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Lโinstitutionnalisme et lโรฉpreuve du test empirique
Les mรฉcanismes institutionnels sont extrรชmement difficiles ร mesurer dans la rรฉalitรฉ. Pourtant, Kraatz et Zajac (1996) mettent ร lโรฉpreuve du test empirique et quantitatif les assertions de la thรฉorie institutionnelle dans les universitรฉs dโarts libรฉraux amรฉricaines. Les auteurs examinent lโoffre de programme, les diplรดme s dispensรฉs et la performance de chacun des 631 รฉtablissements รฉtudiรฉs entre 1971 et 1986Les. rรฉsultats sont les suivants :
Ces universitรฉs ont changรฉ de maniรจre contraire auxlimites imposรฉes par le contexte institutionnel : les universitรฉs dโarts libรฉraux ont professionnalisรฉ leurs cursus, contre leur raison dโรชtre
Les conditions environnementales techniques globales et locales sont de bons รฉlรฉments de prรฉdiction des changements observรฉs alors quโils devraient รชtre insignifiants dans des environnements institutionnels matures et stables
Les รฉcoles deviennent de moins en moins homogรจnes veca le temps, ce qui est contraire au principe dโisomorphisme
Les รฉcoles nโimitent pas leurs homologues prestigieux
Les changements illรฉgitimes nโont pas de consรฉquences nรฉgatives sur la performance Les auteurs en concluent donc que le pouvoir explicatif des raisonnements basรฉs sur lโadaptation des organisations dans leur environnement est sous-estimรฉ. On peut aussi se demander si les contacts sociaux entre universitรฉs sont suffisamment nombreux et importants pour que lโinfluence quโelles exercent les unes sur les autres soit suffisante. En particulier, la non-significativitรฉ de la concurrence locale dans les rรฉsultats statistiques pose la question dโun rรฉel impact dโune organisation sur une autre. Les รฉtudiants potentiels pourraient par exemple se contenter dโaller dans lโรฉtablissement le plus proche de chez eux, ou le plus commode, ou le plus adaptรฉ ร leurs dรฉsirs, ou au contraire estimer que lโoffre de cours nโest pas suffisamment diversifiรฉe pour รชtre rรฉellement un itรจrecr de choix. Dans ce cas, les รฉcoles auraient une influence limitรฉe les unes sur les autres et le choix de ces cours auraient un impact limitรฉ. Certaines pourraient aussi รชtre tentรฉes de tenter de se diffรฉrencier fortement pour attirer tout de mรชme de nouveaux รฉtudiants, mais sans succรจs. Il est donc nรฉcessaire de sโassurer de lโimportance de lโinfluence effective des pressions institutionnelles, ainsi que dโรฉvaluer si la sensibilitรฉ des organisations ร cespressions est avรฉrรฉe.
La thรฉorie institutionnelle a aussi รฉtรฉ รฉtudiรฉe empiriquement dans le cadre des fondations des voies de chemins de fer par Dobbin et Dowd (1997). Les pressions institutionnelles se sont rรฉvรฉlรฉes รชtre prรฉpondรฉrantes en termes dโinfluencepar rapport aux forces รฉcologiques, c’est-ร -dire aux pressions de sรฉlection issues de lโenvironnement subies par les organisations, ce qui montre que les forces institutionnelles ont une valeur explicative importante, mรชme en regard des mรฉcanismes concurrentiels. Pour le dรฉmontrer, esl auteurs ont utilisรฉ un cas dโรฉcole, puisque la construction des chemins de fer a fait chronologiquement lโobjet des trois politiques publiques possibles vis-ร -vis de la comp รฉtition entre organisations : la capitalisation publique dans les premiers temps, puis une politique pro-cartel et finalement une approche anti-trust. Lโeffet des politiques publiques est fortement significatif et leur impact comparable ร celui de la concurrence (dans c et article, il sโagit de la densitรฉ organisationnelle, mesure รฉcologique de la compรฉtiton entre les organisations dโaprรจs Hannan et Freeman, 1977). Ainsi, les auteurs dรฉmontrent la puissance des thรฉories institutionnelles pour expliquer les phรฉnomรจnes organisationnels.
Dโautres recherches empiriques sur les thรฉories institutionnelles valident cette approche et ironiquement, ce type dโapproche est aussi applicable dans le domaine de la recherche en sociologie des organisations : en effet, Mizruchi et Fein (1999), ont montrรฉ que les chercheurs en stratรฉgie avaient privilรฉgiรฉ le discours dominant de lโรฉpoque en dรฉmontrant un attachement particulier au principe dโisomorphisme mimรฉtique au dรฉtriment des mรฉcanismes coercitifs et normatifs. Lโisomorphisme mimรฉtique a reรงu une attention disproportionnรฉe en regard de son rรดle dans lโessai original de DiMaggio et Powell de 1983 (Mizruchi et Fein, 1999). Les auteurs affirment alors que ยซ la thรจse de DiMaggio et Powell est devenue socialement construite, car les auteurs se sont appropriรฉs sรฉlectivement des aspects du travail qui รฉtaient
en accord avec le discours prรฉvalent dans le champยป8 (Mizruchi et Fein, 1999: 653). Mizruchi et Fein (1999) ont aussi dรฉmontrรฉ que leschercheurs les plus au centre des rรฉseaux sociologiques de la recherche, cโest-ร -dire les che rcheurs employรฉs dans les dรฉpartements des universitรฉs les plus reconnues, avaient รฉtรฉ les plus enclins ร adopter ce discours.
Pratiques organisationnelles, groupes sociaux et institutions
Nous avons situรฉ notre recherche dans le champ institutionnel. Il faut maintenant dรฉfinir notre niveau dโanalyse, ce que nous cherchons ร expliquer et comment. Nous proposons de dรฉcrypter les pratiques organisationnelles adoptรฉes, et ce qui peut expliquer lโhรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ de lโadoption de pratiques dans une population. Lโiden titรฉ des organisations, ainsi que lโinfluence de ces identitรฉsย les unes sur les autres fournissent les premiers รฉlรฉments de rรฉponse.
Lโadoption de pratiques dans lโorganisation et lโin stitution
Aprรจs avoir prรฉsentรฉ les thรฉories utilisรฉes dans treno รฉtude, nous dรฉcrivons lโunitรฉ dโanalyse ainsi que le concept que nous allons mesurer et la faรงon de procรฉder ร cette mesure.
Lโorganisation comme unitรฉ dโanalyse, la pratique comme objet dโรฉtude
Il existe plusieurs niveaux ontologiques possibles pour mener une analyse dans le domaine de la sociologie des organisations. Il est possible dโรฉtudier des populations dโorganisations homogรจnes comme par exemple Lounsbury (2007) lโa fait en comparant les logiques en matiรจre de gestion des fonds mutuels des รฉtablissements financiers de Boston dโune part et de New York dโautre part. Il est aussi possible dโรฉtudier les organisations en elles-mรชmes comme Baum et Singh (1994) dans le cadre de lโinfluence positive ou nรฉgative des domaines dโactivitรฉs des organisations. Il est aussi possible de mener lโรฉtude au niveau intra-organisationnel ou inter-individus comme Burgelman (1991) a pu le faire chez Intel pour comprendre lโรฉmergence de nouvelles stratรฉgies.
