L’arthrose représente un enjeu de santé publique, en effet sa prévalence augmente avec l’âge. Ainsi avec le vieillissement de la population, elle ne va faire qu’accroître. Il est donc important de se pencher sur les possibilités de traitement de cette affection afin de limiter les déficits qu’elle peut entrainer au niveau du corps. Elle consiste en une dégénérescence du cartilage articulaire, pouvant ensuite toucher les structures adjacentes de l’articulation. Nous présenterons dans cette revue de littérature l’articulation du genou. Elle fait partie des articulations les plus touchées par l’arthrose. Cela peut s’expliquer en partie par le fait qu’elle subit de fortes contraintes. De plus, étant une articulation portante, toutes atteintes de celleci entrainent des troubles de la mobilité, diminuant l’autonomie. La revue va donc s’intéresser plus précisément à l’arthrose du genou aussi appelée gonarthrose et à sa rééducation grâce à l’utilisation de la vibration corps entier. Nous allons donc commencer par refaire un point sur toute la physiologie du genou ainsi que sa biomécanique. Ensuite nous décrirons le phénomène d’arthrose, avec un point plus précis sur la gonarthrose.
Physiologie du genou
Biomécanique du genou
Généralité
L’articulation du genou est composée de 2 articulations dans une même capsule : la fémoropatellaire et la fémorotibiale. Elles sont indissociables d’un point de vue aussi bien anatomique que fonctionnel. Les éléments en présence sont l’extrémité inférieure du fémur, l’extrémité supérieure du tibia, la patella et les ménisques. En ce qui concerne le fémur, la surface articulaire est double. La surface patellaire ou trochlée est située à la face antérieure de l’extrémité inférieure du fémur, elle est de type ginglyme et s’articule avec la face postérieure de la patella. La surface des condyles fémoraux est située à la face inférieure et postérieure des condyles, elle est de type bicondylaire et s’articule avec la face supérieure des deux condyles tibiaux aussi appelée plateau tibial. Quant aux ménisques, ils sont au nombre de deux, situés sur les bords périphériques des condyles tibiaux et solidaires de ces os par des freins fixés à chaque extrémité. Ils épousent la forme de l’os avec lequel ils sont en contact [2].
Axes de l’articulation du genou
Le genou possède deux degrés de liberté : la flexion-extension et la rotation [1]. L’axe de flexion-extension est transversal et passe par les condyles fémoraux. Cependant l’axe rotatoire, que l’on retrouve uniquement le genou plié, est longitudinal et passe par le centre du genou, qui est plus proche du compartiment médial. En ce qui concerne l’axe mécanique du membre inférieur, il forme un angle de 3° avec la verticale et un angle de 6° avec l’axe de la diaphyse. L’angle entre l’axe du fémur et de la jambe est de 170° à 175° et représente le valgus physiologique. Il existe, néanmoins, des variations pathologiques de cet angle :
– Le genu valgum : lorsque que le centre du genou est déporté en dedans
– Le genu varum : lorsque le centre du genou est déporté vers dehors .
En effet d’après l’étude de Chapple et AL, les modifications de l’axe physiologique, en particulier le genu varum, entrainent des contraintes différentes au sein de l’articulation du genou. Il s’agit, d’un facteur prédisposant au développement d’une arthrose de genou [2].
Contraintes exercées sur les articulations
Tout d’abord, il faut distinguer les contraintes en chaine ouverte et celles en chaine fermée. Les contraintes en chaine fermée sont plus importantes que celles en chaine ouverte car le genou reçoit tout le poids du corps. Elles sont d’autant plus importantes entre 0° et 60° de flexion dans le cas de la chaine fermée contrairement à la chaine ouverte où les contraintes seront moindres dans ces angulations. Le travail en chaine ouverte sera de manière générale moins contraignant pour l’articulation donc moins délétère cependant il est moins fonctionnel étant donné que l’articulation du genou est une articulation portante et travaille donc majoritairement en chaine fermée [1].
Complexe musculo-ligamentaire du genou
Moyens d’union :
Le genou est une articulation complexe, avec de nombreux moyens d’union et un système ligamentaire développé, essentiel à sa stabilité et à sa fonction.
• Cartilage
C’est un tissu conjonctif recouvrant les surfaces de frottement des articulations. Dans le cas de l’articulation du genou, il s’agit de cartilage hyalin, caractérisé par sa teneur importante en collagène présent au niveau les condyles fémoraux, le plateau tibial et la partie postérosupérieure de la patella. Il permet la fluidité dans les mouvements du genou par la répartition des charges lors de la sollicitation de l’articulation. Il a ainsi un rôle d’amortisseur entre les extrémités osseuses. Celui-ci peut être impacté lors de traumatisme. Il est le point de départ du phénomène d’arthrose. Il présente une capacité de régénération limitée [3].
• Capsule
C’est une enveloppe fibreuse et élastique qui entoure et délimite les articulations mobiles. Dans le cas du genou, elle s’insère au contact de la surface patellaire et au niveau des bords latéraux des condyles et englobe la fosse intercondylaire au niveau du fémur. Elle s’insère également au pourtour de cartilage au niveau de la patella. Elle adhère à la face périphérique des ménisques. Au niveau du tibia, elle s’insère au pourtour des condyles et sur la ligne les rejoignant en avant et en arrière. Elle présente un important cul-de-sac quadricipital, un petit repli supraméniscal, et forme les coques condyliennes qui renferment la fabella (os sésamoïde inconstant).
