La série des Flyschs
Le Flysch massylien
Dans son mémoire, J.F. RAOULT note : « le Flysch massylien au sens où on l’entend actuellement, est strictement Crétacé » (1974). Il est représenté par le flysch « albo aptien » argilo-quartzique des niveaux du Vraconien au Turonien inférieur, montrant soit des phtanites, soit des brèches du Sénonien marno-microbréchique « Flysch à microbrèches». Au Sud de la dorsale, le Flysch massylien est représenté par un flysch marnobréchique du Sénonien, alors qu’au Nord sa lithologie est plus variée, avec des microbrèches accompagnées de calcaires fins, sableux et d’argiles.
Le Flysch maurétanien
Le terme maurétanien a été proposé pour une série allant du Malm au Lutétien supérieur et présentant partout des dépôts du Nummulitique I à l’inverse du Flysch massylien. Ce Flysch débute par le type Guerrouch (Crétacé inférieur) et se poursuit par le flysch sénonien à nummulitique (flysch de Penthièvre, de J.M. VILA (1967) dans la partie orientale de la dorsale).
Le Nummulitique II et l’Oligo-Miocène kabyle (O.M.K)
Dans la région étudiée, il est possible de distinguer un terme basal, ou Nummulitique II a (Lutétien terminal Priabonien inférieur), et un terme supérieur, Nummulitique II b (Priabonien inférieur Oligocène supérieur). Le Nummulitique II constitue la couverture commune des différentes unités structurales de la dorsale kabyle et des séries maurétaniennes. « Le terme O.M.K. désigne l’ensemble des formations détritiques discordantes sur le socle kabyle et datées, dès leur base, de l’Oligocène terminal et/ou Aquitanien inférieur» (RAOULT, 1974) Dans les argiles de l’O.M.K. se rencontrent des blocs qui sont des éléments de toutes tailles, faits de terrain des nappes de flysch (Olistostrome).
La série numidienne
Dans la région d’étude, la série numidienne est très développée dans la dépression de Azzaba, sur le bord septentrional de la dorsale kabyle. La signification structurale de cet ensemble n’est pas encore clairement comprise. Mis à part les formations « post-nappes », elle occupe la position géométrique la plus haute.
La distribution spatiale des minéralisations mercurifères, arsénoantimonifères, mercuro – polymétalliques et polymétalliques correspond aux directions paléogéographiques et structurales des grandes unités du Nord de l’Algérie orientale. Les minéralisations de la chaîne tello-rifaine sont sensiblement E-W, alors que celles des avant-pays africains sont NE, correspondant aux directions atlasiques. Cette distribution spatiale du groupe méridional (NE) et septentrional (EW), s’expliquerait par la présence des contacts majeurs entre les différentes unités structurales, qui ont rejoué durant les différentes phases tectoniques successives du Mésozoïque jusqu’au Tertiaire. Les minéralisations mercurifères de la zone Nord numidique sont de direction E-W, correspondant à l’orientation (E-W) de la chaîne calcaire (Dorsale kabyle).
Lithostratigraphie et tectonique du district mercurifère
Limites structurales
Dans la région étudiée, de Zit-Emba à Ras-El-Ma, des fenêtres d’érosion mettent à jour les schistes du Paléozoïque, qui pointent au milieu de terrain plus récents. Dans sa partie occidentale, ces fenêtres se disposent surtout en un alignement NE, qui souligne un accident tectonique de grande envergure, accompagné de minéralisations et de travertins. Cet alignement représente la limite occidentale du district mercurifère. Orienté NE-SW, cet accident à fort pendage délimite deux blocs tectoniques (zones). La limite méridionale du compartiment mercurifère est représentée par l’importante faille de Kef-Hahouner, qui recoupe celle d’El-Kantour, au col des oliviers. D’extension E-W, elle est suivie sur plus de 80 km, de Dj. Sidi Dris, Kef-Hahouner, longe le Dj. Debagh et s’estompe dans la limite occidentale du bassin de Guelma. Le long de cet accident, au Nord, affleurent les formations carbonatées du môle néritique du constantinois, qui sont en contact tectonique avec le Mio-pliocène continental au Sud. La localisation de sources thermales le long de cet accident, dont la composante verticale du rejet de plus de 2500 m, les nombreuses minéralisations en antimoine, arsenic et mercure, spatialement liées aux failles satellites de direction WSW-ENE, soulignent son importance. La limite orientale du district est représentée par la faille de Zit-Emba, qui passe au SW de cette localité, puis longe le SW de la structure de la Safia et le NE de Koudiat-Sidi-Fritis .
Les contacts tangentiels
Nous regroupons sous ce terme les contacts majeurs (de base de nappes) et les contacts secondaires (de duplication, de diverticulation et d’écaillage), car les uns et les autres sont susceptibles de jouer un rôle dans la création des pièges. Les géologues qui ont travaillé dans la région les ont qualifiés de « Chevauchement ». Le nombre de chevauchement varie selon les auteurs. Les structures de ce type sont largement développées selon A.Menakov et J.Titov (1977), qui en dénombre quatre ; V.Raspopov (1970) en dénombre neuf, alors que M.T. Bouarroudj en dénombre trois.
Le chevauchement kabyle
Les schistes à chlorite-séricite, formant la « nappe » kabyle, chevauchent dans la région étudiée en certains endroits les formations du Néocomien et du Campanien et, en d’autres, les formations terrigènes du Lutétien-Priabonien. La surface du chevauchement est ondulée et a un pendage nord de 10 à 30°. Cette structure est suivie du Ghedir à Zit-Emba et affleure selon une direction E-W. Elle est affectée de failles postérieures, qui la décrochent en certains endroits, par exemple à Mra-Sma.
Le chevauchement d’Ismaïl
Cette structure est d’importance limitée dans l’espace du champ minier d’Ismaïl, ou elle n’est pas uniformément développée. Les roches terrigènes du lutétien Priabonien constituent le toit de cette structure et ont formé un écran à la minéralisation dans les gisements du type Ismaïl. Le mur du chevauchement est formé par les conglomérats brèches calcaires de l’Hyprésien-Lutétien. Le pendage est de 10 à 30° N.
Le chevauchement numidien
Le front du chevauchement numidien suit celui du chevauchement kabyle, orienté sensiblement E-W, mais son mur est formé par les schistes du Paléozoïque et, en certains endroits, soit par les roches du Néocomien et Campanien, soit du Lutétien-Priabonien dans le champ minier d’Ismaïl.
Tectonique cassante
Les accidents disjonctifs se traduisent par des décrochements, des failles inverses et des failles normales, qui sont très développées dans la partie sud de la région et qui jouent un rôle important dans la localisation et la répartition des gisements et des indices mercurifères de la région. On observe trois directions principales : méridionale, nord-ouest et nord-est.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre 1 Cadre Géographique
1.Cadre géographique
Chapitre 2 Géologie
1. Structure géologique de la zone Nord numidique
1.1. Introduction
1.2. Principales unités structurales
1.2.1. Le socle kabyle
1.2.2. La dorsale kabyle
a) Dorsale externe
b) Dorsale médiane
c) Dorsale interne
1.2.3. La série des Flyschs
a) Le Flysch massylien
b) Le Flysch maurétanien
c) Le Nummulitique II et l’Oligo-Miocène kabyle (O.M.K)
d) La série numidienne
1.3 Conclusion
2- Lithostratigraphie et tectonique du district mercurifère
2. 1. Limites structurales
2.2. Les contacts tangentiels
2.2.1. Le chevauchement kabyle
2.2.2. Le chevauchement d’Ismaïl
2.2.3. Le chevauchement numidien
2.3. Tectonique cassante
2.3.1. Faille de Bir-Dar
2.3.2. Faille de Mra-Sma
2.3.3. Faille de Chergui
2.3.4. Faille d’Ahmed Ben-Ali
2.3.5. Faille de Zebda
2.3.6. Faille de Saïafa
2.4. Principales phases tectoniques
3. Géologie régionale
3.1 Géologie et minéralisation du champ minier d’Ismail
3.2 Cadre lithologique et structural
a) La nappe numidienne
b) La « nappe » kabyle (Pz)
c) La «nappe» d’Ismaïl (e4-5)
d) L’horizon minéralisé : l’Hyprésien-Lutétien (e3-4)
3.3 Cadre géologique du gisement de Fendek
Paléogène
Paléocène (e 1)
Thanétien – Hyprésien (e 2-3)
Lutétien- Priabonien (e 4-5)
Paléozoique (Pz)
Oligocène supérieur (g)
Quartenaire (Q)
Chapitre 3 Climatologie
1.Introduction
2. Le climat
2.1Les précipitations
2.2 Température
2.3 Courbe ombro-thermique
3. Bilan hydrique
3.1. L’évapotranspiration
3.1.1. L’évapotranspiration réelle (ETR)
3.1.2. L’évapotranspiration potentielle (ETP)
3.2 Déficit agricole (DA)
3.3 Expression du Bilan Hydrique
3.4 Méthode du bilan hydrique de Thornthwaite
3.5 Interprétation du bilan
Conclusion
Chapitre 4 Géophysique
1. Introduction
2. Méthodologie et volume des travaux
2.1 Forage des sondages hydrogéologiques
2.2 Travaux topographiques
3. Travaux géophysiques
3.1 Introduction
3.2 Paramètres enregistrés
3.3 But des mesures
3.4 Interprétation qualitative
3.4.1 Sondage N° 288 Hy
Analyse des résultats
Conclusion
3.4.2 Sondage 289
Analyse des résultats
3.4.3 Sondage 260
Analyse des résultats
3.4.4 Sondage 342
3.5 Résultats des diagraphes
4. Conclusion
CONCLUSION