L’interaction langagière un objet et une méthode d’analyse en formation des adultes

« De la communication à l’interaction : l’évolution des modèles »

Le premier article sur lequel nous nous sommes penchés est celui de Picard (1992). Il tente d’expliquer les différents modèles qui existent sur la communication ainsi que leurs adaptations au cours du temps. On va ici détailler ces différents modèles pour résumer l’évolution de ceux-ci, mettre en avant ce qui les distingue sans trop rentrer dans les détails. Le but n’étant pas de résumer l’article de Picard mais de permettre de comprendre les changements qui se sont produits dans les modèles de communication. Les premiers modèles sont apparus après la Seconde Guerre mondial. Le modèle de référence communicationnel était celui de Shannon et Weaver (1949, voir schéma cidessous). Il présente la communication comme un transfert d’un message à partir d’une source vers un destinataire. Il a permis de démontrer pourquoi un message peut être différent une fois arrivé au destinataire (les effets des « bruits »). C’est un modèle dit « technique ». Les auteurs se sont inspirés des systèmes de transmission de signaux dans les télécommunications. Des termes comme source, bruit, canal, codage ou encore émetteur y sont présent.

Un autre modèle « technique » était présent à cette époque. Celui de Lasswell (1948) qui concerne la communication de masse. L’intérêt de ce dernier, est qu’il montre que le processus de communication est aussi un processus d’influence. On communique dans un certain but. Ces deux modèles ont le mérite d’être simple, ce qui explique leur succès. Mais ils ont des défauts non négligeables. Comme dit avant, ce sont des modèles dits « techniques » et quand on voit les termes et les explications de ceux-ci, on s’aperçoit que les situations de communications n’ont pas de contexte, les individus sont totalement coupés de leur environnement. Les modèles qui sont venus par la suite, sont des modèles plus « humain ». Ils ont introduit des groupes de populations ainsi que la notion du « contexte social ». Le processus de communication devient de plus en plus un processus social. Le modèle de Riley et Riley (1959, voir schéma ci-dessous) est l’un des premiers à illustrer cela. Tiré de : article de Picard La notion de « feedback » fait son apparition en 1948. Cette notion va changer la considération des termes source et destinataire. La source et le destinataire sont des « émetteurs-récepteurs ». Ils ont des fonctions différenciées mais ne sont pas clivées comme le laissait croire les anciens modèles. Avec cette notion de « feedback », le message transmis est vu comme un stimulus, il provoque une réaction chez le partenaire et il peut lui-même être une réponse à un comportement antérieur de celuici. Cela met en avant un défaut des modèles de communications techniques qui est de négliger la nature du message. Ces modèles ne précisent pas que le langage humain, qui constitue en lui-même un élément complexe, peut influencer la communication. C’est à partir de là que des modèles de types linguistiques vont faire leur apparition.

Les deux modèles qui représentent les travaux de la linguistique dans le domaine de la communication sont celui de Jakobson (1963) et celui de Hymes (1962). Le modèle de Jakobson (voir schéma ci-dessous) tente de saisir la complexité de la communication humaine. Pour cela, il ajoute trois éléments aux trois éléments de base déjà présent. Tiré de : article de Picard Les notions de contexte, de contact ainsi de code font leur apparition. La transmission d’un message ainsi que sa compréhension nécessitent beaucoup de données et non juste la réception de celui-ci. Un traitement est fait mais n’est pas forcément perceptible toutefois ce modèle tente de l’expliquer. Sans trop rentrer dans les détails, ce modèle nous dit que deux personnes qui communiquent se sont au préalable mises d’accord sur le code qu’elles allaient utiliser ou le contexte dans lequel va se dérouler cet échange. Cela se fait, bien entendu, de manière inconsciente et si ce processus n’est pas fait, les protagonistes ne se comprendront pas. Jakobson tente de se dégager d’une vision abstraite et mécaniste de la communication. Il prend aussi en compte la notion du feedback qui met le destinataire dans une attitude active.

A ces modèles techniques et linguistiques va s’ajouter une perspective psychologique qui va permettre d’enrichir ces derniers. La notion de « multicanalité » de la communication fait son apparition. En effet, un message peut être verbal comme non verbal. Les gestes, les postures ou le ton jouent un rôle dans le transfert de message. Le rapport entre deux personnes devient un « rapport psychosocial », c’est-à-dire un rapport déterminé par leurs statuts ou identités sociales (âge, sexe). Par exemple, nous ne nous comportons pas de la même manière avec un proche ou un supérieur hiérarchique. L’un des premiers modèles psychosociologiques est celui que Newcomb a formalisé à partir des travaux de Heider (1958) qui portait sur l’importance de « l’équilibre » dans les relations. La communication y est présentée comme un phénomène complexe et dynamique. Ce qui est important à soulever dans cette approche psychologique, c’est que la notion de « contexte » s’est approfondie. Cet article montre à quel point ces modèles ont changé et se sont enrichis. Il est intéressant de voir comment au fil des années des nouvelles notions ont vu le jour pour venir compléter ces modèles, pour les rendre plus « humain ». D’un transfert de message à la réception de celui-ci, la communication est devenue une interaction où chaque élément est lié à un autre. Ils ne peuvent pas être pris individuellement. Ils font partie d’un tout complexe qui ne cesse de s’adapter. C’est pour cela que les chercheurs ont cessé de formaliser la communication dans des schémas simplifiés qui rigidifiaient un processus plus dynamique que statique. Il serait compliqué de choisir un modèle existant pour le mettre en corrélation avec la profession de TRM. Il n’existe pas un modèle parfait sur lequel se baser. Comme dit précédemment, la communication est dynamique et demande de l’adaptabilité. Il est toutefois intéressant de connaître les différentes notions qui constituent une interaction avec un patient. Cela permet d’être mieux préparé à créer un environnement commun. Il faut garder en tête toutes les notions que ce soit dans les modèles techniques, linguistiques ou encore psychosociologique. Elles donnent de bonnes bases afin d’être préparé à une interaction.

