L’integration des strategies d’adaptation au changement climatique dans les politiques territoriales

« Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. » Antoine de Saint-Exupéry

Le changement climatique est une variation du climat due à des facteurs naturels mais aussi anthropiques. Ce phénomène est aujourd’hui incontestable selon les experts scientifiques. Cependant, si les actions d’atténuation du phénomène ont déjà été prises depuis les années 1990, la mise en œuvre de mesures d’adaptation est plus récente. Or, il apparaît indispensable aujourd’hui de s’adapter aux changements climatiques qui se font d’ores et déjà sentir, en particulier dans les pays pauvres, les plus vulnérables.

L’adaptation au changement climatique vise à limiter les impacts négatifs du phénomène et à tirer parti des éventuels impacts positifs, en mettant en place des politiques préventives contre les transformations régulières et irréversibles de nos espaces de vie ainsi que des mesures d’urgence contre les évènements extrêmes de plus en plus fréquents. La lutte contre le changement climatique est donc un enjeu mondial et les gouvernements du monde entier se mobilisent mais c’est à l’échelle de la collectivité que les actions d’adaptation doivent être déployées. En effet, en raison de leur localisation géographique généralement en bord de cours d’eau ou de côtes, les villes sont vulnérables aux évènements météorologiques extrêmes. De plus, la population urbaine ne cesse de croître et pourrait représenter 70% de la population mondiale en 2050, selon le dernier rapport de l’ONU Habitat d’Octobre 2009 (Grumberg, 2009).

La territorialisation des stratégies d’adaptation pose le problème de l’échelle d’action appropriée et des modalités de la mise en œuvre d’une telle politique. De plus, les nombreuses incertitudes inhérentes aux prévisions climatiques et à la variabilité naturelle du climat peuvent être un frein à l’action locale. On peut alors se demander quelles sont les moyens dont disposent les collectivités locales pour améliorer la connaissance sur les impacts du changement climatique auquel sera soumis leur territoire et pour mettre en place ce type de politique. Cette recherche vise alors à réfléchir aux modalités d’intégration des stratégies d’adaptation au changement climatique dans les politiques territoriales. Plus précisément, ce projet de fin d’études vient questionner les liens existants entre une stratégie d’adaptation et la connaissance des impacts du changement climatique dont dispose le territoire. Ce mémoire se divise en trois parties. La première vise à présenter l’objet de la recherche et à expliciter la problématique et les hypothèses d’étude. La seconde partie présente les résultats de l’analyse de la stratégie d’adaptation d’une collectivité française, le Grand Lyon. Enfin, la dernière partie vise à comparer les résultats de l’analyse de la stratégie d’adaptation du Grand Lyon avec des stratégies déployées en Europe, afin de valider ou d’infirmer les hypothèses émises préalablement.

Le changement climatique : une réalité 

Présentation des avancées scientifiques sur les impacts probables du changement climatique 

« Le changement climatique correspond à une variation du climat due à des facteurs naturels ou humains » (JORF n°0087 du 12 Avril 2009 ).

Créé en 1988 par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) en raison des enjeux planétaires du changement climatique, le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) réalise des études sur le réchauffement de notre planète et en mesure les conséquences à plus ou moins long terme. Cet organisme intergouvernemental a pour mission « d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’Homme » (IFEN, 2006).

Selon lui, le changement climatique est aujourd’hui incontestable : « Le réchauffement du système climatique est sans équivoque, car il est maintenant évident dans les observations de l’accroissement des températures moyennes mondiales de l’atmosphère et de l’océan, la fonte généralisée de la neige et de la glace, et l’élévation du niveau moyen mondial de la mer » (GIEC, 2007a).

Des mesures d’atténuation ont d’ores et déjà été prises afin de lutter contre le changement climatique et de réduire le phénomène. Cependant, quelles que soient nos actions à présent, le réchauffement aura lieu et il devient nécessaire de s’adapter à nos futures conditions de vie. En effet, même si les concentrations des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère étaient maintenues à leurs niveaux de 2000, l’élévation de la température se poursuivrait à raison de 0,1 °C environ par décennie (GIEC, 2008) et le niveau de la mer continuerait de s’élever pendant des centaines d’années en raison de l’inertie des sytèmes climatiques (cf. figure ci-dessous) (GIEC, 2001) .

Le quatrième rapport du GIEC établit une liste des principaux changements climatiques qui pourront être observés à moyen et long termes (GIEC, 2007a) :
• Un réchauffement de la température moyenne d’ici 2100 de 1,1 à 6,4°C, en toutes saisons
• Une augmentation des pluies en hiver et une diminution en été
• Une réduction du contenu en eau des sols sauf en hiver
• Une augmentation des fréquences des canicules (températures supérieures à 35°C) et des épisodes de chaleur (températures supérieures à 30°C pendant 10 jours consécutifs).

