L’intérêt du renforcement des muscles cervicaux dans les cervicalgies chroniques non spécifiques

Les cervicalgies sont une préoccupation majeure en santé publique. En effet, deux tiers de la population française sont concernés dans leur vie par un épisode de cervicalgie (1). Par ailleurs, environ 10% des actes de masso-kinésithérapie sont consacrés à une rééducation du rachis cervical. Sur près de 3 300 salariés dépendants du régime général de l’Assurance Maladie présentant des cervicalgies, environ 67% d’entre eux ont eu recourt à un masseur-kinésithérapeute (2). Elles occasionnent de nombreux coûts de par leur fréquence et leur chronicisation.

Le rachis cervical

Anatomie

Le rachis cervical est le segment le plus mobile et le plus souple de la colonne vertébrale. Il est constitué de 7 vertèbres. Il peut se décomposer en deux parties à l’anatomie et au fonctionnement différents :
• un rachis cervical supérieur ;
• un rachis cervical inférieur.
Le rachis cervical supérieur est composé de l’atlas (C1) et de l’axis (C2). L’atlas est articulé avec l’occiput. Le rachis cervical inférieur comporte cinq vertèbres (C3 à C7). Elles sont séparées par des disques intervertébraux et leur corps vertébral est encadré à ses parties supéro-latérales par des uncus, ce qui assure la stabilisation avec la vertèbre susjacente (3).

Les vertèbres cervicales sont articulées de manière à former une lordose, faisant suite à la cyphose thoracique (3).

Biomécanique

D’après Kapandji, au niveau du rachis cervical supérieur, on peut considérer trois degrés de liberté : la flexion/extension, la rotation et l’inclinaison. C’est la partie la plus mobile du rachis cervical. Au niveau du rachis cervical inférieur, on ne distingue que deux degrés : d’une part des mouvements de flexion-extension et d’autre part des mouvements mixtes d’inclinaison-rotation (4). On peut discerner la flexion cervicale haute (ou flexion crânio-cervicale) qui est une flexion de la tête sur le rachis cervical supérieur. La flexion cervicale basse est définie comme une flexion cervicale avec la tête en position neutre. Enfin, la flexion cervicale globale est une flexion basse combinée à une flexion basse. Aussi, lors de l’extension cervicale haute, seule la tête effectue un mouvement sur le rachis cervical. Lors de l’extension cervicale basse, la tête est en position neutre et le rachis cervical s’incline vers l’arrière. L’extension cervicale globale est la combinaison des deux.

Le rachis cervical permet l’orientation de la tête dans l’espace et ainsi la position de la plateforme sensorielle, principalement la vue avec un automatisme oculo-céphalogyre et l’équilibration en orientant les différents canaux du vestibule dans l’espace (4,5). Selon Dufour, le rachis cervical est une zone souvent concernée par la rhumatologie de par la charge supportée et sa grande mobilité. Il va facilement être sujet à l’arthrose, et aux surmenages responsables de cervicalgies et de troubles posturaux. En traumatologie, sa mobilité facilite les faux mouvements et les chocs. En neurologie, on retrouve des radiculalgies, voire des troubles graves avec de gros traumatismes comme des tétraplégies (5). Le cou est une zone vitale. Il abrite la moelle épinière dans son foramen vertébral. Il protège également le transit de l’artère vertébrale dans son foramen transversaire de C6 à C1, et contient les voies aéro-digestives en avant du rachis cervical (5).

Les muscles du rachis cervical 

Au niveau de la musculature, vingt-deux paires de muscles s’insèrent sur le rachis cervical, le reliant à la tête et à la ceinture scapulaire. Le système musculaire du rachis cervical doit assurer la mobilité et la stabilité segmentaire (4,6). On peut distinguer les muscles postérieurs du rachis cervical (muscles de la nuque) et les muscles antérieurs. Ils peuvent être divisés en muscles profonds et en muscles superficiels. Plus on se rapproche du rachis cervical, plus la taille des muscles cervicaux diminue (4).

Système global et système local

Les muscles du cou sont divisés en deux systèmes : un système local et un système global (7). Le système local est constitué des muscles profonds. Ces muscles agissent directement sur la courbure. De par leur bras de levier court, ils sont les principaux acteurs du contrôle segmentaire et les stabilisateurs principaux du rachis cervical (8). Ils assurent le rôle de « ligaments actifs » (9). Le système global est constitué des muscles plus superficiels du rachis cervical. Ces grands muscles au bras de levier long sont plutôt destinés au mouvement, à la mobilité même s’ils ont aussi un rôle prépondérant de stabilisateurs (10).