• Synoviale
Elle tapisse la face profonde de la capsule articulaire et présente les mêmes caractéristiques que celle-ci. Elle est essentiellement composée de fibres élastiques et de graisse. Elle a un rôle mécanique en sécrétant le liquide synovial afin de nourrir et lubrifier le cartilage, mais également un rôle de défense contre les infections et l’inflammation.
• Ménisques
Ceux sont des fibrocartilages en forme de croissant entre deux surfaces articulaires mobiles. Ils forment un coussin et permettent le contact entre les surfaces, le glissement de l’articulation mais également l’amortissement des impacts.
• Ligaments
Ceux sont des tissus conjonctifs fibreux, très résistants et élastiques. Ils permettent d’unir les os entre eux. Dans le cas du genou, le réseau ligamentaire doit être très puissant car l’articulation est fortement sollicitée mécaniquement [4]. Les ligamentssont au nombre de 9 :
– Les ligaments collatéraux situés de part et d’autre de l’articulation entre les épicondyles fémoraux et la tête de la fibula pour l’externe, et la face médiale du tibia pour le médial
– Les ligaments croisés : le ligament croisé antérieur joint l’aire intercondylaire antérieure du tibial au condyle latéral du fémur. Il est situé en plein centre de l’articulation, tout en restant extra-articulaire. Le ligament croisé postérieur joint l’aire intercondylaire postérieure du tibial au condyle médial du fémur.
– Les rétinaculums patellaires : Ils sont larges et symétriques de part et d’autre du genou entre les épicondyles fémoraux et le bord latéral de la patella du même côté.
– Le ligament patellaire : entre l’apex de la patella et la tubérosité tibiale antérieure.
– Les ligaments poplités : le ligament poplité oblique se situe entre le bord latéral du tendon du semi-membraneux et la coque condylienne latérale et la fabella. Le ligament poplité arqué quant à lui joint l’apex de la fibula à la coque conylienne et à la fabella.
– On retrouve également un ligament à distance : le tractus iliotibial, indispensable à la stabilité de l’appui monopodal.
Le complexe musculaire :
Le genou faisant partie du membre porteur, il doit supporter le poids du corps. Il est donc le carrefour de nombreux muscles, qui lui permettent de répondre à ses fonctions et aux différents types de travaux possibles. Tous ces muscles vont entrer en jeu dans la stabilisation du genou, ils ont donc tout un rôle important. Dans le cas de l’arthrose, il est conseillé afin de limiter son processus et de combattre la douleur, d’effectuer des mouvements d’entretien articulaire. Cela passe par des mouvements de soulagement, de renforcement et d’étirement. Ils concernent préférentiellement les gros groupes musculaires tels que le quadriceps et les ischio-jambiers, permettant à la fois d’atténuer la douleur, de prévenir la destruction du cartilage et surtout de lutter contre l’instabilité articulaire. Une description physiologique de ces muscles seulement sera faite.
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Table des matières
1. Introduction
1.1. Physiologie du genou
1.1.1. Biomécanique du genou
1.1.1.1. Généralité
1.1.1.2. Axes de l’articulation du genou
1.1.1.3. Contraintes exercées sur les articulations
1.1.2. Complexe musculo-ligamentaire du genou
1.1.2.1. Moyens d’union
1.1.2.2. Le complexe musculaire
1.2. Description de l’arthrose du genou
1.2.1. Phénomène de l’arthrose
1.2.2. La gonarthrose
1.2.3. Traitements de l’arthrose
1.2.4. La prise en charge en kinésithérapie de la gonarthrose non opérée
1.3. Description de la Vibration corps entier (WBV)
1.4. Comparaison avec un renforcement musculaire classique
1.5. But du mémoire
2. Méthodologie
2.1. Critères d’éligibilité des études pour cette revue
2.1.1. Type d’études
2.1.2. Population
2.1.3. Intervention
2.1.4. Comparateur
2.1.5. Critères de jugement
2.2. Méthodologie de recherche des études
2.2.1. Sources documentaires investiguées
2.2.2. Équation de recherche utilisée
2.3. Méthode d’analyse et d’extraction des données
2.3.1. Méthode de sélection des études
2.3.2. Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.3. Extraction des données
2.3.4. Méthode de synthèse des résultats
3. Résultats
3.1. Description des études
3.1.1. Études exclues
3.1.2. Études incluses
3.2. Risques de biais des études incluses
3.2.1. Grille d’analyse utilisée
3.2.2. Synthèse des biais retrouvés
3.3. Effets de l’intervention sur les critères de jugements
3.3.1. Critères de jugement principaux
3.3.2. Critère de jugement secondaires
4. Discussion
4.1. Analyse des résultats des critères de jugement principaux
4.1.1. La capacité fonctionnelle
4.1.2. La force musculaire
4.2. Analyse des résultats du critère de jugement secondaire
4.3. Analyse critique des résultats
4.4. Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.5. Qualité des épreuves
4.6. Biais potentiels de la revue
5. Conclusion
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