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Les diffรฉrentes techniques de lithographie
Les techniques de lithographies classiques impliquent une interaction entre un faisceau incident (photons, รฉlectrons โฆ) et un film dรฉposรฉ sur un substrat solide, cette interaction engendrant la modification chimique de ce film. Certaines techniques รฉmergentes se basent sur ces techniques conventionnelles. Toutes ces techniques vont รชtre prรฉsentรฉes dans cette partie.
Lithographies conventionnelles : Optique & Electronique
La lithographie optique par projection
Il sโagit de la technique la plus utilisรฉe en microรฉlectronique, car elle permet une production en masse des circuits intรฉgrรฉs. Cette mรฉthode consiste ร insoler une rรฉsine photosensible (longueurs dโonde dโexposition de 248 nm ou 193 nm), dรฉposรฉe sous forme de film mince sur un substrat de silicium, ร travers u n masque en verre (ou en quartz). Cette รฉtape dโexposition est effectuรฉe ร lโaide dโoutils de lithographie constituรฉs de lentilles (avec des facteurs de rรฉduction) qui permettent de dirige le flux de photons. Le film est exposรฉ de maniรจre sรฉlective par lโintermรฉdiaire de motifs absorbants en chrome prรฉsents sur le masque, qui dรฉfinissent les structures ร rรฉaliser. Dans leszones exposรฉes, les photons rรฉagissent avec la rรฉsine et modifient les propriรฉtรฉs de solubilitรฉde celle-ci. Les structures sont ensuite rรฉvรฉlรฉes dans une solution appelรฉe dรฉveloppeur s: lezones de rรฉsine non solubles demeurent ร la surface du substrat, le reste de la rรฉsine รฉtant solubilisรฉ. Il existe deux catรฉgories de rรฉsine : les rรฉsines positives et les rรฉsines nรฉgatives. Dans le cas des rรฉsines positives, les zones exposรฉes sont solubles dans le dรฉveloppeur. Cโest donc la rรฉsine situรฉe sous les parties chromรฉes du masque qui demeure ร la surface du substrat. Pour les rรฉsines nรฉgatives, au contraire, les zones exposรฉes deviennent insolublesdans le dรฉveloppeur. Cโest donc la rรฉsine situรฉe sous les parties non chromรฉes du masque quidemeurent ร la surface du substrat. Tout ceci est montrรฉ sur le schรฉma prรฉsentรฉ Figure 2.
La course ร la miniaturisation rend nรฉcessaire la diminution des dimensions des motifs sur les masques, lโamรฉlioration des systรจmes optiques et lโamรฉlioration de la rรฉsolution des rรฉsines utilisรฉes. La rรฉsolution dโun systรจme optique est la plus petite dimension quโil peut rรฉsoudre et est donc le paramรจtre critique de la lithographie. La rรฉsolution de la lithographie optique par projection est dรฉfinie par le critรจre deRayleigh qui donne la relation entre la longueur dโonde dโinsolation, 1 et la rรฉsolution des motifs, R. Cette relation est donnรฉe ci-dessous : R = k1 x ฮป NA
Oรน k1 est une constante qui dรฉpend de lโappareillage, du type de masque et de la rรฉsine ; 1 la longueur dโonde dโexposition et NA1 lโouverture numรฉrique du systรจme optique (paramรจtre dรฉpendant de lโindice optique du milieu et de lโangle maximum de collection des faisceaux diffractรฉs).
De part cette รฉquation, les solutions permettant lโamรฉlioration de la rรฉsolution R() sont la diminution du facteur k1, la diminution de la longueur dโonde dโexposition et/ou lโaugmentation de lโouverture numรฉrique des optiques (lithographie par immersion). Pour atteindre les nลuds technologiques futurs, des tech niques de lithographie รฉmergentes telles que la lithographie EUV, la lithographie ร immersion , la lithographie sans masque ou la nano-impression sont ร lโรฉtude. Celles-ci sont plus ou moins briรจvement prรฉsentรฉes dans les paragraphes suivants.
Variantes de la lithographie optique
La lithographie extrรชme UV (EUV) est une technique de lithographie optique par projection utilisant un faisceau dโune longueur dโo nde 13,5 nm. Lโensemble des matรฉriaux utilisรฉs habituellement sont absorbants pour cette longueur dโonde. Le systรจme optique ne peut donc plus fonctionner en transmission, mais en rรฉflexion par lโintermรฉdiaire de miroirs de Bragg. De plus, lโinsolation doit avoir lieu sous vide pour รฉviter lโabsorption de la longueur dโonde par lโair. A lโheure actuelle, cett e technique nโest pas encore utilisรฉe en production en raison de la qualitรฉ et du coรปt des masques, du coรปt de la machine et de son faible rendement.
