La exhumación del cuerpo
En la primera parte hemos visto que algunos escritores sitúan el inicio del culto en torno al tratamiento que se le ha dado a los restos mortales del Libertador. Hemos dicho también que tras su primera exhumación se inició una larga peregrinación de sus restos y es que, si hay algo que el héroe no pudo, fue descansar en paz. No obstante, nadie había osado llegar tan lejos como su ilustre hijo.
Si bien siempre se dijo que el joven Libertador había muerto víctima de tuberculosis, lo cierto es que las teorías de un envenenamiento nunca habían sido descartadas, sobre todo teniendo presente la Conspiración Septembrina dos años antes de su muerte. Debido a esto, Hugo Chávez conforma una comisión para investigar, en primer lugar, si los restos eran efectivamente los de Simón Bolívar (exhumando a sus hermanas para comparar el ADN), y luego, para conocer la causa de su muerte. En consecuencia, el 16 de julio de 2010 un equipo de médicos forenses exhuma los restos de Bolívar en el Panteón Nacional, las imágenes de la exhumación fueron vistas por el mundo entero. Una escena que oscilaba entre lo dantesco y lo surrealista con un plano cenital sobre el esqueleto del héroe que se plasma indefinidamente en la retina del espectador.
Aunque el discurso oficial sostuviera los fines científicos de la exhumación, es interesante ver las especulaciones que surgieron en torno a lo que sería, sin dudas, el último gran acto del Comandante Supremo.
En su obra Los brujos de Chávez , el periodista David Pacer estudia las creencias esotéricas del presidente venezolano, y con respecto a la exhumación, se cree que en el acto había un trasfondo cuyo objetivo tenía que ver con un rito esotérico con los huesos del Libertador.
En efecto, los venezolanos son muy creyentes y Chávez, por su parte, creía profundamente en Cristo; y en la santería. Rápidamente surge una especie de leyenda urbana de una supuesta maldición del sarcófago de Bolívar, y es que, así como había ocurrido con el hallazgo de la tumba del faraón Tutankamón a principio del siglo XX, muchos de los que habían participado en la exhumación murieron poco tiempo después, incluyendo al mismísimo Chávez.
Por último, creo que es importante destacar que la exhumación dejó, no solo más cadáveres de los exhumados sino también la reconstrucción facial tridimensional del héroe, que, para casualidad, alegría y conveniencia del comandante, se le parecía bastante.
Como vemos, tal y como sucedió con la espada, la exageración desmedida del culto al héroe por parte del chavismo tuvo el efecto contrario. Ciertamente Chávez siempre intentó poner al héroe al alcance del pueblo, que mediante la identificación y el conocimiento el pueblo alcanzara la comunión con el Padre. No obstante, lo acercó tanto que el mito se volvió hombre nuevamente.
Conclusión
Hemos trazado en dos tiempos la evolución del culto al héroe. Partimos del Bolívarhombre para ver, a través de algunos ejemplos en torno a tres elementos de adoración (la gloria política y militar, la espada y el cuerpo) cómo Simón Bolívar se convirtió en un mito y que, además, si bien los autores que han estudiado el tema coinciden en situar el surgimiento del culto tras la muerte del Libertador, ciertos elementos nos permiten creer que el culto se inicia antes de 1830.
En un segundo tiempo, ya desde el Bolívar-mito, vimos que con la llegada de Hugo Chávez a la escena política venezolana se produjo un cambio de paradigma en el culto, puesto que, arrastrada por la exageración y el esoterismo ejercidos por el comandante del bolivarianismo, la figura endiosada del Libertador es traída nuevamente al entorno humano, alcanzando su paroxismo en el plano cenital del sarcófago abierto, aquel 16 de julio de 2010.
En efecto, la fe extremadamente sincrética de Hugo Chávez combinada a su ambición narcisista ha potenciado el culto de forma tal que, en su afán de glorificar al dios bolivariano, acabó desproveyéndolo de su halo sagrado: tanto quiso el hombre ser hijo del dios Padre que convirtió al Padre en hombre. No obstante, dada la manipulación que sufrió la figura del Padre de la Patria durante el chavismo, la creencia del pueblo venezolano fue puesta a prueba y quedó demostrada su fe. Como respuesta a la humanización del héroe, el pueblo ha extendido una convicción, la maldición, que lo coloca a Bolívar por encima de cualquier hombre ya que, al igual que el Dios de la Biblia, tiene el poder de acabar con todo aquel que profane su nombre.
