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Modèle de signal dans le cas de cibles distribuées
Comme il a et montré dans la section précédente, la réponse impulsionnelle d’un système SAR résulte de la convolution de la réflectivité de la scène avec un filtre passe-bas. Le concept de cellule de resolution est défini comme l’aire donnée par la reponse impulsionnelle du SAR, c’est-a-dire l’aire δa × δr. Dans le cas reel, le signal recu n’est pas du a la diffusion d’une seule cible, mais r´esulte de la combinaison d’un nombre important de diffuseurs a l’int´erieur de la cellule de r´esolution. Ces diffuseurs caracterises par leur comportement al´eatoire, sont appel´es cibles distribu´ees, et sont opposes aux diffuseurs ponctuels pour lesquels le comportement de diffusion est compl`etement d´eterministe [Bamler 98].
Ces cibles distribu´ees peuvent ˆetre d´ecrites, dans un espace `a trois dimensions, par la moyenne d’une fonction de r´eflectivit´ complexe a(x, y, z), de nature al´eatoire. Le d´eveloppement d’un mod`ele de syst`eme SAR n´ecessite de connaˆıtre la fonction a(x, y, z) pour chaque diffuseur ponctuel.
Le d´eveloppement du mod`ele d’un syst`eme SAR est bas´e sur l’approximation de Born. Dans ce cas, le champ diffus´e total r´esulte de la superposition des champs diffus´es par chaque diffuseur simple, n´egligeant ainsi les interactions d’ordre sup´erieur telles que les doubles r´eflexions.
Ainsi l’op´erateur lin´eaire qui caract´erise le processus de l’imagerie SAR est une projection geometrique de a(x, y, z) d´efinie dans un espace a` trois dimensions des fonctions de r´eflectivit´ vers un espace a deux dimensions (x, r) : Z a(x, r) = a(x, y0 + r sin θ, z0 − r cos θ)rdθ (1.32)
o`u θ represente l’angle d’incidence de l’onde. Sous l’approximation de Born, l’op´erateur lineaire ca-racterisant le processus de formation d’une image SAR est une projection geometrique de la fonction de réflectivité´ a(x, y, z) donnee par (1.32) suivie par une convolution avec la reponse ponctuelle d’un SAR : u(x, r) = e−i2kr a(x, y0 + r sin θ, z0 − r cos θ)rdθ ∗ ∗h(x, r) (1.33)
Le processus de projection de (1.32) n’a aucun effet dans la dimension azimutale x. Par contre, il introduit plusieurs distorsions dans la dimension radiale r. Un syst`eme SAR mesure des donn´ees selon son axe de vis´ee, nomm´e aussi le plan radar. De plus, l’int´egration suivant θ entraˆıne que les r´eponses des points situ´es a` une mˆeme distance sont int´egr´es ensemble et localis´es a` la mˆeme position dans l’image SAR (figure 1.3).
L’interf´erom´etrie SAR
La st´er´eo-radargramm´etrie
A partir de mesures en laboratoire sur des cibles canoniques, J. R. Huynen a propos´e une signification pour chacun des neuf coefficients en tenant compte des relations de cible qui les lient.
– A0 : g´en´erateur de sym´etrie. De mani`ere g´en´erale, toute cible artificielle, faite par l’homme, poss`ede une part importante de sym´etrie ;
– B0 − B : g´en´erateur de non sym´etrie de la cible ;
– B0 + B : g´en´erateur d’irr´egularit´. Pour une cible qui ne d´epend ni de la sym´etrie, ni de la non sym´etrie de la cible ;
– C : facteur de forme de la cible. Il est elev´e pour une cible ayant une forme lin´eaire ;
– D : facteur de forme locale. Pour des surfaces convexes, il est directement li´e a` la diff´erence de rayons de courbure au point sp´eculaire ;
– E : torsion de la cible. Pour une cible qui pr´esente une d´eformation locale de la surface observ´ee ;
– F : h´elicit´. Importante sur les surfaces torsad´ees ;
– G : couplage des parties sym´etriques et non sym´etriques de la cible ;
– H : orientation de la cible.