Ce qui nous intรฉresse ici est de comprendre comment les forces institutionnelles sโexercent sur les organisations, et comment celles-ci influencent les autres organisations par le biais de ces mรชmes forces. Dans la sociologie des organisations, lโรฉtude se focalise volontiers sur la performance des organisations (Hoxby, 1994 ou Dee, 1998 par exemple). Or, la performance est importante mais ce quโaccomplit rรฉellement lโorganisation est tout autant essentiel. Lโรฉtude des pratiques en vigueur dans lโorganisation est donc une faรงon adaptรฉe pour comprendre lโorganisation dans le cadre de la thรฉorie institutionnelle. Les pratiques organisationnelles sont dรฉfinies comme ยซ des modรจles dโactivitรฉ entre acteurs qui sont imprรฉgnรฉs dโun sens plus large et fournissent des outils pour organiser la vie sociale et lโactivitรฉ ยป (Lounsbury et Crumley, 2007: 995). Nous allons donc nous attacher ร comprendre les dรฉterminants de lโadoption des pratiques dans les organisations.
Dรฉterminants de lโadoption de pratiques organisationnelles
Oliver (1991) appelle ร une meilleure comprรฉhension sur la maniรจre dont les organisations appliquent diffรฉrentes pratiques en rรฉponse ร des pressions institutionnelles pour la lรฉgitimitรฉ et lโefficience. Il sโagit donc de comprendre quels sont les mรฉcanismes qui font que certaines organisations adoptent certaines pratiques ou non, au vu des pressions institutionnelles รฉventuelles auxquelles elles peuvent faire face. La multiplication des contacts sociaux avec des organisations qui ont implรฉmentรฉ une pratique รฉduitr lโincertitude liรฉe ร son application, permet de juger de son efficacitรฉ et de son lien avec le niveau de performance et de sa compatibilitรฉ ou de ses synergies liรฉes ร son adoption dans lโorganisation. Davis (1991) a montrรฉ quโune organisation a une probabilitรฉ plus mportantei dโadopter une pratique si elle est en contact social avec une autre qui aurait adoptรฉ cette pratique. Plus les contacts sont nombreux, plus la probabilitรฉ dโadopter la pratique est importante.
Lounsbury (2001) propose pour comprendre lโadoption ou non dโune pratique dans une organisation dโรฉtudier les diffรฉrents emplois qui onts en place dans lโorganisation ; la rรฉpartition des ressources de lโentreprise en terme dโactivitรฉ des individus est un bon indicateur permettant de comprendre quel est le message envoyรฉ aux diffรฉrentes parties en place sur les choix dโadรฉquation ou de non-adรฉquation vis-ร -vis des pressions externes. La pression institutionnelle est symbolisรฉe dans cette recherche par un mouvement social รฉtudiant appelรฉ SEAC (Student Environmental ActionCoalition) qui fait pression sur les lycรฉes et les universitรฉs pour protรฉger lโenvironnement. Lโauteur รฉtudie lโinfluence de cette pression institutionnelle sur lโadoption du programme de recyclage mis en place dans lโรฉtablissement. Il spรฉcifie deux catรฉgories distinctes : le cas dโun recrutement de professionnels ร plein temps dans lโรฉtablissement ou le cas dโun ou plusieurs employรฉs assumant la responsabilitรฉ supplรฉmentaire de la gestion de ce type de programme.
Une universitรฉ adopte une pratique plus facilement si les universitรฉs du mรชme groupe social ont beaucoup adoptรฉ. Dโun point de vue intraorganisationnel, les meilleurs รฉtablissements attirent des รฉlites qui sont elles-mรชmes plus enclines ร lโactivisme et donc ร inciter ร lโadoption de pratiques visant ร dรฉfendre lโenvironnement. En revanche, lโimpact des types dโorganisations est moins รฉvident. Les รฉtablissements publics, supposรฉs relayer le discours officiel de protection de lโenvironnement, devraient รชtre plus enclins ร adopter ce type de pratiques. Or, lโanalyse statistique ne valide pas cette thรฉorie. Dans cette relation entre pouvoirs publics et organisation, seule lโorganisation est vraiment considรฉrรฉe, lโรฉtude de Lounsbury (2001) ne mesurant pas lโinfluence des pouvoirs publics ; les pouvoirs publics communiquent activement sur la lutte environnementale, mais il est tout ร fait possible que cet engagement soit essentiellement rhรฉtorique, et sans incitation rรฉelle. Ainsi, mรชme si lโargument dโune importante sensibilitรฉ des รฉtablisements publics ร une pression institutionnelle รฉtait possible et certainement rรฉelle, lโabsence dโune incitation effective de la part des pouvoirs publics rendrait cette sensibilitรฉ institutionnelle sans objet. Cette thรฉorie propose une alternative probable et qui fait sens : une pression institutionnelle nโest effective que si la pression รฉmise est efficace dโune part, et dโautre part que la pression subie est rรฉellement effective. Les dรฉterminants de lโadoption de pratiques organisationnelles dans le cadre de lโinfluence dโune organisation sur une aut re nรฉcessitent donc de dรฉterminer et dโรฉvaluer la source de lโinfluence et de sโassurer de la sensibilitรฉ de lโorganisation ร cette influence.