« L’interaction langagière : un objet et une méthode d’analyse en formation des adultes »

Après avoir vu les différents modèles de communications dans l’article de Picard, nous nous sommes intéressés de plus près aux interactions. C’est pourquoi le choix de cet article de Filliettaz (2014) a attiré notre attention. Il y est mentionné que la place du langage dans le travail est prédominante. Les interactions langagières sont indissociables de la réalisation du travail de technicien en radiologie médicale. Le travail présente alors un aspect technique mais aussi un aspect « langagier ». L’idée d’interaction du langage avec les patients mais aussi avec les collègues est quelque chose de nécessaire à la production d’un travail efficace. Une interaction langagière permet alors de sortir du cadre simple de l’enchaînement d’ordres et d’indications. En effet, on assiste alors à un échange entre deux personnes qui permet alors de court-circuiter le schéma basique du monologue. Cet échange ne devient alors efficace qu’au moment où les différents intervenants partagent un monde commun. Le terme hétéroglossie1 est utilisé dans l’article de Fillietaz pour mettre en avant que les « monologues dégradent l’hétéroglossie en soliloque ». L’échange entre humain amène lui-même des résultats plus efficaces. Les interactions seraient des processus interactionnels propres à des situations de coprésence et d’activités collectives, donc des actions entraînant des échanges. Les personnes concernées par cet échange ne sont plus considérées comme des individus puisqu’ils jouent désormais un rôle et usent chacun de leurs influences. On pourrait alors parler d’acteurs plus que de personnes ou individus. Le fait que le patient vienne au rendez-vous fixé et se déplace implique qu’il est plus ou moins prêt à rentrer en contact et en relation avec le technicien en radiologie médical et donc de créer une collaboration, si courte soit elle. La création d’un monde commun commence par la volonté d’aller ensemble (ici du ou des techniciens et le patient) vers une même action qui est la réalisation dans de bonnes conditions, mécaniques et humaines, de l’examen radiologique. L’article présente la notion de communication pour essayer de diminuer le plus possible la part de l’interprétation dans l’échange, dans le but d’être le plus clair possible et ne pas laisser de place à la supposition, ou simplement rendre l’action la plus claire possible pour qu’il n’y ait pas de mécompréhension. Il y a différents moyens d’échange dans ces interactions collectives, comme le langage verbal, le langage non verbal ou encore le langage para verbal. Mais l’environnement peut aussi jouer un rôle important durant l’échange.

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Table des matières

1. Remerciements
2. Résumé
3. Introduction
4. « De la communication à l’interaction : l’évolution des modèles »
5.L’interaction langagière un objet et une méthode d’analyse en formation des adultes
6. « D’un modèle épistémologique de la communication à un modèle praxéologique »
6.1. L’acte de communiquer
6.2. Notion de schème communicationnel
6.3. Deux grandes conceptions de la communication
6.4. Le schème représentationniste
6.5. Le modèle praxéologique
6.6. Différences entre modèles
7. L’IRM
7.1. Présentation
7.2. Réalisation d’une IRM
7.3. Contre-indications
7.4. Les examens
8. Prise en charge du patient en IRM
9. Méthodologie
9.1. Corpus : matériaux
9.2. Acteurs observés, profil des protagonistes
9.3. Film
9.4. Auto confrontation
9.5. Entretien avec le patient
9.6. Méthode d’analyse des différents matériaux
9.6.1. Analyse film
9.6.2. Analyse auto-confrontation
9.6.3. Analyse entretien
10. Analyse du corpus
10.1. Film
10.1.1. Moment de la cabine
10.1.1.1. Situation
10.1.2. Moment de la voie veineuse
10.1.2.1. Situation 1
10.1.2.2. Situation 2
10.1.2.3. Situation 3
10.1.2.4. Situation 4
10.2. Auto confrontation
10.2.1. Analyse de la retranscription
10.3. Entretien patient
10.3.1. Analyse de la retranscription
11. Synthèse de l’analyse
11.1. Confiance
11.1.1. Structure de la confiance
11.1.2. Confiance purement cognitive
11.1.3. Confiance catégorielle
11.1.4. Confiance et risque
11.1.5. Analyse
11.2. Angoisse
11.3. Humour
11.4. Discussion autour de ces axes
12. Conclusion
13. Liste des références bibliographiques
14. Annexes
I – Formulaire de consentement éclairé et libre
II – Informations pour les personnes participant au travail de bachelor (TB)

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