La lithographie ร immersion
Cette technique est basรฉe sur la lithographie optique ร 193 nm, et consiste ร introduire un liquide dโindice optique supรฉrieur ร celui de lโair entre la derniรจre lentille de projection et la plaque de silicium [12, 13]. La rรฉsolution obtenue est amรฉliorรฉe par lโindice de rรฉfraction du liquide plus รฉlevรฉ que celui de lโair. Ceci induitune augmentation de lโouverture numรฉrique du systรจme. Le liquide utilisรฉ pour les premiรจres รฉnรฉrationsg de lithographie par immersion est lโeau (indice optique 1,44 ร 2 = 193 nm). La longueur dโonde effective passe donc de 193 nm ร 134 nm (longueur dโonde effective obtenue en d ivisant la longueur dโonde totale par lโindice de rรฉfraction du milieu) et ainsi la rรฉsolution augmente. Lโeau peut รชtre remplacรฉe par des liquides ร plus fort indice optique. Cette technique a รฉtรฉ adoptรฉe en production pour le nลud technologique 45 nm (avec lโeau comme liqui de).
La lithographie double exposition
La lithographie ร double exposition a pour but, par lโintermรฉdiaire de la diminution de la densitรฉ des motifs rรฉalisรฉs en une seule รฉtape lithographique, dโaugmenter la densitรฉ dโintรฉgration. Deux รฉtapes de lithographie sont alors rรฉalisรฉes [14], le motif final รฉtant obtenu grรขce ร une double exposition. Les รฉtapes de lithog raphie sont rรฉalisรฉes par la technique de lithographie optique. Cette augmentation dโรฉtapes technologiques entraine un rendement global plus faible, la rรฉalisation dโun alignement entre les niveaux lithographiques qui reste dรฉlicat ainsi que le dรฉveloppement de nouvelles rรฉsines. Lโavantage de cette technique est 1 NA โ Numerical Aperture quโil nโest plus nรฉcessaire dโinvestir dans de nouveaux systรจmes dโexposition. Cette technique utilise les performances de la lithographie par immersion (nลud technologique 45 nm) pour les nลuds 32 nm ou 22 nm. Elle est actuell ement utilisรฉe en production pour le nลud 32 nm et fait toujours lโobjet dโรฉtudes [15].
La lithographie รฉlectronique
La lithographie รฉlectronique est une technique de lithographie ne nรฉcessitant pas lโutilisation dโun masque et fonctionnant avec un f aisceau dโรฉlectrons qui balaye la surface de la rรฉsine avec une รฉnergie de 1 ร 200 keV. Les motifs sont donc directement exposรฉs dans la rรฉsine, avec un faisceau trรจs fin (5 nm) dans lecas de motifs haute rรฉsolution, ce qui rend tette technique lente et limite considรฉrablement le rendement (vitesse dโรฉcriture faible). Cependant la lithographie รฉlectronique prรฉsente uneexcellente rรฉsolution (10 nm [16]). Cette technique est donc surtout utilisรฉe pour des applications de recherche et dรฉveloppement et trรจs peu pour la production de masse, ร lโexception de rรฉalisations spรฉcifiques de faible rendement.
Lithographies non-conventionnelles et รฉmergentes : impression par microcontact et nano-impression
Impression par micro-contact
Lโimpression par micro-contact (ยตCP pour micro-cont act printing [17]) est une technique dโencrage molรฉculaire. Un tampon en รฉlastomรจre souple (gรฉnรฉralement du polydimรฉthylsiloxane – PDMS) est utilisรฉ comme moule. Le principe de cette technique est exposรฉ Figure 3. On trempe le tampon dans une encre pour lโenduire de la substance ร dรฉposer, puis il est pressรฉ contre un substrat. Lessurfaces de ce dernier ayant รฉtรฉ en contact avec les structures du tampon sont alors encrรฉes. Ce dรฉpรดt est obtenu par effet dโadhรฉsion de lโencre sur le substrat. Cette monocouche agit comme protection contre la gravure de la mรชme faรงon quโune rรฉsine.
