L’internationalisation de l’enseignement supérieur
La notion d’université
Tel qu’exprimé précédemment, le projet que souhaite faire le RJMES laisse supposer que l’un des concepts à définir est celui« d’université». La définition de cette notion permettra ensuite de cibler les institutions dans le cadre de la recherche. Le mandat étant appuyé par l’ AUF, il était intéressant d’observer les éléments utilisés pour définir ses membres :
«Pour pouvoir adhérer à l’AUF, un établissement doit être doté d’une personnalité juridique autonome, disposer d’une double accréditation (établissement et diplômes), justifier de l’existence d’un corps professoral propre, délivrer des diplômes dans au moins deux cycles d’enseignement supérieur et avoir à son actif un minimum de trois cohortes de diplômés. Un établissement qui souhaite devenir membre titulaire doit également attester de l’existence de publications produites par son corps professoral et organiser au moins deux formations diplômantes en français, dans un domaine autre que celui des études françaises. Un membre associé doit pour sa part justifier d’une formation diplômante en français, dans un domaine qui peut être celui des études françaises.» (AUF, page consultée le 27 avril 2015)
Dans le cadre de la recherche du RIMES, l’utilisation de ces critères pour cibler les universités était trop restrictive, limitant entre autres les établissements décernant un grade d’un cycle seulement, ainsi que ceux n’offrant pas nécessairement de programmes francophones. Ainsi, les universités ciblées par ma recherche n’allaient pas nécessairement être membres del’ AUF.
Il est à noter également que l’université fait partie d’une plus grande famille, celle de l’ «enseignement supérieur». En effet, la définition de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) approuvée par la Conférence générale de 1993 et repris lors de la Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur de 1998, affirme que cette famille comprend« tout type d’études, de formation ou de formation à la recherche assurées au niveau post-secondaire par un établissement universitaire ou d’autres établissements d’enseignement agréés comme établissement d’enseignement supérieur par les autorités compétentes de l’État ». (UNESCO, 1998, page consultée le 24 mai 2015) Cela suppose ainsi qu’il est nécessaire de définir l’université pour la distinguer des autres types d’établissements d’enseignement supérieur. Tel qu’il le sera expliqué au prochain chapitre portant sur la méthodologie, le territoire principal qui fut couve1i par la recherche est celui du Canada, et plus particulièrement la province du Québec. Tel qu’on le connaît, le système d’éducation post-secondaire canadien est composé de deux principaux types d’établissements d’enseignement supérieur, outre les centres de formation technique, soit les collèges (ou cégeps) décernant des diplômes, ainsi que les universités, décernant des grades.
Généralement, le statut légal est l’un des indicateurs utilisés pour définir l’université, ce qui pennet entre autres de lui conférer un statut, qui peut être privé ou public. À ce propos, la convention de Lisbonne entrée en vigueur en 2009 et disponible sur le site web du Conseil de l’Europe, affim1e qu’une université est un « établissement dispensant un enseignement supérieur et reconnu par l’autorité compétente d’une Partie comme relevant de son système d’enseignement supérieur.» (Conseil de l’Europe, 2009, page consultée le 27 avril 2015) Bien qu’intéressante, la limite de cette définition, en ce qui a trait au projet du RJMES, est qu’elle ne distingue pas les collèges des universités. De plus, dans un mémoire p01iant sur le partenariat des universités et des entreprises, on affirme que généralement « l’université peut être définie de deux manières : par les communautés qui la constituent ou par les fonctions qui lui sont dévolues. [ … ] À l’heure actuelle, il est plus usuel de définir l’université par ses missions, fonctions et rôles. » (Marzougui et Hamdi, 2004, page consultée le 27 avril 2015) Ainsi, une des définitions intéressantes qui inclut ces indicateurs est celle du Canadian Information Centre for International Credentials (CICIC) citée dans un avis de Stelmach en 2012 au ministère de l’éducation de la Saskatchewan, qui va comme suit: « An institution of higher education that grants its mvn degrees and normal/y undertakes the creation and extension of knowledge through research and scholarly activity, and the dissemination of knowledge through teaching, publication, and presentation. » (CICIC, 2003, dans Stelmach, 2012, p.5) Cependant, cette définition fut jugée limitante par le RIMES car elle n’inclut pas le facteur légal, soit la reconnaissance d’une autorité ou d’une communauté scientifique reconnue.
À la lueur de ces constats, il fut ainsi convenu par le RIMES que pour cadrer avec le projet de recherche, la définition devra inclure des éléments qui portent à la fois sur le caractère légal de l’établissement et sur ses fonctions mais devra aussi permettre de distinguer les universités des collèges et cégeps. Dans la revue littéraire, il ne semble pas exister de définition «d’université» qui soit reconnue universellement et qui semble répondre aux critères du RIMES. Une ébauche fut donc proposée par le RIMES pour définir cette notion. La définition finale n’était pas complètement à point à la fin de mon stage, mais elle visait à inclure les institutions qui décernent des grades, que ce soit de premier, deuxième ou troisième cycle, qui utilisent des stratégies d’enseignement et de recherche et qui sont reconnues par les autorités compétentes pour le faire. Au niveau des institutions à cibler pour ma recherche, dont la liste figurera au chapitre cinq, cette définition pennet d’inclure les universités, les hautes écoles et les instituts ainsi que d’exclure les collèges et cégeps.
L’espace de la francophonie
Le projet de recherche du RIMES s’inscrit également dans un cadre plus vaste, celui de l’espace de la francophonie. L’un des chercheurs du groupe, M. David Bel, faisait sa thèse sur le sujet au cours de mon mandat et a grandement alimenté cette réflexion au bénéfice du projet.