Isomorphisme organisationnel intra- et inter-groupes sociaux
Lโisomorphisme est une ressemblance croissante des pratiques, des structures et des dรฉcisions prises dans une population dโorganisations. Faire partie du mรชme groupe social favorise cet isomorphisme. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant quโil ne puisse pas y avoir dโinfluence entre organisations qui ne les partagent pas ; par exemple, le critรจre de proximitรฉ gรฉographique est important comme nous lโavons vu, et peut se suffire ร lui-mรชme dans certaines conditions.
Lโadoption de pratiques entre organisations nโappar tenant pas au mรชme groupe social
Les organisations peuvent sโinfluencer, mรชme si elles ne font pas partie du mรชme groupe social. Il existe deux mรฉcanismes qui favorisent lโadoption de pratiques dans cette situation.
Premiรจrement, la similaritรฉ de perception de lโenvironnement entourant lโorganisation (due ร des objectifs comparables, des contraintes ou des problรจmes comparablesโฆ ) peut faire que deux organisations โ mรชme si elles ne font pas partie du mรชme groupe โ auront une faรงon comparable de voir le monde (ร tort ou ร raison) et donc de rรฉaliser les mรชmes actions, adopter les mรชmes pratiques etc. De plus, la non-apartenance au mรชme groupe social nโexclut pas pour autant toute forme de ressemblance. Deux organisations appartenant ร des groupes sociaux diffรฉrents mais ลuvrant dans le mรชme type dโactivitรฉ, par exemple le mรชme secteur dans le cadre dโentreprises, vont avoir au moins une partie de leur vision de lโenvironnement similaire.
Deuxiรจmement, une organisation est influencรฉe par esl ressources quโelle partage avec des organisations qui ne font pas partie de son groupe social. Ces ressources peuvent รชtre par exemple un bassin commun de clients ou dโusagers ; et les organisations ont tendance ร 42 apprendre des autres organisations au travers de contacts sociaux, notamment au travers de mรฉcanismes dโapprentissage par procuration (ยซ vicarious learning ยป), ou dโintelligence organisationnelle permettant dโapprendre des compรฉtiteurs (Ingram et Baum, 1997). Ces ressources peuvent aussi รชtre des relations formelles entre organisations nโappartenant pas naturellement aux mรชmes groupes sociaux : contrats, accords, partenariats, structures spรฉcifiques, qui nโimposent pas forcรฉment dโappartenir au mรชme groupe social (mรชme si leur probabilitรฉ dโexistence est plus grande entre deux organisations qui font partie du mรชme groupe social). Certaines relations formelles peuvent รชtre mรชme plus spรฉcifiques, comme des formations, des audits, lโappartenance ร des syndic ats, des rรฉseaux, des groupements dโintรฉrรชts communs, ou mรชme tout simplement lโappartenance simultanรฉe ou successive de certains individus ou รฉquipes dans plusieurs organisations. Par exemple, Ingram et Baum (1997) montrent spรฉcifiquement que lโaffiliation ร une chaรฎne dโhรดtels permet aux hรดtels qui en font partie dโaugmenter leur capacitรฉ ร subsister.