Cette interpr´etation ph´enom´enologique est tr`es bien adapt´ee a` l’analyse de cibles ponctuelles, mais perd quelque peu de sa pertinence lors de l’´etude de milieux naturels en t´el´ed´etection radar. Les trois g´en´erateurs de la structure de la cible sont li´es a` la nature du m´ecanisme de r´etrodiffusion, mais d’autres param`etres, d´ependant de la g´eom´etrie de la cible sont difficilement interpr´etables lors de l’observation d’un milieu naturel comme la forˆet ou des champs agricoles. De plus les param`etres de Huynen ´etant li´es par les quatre ´equations de cible, ils doivent ˆetre consid´er´es dans leur globalit´e, la valeur d’un param`etre ne peut ˆetre interpr´et´ee qu’en consid´erant les ordres de grandeurs de certains autres param`etres, ce qui peut rendre difficile une classification automatique.
La limitation majeure rencontr´ee lors de la mise en œuvre de ce th´eor`eme de d´ecomposition polarim´etrique par dichotomie est li´ee au crit`ere de l’op´eration de dichotomie. Une cible distribu´ee est d´ecompos´ee en une cible pure repr´esentant le ph´enom`ene de r´etrodiffusion moyen et une cible r´esiduelle dont la particularit´e est d’ˆetre de structure invariante par rotation azimutale. Le th´eor`eme de Huynen a et´ largement utilis´e dans des approches de classification de cibles radar. L’interpr´etation ph´enom´enologique des param`etres de Huynen a mis en ´evidence le fait que tous les el´ements d’une repr´esentation polarim´etrique incoh´erente doivent ˆetre consid´er´es de fa¸con simultan´ee par des traitements totalement polarim´etrique et non comme des coefficients trait´es de fa¸con s´epar´es. En introduisant le concept de cible pure et en interpr´etant la relation entre les el´ements d’une repr´esentation polarim´etrique incoh´erente et les propri´et´es physiques du milieu observ´e, J. R. Huynen a permis l’essor de la polarim´etrie radar moderne.
Depuis le milieu des ann´ees 1990, l’interf´erom´etrie SAR polarim´etrique est en plein essor.
Le signal r´etrodiffus´e, en imagerie SAR, r´esulte de la somme de diff´erentes contributions correspondant a` diff´erents m´ecanismes de diffusion. Ainsi la phase interf´erom´etrique obtenue r´esulte de la somme des phases des diff´erents m´ecanismes. C’est le centre de phase interf´erom´etrique. L’interf´erom´etrie SAR polarim´etrique a pour but de retrouver les phases interf´erom´etriques associ´ees aux diff´erents m´ecanismes, permettant ainsi de retrouver la hauteur dudit m´ecanisme. Dans le cas d’une zone foresti`ere, trois m´ecanismes principaux de diffusion peuvent ˆetre identifi´es : une simple r´eflexion correspondant a` la r´eflexion de l’onde sur le sol, une double r´eflexion sol-tronc et une diffusion volumique due a` la canop´ee. Dans un cas id´eal, une ´etude polarim´etrique simple, comme l’utilisation de la d´ecomposition dans la base de Pauli, permettrait de distinguer les diff´erentes phases associ´ees a` diff´erents m´ecanismes de diffusion. En effet, la p´en´etration de l’onde dans un volume est d´ependante de sa longueur d’onde ainsi que de sa polarisation. Comme l’illustre la figure 3.1, dans le cas de zone foresti`ere, la combinaison (HH + V V ) donne la phase de la contribution du sol, (HH − V V ) celle de la double r´eflexion sol-tronc et (2HV ) permet de retrouver la phase correspondant a` la diffusion volumique de la canop´ee.
Dans la r´ealit´e, les m´ecanismes ne sont pas localis´es id´ealement, c’est-a`-dire que les ph´enom`enes de r´etrodiffu-sion ne peuvent pas ˆetre discrimin´es uniquement en utilisant une base de polarisation appropri´ee. Comme le montre la figure 3.2, dans chaque canal de polarisation, il y a une superposition non n´egligeable des m´ecanismes de diffusion. Ainsi l’information dans le canal (HH + V V ) provient a` la fois de la contribution.