On peut donc parler de muscles locaux stabilisateurs et de muscles globaux mobilisateurs (10).

Muscles postérieurs du rachis cervical (muscles de la nuque)

Selon Kapandji (4), les muscles postérieurs du rachis cervical se composent de quatre plans musculaires superposés. De la profondeur à la superficie, on trouve :
• Le plan profond, directement appliqué sur le squelette. Il est composé de :
o les muscles sub-occipitaux : le grand droit postérieur de la tête, le petit droit postérieur de la tête, l’oblique supérieur de la tête et l’oblique inférieur de la tête ;
o la portion cervicale du muscle transversaire-épineux ;
o les muscles inter-épineux.
• Le 2ème plan est composé du semi-épineux de la tête;
• Le plan des splénius (du cou et de la tête) et de l’élévateur de la scapula;
• Le plan superficiel est composé du trapèze supérieur.

Les muscles sub-occipitaux sont composés de muscles articulés entre l’occiput et le rachis cervical supérieur. Le grand droit postérieur s’étend des vertèbres du processus épineux de C2 à la ligne nuchale supérieure. Le petit droit postérieur est articulé entre l’arc postérieur de C1 à la la ligne nuchale inférieur. L’oblique supérieur de la tête est articulé du processus transverse de C1 à la ligne nuchale inférieure. Enfin, l’oblique inférieur de la tête est articulé du processus épineux de C2 jusqu’au processus transverse de C1. Ce sont des muscles posturaux qui ont un rôle d’ajustement de la position de la tête grâce à leur richesse en capteurs proprioceptifs

Les muscles transversaires-épineux et les muscles inter-épineux s’insèrent réciproquement des processus transversaires aux processus épineux et des processus épineux aux processus-épineux sous-jacents. Le semi-épineux de la tête est un muscle composé de deux faisceaux : un faisceau s’insérant des processus transverses de C4 à T6 et l’autre faisceau, des processus épineux de C7 à T1. lls viennent ensuite s’insérer au niveau de l’occiput, entre les lignes nucales inférieure et supérieure. Le splénius est composé de deux parties : le splénius de la tête et le splénius du cou. Le splénius de la tête s’insère sur les processus épineux de C6 et C7, et se termine au niveau de la ligne nuchale supérieure et du processus mastoïde. Le splénius du cou trouve son origine au niveau des processus épineux de T3 à T6, et finit sur les tubercules postérieurs de C2 et C3 et sur l’apophyse transverse de C1. Le trapèze supérieur s’insère au niveau du tiers latéral de la clavicule. Il se termine au niveau de la ligne nuchale supérieure, du ligament nuchal et des processus épineux de C1 à C7 (4,6).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

SOMMAIRE
I. INTRODUCTION
II. CADRE CONCEPTUEL
A. Le rachis cervical
1) Anatomie
2) Biomécanique
3) Les muscles du rachis cervical
B. Les cervicalgies
1) Définition et classification
2) Facteurs de risque et pronostic
3) Chronicité
4) Prise en charge
5) Retentissement neuro-musculaire des cervicalgies
C. Le travail actif musculaire
1) Généralités
2) Les différentes modalités de travail musculaire
3) Le travail en force ou en endurance
4) Autres points à définir avant de commencer un programme de travail musculaire
5) Le travail actif dans les cervicalgies
III. PROBLEMATIQUE
IV. METHODOLOGIE
A. Choix d’un cas clinique
B. Méthode de recherche
V. CAS CLINIQUE
A. Présentation/interrogatoire
B. Bilan
C. Diagnostic
D. Objectifs
E. Traitement
VI. DISCUSSION
A. Confrontation aux données de la littérature
1) Que renforcer ?
2) Quel protocole de travail musculaire utiliser ?
3) A quelle fréquence et durée les exercices musculaires doivent-ils être réalisés ?
B. Critique de l’utilisation du renforcement musculaire dans le traitement des cervicalgies chroniques non spécifiques
1) Douleur et kinésiophobie
2) La déficience du système proprioceptif
VII. CONCLUSION
VIII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *