L’investissement des parents dans la scolarité de l’enfant

Une injustice sociale ?

Aujourd’hui, malgré le fait que l’importance de l’école semble admise dans tous les milieux sociaux, les enfants issus des milieux favorisés continuent de se loger en tête des classements scolaires. En effet, les statistiques mettent en évidence l’injustice sociale de l’échec scolaire.
Ce sont les enfants issus de familles défavorisées qui réussissent le moins bien à l’école. Ainsi, nous pouvons dire qu’il ne suffit pas d’admettre l’importance de l’institution pour en tirer le meilleur parti. La connaissance des pratiques scolaires, la compréhension des principes d’apprentissage, l’ambition scolaire des parents pour leurs enfants et le soutien scolaire des parents sont les meilleures garanties de la réussite scolaire des enfants.

Typologie

Nous cherchons à classer des données empiriques concernant un phénomène social en catégories distinctes. L’étude menée permet d’aboutir à une typologie construite de la façon suivante : la structure familiale, les catégories socioprofessionnelles des parents, les résultats scolaires (selon cinq niveaux différents déterminés), le temps consacré aux devoirs, l’investissement des parents dans la scolarité de l’enfant, la participation des parents à la vie de l’école et la communication des parents avec l’enseignant.

Approche scientifique

Synthèse des travaux

De nombreuses recherches ont été menées au fil des années afin de mettre en évidence l’influence de la famille sur la réussite scolaire de l’élève (Deslandes & Bertrand, 2001; Henderson & Mapp, 2002; Jordan, Orozco & Averett, 2001). De plus, la réussite scolaire est un sujet qui ne cesse d’être abordé depuis plusieurs décennies (Bourdieu, 1966; Coleman, 1966; Epstein & Van Voorhis, 2001; Van Zanten, 2001; Vieille-Grosjean, 2011). La réussite scolaire est le plus souvent représentée par des résultats, des ambitions scolaires, par le temps consacré aux devoirs et à l’autonomie de l’élève (Deslandes, 2005). La réussite scolaire, ou au contraire l’échec, peut s’expliquer par différents facteurs, tels que la famille. Plusieurs études ont montré des liens entre le milieu social d’appartenance, certaines pratiques éducatives familiales et la réussite scolaire des enfants. En effet, le rôle prépondérant de l’origine sociale dans la reproduction des disparités d’accès à l’école a longuement été mis en avant (Bourdieu, Passeron 1970 ; Boudon, 1973 ; Thélot 1982). Lorsque les familles sont en marge de la société, le rapport avec l’école est plus souvent source de conflits. Ces familles s’impliquent peu dans la scolarité de l’enfant et n’ont pas de projet précis. Tedesco (1979) utilise le terme de « résignation parentale » pour décrire l’attitude de ces parents qui restent le plus souvent en retrait et ne se mêlent pas du travail de l’enseignant. Certaines familles modestes attendent beaucoup de l’école, tentent d’aider leur(s) enfant(s) et conçoivent pour lui un avenir scolaire comme une occasion de promotion sociale (Charlot & al., 1992 ; Lahire, 1995). Les enfants appartenant à des familles où il existe un projet familial fort et durable semblent d’ailleurs mieux réussir que les autres (Castellan, 1989 ; Zeroulou, 1988 ; Terrail, 1990). Cependant, l’analyse des caractéristiques des milieux définis comme favorisés ou défavorisés ne révèle pas toujours une homogénéité dans la façon dont les parents élèvent leur(s) enfant(s). Les conditions de vie et les pratiques culturelles des parents s’avèrent importantes pour l’acquisition des compétences. La présence de livres, la lecture quotidienne, la possession et l’utilisation d’un ordinateur favorisent une bonne scolarité. On peut observer que parmi les différentes activités culturelles, les plus distinctives, comme aller au musée, sont mieux récompensées par l’école que les autres (Duru-Bellat & Van Zanten, 2006). Il est important de favoriser l’acquisition d’un lexique minimum avant l’entrée à l’école primaire (Fayol & Morais, 2004). Goux et Maurin (1997), pensent qu’en évolution, d’une génération à l’autre, les inégalités devant l’école semblent avoir une origine de plus en