En definitiva, la apropiación del culto al héroe sobre el cual se ha basado el régimen chavista y los resultados obtenidos por el chavismo durante más de dos décadas gracias a dicha apropiación demuestra, como indica Nikita Harwich, que el culto a Bolívar es la religión cívica del pueblo venezolano.
Contexte d’enseignement
Intégrer dans une séquence pédagogique une figure emblématique, complexe et ambiguë telle que Simon Bolivar fut une tâche beaucoup plus difficile que je ne le croyais. Il a fallu trouver un sujet adapté au collège et plus précisement au public si hétérogène que j’ai devant moi.
J’effectue mon stage au Collège Karl Marx, à Villejuif dans le Val de Marne. Ce collège fait partie du Réseau d’Education Prioritaire. Il s’agit d’un établissement de taille moyenne qui compte un total de 396 élèves répartis entre 5 classes de 6 ème, puis 4 classes de 5 ème, 4 èmeet 3 ème respectivement. Le Collège n’évalue pas les élèves avec une note en chiffre mais par compétence et par couleur : rouge, jaune, vert et vert foncé qui équivalent aux niveaux de maitrise insuffisante, fragile, satisfaisante et très bonne maitrise.
Le Collège se trouve entouré d’un ensemble de cités, le milieu social des élèves est très complexe et varié. La plupart d’entre eux viennent de familles défavorisées, beaucoup de parents sont non francophones et souvent analphabètes. Enfin, ils ont un rapport à l’école assez problématique. Certains élèves sont issus des foyers, d’autres ont des membres de leurs familles incarcérés. Toutefois, malgré le contexte social parfois lourd qui touche un bon nombre d’élèves, il n’y a pas de cas de violence majeur au sein de l’établissement, les élèves sont très agréables dans l’ensemble et personnellement j’ai des expériences très positives en ce qui concerne le rapport enseignant-élèves.
D’après moi, le vrai conflit ne se trouve pas dans les rapports enseignant-élèves mais élèvesenseignement, et parfois même élève-langage.
En effet, la quasi-totalité des élèves parle une langue étrangère à la maison, puis un bon nombre d’entre eux sont nés à l’étranger ou viennent d’arriver en France. Quelle que soit la situation, il faut dire qu’ils sont déjà en conflit dans l’acquisition de la langue française désormais leur langue seconde, qu’ils étudient une LV1 (sachant que l’anglais l’emporte sur l’espagnol malheureusement considéré « moins important ») et que leur LV2 devient donc leur quatrième voire cinquième langue dans certains cas.
Comme je l’ai dit auparavant, la difficulté majeure dans cet établissement est donc le rapport des élèves à l’enseignement. Instaurer un climat propice à l’apprentissage est vraiment l’aspect du métier qui me donne encore du fil à retordre. Le nombre d’élèves en décrochage est alarmant, plusieurs sont là sans l’être, ils sont là alors qu’ils devraient être scolarisés dans une section SEGPA. Ils sont là, obligés de se conformer à un système qui n’est pas adapté à leurs besoins.
Dans les classes que j’ai en charge je n’ai qu’une seule élève qui bénéficie d’un PAP, et pourtant, rien qu’à l’écriture, on peut s’apercevoir qu’il y a de nombreux élèves en difficulté.
Ces aspects du métier m’ont profondément touchée et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi la classe de 3 ème.
A pour mettre en place ma séquence et réfléchir sur ma pratique en tant qu’enseignante. En effet, dans cette classe les éléments décrocheurs sont importants et le travail est quasi inexistant.