Les premières tentatives de définition de la francophonie sont difficiles à retracer. Mais les propos d’Onésime Reclus, grâce entre autres à son ouvrage de 1886 « France, Algérie et colonies», lui permirent d’être reconnu aujourd’hui comme étant l’un des pères fondateurs de l’utilisation du mot« francophonie ». Dans un article paru pour le journal «Alternative Francophone » en 2009 et soutenu par l’Université d’Alberta, l’auteure Virginie Marie rapporte les propos de Reclus et mentionne que la Francophonie serait née de« l’idée d’une classification des habitants de la planète en tenant compte d’une variable déterminante, celle de la langue parlée. » (Marie, 2009, p.58) C’est dans les années 60 que la notion de « francophonie » réapparue et fut portée entre autres par des dirigeants africains suite à la colonisation de la France, tel que Senghor au Sénégal et Diori au Niger. Ils soulevaient le besoin de classification du te1me «francophonie» qui devait se faire par la division des nations où le français était la langue officielle de celles où elle figurait comme langue nationale. (Lavodrama, 2007) La création de !’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 1970, d’abord connue sous le nom d’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), ancra et diffusa la définition de la francophonie et de son espace à travers le monde. La création de ce dispositif apporta une nouvelle définition institutionnelle de la francophonie, qui s’écrit dorénavant avec un « F » majuscule pour Francophonie, en désignant l’institution et ses membres, et avec un « f » minuscule pour désigner les francophones, et donc les locuteurs de la langue française. Ainsi, il existe trois niveaux auxquels peuvent adhérer les états à l’OIF, soit à titre de membre de plein droit, membre associés ainsi que les pays observateurs, représentant à ce jour 80 états et gouvernements « ayant en partage la langue française et les valeurs universelles ». (OIF, page consultée le 27 avril 2015) La Francophonie met en œuvre ses stratégies de coopération multilatérales en collaboration avec quatre opérateurs, dont fait partiel’ AUP.
Au Canada, Statistique Canada utilise la variable de la « langue maternelle » pour établir le nombre de francophones au Canada, lors de ses recensements de la population. Pour le bien de l’actuelle recherche, il est intéressant d’observer des ouvrages qui ont visés à utiliser ces données et à les compiler. Entre autres, nous pouvons retrouver sur le site web de l’organisation Éducation Francophone un portrait statistique pmtant sur la population canadienne faisant l’usage du français, dont les données proviennent des recensements de Statistique Canada. Il est intéressant d’observer que lors de sa compilation, Éducation Francophone a noté des divergences statistiques dù au fait qu’un individu peut avoir plus d’une langue maternelle et ainsi se retrouver dans plus d’une catégorie. Selon l’organisme, «cette divergence statistique démontre que le tout canadien (et de chaque province et territoire) est plus grand, plus complexe, plus riche que la somme de ses parties linguistiques, grâce à la présence grandissante de citoyennes et de citoyens qui ont plus d’une langue primaire.» (Éducation Francophone, Taylor, 2015, p.1) Il semble donc que l’utilisation de cette variable pourrait engendrer quelques obstacles lors de la compilation.
19 ici coller 4 ou 5 paragraphes
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie L’internationalisation dans les politiques du Québec |
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Table des matières
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
1. INTRODUCTION
2. PRÉSENTATION DES MANDANTS
2.1. Le RIMES : Je maître d’œuvre du projet
2.2. L’ Agence universitaire de la Francophonie: l’organisation soutenant le stage
2.3. L’Université de Sherbrooke: la supervision et le lieu du stage
3. LE MANDAT ET LE LIVRABLE
3 .1. Contexte
3 .2. Description du mandat
3 .3. Objectifs du n1andat
3.4. Le rôle de la stagiaire
3.5. Le livrable
4. RECENSION DES ÉCRITS
4.1. La notion d’université
4.2. L’espace de la francophonie
4.3. L’internationalisation de l’enseignement supérieur
4.3. l. L’internationalisation dans les politiques du Québec
4.4. Les recherches sur le sujet
4.5. Constats
5. LA MÉTHODOLOGIE
5 .1. Le cadre de la recherche
5.2. La dén1arche
5 .2.1. La collecte de données : les instruments utilisés
6. ANALYSE DES RÉSULTATS
6.1. Présentation des outils d’analyse
6.1.1. L’outil de comparaison des banques de données
6.1.2. L’outil de recension de données des publications et ouvrages
6.1.3. L’outil présentant le récapitulatif des données disponibles et manquantes
6.2. Constats des sources de données
6.2.1. Banques de données internationales
6.2.2. Banques de données canadiennes
6.2.3. Les publications et ouvrages
6.3. Constats de l’accessibilité des données
6.3 .1. Les principaux faits saillants des données secondaires
6.3.2. Les données primaires: essentielles pour certains angles
6.4. Constats de la démarche
7. RECOMMANDATIONS
7. l. La faisabilité du projet
7.1.1. Les instruments de recherche à utiliser
7 .1.2. Échéancier de la collecte de données
7.1.3. Éléments à considérer dans un budget pro forma
7.1.4. Contacts et collaborations
7.2. Le projet d’atlas: la faisabilité et les défis
7.3. Les suites
8. CONCLUSION
8.1. Bilan du mandat
8.2. Bilan du stage
9. BIBLIOGRAPHIE
1O. ANNEXES
ANNEXE A: Comparaison des banques de données (modèle)
ANNEXE B : Publications et ouvrages (modèle)
ANNEXE C: Récapitulatif des données (modèle)
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