plus culturelle et de moins en moins socio-économique. Ainsi, l’apport culturel des parents est devenu un facteur déterminant de la réussite scolaire des enfants (Astone & McLanahan, 1991). De même, leur engagement par rapport aux travaux scolaires a un effet positif sur les résultats scolaires de leurs enfants. En effet, les travaux concernant l’influence de l’environnement familial sur la réussite scolaire mettent en avant la notion d’engagement parental. Cet engagement parental peut se classer selon six catégories : les pratiques éducatives à la maison, c’est-à-dire les règles de fonctionnement, le degré de communication entre l’école et la famille, le volontariat ou participation aux activités organisées à l’école, l’encadrement parental scolaire à la maison, la participation aux prises de décisions et enfin la collaboration avec la communauté (Epstein. J.L., 1995). Plusieurs études ont été menées afin d’étudier l’influence de l’engagement parental sur la réussite scolaire des élèves (Fan & Chen, 1999 ; Fan, 2001 ; Gonzalez-DeHass & al., 2005 ; Hoover-Dempsey & al. 2001 ; Jeynes, 2007 ; Pattal, Cooper & Robinson, 2008). Ce concept est censé rendre compte de l’investissement ou de la participation des parents dans l’encadrement scolaire de leur enfant à la maison ou à l’école.
En effet, l’engagement parental peut se faire à domicile ou à l’école. L’engagement parental à domicile se traduit par l’intérêt que portent les parents vis à vis de la vie scolaire de leurenfant ainsi que par leur investissement dans l’encadrement du travail scolaire à la maison.
L’engagement parental à l’école regroupe le suivi scolaire de l’enfant par la communication entre les parents et l’école ainsi que la participation des parents à la vie de l’école. Zellman et Waterman (1998) différencient la participation parentale à la vie scolaire de l’enfant et la participation parentale au travail scolaire. Les résultats de recherche sur l’engagement parental ne sont pas tous cohérents (Baker & Stevenson, 1986 ; Eccles & Harold, 1996 ; Hoover-Dempsey & al., 2001 ; Sui-Chu & Wilmms, 1996). Le degré d’engagement parental par rapport au travail scolaire à domicile semble influencer de manière significative les résultats scolaires des enfants. Epstein (1992) et Steinberg & al. (1992) ont établi une relation entre les résultats scolaires et ces dimensions de l’accompagnement parental de l’enfant du primaire. Il est nécessaire de préciser que l’implication parentale ne sera vraiment efficace que si l’élève s’engage aussi. Un certain nombre de recherches porte sur ce qu’il se passe dans les familles en amont. Certaines de ses études portent donc sur le lien entre éducation familiale et réussite scolaire. Des travaux montrent qu’un style parental souple et démocratique (communication, relation, activités communes au sein de la famille) est plus favorable à la réussite des enfants (Lautrey, 1980 ; Kellerhals & Montandon, 1991). Plusieurs auteurs ont également insisté sur l’importance et la diversité des formes de mobilisations familiales autour de la réussite scolaire des enfants (Blöss 1996 ; Duru-Bellat, Mingat 1993 ; Terrail 1992 ; Terrail 1997). Ainsi, Deslandes (1996) trouve que l’encouragement à l’autonomie influence positivement les résultats scolaires. Certaines recherches mettent en évidence que le soutien affectif des parents, c’est-à-dire les encouragements, les compliments, l’aide aux devoirs, la présence à l’école pour certaines activités, est également source de meilleurs résultats scolaires (Deslandes & Richard, 2001). De nombreuses recherches ont porté sur le lien entre la structure familiale et la réussite scolaire. Deslandes & al. (2004) ont répertorié un bon nombre d’études montrant que les enfants de familles non traditionnelles (monoparentales, recomposées, homoparentales, etc) comparés à ceux de familles traditionnelles, obtiennent des résultats scolaires plus faibles. Pour Héran (1994), c’est la dimension financière de la structure familiale dans laquelle vit l’enfant qui influence son parcours scolaire. Ainsi le manque à gagner de la famille joue négativement sur le devenir scolaire de l’enfant.