La classe de 3 ème se compose de 22 élèves dont 10 filles et 12 garçons. C’est une classe divisée clairement en deux groupes, ceux qui travaillent (plutôt les filles) et ceux qui décrochent (surtout les garçons). Chaque séance est un défi particulier, mais ils sont vraiment géniaux et malheureusement ils ne s’en rendent pas compte. Le manque de maturité et de travail les empêche de progresser, nous arrivons rarement à faire un document par séance, d’ailleurs, depuis janvier, j’essaye de faire en classe avec eux toutes les taches intermédiaires qui visent directement à l’entrainement de la tache finale. Le niveau de langue reste très hétérogène, certains élèves sont à un niveau A1 alors que trois élèves ont un niveau A2 / B1.
En effet, j’ai appris au début d’année que pendant leur 5 ème ils ont eu très peu de cours, apparemment le poste n’a pas été pourvu. D’autre part, j’ai vu leur cahier de 4 ème et je me suis aperçue qu’il allait falloir travailler en amont une méthodologie de base telle que la présentation d’un document. Encore aujourd’hui la mise au travail reste complexe, en effet, très souvent, alors que les quatre élèves qui forment la tête de classe ont déjà accédé au sens, les autres se débattent encore pour définir le type de document.
Toutefois, j’ai décidé de mettre en œuvre ma séquence avec eux parce que je crois profondément que lorsque le défi est de taille, il nous oblige à grandir plus rapidement.
Présentation de la séquence
J’insiste sur mon choix, bien que le travail soit très souvent absent et que la mise en œuvre reste laborieuse, il est clair que j’ai devant moi des élèves vraiment intelligents et même si pour certains la langue n’est pas toujours au centre de l’action, la pensée y est. C’est pourquoi j’étais persuadée que cette séquence pouvait les intéresser.
La thématique est « Héroes y heroínas » et la problématique se focalise sur la question : ¿Qué es ser un héroe/ una heroína? Elle se compose de quatre séances, l’aire géographique étudiée est l’Amérique du Sud. Les figures abordées sont au nombre de quatre : deux figures du passé, Simón Bolívar et Juana Azurduy ; puis deux figures contemporaines, Lionel Messi et Milagros Aumada, une jeune fille argentine qui mène à bien un projet d’aide aux gens défavorisés dans la province de La Rioja, au Nord-Ouest argentin.
En ce qui concerne le choix des documents cela n’a pas été simple, heureusement j’ai pu compter sur l’aide et l’expérience inestimable d’Angélique Quer. J’ai construit ma séquence avec le tableau Mi Juana Azurduy, du peintre bolivien Tomás Apaza ; une photographie d’une fresque dans un stade de football à Buenos Aires qui reprend le chef d’œuvre de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine et dont les figures qui représentent Dieu et Adam sont remplacées par Diego Maradona et Lionel Messi. Le dernier document est une vidéo de « Premios abanderados de la Argentina solidaria » qui avait attribué ce prix en 2016 à Milagros Aumada en honneur à sa fondation Roperito misionero.
Nonobstant, il me manquait un texte pour aborder la figure de Bolivar. Son écriture, très dense et complexe, me semblait inabordable en classe. D’autre part, ce premier document devait ouvrir la séquence et donc introduire et illustrer le mieux possible la thématique. C’est ainsi que j’ai eu l’idée d’utiliser des billets de bolivars lui rendant hommage, tout en restant dans l’idée de culte en lien avec la première partie de mon mémoire. Cela s’est suivi d’un travail de compréhension écrite sur un texte biographique.
Les notions culturelles travaillées sont « rencontre avec d’autres cultures » et « école et société ». Les objectifs globaux pour cette séquence étaient d’introduire le passé simple, qu’ils puissent identifier le XIXème siècle comme étant le siècle des indépendances en Amérique latine et continuer le travail d’expression de l’opinion et structuration d’un commentaire, commencé dans la séquence précédente. Ayant présenté globalement la séquence pédagogique, je vais maintenant décrire chaque séance avec ses objectifs précis.
Déroulement des séances
Première séance : Simón Bolívar, un héroe de fama internacional
Les objectifs linguistiques de cette séance étaient tout d’abord l’introduction du passé simple mais également la réactivation de luchar por/ contra, qui faisait partie de la séquence précédente. En ce qui concerne l’aspect culturel, j’avais deux objectifs bien précis, d’une part, qu’ils puissent découvrir cette figure emblématique de l’histoire mais aussi, identifier le XIXème siècle comme étant le siècle des indépendances en Amérique coloniale. L’objectif pragmatique qui en découle est donc de comprendre l’importance historique de cette figure.
