L’investissement public et ses relations avec la croissance economique

La croissance économique est un objectif majeur des pays en voie de développement comme Madagascar qui a eu un taux de croissance seulement 2% en 2012. Pour atteindre cet objectif, l’Etat attribue un rôle principal dans le cadre d’allocation efficace des ressources en étant un producteur important par l’intermédiaire des services qu’il offre et par ses investissements massifs en exerçant une grande influence sur la production globale du pays grâce à ses dépenses publiques. En effet, la fiscalité lui permet d’orienter la production privée en favorisant par exemple une branche d’activité par des détaxations ou des impositions légères et le budget public lui permet de financer ses propres investissements qui sont moins soumis aux lois du marché et à l’obligation de rendement

L’Etat crée de la richesse en faisant ce qu’on appelle l’investissement public dans son intervention dans l’économie par l’intermédiaire des projets et programmes conçus selon la disponibilité financière et la politique économique entretenue afin d’atteindre la croissance économique. Et en parlant d’investissement public, l’Etat malgache a investi massivement sur les infrastructures surtout entre 2010 et 2012 dont on peut citer la route nationale RN 45 d’Ambatondrazaka, les hôpitaux «manara-penitra », l’hôtel de ville de Tamatave, le stade de rugby Maki, le Colysée de Madagascar etc.

Généralités sur l’investissement public 

Définitions et rôles 

Définitions
Tout d’abord, un investissement tout court est l’acte permettant d’accroitre ou de renouveler tout type de capital comme le stock de moyen de production (machine, équipement de toute sorte etc.) et le développement des infrastructures, l’acquisition des connaissances et la formation des hommes. Et quand on parle de l’investissement, l’expression du capital (l’ensemble des richesses détenues par un agent économique comme l’Etat pour pouvoir financer ces investissements dans ses activités pour dégager des profits) est en étroite corrélation avec. Aussi, l’analyse de l’investissement public réside sur l’efficience de l’accumulation du capital et si l’Etat n’arrive pas à l’exécuter alors il encourt des difficultés HIRSCHMAN (1958) définit l’investissement : « les biens et services qui rendent possible l’activité économique ». On distingue des investissements publics, des investissements privés, des investissements matériels et immatériels. Mais ce que nous intéresse est les investissements publics qui sont des investissements dirigés par l’Etat dans le cadre de son intervention et justifier son poids d’action dans l’économie en vue d’améliorer ou d’accroitre la capacité de production futur. De plus, un investissement est qualifié public lorsque ses modes de financements ainsi que sa gestion est à la charge de l’Etat c’est à dire tous les investissements publics sont financés par l’Etat soit avec ses propres ressources financières, soit à partir des aides extérieures ou des emprunts. Selon DELPHINE CAVALIER (une économiste Risque pays : Asie), l’investissement public est l’ensemble des dépenses engagées par l’Etat et les collectivités locales en équipement collectif, ce que l’on appelle aussi les infrastructures publiques. En fait, ce sont des investissements coûteux que le secteur privé ne peut pas tous supporter et inclus dans la dépense public de l’Etat. Par exemple, certaines autoroutes, les dépenses d’armement, les infrastructures énergétiques, les terrains de sport, les écoles, les hôpitaux etc. Ils sont constitués d’une part, des dépenses publiques dites de « consommation collective », investissements considérés comme « non productifs » qui ne prennent pas en compte l’évolution du taux d’intérêt ni l’efficacité marginale du capital (deux conditions à prendre en compte avant d’investir), et relevant d’une production « non marchande » (réseau routier, justice, police, éclairage public, enseignement public et recherche, défense nationale, etc.) c’est-à-dire qui ne se passe pas au niveau du marché. En effet, dans la logique non marchande, on peut dire que l’investissement public est destiné à la production des biens collectifs pour des « consommations collectives » et l’ensemble de la collectivité (entreprises et ménages) paieraient des impôts pour financer ces services. D’autre part la subvention d’une partie de l’accumulation du capital technique des entreprises qu’elles soient publiques ou privées. En outre, le terme « investissement public » fait généralement référence à une définition de nature comptable et relève d’une approche fondée plus sur la nature de la dépense que sur sa fonction. Au niveau de la comptabilité nationale, l’investissement public est présenté par l’agrégat la FBCF qui comprend aussi bien l’accumulation de capital productif par les entreprises que les acquisitions de logements par les ménages et les acquisitions d’équipement collectif par l’Etat. D’ailleurs, dans les comptes nationaux de l’INSEE, l’investissement public comprend:

− la « FBCF publique » qui est une mesure des flux financiers affectant l’actif des administrations hormis les amortissements des biens. Il s’agit donc d’un solde entre des dépenses augmentant la valeur de cet actif (achat de terrains, de bâtiments, construction de routes, etc.) et des recettes qui proviennent de la diminution de cet actif (cession de terrains, bâtiments, etc.) ;
− les « transferts versés » qui sont constitués d’aides à l’investissement d’autres tiers.