Cette technique a permis la rรฉalisation de microstructures sur des surfaces courbes [18], la fabrication de transistors ร effet de champ [19] , de structures magnรฉtiques ou encore de dispositifs optiques [20]. La rรฉsolution de cette technique est limitรฉe par la taille des motifs du moule en PDMS [21, 22] ainsi que par la diffusion des molรฉcules en dehors des zones de contact qui รฉlargit les motifs de petites tailles [23].
Lithographie par nano-impression thermique (NIL)
La nano-impression est une variante de la technique appelรฉe ยซhot embossing ยป. En 1995, Chou et al. [24] la prรฉsentent comme une technique de lithographie pouvant permettre la fabrication de nanostructures. Cette technique permet la duplication dans un film polymรจre dโun moule (rรฉalisรฉ par une technique de lithographie conventionnelle et gravure) ร lโรฉchelle X1. Le film polymรจre est dรฉposรฉ sur le substrat ensilicium par centrifugation. Lโensemble moule – substrat est chauffรฉ ร une tempรฉrature supรฉrieure ร la tempรฉrature de transition vitreuse (Tg) du polymรจre. Les chaines du polymรจre sont alors mobiles, ce qui rend le polymรจre dรฉformable. Une pression est appliquรฉe surle moule, ce qui entraine le remplissage des cavitรฉs par le polymรจre. Lโensemble moule – substrat est ensuite refroidi ร une tempรฉrature infรฉrieure ร la T du polymรจre avant sรฉparation. En gรฉnรฉral, une couche de rรฉsine rรฉsiduelle est observรฉe en fond de motifs et est retirรฉe par gravure plasma. La rรฉplique nรฉgative des structures du moule est obtenue dans le polymรจre.
Cette technique est expliquรฉe Figure 4 et Figure 5 .Le procรฉdรฉ complet est donnรฉ Figure 4 : le dรฉtail en 3D du rรฉsultat obtenu aprรจs dรฉmoulage (sรฉparation moule-substrat) est donnรฉ Figure 5. Sur cette derniรจre, nous pouvons observer une fine couche de polymรจre en fond de motifs. Lโรฉpaisseur initiale est choisie de maniรจreร contrรดler lโรฉpaisseur rรฉsiduelle. Elle รฉvite un contact direct entre le moule et le substrat. Les paramรจtres gรฉomรฉtriques reprรฉsentรฉs sont : L, la largeur dโune ligne, S, lโespacement, hr, lโรฉpaisseur rรฉsiduelle ethi, lโรฉpaisseur initiale du film. La Figure 6 prรฉsente des photos MEB de motifs prรฉsents sur un moule et les motifs imprimรฉs correspondants dans le polymรจre.
Chou et al. [26] prรฉsentent en 1997 la reproduction fidรจle depiliers de 10 nm de diamรจtre en combinant nano-impression thermique et lift-off, montrant ainsi la possibilitรฉ de reproduire des motifs de petites dimensions par cette technique. Des rรฉsolutions (limitรฉes par celle du moule) identiques ร celles obtenues en lithographie รฉlectronique peuvent รชtre obtenues ร moindre coรปt. Effectivement, les temps de procรฉdรฉ ne NIL thermique sont plus courts (quelques minutes) que ceux observรฉs en lithographie รฉlectronique (quelques heures).
Plusieurs points critiques limitent lโutilisation de cette technologie en micro-รฉlectronique :
1 le silicium nโรฉtant pas transparent ร la lumiรจre visible, les procรฉdures dโalignement ne sont pas envisageables
1 les fortes pressions appliquรฉes (10 bars ร 100 bars)
1 les rampes de tempรฉrature induisent des temps de cycle aussi longs que ceux de lithographie optique
1 lโutilisation de moules en silicium, pouvant induire le non respect des dimensions des structures si les matรฉriaux utilisรฉs pour le substrat et le moule nโont pas le mรชme coefficient de dilatation thermique
1 la contrainte principale des moules en silicium concerne la dรฉfectivitรฉ liรฉe ร lโarrachage des motifs au cours de lโรฉtape de dรฉmoulage
LโUV-NIL permet de pallier ร certains de ces problรจ mes. Cette technique est dรฉtaillรฉe dans le paragraphe suivant. Dโautres obstacles au dรฉveloppement de cette technique du NIL thermique sont encore rencontrรฉs comme lโuniformitรฉdes pressages, les problรจmes dโadhรฉsion du polymรจre ou encore la durรฉe de vie des moules (du fait du contact entre le moule et le film polymรจre).