Pour ce faire, j’ai proposé une compréhension écrite d’un texte biographique et quelques billets de bolivars de différentes époques empruntés à un collectionneur. La première séance a eu lieu un lundi à 8h, ce qui favorise particulièrement le climat scolaire. Afin d’éveiller leur curiosité, sans rien dire j’ai procédé à la distribution des billets, la seule consigne était de les observer et les faire circuler. La réaction a été immédiate, la première chose qu’ils ont vérifié c’était le pays de provenance. Je savais que cette petite expérience numismatique allait stimuler les décrocheurs, très curieux de connaitre leurs valeurs mais aussi très déçus et désorientés de savoir qu’ils n’en avaient aucune. D’ailleurs leur curiosité et l’intérêt qu’ils ont montré m’ont obligée à introduire un objectif culturel supplémentaire puisque j’ai dû dire que depuis plusieurs années le Venezuela traverse une crise économique et politique sans précédents, ce qui a entrainé la dévaluation drastique de sa monnaie.
La deuxième étape consistait à projeter au tableau le billet. J’ai choisi un billet de 100 bolivars qui fait partie de la période postérieure au changement de nom du pays et où l’on peut lire très clairement « República bolivariana de Venezuela » . Un élève prend la parole pour dire qu’il s’agissait d’un billet du Venezuela, j’ai donc entouré le nom complet du pays, et le nom du billet, ils ont tout suite compris que tout portait sur le nom de Bolivar. J’ai demandé ¿quién fue este hombre? Après quelques propositions, fue un guerrero, fue un rey, fue un presidente le mot héroe a été très vite proposé. C’est seulement à ce moment-là que j’ai présenté la nouvelle séquence.
Ensuite nous sommes passés au document de la séance. Pour la première fois je n’ai eu aucune difficulté à les faire plonger dans un texte, la compréhension était très rapide même pour les élèves en difficulté. Il faut dire que j’avais pris soin de trouver et didactiser un texte qui soit le plus claire et expéditif possible. Nous avons d’abord déterminé qui était Bolivar, ensuite nous avons établi sa date de mort, ce qui n’était pas explicité dans le texte (petit moment de rires pour faire le calcul) l’objectif était de donner une temporalité afin de contextualiser. Un élève a fait immédiatement le lien avec la Révolution Française : cela m’a permis de leur dire que Bolivar était allé en France et qu’il s’était inspiré des faits français pour apporter des idées révolutionnaires en Amérique.
Pour la deuxième partie du texte, les élèves ont repris les phrases au passé pour parler de ses objectifs et définir son portait moral. Jusqu’ici tout le monde avait compris que Bolivar était un héros indépendantiste vénézuélien, donc je suis passé à la troisième étape de mon cours : leur faire comprendre la dimension de cette figure. Pour ce faire, j’ai leur ai montré d’autres billets de la Colombie, le Pérou, la Bolivie. Une des élèves très vive d’esprit a demandé si la Bolivie porte bien son nom en hommage à Bolivar. J’ai également fait défiler une série d’images de statues autour du monde, notamment celle qui se trouve dans le 8 ème arrondissement de Paris mais aussi le panneau de la Avenue Simon Bolivar dans le 19 ème arrondissement. L’étonnement était au rendez-vous.
Deuxième séance : Juana Azurduy, una mujer guerrera
Cette deuxième séance s’est déroulée le lendemain. En revanche, les mardis nous avons cours juste avant la pause méridienne, la prédisposition de la classe n’étant évidemment pas la même. Nous avons commencé par une petite révision de la séance précédente avant de corriger les devoirs que peu d’élèves avaient fait. Dès l’entrée en classe les élèves étaient agités, l’ambiance n’était pas du tout propice au travail. En effet, comme je l’ai souligné précédemment, dans cette classe il y a beaucoup d’élèves décrocheurs, or ces élèves sont plutôt présents (au moins physiquement) nonobstant il y a un élève qui est toujours absent. Il disparaît pendant des semaines puis un beau jour il décide de revenir au collège. Ce mardi-là, il avait décidé de revenir. À chaque fois qu’il revient il sème le désordre ; tout simplement parce qu’il ne vient que pour s’amuser et revoir ses copains. Pour essayer de capter son attention j’ai demandé aux élèves de lui faire un résumé, c’est-à-dire la thématique de la séance, l’aire géographique abordé, le premier personnage étudié, etc. La correction des devoirs a pris plus de temps que prévu mais nous étions prêts pour passer au nouveau document.
Le document central de cette séance était le tableau de Tomas Apaza, Mi Juana Azurduy.
Les objectifs linguistiques étaient bien évidement le réemploi du passé simple, de luchar por/contra, puis la comparaison avec mientras que. Quant à l’aspect culturel, je voulais mettre en avant la participation féminine dans les guerres d’indépendances, ce qui renvoyait au vocabulaire de la séquence précédente dans laquelle nous avions abordé les rôles de genre dans la société notamment celui de la femme. Finalement, d’un point de vue pragmatique, j’attendais qu’ils puissent analyser et interpréter un tableau à partir de sa composition.
J’ai projeté le tableau, la séance entière était destinée à l’expression orale. Nous avons procédé comme d’habitude à la présentation du document, hélas les signes de difficulté s’accentuaient, certains élèves ont cru qu’il s’agissait d’une fresque, probablement de par la similitude plastique avec la fresque Mujer bonita es la que lucha de l’artiste chilien Pititore, étudiée dans la séquence précédente dont la figure centrale était évidemment la femme.
Toutefois, le travail s’est avéré difficile. Je n’arrivais pas à avoir leur attention, le tableau était beaucoup plus complexe que je ne le croyais, en même temps, les amusements persistaient et les élèves qui généralement travaillent ne travaillaient plus. J’ai réussi, malgré les interruptions systématiques, à faire émerger les bases pour l’étude du document (identités, établir les différents plans, contextualiser). Cela s’est mis obtenu à force de répétitions et de perpétuels retours en arrière, mais le temps s’est écoulé.
La séance a été catastrophique, dès le départ les élèves étaient dispersés et turbulents.
Personnellement, lors de la préparation, je n’ai pas su saisir les difficultés qui aujourd’hui me semblent si évidentes, il a donc été impossible d’arriver jusqu’au bout. Par exemple, les élèves n’avaient pas fait le lien entre le titre et le personnage, j’ai dû explicitement demander comment s’appelait le personnage central et entourer le titre. J’aurais dû commencer par écrire le titre de l’œuvre au tableau, ils auraient pu, par rapport à la séance précédente, faire le lien et dire que c’était le nom d’une héroïne, voire d’une héroïne de l’indépendance. En projetant le tableau sans aucun travail en amont, leur attention si fragile est partie dans tous les sens vu la complexité de la composition. D’autre part, pendant toute la séance je savais que je devais exclure l’élève perturbateur, pourtant je ne l’ai pas fait parce qu’exclure systématiquement l’élève à la limite du décrochage c’est le faire décrocher définitivement. Je suis consciente que je dois apprendre à faire prévaloir le groupe sur l’individu, or jusqu’à présent je suis trop dans l’individualité de chaque élève.
Troisième séance : Lionel Messi ¿Héroe o producto?
Il est lundi 8h, le calme est bien présent. Nous avons fait une reprise de la séance précédente, un petit récapitulatif de la séquence, quelques élèves ont lu leur travail avant que je ne le ramasse. J’ai expliqué que jusqu’à présent nous avions étudié deux figures du passé et que maintenant nous allions aborder des héros d’aujourd’hui. Une élève a exclamé « oh oui ! on va voir Céline Dion ! » … pour énième fois j’ai précisé qu’il s’agissait de l’Amérique du Sud et que de toute façon nous n’aborderions pas de personnalités anglo-saxonnes en espagnol ! Le document de la séance est une photographie d’un stade de football dans un club de quartier à Buenos Aires . L’objectif linguistique de la séance était como si+ imparfait du subjonctif, du point de vue culturel, je voulais qu’ils prennent conscience de la place qu’a le football dans la société argentine et finalement, qu’ils soient capables non seulement de comparer un chef d’œuvre et une réinterprétation moderne mais surtout qu’ils puissent en arriver au sens de la réinterprétation à partir du sens de ce chef d’œuvre.