Problématique

Beaucoup se posent la question du rôle éducatif des enseignants dans la réussite scolaire de l’élève. Mais qu’en est-il des parents ? Ont-ils un rôle à jouer dans la réussite scolaire de leur(s) enfant(s) ? S’il existe bien une influence de la famille sur la réussite scolaire, alors quelle est-elle ? Il serait intéressant alors de répondre pour commencer à deux questions : qu’est-ce que la réussite scolaire à l’école primaire ? Qu’est-ce que l’échec scolaire ? Suite aux réponses trouvées, il est alors possible de se questionner sur l’origine de cette réussite ou de cet échec. Il est indéniable que la famille y joue un rôle. Oui, mais lequel ? Comment la famille peut-elle influencer la réussite scolaire de l’élève ? C’est sans doute une évidence de dire que la famille est le « premier système social » par lequel le jeune enfant acquiert etdéveloppe des compétences cognitives et sociales. Mais dans quelle mesure ce systèmeinflue-t-il sur la réussite scolaire de l’élève ? L’origine sociale peut-elle être à l’origine de la réussite scolaire ou au contraire de l’échec ? Ou alors est-ce les pratiques parentales reliées au suivi scolaire ? Quelles sont les différentes attitudes parentales face à l’école ? Il ne faut pas oublier qu’il existe différents types de familles. La structure familiale peut-elle donc avoir une quelconque influence sur la réussite scolaire de l’élève ? Ces interrogations persistent. Est-ce que les pratiques parentales sont différentes selon que les enfants vivent dans des familles traditionnelles, monoparentales ou recomposées ? Si ces différentes propositions jouent effectivement un rôle dans la réussite scolaire, alors n’y-a-il pas d’exceptions ? Est-il nécessaire de cataloguer tous les cas de réussite ou d’échec dans des mêmes catégories ? Un enfant issu d’une famille défavorisée ne peut-il pas être pousser vers le haut par ses parents et réussir à gravir les échelons de l’école ? Ne se peut-il pas qu’un enfant venant d’un milieu favorisé ne dispose d’aucun encadrement familial ? De plus, existe-il un lien entre tous ces éléments ? L’ensemble de ce questionnement se regroupe dans une question générale, plus vaste, mais qui permet d’apporter une réponse plus complète. Quel est l’impact de la famille sur la réussite scolaire de l’élève ? Cette problématique va permettre l’émission de différenteshypothèses.

Objectifs et hypothèse générale

L’objectif global de la recherche est de démontrer que la famille a bel et bien un impact sur la réussite scolaire de l’élève. Nous souhaitons savoir quels aspects de la famille favorisent ounon la réussite scolaire et s’il existe alors un lien entre ces différents aspects.

Méthodologie

Cette partie présente la méthodologie utilisée dans la mise en œuvre de l’étude. Dans un premier temps, nous allons présenter les participants à cette étude. Deuxièmement, nous énoncerons le matériel nécessaire à la réalisation de cette étude. Nous détaillerons ensuite la procédure utilisée afin de recueillir les données. Puis enfin, nous présenterons la méthode adoptée pour analyser les résultats.

Population

L’étude devait initialement être menée sur un échantillon composé de 50 élèves de CM2 (cycle 3), répartis sur deux classes de la façon suivante : 22 élèves de la classe n°1 et 28 élèves de la classe n°2. Suite à une absence prolongée et non remplacée de l’enseignant titulaire de la classe n°2, l’échantillon a du être revu à la baisse. L’étude a donc été menée dans une école primaire de campagne issue d’un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de l’Oise. L’école comprend trois classes : une classe de maternelle de Petite Section, une classe à double niveau Grande Section – CP et une classe élémentaire à double niveau CM1-CM2.
Au total, 22 élèves de CM2 et leurs parents ont été sollicités pour participer à l’étude. Sur l’ensemble des participants prévus, seules trois familles (enfant + parents) ont refusé d’y prendre part. Ainsi, l’échantillon final se compose de 19 familles. Le groupe d’enfants se compose de 11 filles et 8 garçons, dont l’âge varie entre 9 et 12 ans. Le tableau 1 ci-dessous est un récapitulatif.

La structure familiale

L’élève indique avec qui il demeure : (1) Ses deux parents ; (2) Sa mère seule/son père seul (famille monoparentale) ; (3) Sa mère et son beau-père ou son père et sa belle-mère (famille recomposée) ; (4) Un peu chez sa mère et un peu chez son père (garde partagée) et (5) en famille d’accueil.
Les parents sont interrogés sur la même donnée et précisent si l’enfant appartient à : (1) une famille traditionnelle ; (2) une famille monoparentale ; (3) une famille recomposée et (4) unautre type de famille (garde partagée ou famille d’accueil).

La catégorie socioprofessionnelle des parents

Il est demandé aux élèves de préciser la profession du père et de la mère. Il se peut que les élèves ne le sachent pas, dans ce cas, ils l’indiquent en cochant la case « je ne sais pas ». La même information est demandée aux parents. Cela va permettre de retrouver la catégoriesocio professionnelle de chaque parent et ainsi faire un lien avec la réussite scolaire des élèves.

L’investissement des parents dans la scolarité de l’enfant

Plusieurs variables sont ici prises en compte. Selon le point de vue des parents :
– la vérification des devoirs par les parents
– l’aide aux devoirs
– l’intérêt pour la journée d’école de l’enfant
– l’encouragement des parents dans le travail scolaire de l’enfant.
Selon le point de vue de l’enfant :
– la vérification des devoirs par les parents.
– l’intérêt pour la journée d’école de l’enfant.

Le temps que l’enfant consacre à ses devoirs

L’élève indique en moyenne le temps qu’il consacre à ses devoirs et à l’apprentissage des leçons le soir ou le week-end : (1) Aucun ; (2) Moins d’une heure ; (3) Une heure environ ; (4) au moins deux heures ; (5) Trois heures et plus.

La participation des parents à la vie de l’école

Cette information est demandée à la fois aux enfants et aux parents afin de voir si l’implication des parents peut effectivement avoir un impact sur la réussite scolaire de l’élève.
Par participation des parents, il faut entendre la participation d’au moins un des deux parents.

La communication des parents avec l’enseignant

Cette information n’est demandée qu’à l’enfant. Deux variables sont ici prises en compte. L’enfant indique dans un premier temps si ses parents assistent aux réunions parentsprofesseur : (1) Oui ; (2) Non ; (3) Parfois ; (4) Je ne sais pas. Puis dans un second temps, il précise le nombre de fois en moyenne que ses parents discutent avec l’enseignant : (1) Une ou deux fois par semaine ; (2) Une ou deux fois par mois ; (3) Plusieurs fois dans l’année ; (4)Jamais ; (5) Je ne sais pas.

Formulation des hypothèses opérationnelles

A partir des objectifs et des recherches scientifiques abordées dans la partie théorique, nous émettons les hypothèses opérationnelles suivantes:
– La structure familiale a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.
– La catégorie socioprofessionnelle des parents a un impact sur la réussite scolaire de leur enfant.
– Le temps que consacre l’élève à ses devoirs a un impact sur sa réussite scolaire.
– L’investissement des parents dans la scolarité de leur enfant a un impact sur sa réussite scolaire.
– La participation des parents à la vie de l’école a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.
– La communication des parents avec l’enseignant (sous-entendue la relation parentsenseignant) a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.

Procédure

Afin de réaliser cette étude portant sur le rôle des parents dans la réussite scolaire de l’enfant et de vérifier ou non les hypothèses émises, nous utiliserons une approche quantitative par le biais d’une enquête par questionnaires à destination des parents et des enfants en y intégrant les variables définies précédemment.
L’enquête devait dans un premier temps se faire dans deux milieux différents : une école de campagne issue d’un regroupement pédagogique intercommunal et une école de ville relatant un niveau plus que correct. Cela permettait en effet de proposer une étude comparative entre ces deux écoles issues d’un cadre différent. Cependant, suite aux imprévus, la comparaison n’a pu être réalisée.
Choix d’une enquête par questionnaires : La passation de questionnaires est relativement peu chronophage, il ne suffit que de quelques minutes pour y répondre. Cela nous donne également la possibilité d’interroger plus de participants en un temps donné. C’est une approche qui n’est pas très contraignante (en comparaison aux entretiens qui demandent une grande organisation et beaucoup de temps) puisque les enfants y répondent sur le temps scolaire et que les parents n’ont pas à se déplacer spécialement pour l’enquête. De plus, le fait que les enfants et les parents ne répondent pas à leur questionnaire dans un même lieu et en même temps permet de vérifier les écarts entre les réponses des parents et celles des enfants pour une même variable.

La passation des questionnaires

Il aurait été intéressant de participer directement à la passation des questionnaires aux élèves, mais étant donné les circonstances (impossibilité de se rendre dans la classe durant les heures d’école notamment), la passation du questionnaire à destination de l’enfant a été réalisée par l’enseignant lui-même au sein de la classe. Concernant celui à destination des parents, il a été distribué aux enfants dans une enveloppe pour que ceux-ci les remettent à leurs parents. Une boîte de dépôt a été installée à l’entrée de la classe afin que parents et enfants puissent ydéposer leur enveloppe fermée. L’enseignant s’est engagé à ne pas prendre connaissance desréponses données par les participants.
Dans un souci d’anonymat aucune information quant au nom et prénom n’est demandée, que ce soit pour les enfants ou les parents. Cela étant dit, concernant les enfants, il a été possible de simplifier l’identification (afin de pouvoir associer questionnaire-enfant et questionnaireparents) à l’aide de leur date de naissance, que nous avons pu faire correspondre avec la liste des élèves, de l’élève n°1 à l’élève n°19. Concernant le questionnaire des parents, une infime différence a été ajoutée dans la mise en page de chaque questionnaire afin de pouvoir faire cette même correspondance. L’âge et le sexe de l’enfant ont également simplifié la tâche.
Avant la passation des questionnaires, il a fallu obtenir le consentement des sujets quant à leur participation à cette étude. Ainsi, suite à une concertation avec l’enseignant, nous avons fait passer une demande d’autorisation aux parents afin qu’ils nous donnent ou non leur accord quant à la participation de leur enfant à cette enquête. Il est précisé que le questionnaire se faitde manière anonyme, que l’enseignant ne sera en aucun cas mis au courant des réponses données et qu’il n’y a bien évidemment pas d’obligation d’y participer.