Cette modification du système climatique va engendrer de nombreux impacts sur les milieux, sur la biodiversité et sur la santé humaine. Le réchauffement climatique va probablement provoquer, par exemple (GIEC, 2007a) :
• une élévation du niveau de la mer de 9 à 88 cm en raison de la dilatation thermique et de la fonte des glaciers de montagnes et de l’Arctique
• un accroissement de la fréquence et de l’amplitude des cyclones
• une modification des aires de peuplement
• une résurgence globale des maladies liées à des vecteurs et une augmentation des maladies cardio-vasculaires, de rhinites et de crises d’asthmes dues à la migration d’espèces végétales fortement allergisantes.

Les conséquences du changement climatique peuvent être directes sur notre environnement (liées à l’augmentation de la température ou du niveau moyen des mers, par exemple) mais aussi indirectes (être causées indirectement par l’augmentation des températures ou de la fréquence des évènements extrêmes, par exemple). Ainsi, une élévation du niveau moyen des océans peut engendrer un déplacement de populations dû à des inondations de plus en plus fréquentes de certains territoires mais aussi à l’augmentation des tempêtes, des cyclones, à la désertification et à la stérilisation des sols asséchés, etc. (IFEN, 2006). De même, la modification des aires de peuplement peut provoquer une modification dans les productions et une désertification de certaines régions du monde, qui sera accentué par une inégale répartition de la ressource en eau (IFEN, 2006). Ainsi, les impacts du changement climatique (inondation, sécheresse, étiage, déplacement de population, migration des espèces…) pourront avoir des conséquences sur nos économies, nos modes de vie, notre confort, nos choix politiques (gestion de la ressource en eau, construction des bâtiments…) qu’il paraît alors indispensable d’intégrer pour mieux s’adapter. C’est pourquoi, il est nécessaire aujourd’hui de lutter contre les causes du changement climatique mais aussi de s’adapter aux conséquences qui se font d’ores et déjà sentir. Ainsi, la prise en compte des évolutions climatiques dans les décisions politiques de long terme est devenue une nécessité.

Les méthodes de connaissance des impacts du changement climatique et l’incertitude des modèles 

Il existe cependant de nombreuses incertitudes dans les prévisions climatiques portant sur les causes du changement climatique et donc sur les conséquences, ainsi que sur la variabilité dans le temps et dans l’espace des impacts. Ainsi, plus les prévisions climatiques portent sur un horizon lointain, plus elles sont empreintes d’incertitudes (Tabet, 2009).

Afin de décrire le climat du futur, le GIEC se base sur 40 scénarii, regroupés en quatre grandes « familles », désignées par les sigles A1, A2, B1, B2 (cf. annexe), selon l’évolution des émissions de GES entre 2000 et 2100 en fonction de différentes hypothèses (portant sur la population, les pratiques agricoles, l’évolution des techniques, etc.). Ces scénarii, bien qu’incertains, permettent au GIEC de donner des fourchettes de valeur dans les prévisions climatiques (comme par exemple une élévation de la température de 1,1 à 6,4°C) et ainsi de remédier à ces incertitudes et d’inciter à la mise en place du principe de précaution (Jancovici, 2007).

Les scénarii climatiques globaux sont réalisés à une échelle d’environ 300 km. Il est donc nécessaire de diminuer l’échelle pour parvenir à des scénarii climatiques régionaux d’environ 20 à 50 km (Planton, 2009). La régionalisation des projections climatiques permet une meilleure connaissance des impacts locaux du changement climatique mais augmentent les sources d’incertitude. Des simulations régionalisées ont été réalisées pour plusieurs régions françaises dans le cadre de l’étude interministérielle sur le coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation. Le projet GICC-DRIAS doit également contribuer, dans les prochaines années, à fournir de nouvelles données. Cependant, les projections climatiques de résolution spatiale de 50 km sur la France ne permettent pas de simuler une évolution du climat à l’échelle d’une agglomération. (Lauffenburger, 2009). L’incertitude persiste dans ces modèles. On estime qu’à l’horizon 2020-2050, les principales sources d’incertitudes sont de l’ordre de la variabilité climatique naturelle, de la modélisation du climat, des scénarii d’évolution des émissions de GES (Planton, 2009) et de la régionalisation des modèles climatiques.

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Table des matières

Introduction
Première partie Problématisation et contexte général de la recherche
1. Justification de la recherche
2. Spécification de la problématique de recherche
3. Méthode d’analyse des territoires et calendrier de travail
Deuxième Partie La politique d’adaptation du Grand-Lyon
1. La mise à l’agenda de la politique d’adaptation au Grand Lyon
2. Etudes et actions mises en œuvre dans le cadre de la stratégie d’adaptation au
risque caniculaire
3. Analyse de la stratégie d’adaptation déployée par le Grand Lyon
Troisième partie Etude documentaire de stratégies d’adaptation
1. La stratégie d’adaptation du Grand Londres
2. La stratégie d’adaptation du Grand Manchester
Conclusion
Liste des personnes interrogées
Bibliographie

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