majeure d’obésité. La prise alimentaire du chat peut être influencée par des facteurs internes (dérégulation du message de satiété), mais aussi par des facteurs environnementaux et des facteurs alimentaires : appétence de la ration, forme et fréquence des repas. Sloth [48] a constaté que les chats en surpoids étaient le plus souvent nourris d’aliments provenant du cabinet vétérinaire ou d’une animalerie, la forme et la fréquence des repas n’étant pas significativement liées à l’obésité. Dans leur étude, Allan et al [1] ont constaté que la consommation de viande ou de poisson frais était associée à l’obésité, en revanche, la fréquence des repas n’était pas associée à un risque accru d’obésité. Russel et al [44] ont conclu à l’absence de corrélation entre la forme des aliments distribués et l’état corporel, ils ont constaté cependant que les chats nourris à volonté étaient plus sujets à l’obésité que les chats nourris en plusieurs repas Plusieurs études ont mis en évidence l’incapacité d’autorégulation de l’ingéré énergétique du chat stérilisé chez des chats nourris à volonté [13, 14]. L’étude de Donoghe et Scarlett [11] a mis en évidence une association entre la consommation d’aliments secs du commerce et l’état corporel : les chats en surpoids étaient moins souvent nourris avec ces aliments. Elle a également mis en évidence la consommation plus importante d’aliments diététiques.Les pratiques alimentaires du chat domestique tant qualitatives que quantitatives, influent sur son état corporel.
Mode de vie
Le déséquilibre énergétique, qui est le point de départ de l’obésité, peut résulter d’une diminution des dépenses, notamment en relation avec un manque d’exercice physique. La majorité des chats, surtout en ville, ont un exercice physique très réduit, sans pour autant que leur apport énergétique soit diminué. L’activité physique contribue, pourtant, par l’oxydation des acides gras par le muscle, à réduire l’apparition de l’obésité lorsque l’ingéré énergétique est élevée. Dans son étude réalisée au Danemark, Sloth [48] a admis que les chats vivant en appartement avaient un risque accru de devenir obèses par rapport aux chats ayant un accès à l’extérieur. Scarlett et al [45] ont mis en évidence que les chats vivant en appartement avaient un risque 1,6 fois plus élevé de devenir obèse. Le nombre d’animaux dans le foyer semble voir une influence sur l’état corporel. D’après l’étude d’Allan et al [1] la présence d’un chien diminue le risque d’obésité.
Rôle du propriétaire
Les propriétaires sont parfois peu raisonnables et distribuent de la nourriture sous différentes formes, sans véritable restriction et à longueur de journée. Les propriétaires ont rarement conscience de la valeur énergétique des friandises qu’ils distribuent. On a constaté que l’âge et l’embonpoint du propriétaire conduisaient à un certain mimétisme de la silhouette. Mason [38] a constaté dans son étude concernant les chiens que 44% des chiens appartenant à des personnes obèses l’étaient également. En revanche seulement 25% des chiens appartenant à des personnes de poids normal étaient obèses. Kienzle et al [25] ont réalisé une étude similaire chez les chats, ils ont constaté que les chats obèses faisaient souvent l’objet d’un excès d’attention de la part de leur propriétaire. Les propriétaires de chats obèses utilisaient préférentiellement la nourriture comme récompense là ou d’autres propriétaires utilisaient le jeu. Le chat est un animal social qui réclame des contacts. Lorsque ces demandes sont interprétées par le propriétaire comme des demandes de nourriture cela peut conduire à un excès d’alimentation. Le comportement du propriétaire vis-à-vis des sollicitations de son animal influe sur l’état corporel de son animal
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Table des matières
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES ETAT CORPOREL DU CHAT ET OBESITE
I. EVALUATION DE L’ETAT CORPOREL
1. Poids corporel
2. Note d’état corporel
3. Absorption biphotonique des rayons X (DEXA)
4. Indice de Masse Corporelle Félin
5. Mesure d’impédance
II. L’OBESITE DU CHAT : PREVALENCE ET ETIOLOGIE
1. Prévalence de l’obésité
2. Définition et étiologie
3. Facteurs de risque d’obésité
a. Age
b. Sexe et statut physiologique
c. Alimentation
d. Mode de vie
e. Rôle du propriétaire
III. CONSEQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES DE L’OBESITE
1. Cinétique de l’obésité
2. Conséquences sanitaires de l’obésité
a. Espérance de vie
b. Difficultés de diagnostic
c. Risques anesthésique et chirurgical
3. Pathologies associées à l’obésité
a. Diabète sucré
b. Hypertension
c. Néoplasie. d. Lipidose hépatique
e. Boiterie f. Dermatosesg. Affections cardiovasculaires
DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II. ANIMAUX, MATERIELS ET METHODES
1. Population enquêtée
a. Base du recrutement
b. Animaux incorporés dans l’étude
2. Matériels
3. Méthode
a. Principe
b. Présentation du questionnaire
c. Déroulement de l’enquête
d. Traitement des données
e. Analyse statistique
III. RESULTATS
1. Résultats généraux
a. Nombre de questionnaires
b. Etude descriptive de la population féline
i. Age
ii. Statut sexuel
iii. Race et longueur de poils
iv. Etat de santé de la population
v. Poids de la population féline
vi. Estimation de l’état corporel du chat par le vétérinaire
vii. Estimation de l’état corporel du chat par le propriétaire
viii. Comparaison de l’appréciation de l’état corporel du propriétaire et du vétérinaire
ix. Mode de vie du chat
x. Alimentation du chat
c. Etude descriptive des propriétaires de chats
i. Nombre de propriétaires
ii. Lieu d’habitation
iii. Nombre de personnes dans le foyer
iv. Age et profession du propriétaire
2. Analyse des facteurs de risque de surpoids
a. Analyse univariée
b. Analyse mulivariée
IV. DISCUSSION
1. Discussion concernant les objectifs
2. Discussion concernant le protocole
3. Discussion concernant l’extrapolation des résultats
4. Discussion concernant les résultats
a. Résultats généraux
b. Epidémiologie du surpoids
c. Perception des chats par leur propriétaire
5. Conséquences pratiques
6. Perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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