L’obésité dans le monde
En 1997, l’OMS a déclaré l’obésité comme une maladie sérieuse et chronique pouvant nuire à la santé. En 2001, l’OMS prévoyait que d’ici 2015, quelque 2,3 milliards d’adultes auraient un surpoids et plus de 700 millions seraient obèses . En 2013, l’OMS montre que le nombre de cas d’obésité au niveau mondial a doublé depuis 1980. Le surpoids touche 1,4 milliard de personnes âgées de 20 ans et plus, soit un peu plus d’un sixième de la planète. De ce nombre, plus de 200 millions d’hommes et 300 millions de femmes sont obèses . Globalement, plus d’un adulte sur dix dans le monde était obèse en 2008 (OMS, 2013). Plus de la moitié de la population mondiale, soit 65%, habite dans des pays où le surpoids et l’obésité tuent plus de gens que l’insuffisance pondérale selon des estimations faites en 2011. Aux États-Unis, plus d’un tiers de la population est obèse (Centers of Disease Control and Prevention, 2013). En France, la prévalence de l’obésité était de 8,5% en 1997 et en 2013 elle a atteint 15% de la population de 18 ans et plus (Langin, Combris, et Saussede, 2013). En Australie, le pourcentage d’obésité s’élève à 25% (National Health and Medical Research Council, 2014). À la vue de ces statistiques, l’épidémie ou plutôt la pandémie d’obésité est un sujet prioritaire pour la plupart de nations.
Les répercussions sur la santé
À l’échelle mondiale, l’obésité est le cinquième facteur de risque de décès avec 2,8 millions de décès par an. On lui attribue la cause de 44% des cas de diabète, 23% des cardiopathies et de 7% à 41% de certains cancers (OMS, 2013).
Comme le montrent les statistiques, les personnes en surcharge pondérale sont à risque de développer de nombreuses complications médicales pouvant entrainer à long terme une morbidité et une mortalité prématurée. La mortalité liée à la surcharge pondérale augmente d’autant plus que l’obésité survient plus tôt dans la vie. L’obésité est significativement associée à l’hypertension artérielle, le diabète, l’hyperlipidémie, l’insuffisance coronaire, cardiaque et respiratoire, la lithiase biliaire, la pathologie ostéo-articulaire et certains cancers (Basdevant, 2006).
De plus, selon une étude faite par Wang, Wild, Kipp, Kuhle et Veugelers (2009), l’obésité est un facteur de risque pour la faible estime de soi . D’après les résultats de l’Enquête longitudinale nationale canadienne faite chez les enfants et les jeunes, les enfants obèses sont deux fois plus à risque de manifester une faible estime de soi. Les résultats de l’enquête suggèrent que l’épidémie d’obésité infantile déclenchera une augmentation de la prévalence d’une mauvaise image de soi à l’âge adulte et que la faible estime de soi prédit une santé mentale fragile à l’âge adulte. En d’autres termes l’obésité, en plus d’augmenter la prévalence des maladies chroniques, l’obésité entraine à une baisse de la santé mentale à long terme.
Les cibles: activité physique et alimentation
L’activité physique est définie comme étant tout mouvement produit par les muscles squelettiques, responsable d’une augmentation de la dépense énergétique (OMS, 2003). Les adultes âgés de 18 à 64 ans devraient pratiquer au cours de la semaine au moins 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité moyenne ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité élevée, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité moyenne et élevée. Des exercices de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires devraient être pratiqués au moins deux jours par semaine (OMS, 2011). Les constats de l’Agence de la Santé Publique du Canada sont similaires à celle de l’OMS et préconisent d’être actifs au moins 150 minutes par semaine en mettant l’accent sur l’activité aérobie d’intensité moyenne à élevée répartie tout au long de la semaine en séances de dix minutes ou plus chacune, ainsi que la pratique d’activités qui sollicitent les os et les muscles deux fois par semaine (Société canadienne de physiologie de l’exercice, 2014). Or en 2009-2010, au Québec, la moitié de la population âgée de 12 ans et plus est moyennement active » ou active durant les loisirs. Le groupe d’âge le plus actif est celui de 12 à 19 ans (68,6 %) (Statistiques Canada, 2011).
En ce qui concerne l’alimentation, selon le Ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS), une saine alimentation est l’incorporation quotidienne de sept à dix portions de fruits ou légumes, six à huit portions de produits céréaliers, deux à trois portions de produits laitiers et substituts, et deux à trois portions de viandes et substituts (MSSS, 2013). Ces choix alimentaires sont judicieux et permettent de combler les besoins de l’organisme en vitamines, en minéraux et autres éléments nutritifs nécessaires à l’atteinte d’un état de santé globale et de bien-être.
Environnements favorables aux saines habitudes de vie
Bien que l’obésité résulte de facteurs comportementaux, environnementaux et bien d’autres, la recherche s’intéresse de plus en plus à la relation entre environnements physique, économique, socio-culturel et politique, et l’obésité. De nombreux experts estiment que les environnements influencent davantage la rapide augmentation de l’obésité que les facteurs biologiques (Hi », Wyatt, Reed, et Peters, 2003). Un accès illimité à la nourriture de type ma/bouffe, le marketing excessif de l’industrie agroalimentaire, les changements du mode de vie placent les individus dans un environnement qui ne facilite pas les choix favorables au maintien du poids santé, à la saine alimentation ou à un mode de vie physiquement actif. Cet environnement que nous qualifions de nos jours d’obésogène peut à la fois faciliter ou rendre difficile l’adoption de saines habitudes de vie (Booth, Pinkston, et Poston, 2005). D’après Reyburn (2010), l’urbanisme aiderait à résoudre les problèmes de santé liés à l’obésité tout en encourageant l’adoption, à l’échelle de la population, des modes de vie sains et actifs. D’où la mention de Milio (1981) de rendre les choix sains plus faciles à faire et les choix moins sains plus difficiles à faire. Un environnement favorable se réfère à l’ensemble des éléments de nature physique, socioculturelle, politique et économique qui exercent une influence sur l’alimentation, la pratique d’activités physiques, l’image corporelle et l’estime de soi (MSSS, 2012). Un environnement favorable aux saines habitudes de vie, en l’occurrence à l’activité physique et l’alimentation, est un environnement qui incite à un mode de vie physiquement actif et à une saine alimentation, et conséquemment à la prévention des problèmes reliés au poids.
Les quatre types d’environnements favorables
La charte d’Ottawa pour la promotion de la santé (OMS, 1986) a reconnu que l’individu est interrelié à son environnement (OMS, 1986). Il y a deux types d’échelle dans l’environnement : le microenvironnement et le macroenvironnement. Premièrement le microenvironnement est considéré comme les lieux physiques où se regroupent les individus pour des buts particuliers, et qui en général impliquera l’alimentation, l’activité physique ou souvent les deux. Ces lieux sont géographiquement distincts, limités en taille, comme les écoles, les supermarchés, les lieux de travail, etc. (Swinburn, Egger, et Raza, 1999). Le macroenvironnement représente plutôt un groupe d’acteurs qui exercent une influence sur les saines habitudes alimentaires et d’activités physiques. Il détermine les microenvironnements, par exemple, l’ offre alimentaire et la politique nationale de transport. Le macroenvironnement a une main mise sur les paliers locaux, nationaux, tels que le gouvernement ou les secteurs industriels (MSSS, 2012).
Les environnements (physique, économique, politique et socioculturel) se déclinent selon ces deux échelles et interagissent afin de déployer dans la société des environnements plus ou moins favorables aux saines habitudes de vie. Les environnements agissent sur les individus, mais les individus modulent aussi les environnements. Bronfenbrenner (1997) affirme qu’il est important de considérer la réciprocité qui existe entre les déterminants individuels collectifs dans le but de pouvoir intervenir de manière efficace. Les facteurs politiques, économiques, socio-culturels, organisationnels, environnementaux et biologiques peuvent favoriser ou porter atteinte à la qualité de vie et engendrer un environnement qui ne facilite pas les choix favorables au maintien du poids, par la saine alimentation ou le mode de vie physiquement actif.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
Il . PROBLÉMATIQUE
L’obésité dans le monde
Les répercussions sur la santé
L’obésité au Canada et au Québec
Les coûts engendrés et les enjeux économiques
Les cibles : activité physique et alimentation
III. INTERVENTIONS GOUVERNEMENTALES
Environnements favorables aux saines habitudes de vie
Les quatre types d’environnements favorables
L’environnement physique
L’environnement économique
L’environnement politique
L’environnement socioculturel
La promotion des saines habitudes de vie ailleurs dans le monde et au Canada
États-Unis
Europe
Canada
Québec
Plans d’action
Le plan d’action gouvernemental (PAG) investir pour l’avenir
Autres politiques entourant les saines habitudes de vie
Les programmes provinciaux et régionaux
Les plans d’actions scolaires
L’importance d’agir sur les environnements
IV. CONTEXTE DE L’ ÉTUDE
L’évaluation d’ une session de sensibilisation
V. CADRE CONCEPTUEL ET CADRE MÉTHODOLOGIQUE D’ANALYSE
Cadre conceptuel : Modèle structurel des comportements en matière de santé
Description des facteurs individuels
Facteurs environnementaux, disponibilité des produits et services
Structures physiques
Structures sociales et politiques
Culture et messages médiatiques
Cadre méthodologique d’ analyse
VI . OBJECTIFS
Objectifs de l’ étude
VII . INSERTION DE L’ARTICLE
CHANGEMENT DE PRATIQUES ET D’ACTIONS SUITE AUX SESSIONS DE SENSIBILISATION SUR LES ENVIRONNEMENTS FAVORABLES AUX SAINES HABITUDES DE VIE
Résumé
Abstract
Introduction
Le rôle des environnements favorables
Cadre Méthodologique d’ analyse
Méthodologie
Stratégies de recrutement
Description du milieu des participants
Instrument de collecte des données
Collecte et analyse des données
Résultats
Acquisitions
Transfert et Impacts
Coefficients de corrélation
Recommandations des participants
Discussion
Acquisitions
Transfert et Impacts
Limites de l’étude
Recherche future
Conclusion
Remerciements
Références
VIII. DISCUSSION GÉNÉRALE
Recommandations pratiques suite aux sessions
Recommandations visant à l’amélioration des impacts des sessions
Limites de l’étude
IX. CONCLUSIONS ET IMPLICATIONS
Implications pour le milieu
Implications pour la recherche future
RÉFÉRENCES
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