L’interactionnisme symbolique comme lecture du social

 L’interactionnisme symbolique comme lecture du social

La massification de l’enseignement supérieur et son corolaire sur les relations entre étudiants et enseignants universitaires

La massification, telle que définie par Trow (2011), sous-tend le passage d’un enseignement supérieur élitiste à un enseignement supérieur marqué par un accès universel dans les pays de l’OCDE. Au Québec, on a plus souvent utilisé le terme de démocratisation pour qualifier ce phénomène. La commission Parent assigne à l’Université québécoise une mission spécifique : assurer la démocratisation de l’enseignement universitaire et l’accès à l’université, en pleine égalité pour toute personne en fonction du mérite (Lessard, 2012). Cette démocratisation qui concerne surtout le premier cycle est symbolisée par un accès élargi à des catégories et des groupes sociaux traditionnellement exclus, relativement au genre (les femmes notamment), aux origines socioéconomiques défavorisées ou à l’âge (les adultes par exemple). Comme l’ont souligné Pierre Doray et Amélie Groleau dans Le Devoir du 23 mars 2012, la démocratisation des études au Québec se voulait à la fois géographique (création des cégeps et du réseau des universités du Québec), culturelle (polyvalence des apprentissages qui permettrait de décloisonner l’accès aux savoirs) et sociale (ouverture de l’éducation à toutes les catégories sociales). Ce qui semble donc caractériser le mieux la nouvelle population étudiante, c’est sa multiplicité et son hétérogénéité (Duguet & Morlaix, 2012). Il y a eu de nombreuses recherches qui se sont intéressées à la problématique de l’hétérogénéité de la population étudiante autour des années 1990 et 2000. Au Québec par exemple, plusieurs études (Bujold et al., 1997 ; Cloutier, 1990 ; CSE, 1992 ; Cyr, 2006 ; Sales et al., 1997) reviennent justement sur cette transformation du paysage démographique étudiant. Ce que ces recherches viennent surtout révéler, c’est que derrière la multiplicité et l’hétérogénéité de la population étudiante des universités, au regard des caractéristiques sociodémographiques, des modes de vie et des parcours de formation, se profilent des changements dans le rapport qu’entretiennent les étudiants avec leurs études (Doré et al., 2008 ; Hamel et al., 2011). Du reste, le constat est à une adaptation de l’université à cette population hétérogène à travers la diversification des parcours de formation (notamment par les changements de programme, les interruptions d’études et les dépassements de la durée prévue des études). De plus, l’assouplissement se fait sentir au niveau des critères d’admission et des contraintes liées au régime d’études, et enfin la flexibilité du système universitaire sur le plan de l’agencement individualisé des programmes et de la durée (par exemple, décloisonnement des programmes et élaboration de programmes destinés spécialement à des populations dites adultes). Finalement, on a plus affaire à une segmentation de ce qu’on désigne souvent par clientèle étudiante, celle-ci n’ayant plus de rapport avec la cohésion sociale du monde étudiant des années 1960 (Sales et al., 1997).
Comme il a été précédemment relevé, l’université, dans la philosophie même de la multiversité, doit être mobilisée pour servir les besoins de la société. Au nom de ce principe, d’importants investissements ont été alors consentis dans les pays occidentaux, entre les années 1960 et les années 1980, en vue de former une main-d’œuvre qualifiée nécessaire aux besoins de la société moderne, d’où la démocratisation de l’enseignement supérieur. Cependant, l’hétérogénéité de la population étudiante n’est pas sans répercussion sur le fonctionnement des universités et plus spécifiquement sur les conditions de travail des enseignants universitaires, les programmes d’enseignement, les relations entre enseignants universitaires et étudiants, etc. Ainsi, les enseignants universitaires qui sont dorénavant contraints d’enseigner à des effectifs élevés et hétérogènes d’étudiants au premier cycle, voient leurs conditions de travail se détériorer progressivement, et le temps consacré à leurs activités de recherche s’amenuiser. Au point de vue des conditions de leur travail, certains chercheurs (Marois, 2017 ; Tardif, 2010), qui analysent le contexte québécois, estiment que la caractéristique principale reste la précarisation ou la permanence de la contractualisation. Pour Tardif (2010) par exemple, on observe depuis les années 1970 dans les universités québécoises et nord-américaines, une multiplication de nouvelles catégories d’enseignants comme les chargés de cours qui constituent, en comparaison avec le corps des professeurs réguliers11, une main-d’œuvre précaire, flexible et à bon marché. Ces nouvelles catégories seraient très hétérogènes sur le plan de la formation, du statut et des conditions de travail. Leur nombre aujourd’hui est nettement supérieur à celui des professeurs réguliers, et au premier cycle un cours sur deux est donné par des chargés de cours12. De fait, l’extension de la précarisation du travail professoral à l’université se serait accompagnée d’une stagnation, voire, depuis les années 2000, d’une réduction du nombre de professeurs réguliers. Pis, quoique leur nombre stagne ou se réduit, que l’effectif étudiant croisse, que l’administration et les contrôles s’alourdissent, que leur travail se spécialise, ils sont tenus à une obligation de résultats, cependant que les ressources à leur disposition décroissent. L’augmentation de la charge de travail des enseignants liée à l’enseignement (Annoot, 2011 ; Bertrand & Foucher, 2003 ; Fanghanel, 2012 ; Musselin, 2008) et la précarisation du travail enseignant dans les universités pourrait bien accroître les enjeux de l’évaluation et influencer la relation étudiantenseignant universitaire.