Les organisations peuvent donc รชtre influencรฉes parlโadoption de pratiques dans des organisations qui ne font pas partie du mรชme groupesocial car elles peuvent avoir une perception similaire de leur environnement ou partager les mรชmes ressources, notamment ร cause de la nature mรชme de ces ressources, ou par el biais de structures รฉtablies dans lโobjectif de partager ou faciliter lโaccรจs ร ces ressources.
La proximitรฉ gรฉographique, source dโisomorphisme au-delร des notions dโidentitรฉ
Les proximitรฉs sociale et gรฉographique favorisent oncd lโadoption de pratiques similaires. La proximitรฉ gรฉographique est mรชme trรจs souvent un prรฉrequis, puisque la proximitรฉ des ressources est souvent un รฉlรฉment important. En effet, si deux organisations qui font partie dโun mรชme groupe social sont tellement รฉloignรฉes unelโ de lโautre quโelles ne partagent plus les mรชmes clients, les mรชmes usagers, les mรชmes rnisseursfou et que leur environnement est radicalement diffรฉrent, alors lโimpact sur lโadoption de pratiques sera plus faible, dโautant que lโinfluence sera aussi limitรฉe dans la plupart des cas par la difficultรฉ dโobserver lโorganisation รฉloignรฉe. En revanche, dans le cas de deux organisations qui nโappartiennent pas au mรชme groupe social mais trรจs proches lโune de lโautre, le fait de partager certaines ressources permettra une influence mutuelle. Ashforth et Mael (1989) soutiennent cette approche et indiquent que la proximitรฉ peut รชtre un facteur facilitant lโinfluence sociale, et que cette proximitรฉ implique un besoin plus important et uneaisance plus grande pour lโinteraction.
La proximitรฉ gรฉographique est utilisรฉe dans la littรฉrature notamment pour รฉvaluer lโimpact de certaines organisations sur dโautres (Burns et Wholey, 1993). Ingram et Baum (1997) montrent que les hรดtels de Manhattan prennent pour exemple les pratiques de leurs concurrents locaux, parfois mรชme si les hรดtels nโont pas spรฉcifiquement la mรชme clientรจle. Dโaprรจs les auteurs, les organisations semblent faire preuve dโune sorte dโapprentissage ou dโexpรฉrience commune avec les autres organisations locales, les hรดtels ayant une certaine longรฉvitรฉ adoptant certaines pratiques ou certainesstructures qui sont reproduites dans les nouveaux hรดtels. Ingram et Baum (1997) en concluent que cela explique pourquoi lโeffet dโexpรฉrience local impacte positivement les chances de survie des organisations proches. Ces rรฉsultats montrent que la proximitรฉ gรฉographique peut favoriser lโinfluence entre groupes sociaux mรชme si les organisations des deux groupesnโont que peu de culture ou dโactivitรฉs en commun. Ceci contredit ainsi la portรฉe de lโargument culturel dโOcasio (1997) qui prรฉsupposait une similaritรฉ de culture pour permettre lโinfluence.
Dรฉfinitions et prรฉsentation du secteur des รฉtablissements de santรฉ franรงais
Nous prรฉsentons dโabord le secteur des รฉtablissements de santรฉ franรงais puis nous dรฉfinissons ce que sont les infections nosocomiales, leurs coรปts et leurs implications, puis dรฉcrivons lโensemble des acteurs et de la rรฉglementation actuelle.
Prรฉsentation du secteur des รฉtablissements de santรฉfranรงais
Dans cette sous-partie, nous prรฉsentons le contexte dโรฉtude, dรฉcrivons les caractรฉristiques essentielles du secteur et dรฉfinissons ce quโest un รฉtablissement de santรฉ dans notre recherche. Nous explicitons lโimpact prรฉpondรฉrant du mรฉdecin ansd la prise de dรฉcision mรฉdicale dans lโรฉtablissement de soins, ainsi que lโimportance croissante des rรฉseaux de soins entre รฉtablissements de santรฉ.