Nano-impression assistรฉe par UV (UV-NIL)
LโUV-NIL (ou nano-impression assistรฉe par UV) est une รฉvolution de la nano-impression thermique de part lโassociation de la nano-impression avec une exposition sous ultraviolets [27]. En UV-NIL, un moule transparent (souvent en quartz) et une rรฉsine photosensible sont utilisรฉs. Cette rรฉsine est constituรฉe de monomรจreset dโun photo-initiateur ; la prรฉsence des monomรจres confรจre ร cette rรฉsine une faible viscositรฉ de lโordre de quelques dizaines ร quelques centaines de mPa.s. Elle est donc fluide ร tempรฉrature ambiante. Le moule et la rรฉsine sont mis en contact par lโapplication dโune faible pression. La fluiditรฉ de la rรฉsine permet ร celle-ci de remplir les cavitรฉs du moule. Son exposition ร un faisceau UV (large bande 365 nm) ร travers le moule entraรฎne sa polymรฉrisation. Aprรจs dรฉmoulage, la couche de rรฉsine rรฉsiduelle en fond de motifs est retirรฉe grรขce ร une รฉtape de gravure plasma. Le principe gรฉnรฉral de la technique est donnรฉ Figure 7. En comparaison avec la nano-impression thermique, cette technique prรฉsente plusieurs avantages : rรฉsines trรจs peu visqueuses, pas de cycle de chauffe et utilisation de faibles pressions et surtout la possibilitรฉ dโalignement.
Plusieurs variantes de cette technique ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉes, tout dโabord, le procรฉdรฉUV-NIL ยซ pleine plaque ยป ou ยซ full wafer ยป, dans lequel le moule et le substrat ont la mรชme dimension, mais aussi, le procรฉdรฉUV-NIL ยซ step and repeat ยป dans lequel le moule est de petite dimension (entre 1 cm et 5 cm de cotรฉ). Pour celui-ci, lโรฉtape dโimpression est rรฉpรฉtรฉe un certain nombre de fois pour recouvrir la totalitรฉ de la surface du substrat. Pour le procรฉdรฉยซ step and repeat ยป, deux approches de dรฉpรดt de rรฉsine sur le substrat ont รฉtรฉ proposรฉes : 1- รฉtaler la rรฉsine par centrifugation sur tout le substrat, il sโagit de la mรฉthode ยซ spin-coating ยป ou ยซ dรฉpรดt par centrifugation ยป ; 2- dรฉposer des gouttes de rรฉsine sur la puce ร mprimer avant chaque pressage, cโest la mรฉthode ยซ drop-dispense ยป ou ยซ dispense de gouttes ยป. Ces deux procรฉdรฉs sont schรฉmatisรฉs Figure 8.
La principale limitation en UV-NIL est la rรฉalisation des moules en quartz. Elle peut รชtre palliรฉe par lโutilisation de moules รฉlastomรจres. Ceux-ci sont obtenus par la polymรฉrisation dโune couche de PDMS (polydimรฉthylsiloxane) [20] contre les motifs dโun moule en silicium rรฉalisรฉ par lithographie conventionnelle. Cette technique est aussi connue sous le nom de lithographie molle (ou ยซ soft lithography ยป) et a รฉtรฉ dรฉveloppรฉe parG.M. Whitesides [19, 28].
Lithographie par force capillaire (CFL)
Cette technique appelรฉe CFL a รฉtรฉ รฉtudiรฉe au dรฉbutdes annรฉes 2000 et notamment par lโรฉquipe de K.Y. Suh [29, 30, 31, 32, 33]. Leur derniรจre รฉtude [33] estla plus complรจte, et rassemble une partie des rรฉsultats obtenus au coursdes autres รฉtudes.