De façon précise, l’investissement public est le FBCF réalisé par les administrations publiques. Aussi, l’investissement public en tant qu’agrégat basé sur une définition comptable recouvre un champ qui évolue avec les normes comptables ou encore les modes de « coopération » entre les agents économiques (partenariat public-privé, décentralisation, etc.).

En générale, on distingue 4 secteurs dans lequel intervient l’investissement public dont :
• Secteur Infrastructure
Le secteur infrastructure regroupe les programmes de l’investissement touchant les travaux publics, les transports, l’énergie, l’eau et l’assainissement, télécommunication, l’urbanisme/aménagement du territoire.
• Secteur productif
Il regroupe les interventions dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de sylviculture, de l’industrie, de l’artisanat, des mines, du tourisme et de l’Environnement (les secteurs d’activités). Ce secteur met l’accent sur l’augmentation de la productivité, l’amélioration des cadres de vie des paysans producteurs ainsi que la protection de l’environnement alors le développement rural prend une place prépondérante dans ce secteur. De plus, l’investissement dans le progrès technique (dans la recherche et développement), dans les usines et des équipements.
• Secteur Administratif
Le secteur administratif concerne principalement le programme de bonne gouvernance ainsi que le partage de pouvoir par la déconcentration et la décentralisation. Mais si l’on considère la classification des fonctions de dépense des administrations publiques, ces dernières se décomposent en dix postes : les services généraux des administrations publiques, la défense, l’ordre et la sécurité publique, les affaires économiques, la protection de l’environnement, les logements et équipements collectifs, la santé, les loisirs, la culture et le culte, l’enseignement et la protection sociale.
• Secteur social
Il concerne les investissements sur l’amélioration du capital humain comme au niveau d’éducation, formation comme le démarrage du projet « éducation pour tous » à Madagascar. De plus, le développement au niveau de la santé sera de mise comme la construction des hôpitaux et de fournir des matériels médicales nécessaires. En effet, le gouvernement mettra en avant aussi bien les intérêts du peuple que la relance économique en développant l’accès aux services de la santé et de l’éducation ainsi qu’en améliorant les infrastructures sociales. Ainsi, l’investissement public est l’ensemble des investissements fait par l’Etat au niveau des quatre secteurs dont l’infrastructure, social, administrative et productive.

En outre, la notion d’investissement public recouvre une grande variété d’actions et les besoins restent considérables alors l’État devrait éviter les abus, les éventuels gâchis dont les coûts peuvent être insupportables. D’où, il est nécessaire de chercher de nouveaux financements qui permettent de les prendre en compte. D’ailleurs, il importe cependant d’avoir une vision globale qui puisse se dégager d’un consensus sur des priorités nationales qui doivent se décliner au plan local c’est-à dire touchant vraiment la vie de la population. Dans un univers largement décentralisé, le nécessaire renforcement de la coordination des priorités par l’État central impose dans le respect des règles démocratiques.

Rôles de l’investissement public

L’importance de l’investissement publique est justifiée par ses impactes au niveau de l’économie en jouant des rôles décisifs dans le développement des sociétés.
− Tout d’abord, l’investissement public est destiné à stimuler, à faciliter l’activité économique et à mettre en place un cadre nécessaire pour l’expansion du secteur productif. Il se révèle indispensable à l’activité économique en permettant de maintenir ou d’accroître la quantité de capital mobilisable en étant un facteur d’accroissement de la productivité. A part cette vocation de développer les capacités productives, l’IP vise à accentuer le bien-être présent et futur de la population d’une nation.
− Aussi, « bien orienté, l’investissement public (particulièrement les dépenses pour le développement des capacités humaines et des infrastructures) permet d’élever l’efficacité des investissements privés et constitue un facteur déterminant de l’attractivité du territoire ».  La qualité des investissements réalisés par l’Etat pour une période déterminée signifie une utilisation efficace des ressources en relation avec les objectifs de croissance. À tous les niveaux, la maîtrise de la dépense publique et la soutenabilité de la croissance exigent de l’investissement public soigneusement choisi par les pouvoirs publics comme face à une situation de crise, de la récession économique etc. Dans cette perspective, l’intervention de l’Etat à travers l’augmentation de l’IP peut avoir un impact direct et à court terme dans l’économie. Mais, au-delà de ces effets économiques, il nous faut rappeler que l’investissement sert un projet de société et sa projection dans l’avenir : « Les types d’investissement public les plus importants sont ceux en faveur de l’éducation, de la recherche, des infrastructures et d’un certain type d’installations de production d’énergie. En se concentrant sur ces secteurs, la productivité globale du pays peut se renforcer à long terme. Dès lors qu’il existe des externalités, que l’on peut les mesurer, il y a une justification théorique à l’investissement public ».

Par exemple, pour faire face à la concurrence sur les nouveaux marchés d’exportations, il faut des infrastructures de grande qualité afin de pouvoir transporter les marchandises au moindre coût sur une longue distance Dans le rapport de la banque mondiale sur le développement dans le monde (1994), l’investissement public dans les équipements d’infrastructures stimule l’activité économique, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés. Selon ce rapport, une étude conduite dans 85 districts de 13 Etats indiens montre que la réduction du coût des transports a entraîné un essor très important dans l’agriculture en facilitant l’accès des paysans aux marchés où ils écoulent leurs produits. De plus, dans d’autre rapport de la banque mondiale (1997), les investissements publics dans la santé, l’éducation et les infrastructures sont d’une rentabilité élevée grâce à l’externalité positive pour l’ensemble de la collectivité. L’accès à l’eau potable et la lutte contre les maladies infectieuses sont des services publics qui ont des effets externes importants mais que le secteur privé n’assurera pas en quantité suffisante ou ne fournira pas du tout.

− L’investissement public peut jouer un rôle social en permettant le développement de l’emploi à condition qu’il ne s’effectue pas dans le domaine où le secteur public peut concurrencer les activités des privés. En effet, l’implantation des infrastructures va créer de l’emploi et des sévices collectifs comme l’entretien de ces infrastructures pour préserver leurs qualités car un mauvais entretien peut réduire la qualité du service et accroître le coût pour l’usager ce qui va créer un nouveau problème social par l’augmentation des dépenses de l’usager. D’ailleurs, ces qualités aident à comprendre pourquoi un pays réussit alors les autre échoue à diversifier sa production, à développer ses échanges, à maitriser sa démographie, à faire reculer la pauvreté ou à assainir l’environnement. Notons aussi que l’insuffisance de l’entretien des infrastructures représente un échec presque universel et coûteux des prestataires de services d’infrastructure dans les P.E.D. Et les infrastructures publiques obsolètes contraignent la croissance comme dans de nombreux pays en développement (CORBO ET AL. 1992).
− En outre, il améliore les conditions générales de l’offre donc il joue un rôle stratégique certain dans l’économie d’un pays et dans l’élévation de son potentiel de croissance à moyen terme. Il y a aussi une forte notion de compétitivité attachée à l’investissement public puisque, en soignant et en développant ses infrastructures collectives, un pays va se faciliter la tâche pour attirer des capitaux étrangers qui vont à leur tour participer à la croissance économique du pays. Il est d’autant plus fort qu’il génère une activité « nationale » à faible teneur en importation.
− Les investissements publics couvrent la mise en valeur des ressources humaines et l’amélioration des infrastructures pour promouvoir le développement économique.
− Plus les dépenses destinés dans l’investissement public dans un pays s’accroit, plus l’économie a une tendance à la hausse et réciproquement comme l’augmentation du revenu national en améliorant le pouvoir d’achat, augmentation des quantités produites ce qui va améliorer l’exportation et peut réparer la balance commerciale déficitaire.
− Les développements récents sur les modèles de croissance ont élargi l’approche macroéconomique des dépenses publiques, traditionnellement circonscrite à la fonction de régulation conjoncturelle. La conclusion de ces types de modèle est que les investissements publics et les services publics apportent une contribution primordiale à la croissance économique . Dans cette perspective, l’Etat a potentiellement une grande influence sur le taux de croissance à long terme de l’économie.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : L’INVESTISSEMENT PUBLIC ET SES RELATIONS AVEC LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Chapitre I – Généralités sur l’investissement public
1.1 Définitions et rôles
a) Définitions
b) Rôles de l’investissement public
c) Notion du Programme d’Investissement Public (PIP)
1.2 Le financement de l’investissement public
a) Financement interne
b) Financement externe
Chapitre II – Aperçu théorique sur l’investissement public
2.1 Théorie de la croissance endogène
2.2 Intervention de Keynes sur les dépenses publiques
2.3 Théorie libéral
Chapitre III- La croissance économique et l’investissement public : leurs liens
3.1 La croissance économique
3.2 La contribution de l’investissement public à la croissance économique d’un pays
3.3 Etude de relation entre investissement public et investissement privé
a) A propos de l’investissement privé
b) Notion d’externalité positive
PARTIE II : LES INVESTISSEMENTS PUBLICS ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE : CAS MADAGASCAR
Chapitre IV – La croissance économique et la finances publique de Madagascar entre la période de 2003 et 2012
4.1. Evaluation de la croissance économique malgache
4.2. La finance publique
a) Recette publique
b) Dépense publique
c) Dette publique
Chapitre V- Méthodologie
5.1 Etude économétrique
a) Présentation d’un modèle avec ses avantages et limites
b) Tableau des résultats obtenus
5.2 Interprétations des résultats
Chapitre VI- L’investissement public à Madagascar et recommandations
6.1 L’investissement public malgache
a) Les forces et opportunités
b) Les faiblesses
c) Les différents niveaux attachés à l’inefficacité de l’investissement publique
6.2 Analyse de la politique d’investissement public à Madagascar
a) Politique budgétaire
b) Politique fiscale
c) Les conditions de l’efficacité de l’investissement public
6.3 Recommandations pour améliorer l’investissement public afin d’aboutir à la croissance économique concrète de Madagascar
CONCLUSION
GLOSSAIRE
ANNEXE

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