Discussion

Recontextualisation

La présente étude avait pour objectif de montrer que la famille a bel et bien un impact sur la réussite scolaire de l’élève. Pour ce faire, une enquête a été menée auprès d’élèves d’une classe de CM2 et de leurs parents. Cette enquête mettait en évidence diverses variables permettant de répondre à plusieurs hypothèses opérationnelles qui sont, comme dit précédemment, les suivantes :
– La structure familiale a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.
– La catégorie socioprofessionnelle des parents a un impact sur la réussite scolaire de leur enfant.
– Le temps que consacre l’élève à ses devoirs a un impact sur sa réussite scolaire.
– L’investissement des parents dans la scolarité de leur enfant a un impact sur sa réussite scolaire.
– La participation des parents à la vie de l’école a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.
– La communication des parents avec l’enseignant (sous-entendue la relation parentsenseignant) a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.

Analyse des résultats

Première hypothèse : La structure familiale a un impact sur la réussite scolaire de l’élève. Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la structure familiale de chaque élève afin de vérifier si oui ou non, celle-ci joue un rôle dans la réussite scolaire de l’élève. Si nous étudions letableau proposé (tableau 3), nous remarquons au premier coup d’œil qu’une très grande majorité des participants est issue d’une famille traditionnelle. En effet, 16 élèves sur 19, soit environ 84 % des participants vivent avec leur père et leur mère réunis. Ces données ne permettent donc pas de confirmer l’hypothèse. Cela se vérifie également sur le graphique3. Cependant, en regardant de plus près, on s’aperçoit que parmi les 3 élèves de niveau faible, seul un est issu d’une famille traditionnelle. La faible population d’élèves de niveau faible ne permet pas non plus d’aboutir à une vérification de l’hypothèse. De plus, selon Deslandes & al. (2004) beaucoup d’études ont montré des résultats tendant à affirmer que les enfants de familles non traditionnelles, en comparaison à ceux de familles traditionnelles, obtiennent de plus faibles résultats scolaires. Il se peut donc que pour un échantillon plus élevé, nouspuissions voir des résultats significatifs.
Seconde hypothèse : La catégorie socioprofessionnelle des parents a un impact sur la réussite scolaire de leur enfant.
Dans le questionnaire adressé aux parents, ces derniers devaient indiquer la profession de chacun (les enfants ayant eu la même réponse afin de « s’assurer » de la véracité des propos, ou simplement au cas où soient les parents, soit l’enfant, aient passé cette question). Ces données nous permettent de classer chaque parent (père et mère séparément) dans leur catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, dans le tableau 4, nous retrouvons les résultats de cette variable concernant le père. Nous pouvons constaté que la profession la plus représentée parmi les pères d’élèves est celle d’ouvrier (6 ouvriers pour 19 pères). Il est également intéressant de remarquer que sur les 3 élèves de niveau faible, la totalité a un père ouvrier. On pourrait donc penser que la catégorie socioprofessionnelle du père joue un rôle dans la réussite scolaire de l’enfant en partant du principe que les enfants dont le père est ouvrier, ont des résultats plus faibles. On remarque également, d’après le graphique 3, que les élèves de niveau ++ ont en moyenne un père ayant une catégorie socioprofessionnelle supérieure. Cela confirmerait donc l’hypothèse, bien que l’échantillon reste faible pour l’affirmer complétement.
Concernant la catégorie socioprofessionnelle de la mère, il semblerait que celle-ci ait moins d’incidence sur la réussite scolaire de l’enfant. Puisque, comme nous pouvons le constater, le coefficient selon la catégorie socioprofessionnelle est le même, que l’enfant soit de niveau faible ou de très bon niveau.
Ainsi, en moyenne, la catégorie professionnelle peut effectivement avoir un impact sur la réussite scolaire de l’enfant, et notamment, les enfants dont les parents ont une catégorie socioprofessionnelle « supérieure » ont de meilleurs résultats.
Troisième hypothèse : Le temps que consacre l’élève à ses devoirs a un impact sur sa réussite scolaire.