Le principe de cette technique est prรฉsentรฉ Figure .9Un moule (de type รฉlastomรจre, PDMS) est placรฉ en contact avec la surface dโun polymรจredรฉposรฉ par centrifugation sur un substrat. Lโensemble est chauffรฉ au dessus de la Tg du polymรจre. Les forces capillaires permettent au polymรจre liquide de remplir les cavitรฉs du moule. Aprรจs refroidissement ร tempรฉrature ambiante, le moule est retirรฉ et une duplication nรฉgative du moule est obtenue. Si lโรฉpaisseur de polymรจre dรฉposรฉe est suffisante, une รฉpaisseurรฉsidueller est obtenue, alors que si elle est suffisamment fine, aucune รฉpaisseur rรฉsiduelle nโest observรฉe. Cette technique est proche ร la fois de la nano-impression thermique et de la nano-impression par dรฉstabilisation spontanรฉe (qui sera prรฉsentรฉe plus tard). Contrairement ร la nano-impression thermique, aucune force nโest appliquรฉe, ce qui permet de dire quโelle se rapproche beaucoup plus de ce que nous appelons la nano-impression par dรฉstabilisation spontanรฉe, ร lโexception du fait quโune duplication nรฉgative est obtenue et quโun moule souple est utilisรฉ. Trois axes principaux dโรฉtude ont รฉtรฉ prรฉsentรฉs au cours de cette รฉtudeur las CFL : la structuration ร grande รฉchelle, lโauto-organisation et le dรฉmouillage anisotropique. La Figure 10 prรฉsente schรฉmatiquement ces trois axes.
Une รฉtude a montrรฉ lโapplication de cette techniqueร la structuration de nanocomposites
[34]. Cette technique est appelรฉe ยซ soft molding lithography ยป (SM) et est prรฉsentรฉe Figure 11.
(a) Contact entre le moule et le composite
(b) Chauffage au dessus de la tempรฉrature ยซ softening ยป
(c) Remplissage des cavitรฉ du ร la capillaritรฉ
(d) Refroidissement ร tempรฉrature ambiante et dรฉmoulage
Dรฉfauts observรฉs en NIL thermique : ยซ Ponts Capillaires ยป (dรฉfauts micromรฉtriques)
La nano-impression thermique est nรฉanmoins une technique prometteuse pour de nombreuses applications dans le domaine des nanotechnologies. Les premiรจres รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur des surfaces de quelques cmยฒ [26], lantal ensuite vers des surfaces plus grandes, i.e. des wafers 4, 6 et 8โโ (100 mm, 150 mm et 200m m de diamรจtre) [8, 35, 36]. Les rรฉsultats de ces procรฉdรฉs de nano-impression thermique sont souvent ponctuรฉs de dรฉfauts. Un exemple type est prรฉsentรฉ sur la Figure 12.
Figure 12 : Dรฉfauts observรฉs lors du procรฉdรฉ de nano-impression dans des zones non structurรฉes
Ces dรฉfauts ont รฉtรฉ nommรฉs ยซ ponts capillaires ยป,arc ils ont รฉtรฉ attribuรฉs ร des forces capillaires entre le moule et le polymรจre au cours du procรฉdรฉ dโimpression lors dโรฉtudes antรฉrieures. Cette appellation est erronรฉe dans la mesure oรน ces structures de taille micromรฉtriques apparaissent alors que localement, le moule et le polymรจre ne sont pas en contact. Ces dรฉfauts ont donc un autre phรฉnomรจne pour origine. Ils apparaissent ร la fois dans les zones imprimรฉes et non-imprimรฉes du film polymรจre. Pour envisager une utilisation au niveau industriel de cette technique, il est nรฉcessaire de comprendre et minimiser lโapparition de ces dรฉfauts. Plusieurs รฉtudes sur la comprรฉhension de ces phรฉnomรจnes ont dรฉjร รฉtรฉ rรฉalisรฉes, sans aboutir ร des conclusions claires. Schรคffer et al [4] rรฉfรฉrence les divers effets causant les instabilitรฉs ร lโinterface des films polymรจres en nano-impression, lโexemple le plus souvent รฉtudiรฉ รฉtant le dรฉmouillage [37, 38]. Ces instabilitรฉs qui peuvent avoir lieu spontanรฉment, et peuvent รชtre dues aux forces de Van der Waals [39],ร la nuclรฉation du polymรจre [40] ou aux forces รฉlectrostatiques [7, 41, 42] et รฉlastiques 43][. Les instabilitรฉs, entrainant des dรฉfauts tel que le dรฉmouillage et les ponts capillaires (dรฉfauts micromรฉtriques) ont รฉtรฉ reportรฉes dans des รฉtudes sur le comportement des polymรจres en nano-impression thermique et plus particuliรจrement concernant leur รฉcoulement [2, 3] .
Les premiรจres รฉtudes effectuรฉes au LTM sur des wafers de 200 mm de diamรจtre [36] se sont concentrรฉes sur lโรฉtude des dรฉfauts pouvant apparaitre lors du procรฉdรฉ de nano-impression. Cette รฉtude a fait rรฉfรฉrence de lโobservation de dรฉfauts de diffรฉrents types [44], et a aussi reportรฉ lโinfluence de lโenvironnement dans la chambre (pression ambiante : air ou vide) sur leur apparition [35]. Cette รฉtude a permis de voir lโinfluence de plusieurs paramรจtres de procรฉdรฉ sur lโapparition de ces dรฉfauts : impression sous vide, solvant rรฉsiduel dans le film, dรฉformation du moule. Des dรฉfauts ont pu รชtre observรฉs dans les zones planes sous la forme de ยซ fleurs ยป (Figure 13) Ces dรฉfauts micromรฉtriques ppelรฉsa aussi ยซ flower-like ยป avaient dรฉjร รฉtรฉ reportรฉs prรฉcรฉdemment [3, 44].
Lโรฉtude a aussi montrรฉ que certains dรฉfauts, commeceux montrรฉs Figure 14, seraient dus ร la propagation dโair piรฉgรฉ entre le moule et le polymรจre lors de procรฉdรฉs ร pression atmosphรฉrique. Ces rรฉsultats sont en accord avec les observations dรฉjร rรฉalisรฉes parRoos et al [35] ; lโapparition de dรฉfauts sous forme de fleurs peut-รชtre รฉvitรฉ en rรฉalisant lโimpression sous vide (รฉvitant ainsi que de lโair soit ยซ piรฉgรฉ ยป entre les plaques de silicium, entraรฎnant lโapparition de dรฉfauts). Schift et al [44] a รฉmis lโhypothรจse que ces dรฉfauts sous formede canaux รฉtant induits par la prรฉsence dโair et observรฉs au niveau des zones imprimรฉes, avaient pour origine les instabilitรฉs de Saffman-Taylor. Ces instabilitรฉs apparaissent quand un fluide peu visqueux (lโair) interfรจre avec un fluide visqueux (le film polymรจre). Lโair prรฉsent dans la chambre est piรฉgรฉ entre le moule et le substrat aumoment oรน la pression est appliquรฉe sur ceux-ci, et est alors comprimรฉ dans les motifs denses. Il sโรฉcoule alors au travers du polymรจre crรฉant ainsi des canaux. Quand aux dรฉfauts sous forme de fleurs, obtenus au niveau des zones sans motifs, ils ne seraient pas dus aux mรชmes types dโinstabilitรฉs, mais ร la dรฉformation du moule au niveau des zones planes. La distance polymรจre – moule devient alors plus faible rendant possible lโapparition de dรฉfauts micromรฉtriques comme les fleurs. Quand cette distance augmente, les fleurs couvrent alors une plus grande surface.
Comme remarquรฉ dans lโรฉtude prรฉcรฉdente,Schift et al [44] ont aussi observรฉ des dรฉfauts lors du remplissage des cavitรฉs du moule, leurs conclusions รฉtant similaires. Pour les zones ne prรฉsentant pas de structuration, les dรฉfauts sont usd ร des diffรฉrences locales de pression (dรฉformation du moule). Quand ร ceux observรฉs au niveau des zones prรฉsentant des structures, ils sont dus ร lโair piรฉgรฉ entre le moule et le polymรจre et peuvent รชtre accompagnรฉs de dรฉmouillage. Heyderman et Schift [2] avaient dรฉjร observรฉ lโapparition de ce type de phรฉnomรจnes complexes et dรฉpendant des paramรจtres deprocรฉdรฉ ainsi que de la gรฉomรฉtrie de moule. Ces phรฉnomรจnes peuvent รชtre attribuรฉs ร plusieurs effets comme les interactions รฉlectrostatiques, les effets capillaires, la minimisation de lโรฉnergie de surface, ceux-ci influenรงant grandement le comportement hydrodynamiq ue du polymรจre. La formation des motifs sous forme de ยซ doigts ยป ou ยซ finger-like ยป observรฉe par Schift et al [44] est prรฉsentรฉe Figure 15.
Dโautres รฉtudes ont รฉtรฉ menรฉes au laboratoire concernant lโรฉtude des dรฉfauts micromรฉtriques, notamment sur lโinfluence de la profondeur du moule [1, 45], de la masse molรฉculaire en poids du polymรจre et des conditionsde pressage [46], ou encore sur lโinfluence de la dรฉformation du moule [25, 36, 47].
Les รฉtudes concernant la profondeur et la dรฉformation du moule se rejoignent sur le point que le paramรจtre clรฉ concernant lโapparition de dรฉfauts dus aux effets capillaires est la distance entre le polymรจre et le moule. Au cours de leur รฉtude concernant lโinfluence de la profondeur du moule sur les dรฉfauts micromรฉtriques,Chaix et al [45] ont montrรฉ que le nombre de dรฉfauts micromรฉtriques augmentait si la profondeur de la cavitรฉ crรฉรฉe dans le moule diminuait. Nous aurons lโoccasion de parler de ces rรฉsultats plus en dรฉtails dans les chapitre suivants.
Une autre รฉtude effectuรฉe parLandis et al [1], part du mรชme principe dโรฉtude des dรฉfauts micromรฉtriques en fonction de la profondeur des cavitรฉs mais aussi leur caractรฉrisation en fonction de la tempรฉrature dโimpression, de lโรฉpaiseur de rรฉsine et du temps dโimpression.
Quelque soit lโรฉpaisseur de polymรจre (50 nm ร 285 nm), le nombre de dรฉfauts micromรฉtriques diminue quand la profondeur de la cavitรฉ augmente et aucun dรฉfaut micromรฉtrique nโest observรฉ pour une profondeur supรฉrieure ร 80 nm. Deplus, mis ร part pour lโรฉpaisseur la plus faible (50 nm), aucune diffรฉrence nโest observรฉe concernant lโรฉvolution du nombre de dรฉfauts micromรฉtriques en fonction de lโรฉpaisseur (100 nm ร 285 nm, Figure 16). Le nombre de dรฉfauts micromรฉtriques observรฉs pour 50 nm est 10oisf moins important que pour les autres รฉpaisseurs.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : LITHOGRAPHIE, NANO-IMPRESSION ET DESTABILISATION SPONTANEE – ETAT DE LโART ET MOYENS EXPERIMENTAUX
1 INTRODUCTION
2 LES DIFFERENTES TECHNIQUES DE LITHOGRAPHIE
2.1 LITHOGRAPHIES CONVENTIONNELLES : OPTIQUE & ELECTRONIQUE
2.1.1 La lithographie optique par projection
2.1.2 Variantes de la lithographie optique
2.1.3 La lithographie รฉlectronique
2.2 LITHOGRAPHIES NON-CONVENTIONNELLES ET EMERGENTES : IMPRESSION PAR MICROCONTACT ET NANO-IMPRESSION
2.2.1 Impression par micro-contact
2.2.2 Lithographie par nano-impression thermique (NIL)
2.2.3 Nano-impression assistรฉe par UV (UV-NIL)
2.2.4 Lithographie par force capillaire (CFL)
3 DEFAUTS OBSERVES EN NIL THERMIQUE : ยซ PONTS CAPILLAIRES ยป (DEFAUTS MICROMETRIQUES)
4 NANO-IMPRESSION PAR DESTABILISATION SPONTANEE : รTAT DE LโART
4.1 STRUCTURATION FACE A UN MOULE PLAN
4.2 STRUCTURATION FACE A UN MOULE STRUCTURE
5 MOYENS EXPERIMENTAUX
5.1 PARAMETRES A ETUDIER : T, E, D
5.2 EQUIPEMENTS
5.2.1 Fabrication
5.2.2 Moyens de caractรฉrisation
5.3 POLYMERES & MOULES
5.3.1 Polymรจres
5.3.2 Moules
6 CONCLUSION
CHAPITRE 2 : ETUDE DES MECANISMES DE DESTABILISATION SPONTANEE DE POLYMEREEN COUCHE MINCE.
1 INTRODUCTION
2 INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
2.1 ETAT DE LโART
2.2 RESULTATS EXPERIMENTAUX
2.3 CONCLUSION
3 INFLUENCE DE LโEPAISSEUR DU FILM
4 INFLUENCE DU TEMPS DE CONTACT
5 INFLUENCE DE LA DISTANCE POLYMERE – MOULE
5.1 FABRICATION DES ยซ MOULES ESPACEURS ยป
5.2 RESULTATS EXPERIMENTAUX
5.3 SCENARIO DE REMPLISSAGE DES CAVITES DES DIFFERENTES STRUCTURES DU MOULE
5.4 COMPARAISON DE NOS RESULTATS A CEUX DE LA LITTERATURE ET CONCLUSION
6 CONCLUSION
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