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie La conception straussienne de l’interaction

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE 1 – LA PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE : La place de l’évaluation dans la relation pédagogique
1.1 Le cadre contextuel
1.1.1 L’évolution des missions de l’université dans le monde occidental
1.1.2 L’université au Québec
1.1.2.1 Le développement des universités au Québec
1.1.2.2 Les enjeux actuels du développement des universités au Québec
1.1.3 Un portrait de la recherche sur les évaluations en contexte universitaire
1.1.3.1 Les recherches centrées sur l’évaluation des apprentissages des étudiants
1.1.3.2 Les recherches centrées sur l’évaluation de l’enseignement par les étudiants
1.1.3.3 Synthèse au portrait de la recherche sur les évaluations en contexte universitaire
1.1.4 Le problème spécifique et la question générale de recherche
1.2 Le cadre théorique : vers une perspective interactionniste de l’évaluation
1.2.1 L’interactionnisme symbolique comme lecture du social
1.2.1.1 Les origines de l’interactionnisme symbolique
1.2.1.2 Les premiers représentants de l’interactionnisme symbolique
1.2.1.3 De quelques domaines d’études de l’interactionnisme symbolique
1.2.2 Une perspective en termes d’ordre négocié
1.2.2.1 La conception straussienne de l’ordre social
1.2.2.2 Le contexte structurel : l’importance des conditions structurelles sur les négociations
1.2.2.3 Le contexte de négociation
1.2.3 La conception beckerienne de l’interaction
1.2.3.1 Une coconstruction de sens en face à face
1.2.3.2 Un champ d’influences mutuelles
1.2.4 La question spécifique de recherche
CHAPITRE 2 – LA MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE : une recherche qualitative
2.1 Pertinence d’une recherche qualitative pour aborder l’objet d’étude
2.2 La démarche d’investigation
2.2.1 Les participants à la recherche
2.2.2 Le contrat collaboratif
2.2.3 Le scénario d’enquête
2.2.3.1 L’observation non participante
2.2.3.2 L’entretien
2.3 L’approche analytique
2.3.1 La retranscription des notes d’observation
2.3.2 La transcription des verbatim
2.3.3 La stratégie analytique
2.3.3.1 La mise en forme du matériau d’analyse
2.3.3.2 Une posture hybride pour rendre compte des résultats d’analyse
CHAPITRE 3 : LE PREMIER REGISTRE D’ANALYSE : L’évaluation, une ombre innommée de la négociation des activités pédagogiques entre enseignants et étudiants
3.1 Diminution/allègement de la charge de travail en lien avec les évaluations
3.1.1 Réduction de la quantité de lectures : lire ce qui sera utile pour les évaluations
3.1.2 Régulation du nombre de travaux évalués
3.2 Assouplissement des modalités de réalisation des travaux évalués
3.2.1 Organisation des travaux évalués : en équipe ou en individuel ?
3.2.2 Entente autour des consignes d’évaluation
3.2.3 Gestion des délais de remise des travaux évalués
3.3 Ajustement de l’appréciation globale de la production évaluée des étudiants
3.3.1 Équilibrage des pourcentages alloués aux travaux évalués
3.3.2 Régulation des réclamations autour de l’évaluation
3.4 Synthèse générale du premier registre d’analyse et présentation des résultats émergents
Conclusion
CHAPITRE 4 – LE DEUXIÈME REGISTRE D’ANALYSE : Vers une culture négociée du testing
4.1 La conception straussienne de l’interaction : un ordre négocié
4.1.1 Massification et rationalisation comme contexte structurel
4.1.2 Le cœur de la modulation des interactions et des jeux de pouvoir comme contexte de négociation 199 4.1.3 Les aspects normatifs de la fabrique de l’évaluation
4.1.4 La dimension négociée au cœur de la fabrique de l’évaluation
4.2 La conception beckerienne de l’interaction : une action collective
4.2.1 Une action collective façonnée par des conventions
4.2.2 Les exigences universitaires et leurs limites : l’apparition de situations problématiques
4.2.3 La perspective des acteurs : une réponse collective aux situations problématiques
4.2.4 La fabrique de l’évaluation à l’aune de la perspective des acteurs
4.2.5 Les conventions valorisées dans la fabrique de l’évaluation
Transparence
Bienveillance
Responsabilité mutuelle
Compromis non compromettant (sans conséquence)
Cohérence dans l’organisation de l’évaluation
Rétroactions
Réussite universitaire
4.3 Synthèse générale. Vers une culture coconstituée du testing
CONCLUSION GÉNÉRALE
C1 – Retour sur la construction de la thèse
C2 – Difficultés rencontrées et limites
C3 – Principaux apports de la thèse pour les communautés scientifique et professionnelle
C4 – Quelques prospectives
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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