Une question de l’enquête menée portait sur le temps que consacre l’élève à ses devoirs. La réponse à cette question permettrait de voir si oui ou non, cette variable a des effets sur la réussite scolaire des enfants. Au regard du tableau 6, nous constatons que les élèves de niveau faible passeraient plus de temps à faire leurs devoirs (environ 1h) que les élèves de niveau moyen à très bon (moins d’une heure). Cela pourrait en effet expliquer que les élèves ayant des résultats scolaires faibles et donc ayant plus de difficultés, aient besoin de plus de travail pour assimiler les leçons que les autres. D’ailleurs, selon Deslandes, la réussite scolaire est, dans les différentes recherches, majoritairement représentée par des résultats, des ambitions scolaires, par le temps consacré aux devoirs et à l’autonomie de l’élève. Ainsi, le temps consacré est une variable prise régulièrement lors d’études sur le sujet.
Parmi les trois autres niveaux scolaires, les résultats ne sont pas assez significatifs pour être exploités.
Quatrième hypothèse : L’investissement des parents dans la scolarité de leur enfant a un impact sur sa réussite scolaire.
Pour les besoins de cette recherche, nous nous sommes également intéressés à l’investissement des parents dans la scolarité de leur enfant. Pour cela, quatre variables ont été prises en compte : la vérification des devoirs, l’aide aux devoirs, l’intérêt porté à la journée d’école et l’encouragement dans le travail scolaire. Epstein (1992) et Steinberg & al. (1992) ont d’ailleurs montré qu’il existait un lien entre les résultats scolaires et l’accompagnement parental de l’enfant du primaire (notamment l’investissement). Cependant, lorsque l’on regarde le graphique 3, on constate que les parents d’élèves de niveau faible et ceux d’élèves de très bon niveau ont un investissement presque équivalent. Ainsi, dans le cas présent de ma recherche, je ne peux dire si l’investissement des parents dans la scolarité de leur enfant a un impact sur sa réussite scolaire.
Nous pouvons mettre ce paramètre en lien avec l’encouragement à l’autonomie par les parents. On peut constater d’après le graphique 3 que les parents d’enfants de niveaux bon et très bon encouragent plus leur enfant à être autonome que ceux dont les enfants ont un niveau moyen à faible.
Cinquième hypothèse : La participation des parents à la vie de l’école a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.
Dans le cadre de l’étude, une variable supplémentaire vient s’ajouter aux données que nous jugeons intéressantes de partager. En effet, la question a été posée aussi bien aux enfants qu’aux parents, et les résultats semblent relativement significatifs. Nous voyons clairement sur le graphique 3 que les parents d’enfants ayant un très bon niveau ne semblent pas concernés par la vie de l’école, tandis que les parents d’enfants ayant un faible niveau ont l’air de s’investir dans la vie de l’école. La participation parentale à la vie de l’école est d’ailleurs un des critères de l’engagement parental décrit par Epstein en 2005.Sixième hypothèse : La communication des parents avec l’enseignant (sous-entendue la relation parents-enseignant) a un impact sur la réussite scolaire de l’élève.

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Table des matières

Introduction
Cadre théorique 
1. Approche conceptuelle
1.1 Définitions
1.2. Liens possibles entre la famille et la réussite scolaire
1.2 Typologie
2. Approche scientifique
2.1 Synthèse des travaux
2.2 Problématique
2.3 Objectifs et hypothèse générale
Méthodologie
1. Population
2. Matériel : outils utilisés
2.1 Le niveau scolaire de l’enfant
2.2 La structure familiale
2.3 La catégorie socioprofessionnelle des parents
2.4 L’investissement des parents dans la scolarité de l’enfant
2.5 Le temps que l’enfant consacre à ses devoirs
2.6 La participation des parents à la vie de l’école
2.7 La communication des parents avec l’enseignant
3. Formulation des hypothèses opérationnelles
4. Procédure
5. Méthode d’analyse des résultats
Résultats 
Discussion 
1. Recontextualisation
2. Analyse des résultats
3. Limites et perspectives
4. Impact pour le métier d’enseignant
Conclusion 
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES

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