La lutte contre les infections nosocomiales sur le terrain
Notre angle dโanalyse est tournรฉ vers une perspective organisationnelle et macrosociologique. Quelques entretiens ont รฉtรฉ menรฉs sur le terrain pour donner chair aux pratiques visant ร rรฉduire les infections nosocomiales sur le terrainau niveau des individus.
Entretiens sur le terrain avec les professionnels de santรฉ
Lโobjectif modeste de ces entretiens nโest absolume nt pas lโexhaustivitรฉ ou la dรฉmonstration. Nous avons menรฉ des entretiens avec les professionnels de santรฉ mis au contact au jour le jour avec la lutte contre les infections nosocomiales durant la dispense de soins. Lโobjectif poursuivi รฉtait dโapprรฉhender dโun point de vue pratique ce que reprรฉsentaient les pratiques visant ร rรฉduire les infections nosocomiales sur le terrain. Tous les entretiens formels ont รฉtรฉ enregistrรฉs numรฉriquement et sont disponibles auprรจs de lโauteur de cette thรจse (y compris les 2 entretiens anonymes, lโentretien ne rรฉvรฉlant paslโidentitรฉ de la personne en question).
Ces entretiens adoptent systรฉmatiquement la structure suivante : quelques questions trรจs gรฉnรฉrales, dont lโobjectif est de ยซ faire parler ยป sans aucune contrainte, sur le sujet des infections nosocomiales dans le cadre des รฉtablissements de soins. Ainsi, le contenu de lโentretien nโรฉtant pas dirigรฉ, cela permet au rรฉpondant dโรฉventuellement orienter lโentretien vers un angle pas forcรฉment prรฉvu par lโauteur. Eneffet, la personne qui interroge vient avec ses propres convictions, ses propres prรฉjugรฉs qui euventp inconsciemment restreindre le propos du rรฉpondant et donc induire une approche restrictive. Par exemple, la question posรฉe dans ce cas aux mรฉdecins et aux chirurgiens รฉtait :ยซ Parlez-moi des infections nosocomiales et comment vous avez appris ร les combattre que ce soit durant vos รฉtudes et durant votre vie professionnelle. ยป La seconde moitiรฉ de lโentretien est constituรฉe dโune sรฉquence de questions plus prรฉcises, qui dans ce cas sont plus restrictives mais aussi plus cadrรฉes sur lโobjet de lโรฉtude. Les entretiens se sont dรฉroulรฉs entre janvier et avril 2007, mis ร part lโentretien avec le Dr R., rรฉalisรฉ plus tard avec lโintรฉrรชt croissant pour lโรฉtude des statuts public et privรฉ ; nous souhaitions avoir un aperรงu du point du point de vu e des cliniques privรฉes. Un entretien
informel a รฉtรฉ en outre rรฉalisรฉ mais nโa pas รฉtรฉregistrรฉen. Nous avons aussi choisi de trรจs peu adapter le langage parlรฉ dans les verbatims, afin de retranscrire au mieux les propos des rรฉpondants et dโรชtre le plus objectif possible, mais au dรฉtriment dโune certaine aisance de lecture.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
1 CHAMPS MOBILISES ET PROPOSITIONS
1.1 THEORIE INSTITUTIONNELLE
1.1.1 Les principes fondamentaux de la thรฉorie institutionnelle
1.1.2 Dรฉfinition et origines de lโisomorphisme
1.1.3 Lโinstitutionnalisme et lโรฉpreuve du test empirique
1.2 PRATIQUES ORGANISATIONNELLES, GROUPES SOCIAUX ET INSTITUTIONS
1.2.1 Lโadoption de pratiques dans lโorganisation et lโinstitution
1.2.2 Lโhomophilie et le groupe social
1.2.3 Isomorphisme organisationnel intra- et inter-groupes sociaux
1.3 INFLUENCE DES RESEAUX ET INERTIE ORGANISATIONNELLE
1.3.1 Lโinfluence des rรฉseaux sur lโadoption de pratiques organisationnelles
1.3.2 Lโinertie organisationnelle
1.4 PROBLEMATIQUE
1.4.1 Un angle mort dans la littรฉrature
1.4.2 Lโorganisation, source et objet des pressions institutionnelles
2 PRESENTATION DU SECTEUR
2.1 DEFINITIONS ET PRESENTATION DU SECTEUR DES ETABLISSEMENTS DE SANTE FRANรAIS
2.1.1 Prรฉsentation du secteur des รฉtablissements de santรฉ franรงais
2.1.2 Dรฉfinitions relatives aux infections nosocomiales et implications
2.1.3 La lutte contre les infections nosocomiales sur le terrain
2.2 LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES : ACTEURS ET LEGISLATION
2.2.1 Les acteurs organisationnels de la lutte contre les infections nosocomiales
2.2.2 Lรฉgislation et historique rรฉcents de la lutte contre les maladies nosocomiales
2.3 LES PRATIQUES VISANT A LUTTER CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
2.3.1 Les pratiques visant ร lutter contre les infections nosocomiales dans lโรฉtablissement de soins
2.3.2 Le recueil centralisรฉ des infections et vigilances
2.3.3 Lutte contre les infections nosocomiales : lโinstitution et les pratiques
2.4 SYNTHESE DE LA PRESENTATION DU SECTEUR
3 LITTERATURE SPECIFIQUE SUR LES ETABLISSEMENTS DE SANTE ET HYPOTHESES
3.1 THEORIES INSTITUTIONNELLES ET SOCIOLOGIQUES DANS LE DOMAINE DE LA SANTE ET DISTINCTION ENTRE ORGANISATIONS PUBLIQUES ET ORGANISATIONS PRIVEES
3.1.1 La sociologie des รฉtablissements de soins et de lโadoption de pratiques mรฉdicales
3.1.2 Influence et sensibilitรฉ des รฉtablissements de soins ร lโadoption de pratiques dans les รฉtablissements de soins
3.1.3 Rรฉseau et inertie dans le secteur des รฉtablissements de santรฉ
3.1.4 Les groupes sociaux dans le secteur des รฉtablissements de soins franรงais
3.2 LES HYPOTHESES
3.3 SYNTHESE ET MODELE A TESTER
4 DONNEES ET RESULTATS
4.1 CONSTITUTION ET DESCRIPTION DE LA BASE DE DONNEES
4.1.1 Contenu et sources de la base de donnรฉes
4.1.2 Constitution de la base de travail
4.1.3 Opรฉrationnalisation des variables du modรจle de rรฉfรฉrence
4.2 MODELISATION STATISTIQUE
4.2.1 La rรฉgression sur donnรฉes de panel avec effets alรฉatoires
4.2.2 Rรฉgression logistique et tests dโadรฉquation des modรจles
4.3 RESULTATS
4.3.1 Lโadรฉquation des modรจles et variables de contrรดle
4.3.2 Le test des hypothรจses
4.3.3 Rรฉsultats complรฉmentaires
5 CONTRIBUTIONS ET DISCUSSION
5.1 CONTRIBUTIONS THEORIQUES
5.1.1 Influence et sensibilitรฉ des รฉtablissements de soins : la rรฉsolution dโun angle mort de la littรฉrature
5.1.2 Importance, validitรฉ externe et consรฉquences de lโapproche par sources et objets institutionnels
5.2 LIMITES ET PERSPECTIVES FUTURES DE RECHERCHE
5.2.1 Limites et perspectives thรฉoriques
5.2.2 Limites et perspectives liรฉes ร la mรฉthodologie
5.2.3 Limites et perspectives relatives ร la validitรฉ externe de lโรฉtude
5.3 CONCLUSION
PLAN DETAILLE DE LA THESE
BIBLIOGRAPHIE
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