Pour cette séance, à différence du tableau d’Azurduy, j’étais sûre que projeter le document sans rien dire était le bon choix. Effectivement, l’apparition de Messi sur le tableau était le son du réveil pour ceux qui dormaient encore. Nous avons travaillé une nouvelle fois l’expression orale. Ils ont commencé par la présentation du document, je les ai laissé prendre la parole. J’étais sûre qu’une élève, celle qui avait fait le lien entre Bolivia-Bolivar et qui a toujours un train d’avance, allait tôt ou tard faire le lien avec « la création d’Adam » de Michel-Ange.
Evidemment, elle a levé la main et a timidement dit « no estoy segura pero es como la pintura de la Chapelle Sixtine ». J’ai salué sa culture générale puis j’ai projeté au tableau l’œuvre avec le paratexte suivant : La creación de Adán, obra de Michelangelo Buonarroti que se encuentra en la Capilla Sixtina, en Roma. Très peu d’élèves ont dit la connaitre. J’ai demandé à un élève de faire une phrase de présentation, nous avons déterminé ce que l’œuvre représentait puis je suis revenu sur le document. Ils se sont exprimés rapidement, Maradona representa a Dios,
Messi es Adan puis un élève dit « Messi es el hijo de Maradona, le successeur » A partir de cette phrase j’ai introduit le point de langue en écrivant au tableau « como si fuera… » j’ai repris les trois phrases en l’utilisant. Ensuite j’ai demandé qui pouvait l’employer dans une phrase et une élève a dit « el mural representa a los jugadores como si fueran ángeles ».
Un élève intervient « oui, madame, ils pensent que Maradona c’est un dieu parce qu’il a marqué un but avec la main » j’ai profité de ce grand connaisseur pour attirer leur attention sur le fait que les deux joueurs portent le numéro 10 et j’ai expliqué que les argentins, pour se référer à Maradona, écrivent D10S. Une élève, beaucoup plus étonnée que les autres de voir tant de blasphème en si peu de temps, m’a demandé si les argentins considéraient vraiment Maradona comme un Dieu. En effet, pratiquement tous les élèves sont musulmans et je redoutais qu’à un moment donné il eut fallu dédramatiser et expliciter mon affirmation. J’ ai expliqué qu’évidemment non ce n’est pas un Dieu et que personne ne prie devant son effigie.
Cela m’a permis de faire la transition vers le sens du document. Si je n’ai pas eu trop de difficulté pour leur faire dire que « el estadio es como si fuera un templo », j’ai eu vraiment du mal à leur faire dire que « el futbol es como si fuera una religion » ils étaient incapables de faire le lien entre temple-religion. D’ailleurs quand la phrase est tombée, j’entends « mais madame, ils sont fous les argentins » Après lui avoir dit qu’elle avait tout à fait raison et que moi j’en étais la preuve, j’ai montré une série de photos publicitaires de Messi (shampoing, chips, parfum, pain, etc) et j’ai projeté la question « Messi, héros ou produit ? » Quelques élèves se sont exprimés mais le temps était très juste et j’ai dû passer à la trace écrite : 7 mots de vocabulaire et 5 phrases. Voici les devoirs donnés.
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Table des matières
PARTE ACADÉMICA
Introducción
1. Del hombre al mito: principales elementos de la fundación del culto
1.1. La gloria política y militar
1.2. La espada
1.3. La sacralización del cuerpo
2. Del mito al hombre: apropiación del culto y humanización del mito
2.1. Tras las huellas del Libertador
2.2. La espada en manos del heredero
2.3. La exhumación del cuerpo
Conclusión
PARTIE PÉDAGOGIQUE
1. Contexte d’enseignement
2. Présentation de la séquence
3. Déroulement des séances
3.1. Première séance : Simón Bolívar, un héroe de fama internacional
3.2. Deuxième séance : Juana Azurduy, una mujer guerrera
3.3. Troisième séance : Lionel Messi ¿Héroe o producto?
3.4. Quatrième séance : Milagros Aumada, una heroína anónima
4. Evaluation des acquis
5. Conclusion
Annexes
Bibliographie
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