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Table des matières
Introduction
1 L’interferometrie SAR
1.1 L’imagerie SAR
1.1.1 Concepts de base du Radar a Synthèse d’Ouverture (SAR)
1.1.2 Géométrie d’une mesure SAR
1.1.3 Traitement du signal SAR dans le cas d’une cible ponctuelle
1.1.4 Modèle de signal dans le cas de cibles distribuées
1.1.5 Le speckle
1.2 L’interférométrie SAR
1.2.1 La st´er´eo-radargramm´etrie
1.2.2 Principe de l’interf´erom´etrie SAR
1.2.3 Interpr´etation de la phase interf´erom´etrique
1.2.4 Mod`ele de signaux interf´erom´etriques
1.3 Etude du cas a´eroport´e
1.3.1 L’angle d’incidence
1.3.2 Calcul de la phase de la terre plate
1.4 Conclusion
2 La polarimetrie SAR
2.1 Propagation des champs ´electromagn´etiques
2.2 Ellipse de polarisation – Etat de polarisation
2.3 Le vecteur de JONES
2.4 Le vecteur de STOKES – Ondes partiellement polaris´ees
2.5 Repr´esentations polarim´etriques d’une cible radar
2.5.1 La matrice de diffusion coh´erente
2.5.2 Repr´esentation de la matrice de diffusion
2.6 Les changements de base d’´etats de polarisation
2.6.1 Changement de base d’un vecteur de JONES
2.6.2 Changement de base de la matrice de SINCLAIR
2.7 Th´eor`eme de d´ecomposition polarim´etrique aux valeurs/vecteurs propres
2.7.1 Spectre des valeurs propres
2.7.2 Les vecteurs propres
2.7.3 Caract´erisation des donn´ees SAR polarim´etriques
2.8 Conclusion
3 L’interferometrie SAR polarimetrique
3.1 Introduction
3.2 L’interf´erom´etrie polarim´etrique
3.2.1 Vecteurs interf´erom´etriques
3.2.2 Optimisation de la coh´erence interf´erom´etrique
3.2.3 Estimation de la phase interf´erom´etrique `a travers un volume de diffusion
3.3 Utilisation de la m´ethode ESPRIT dans l’interf´erom´etrie SAR polarim´etrique
3.3.1 Introduction
3.3.2 Mod`ele de signal polarim´etrique interf´erom´etrique
3.3.3 Pr´esentation de l’algorithme ESPRIT
3.3.4 Estimation du nombre de m´ecanismes dominants
3.3.5 R´esultats exp´erimentaux
3.3.6 Conclusions
3.4 Estimation de la polarisation en utilisant ESPRIT
3.4.1 Introduction
3.4.2 Vecteurs de Jones et rapport de polarisation
3.4.3 Formulation du probl`eme
3.4.4 Application `a des donn´ees SAR r´eelles
3.4.5 Extraction des vecteurs de JONES `a partir de la matrice de SINCLAIR
3.4.6 Estimation de la matrice de SINCLAIR associ´ee aux m´ecanismes de diffusion
3.4.7 Estimation du param`etre α
3.4.8 R´esultats exp´erimentaux
3.4.9 Conclusion
3.5 Conclusions
4 La super resolution SAR
4.1 Introduction
4.2 D´efinitions de la resolution
4.3 Principe de la super resolution
4.3.1 Utilisation du decalage spectral
4.3.2 Algorithme de super resolution
4.4 Application au cas aéroporté
4.4.1 Le decalage spectral
4.4.2 La recombinaison spectrale
4.4.3 Limitations
4.4.4 Algorithme – Utilisation de deux images SAR aéroportées
4.5 Résultats expérimentaux
4.5.1 Presentation du site de test
4.5.2 Resultats avec deux images SAR
4.5.3 Super resolution et polarimétrie
4.6 Conclusion
5 Caractérisation de bâtiments
5.1 Introduction
5.2 Presentation du site d’etude
5.2.1 Le site d’´etude du DLR
5.2.2 Informations relatives a l’interferometrie
5.3 Le speckle – Filtrage vectoriel lineaire de Lee
5.3.1 Format de l’information polarimetrique
5.3.2 Determination du filtre
5.4 Détection et caractérisation de bâtiments
5.4.1 Segmentation polarimetrique interferometrique
5.4.2 Optimisation de la cohérence interférométrique
5.4.3 Utilisation des méthodes a haute résolution
5.4.4 Extraction de la hauteur des bâtiments
5.4.5 Super resolution et bâtiments
5.5 Conclusions
Conclusion
Bibliographie
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